

Certains genres vidéoludiques ont été marqués par certains éditeurs plus que d'autres. Comment parler de la plate-forme sans évoquer Nintendo ou de la Stratégie Temps Réel sans Westwood ? Mais aucun genre n'a été plus marqué par une seule société de développement que le Beat'em up par Capcom.
Qu’est-ce que le Beat’em up ? Un jeu d’action où l’on doit vaincre les ennemis qui peuplent les niveaux principalement (et pas exclusivement) en leur tapant dessus. Une définition assez vague mais suffisante pour que tout le monde se fasse une idée des titres qui rentrent dans cette case. Pourtant, depuis la naissance du genre avec un Kung-Fu Master au règne implacable, aujourd'hui, de Platinum Games, il est difficile de concevoir que tout ce joli monde puisse appartenir à une même grande famille, qu’un God of War puisse être l’héritier d’un Golden Axe. De nos jours, les beat’em up sont si divers et variés qu’on ne trouvera pas forcément le même public derrière un Lords of Shadow que derrière un Charlie Murder.
Devil May Cry et Viewtiful Joe, deux séries évoquées dans ce dossier.


Le Beat’em up a connu, au fond, un développement similaire à celui de tous les autres genres. Un premier pionnier (Kung-Fu Master), une série de clones, un second pionnier (Renegade), une nouvelle série de clones, puis un passage à la 3D qui a vu naître d’autres pionniers, eux-mêmes suivis par d’autres séries de clones, et nous avons en face de nous aujourd’hui un arbre doté de nombreuses branches, certaines pourrissantes, d’autres florissantes, nées de tous ces pionniers, enrichies par tous ces clones, et entretenues par nous, les joueurs, qui avons voté à coup de cartes bleues la direction de sa croissance.
Si ce dossier ne retrace pas entièrement l’histoire de cet arbre, il n’est pas loin de le faire, car depuis presque 30 ans maintenant, Capcom a arrosé copieusement ses racines. Et nous allons voir comment.
Dossier proposé et réalisé par notre contributeur Kriegor
Mais, et les Musou alors ? Capcom a bien fait la série des Sengoku Basara ?
C’est un sous-genre tellement différent du beat’em up de souche (qui est un genre basé sur la patience, l’étude des patterns de ses ennemis et la maîtrise de son perso), que j’ai préféré les sortir du dossier. D’autant que je ne les connais pas, et que mon expérience des musou s’arrête à quelques Dynasty Warriors.
Je n’y ai pas joué. Je sais qu’il a mauvaise presse, mais j’ai vraiment voulu m’arrêter aux titres que j’avais faits et sur lesquels je ne risquais pas de sortir des énormités.
DmC ? Asura's Wrath ? Remember Me ?
Ce dossier traite exclusivement des Beat’em up développés en interne par Capcom. Et il n’est peut-être pas exhaustif. Même si j’ai essayé, autant que possible de n’oublier personne, ma mémoire a pu me jouer des tours.
On ne dit pas plutôt Beat’em all ?
Si, mais je trouve ça dommage, et je n’ai pas envie de cautionner cette appellation d’origine non contrôlée pour les raisons suivantes :
- Tout les autres pays du monde disent Beat’em up (si vous ne me croyez pas, allez faire un tour sur l’article wikipedia du genre et cliquez sur les différentes langues).
- Nous-mêmes disions Beat’em up (si si, ressortez vos vieux Mega Force, vous verrez), jusqu’à ce que quelques obscures personnes (du moins je les imagine obscures) confondent jeu de combat et beat’em up, se mettent à tout appeler beat’em up, puis créent le terme beat’em all pour séparer les deux genres.
- Surtout, ça ne veut rien dire. Beat’em all pourrait aussi bien s’appliquer à un jeu de sport, un jeu de course ou à un jeu de tir, dans lesquels on doit aussi vaincre ses opposants. Parce que "to beat" et "to beat up", ce n'est déjà plus le même verbe. "Beat up" transmet la notion corps à corps du genre, et "them" suffisait amplement à traduire l’idée de nombre.
Pour faire simple, "tabassez-les" était plus précis que "battez-les tous". À la limite, quitte à inventer un nouveau terme, pourquoi ne pas l’inventer en français, comme on l’a fait pour d’autres genres ? Cela nous éviterait de montrer encore une fois l’étendue de nos lacunes en anglais. Après, on en arrive au même débat que celui qui tourne autour du nouveau terme Versus Fighting (pour le coup, lui veut carrément dire l’opposé de ce qu’on voudrait décrire). Cela ne me dérange pas que les joueurs aient adopté ces termes, mais à titre personnel, les beat’em up resteront toujours pour moi des beat’em up (oui, je reste un vieux bougon aigri).
Sommaire
- 1987 - 1989 : Des débuts timides
- Décembre 1989 : Un raz-de-marée nommé Final Fight
- 1991 : King of Dragons, Knights of the Round, Captain Commando : Capcom creuse son avance
- 1992 - 1993 : Le style Capcom
- 1994 : Le précurseur (où on parle du mythique Alien vs. Predator)
- 1993 - 1996 : les Dungeons and Dragons
- 1993 - 1996 : Une domination remise en cause sur console
- 1994 - 1997 : la douce agonie du genre
- 2001 : On ne vit que deux fois (la renaissance du genre, avec Onimusha)
- 2001 : Le roi Dante
- 2003 : L'essai Chaos Legion
- 2003 : Retour à la 2D, avec Viewtiful Joe
- 2002 - 2006 : Retour sur la série Onimusha
- 2006 - God Hand : un hommage au genre
- 2006 - Beat'em up et morts vivants avec Dead Rising
- 2003 - 2008 : L'aboutissement d'un genre (où on parle des suites de Devil May Cry)
- Vers un beat'em up Resident Evil ? (1ère partie)
- Vers un beat'em up Resident Evil ? (2ème partie)
- Capcom est-il toujours le roi du beat'em up ?