L'attrape-coeurs, écrit par J. D. Salinger.

Mon avis est partagé.
D'un côté, j'ai lu un roman original avec un style propre à lui, un personnage intriguant et assez attachant.
De l'autre, j'ai trouvé que ça manquait de force dans le texte et les idées. On est témoin de sa "chute" progressive, on suit chaque instant de sa vie durant ces quelques jours, mais au final je ne suis pas resté sur le cul. Quelques formulations m'ont bien plu, comme celle-ci : "En tout cas je serais plutôt content qu'ils aient inventé la bombe atomique. S'il y a une autre guerre j'irai m'asseoir juste dessus. Je serai volontaire pour ça. Je vous jure. Vous verrez."

Voilà, ça c'est puissant comme passage, ça m'a marqué. Et il y a un goût de trop peu à ce niveau. Je m'attendais à plus frappant comme texte et le style familier n'est pas suffisant.

On peut aborder la traduction, que j'ai trouvé moyenne. Quelques phrases boiteuses, certains choix de mots sont étranges comme le fameux "bicause". C'est pas mauvais, c'est probablement fidèle d'ailleurs, enfin j'en sais rien. En tout cas, quelque chose m'a gêné dans la traduction. Peut-être aurais-je dû le lire en VO...

Un bon livre malgré tout, j'ai pris du plaisir mais j'en attendais un peu plus. On verra ce qu'il m'en restera dans quelques mois.

(La fin est coupée au couteau, aussi, j'ai oublié d'en parler)

Je viens de finir Endymion, et j'ai donc fait une critique de.. Hypérion. Logique non ? Mon but étant de faire une critique par livre de cette superbe épopée, je préfère commencer par le début.

Hypérion de Dan Simmons

Hypérion, tout d'abord, c'est le nom d'une planète lointaine pas encore intégrée au Retz (les mondes gérés par l'hégémonie humaine dans ce futur lointain). Une planète qui recèle nombre de mystère, comme ces tombeaux du temps qui semblent reculer dans le temps ou le Gritche, monstre métallique invincible et hors du temps qui les gardes farouchement. Mais Hypérion c'est aussi le nom d'un poème de John Keats, personnage historique dont l’oeuvre revêt une grande importance, dans le fond comme dans la forme, dans ce livre. Les tombeaux vont s'ouvrir, c'est imminent, mais vers quoi ? Les Extros, des humaines qui ont depuis des siècles rejetés le modèle Hégémonien pour vivre dans l'espace et étant aujourd'hui les ennemis intimes du Retz ont du le sentir, car ils se préparent à attaquer Hypérion. Les habitants succombent à la panique, quoi de plus normal.. L'ancien consul d'Hypérion aujourd'hui en exil volontaire est appelé par la gouvernante du Retz, il doit participer à un pèlerinage au tombeaux du temps avec 6 autres volontaires, l'avenir d'Hypérion voir du monde en dépend, parait-il. Mais attention, dit-elle, il y aurai un traître dans leur petit groupe.

Le récit dans sa forme est assez original. On pourrai couper la narration en 2 parties distinctes. La première est le voyage des 7 pèlerins vers les tombeaux du temps, un voyage pas de tout repos mais qui n'est pas le centre du récit, et ne doit représenter moins d'un 1/4 de livre. L'autre aspect du récit s'articule sur l'histoire qui a amené chacun des personnages ici, et qu'ils vont se conter entre eux au fur et à mesure de leur voyage sur la planète Hypérion vers leur dangereuse destination. Ces histoires permettent de dépeindre le monde imaginé par Simmons en plus de décrire la personnalité et l'histoire des personnages. Donnant aussi au compte goutte des infos essentiels sur les enjeux de leur voyage et les mystères d'Hypérion. Dans l'un on en apprendra plus sur l'aspect religieux de ce monde, avec des questions philosophiques très intéressante. Dans un autre l'aspect militaire est mis en jeu, ou l'organisation de la société, ou le techno-centre lei où réside les IA devenu autonome mais toujours en lien avec l'humanité, ou l'expansion du Retz qui ne se fait pas toujours sans heurt pour les nouveaux venus, etc, etc.. C'est bien trop dense pour en faire une description exhaustive. Si les différentes histoires des pèlerins sont très différentes, dans leur déroulement comme dans leur contexte, elles le sont aussi dans la forme. L'écriture prend une forme caméléon empêchant toute redondance.

Cette oeuvre que l'on range volontiers dans le space opéra est pour moi une oeuvre totale de SF, et pas uniquement. On retrouve évidement ce qui fait le sel du space opéra avec ses voyages spatiaux et les différents et nombreux mondes visités ou évoqués, mais aussi du Cyber-punk, pas mal de réflexion théologique ou philosophique, des passages de vie ordinaire d'une grande sensibilité, des références historiques, de la poésie.. Tout ça sans jamais perdre en cohérence, tout semble logique, crédible, on y croit sans soucis car rien n'est laissé au hasard. Une histoire toujours grandiose mais ne sombrant jamais dans une grandiloquence qui pourrai desservir le propos. Par contre, même si le style de Simmons sait ce faire descriptif, il ne perd pas de temps à expliquer des choses qui sont évidentes pour lui et ses personnages, mais pas forcement pour nous. C'est pourquoi au début on peut se sentir perdu par des termes que l'on ne comprend pas très clairement. Mais rien de gênant, avec un peu de jugeote on s'y retrouve vite et tout devient claire.

En bref, fan de grandes épopées, personne ayant envie d'être émerveillé et envoyé dans un univers que vous ne pourrai plus quitter, fan de SF ou non, lisez ce (ces) livre.

PS : j'ai essayé de faire le plus court possible, et toujours d'éviter les spoils.

Mes dernières lectures. Avis express.

Le Fléau, de Stephen King :

Quatrième lecture, toujours aussi bon. Personnages attachants (content de retrouver tout ce petit monde, l'innocence de Tom, l'empathie de Nick, même les méchants de l'ouest, l'unique LaPoubelle, etc), histoire et rebondissements maîtrisés. Avec des illustrations, qui ne cassent pas la baraque, mais ont au moins le mérite d'être là.

Mes deux personages préférés de cette lecture sont clairement Tom Cullen et LaPoubelle.

Echec et mat, de Stephen Carter :

Le début de l'histoire est bien amené, les détails sont riches tout en restant intéressants et dans le contexte. Du suspens et du mystère. J'ai beaucoup aimé et je compte lire d'autres livres de cet auteur. Certains ont trouvé le livre compliqué, mais perso je dirais juste riche et bien fourni.

Journal de l'année de la peste, de Daniel Defoe :

Excellent livre, qui mêle fiction et faits historiques, on ressent bien l'ambiance, la folie (compréhensive dans ce genre de cas) et la solitude des gens, mais aussi, parfois, la bonté et la compassion.

L'étranger de Camus

" Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas " Voilà comment commence ce singulier roman, et cette petite phrase permet une introduction parfaite dans l'état d’esprit du "héros" et narrateur de ce livre. Meursault, le narrateur, est un personnage comme on en voit peu dans la littérature, simple et complexe, sincère, ni bon ni méchant mais dénué d'empathie voir de sens moral. Un personnage qui se laisse vivre, qui ne fait que suivre le vent, qui parle peu et jamais pour ne rien dire. Malgré son peu d’intérêt pour tout ce qui peut lui arriver dans la vie, il a une sorte d'hypersensibilité physique l'empêchant de penser sereinement à cause du froid, du soleil, de la chaleur ou de la fatigue. L'histoire commence par l'enterrement de sa mère, où son manque d'émotion crispera l'entourage de la défunte, puis sa vie reprendra, l'amitié (en quelque sorte), l'amour (enfin, pas tout à fait), la plage, les sorties.. jusqu'au drame. L'enfermement et le procès qui suivra ne fera que le l'éloigner un peu plus du monde qui l'entour, simple spectateur de son procès et de sa vie.

La description de cet étranger à la société, à sa propre vie, est très bien faite. Le fait de l'avoir écrit à la première personne est un choix très judicieux, on rentre dans sa tête, dans sa manière de penser, de voir le monde qui vit autour de lui. La plume de l'auteur, souvent brute mais sachant la complexifier quand la profondeur de l'histoire l'exige (notamment à la fin) est d'une grande justesse. Et la fin sans spoiler est d'une très grande intensité. En bref, j'ai adoré ce livre. Un classique qui n'a pas usurpé son rang.

Harpoon, de C. W. Nicol :

J'ai bien aimé le style, les précisions sur les coutumes et l'esprit des japonais de l'époque des Shogun (l'histoire se passe de 1846 à 1878), le choc des civilisations avec les américains et les anglais, les armes des deux côtés, la politique japonaise de l'époque, les pirates, les combats, la peste, l'honneur des samuraï, les racines d'un homme, l'amour de ce même homme. Je l'ai lu sans m'attendre à rien, on me l'a offert, mais j'ai beaucoup aimé.

Pour un dilettante,ce monsieur est remarquablement doué.

G KE SA A DIR

"Le joueur d'échecs" lisez le c'est un chef d’œuvre absolu

L'Adieu aux armes, Hemingway.

Mon deuxième Hemingway après Le vieil homme et la mer.

C'est un rom

Mince, on a rien vu de ce fail.

Je reprends.

L'Adieu aux armes, Hemingway.

Mon deuxième Hemingway après Le vieil homme et la mer.

C'est tout d'abord un roman de guerre. Traitant de la première guerre mondiale sur le front italien, on est mis dans la peu d'Henry un jeune américain, courageux mais crachant sur la guerre. Un jour, il fera la connaissance de Catherine, s'ensuit l'amour fou patin couffin... Catherine tombe enceinte. Je n'en dis pas plus pour éviter les spoils.
Donc vous l'aurez compris, en plus d'être un roman de guerre, c'est un roman d'amour. Joli contraste avec les horreurs du front d'ailleurs.
Largement autobiographique, on y voit toute l'absurdité de la guerre, la cruauté humaine, et ce que les hommes peuvent faire pour y échapper.
Le tout avec des phrases très simples, très petites, un vocabulaire moderne. Il ne s'embête pas avec des phrases à rallonge Hemingway, et c'est ce qui en fait sa force, je trouve.
Maintenant, parlons de le fin. Pour tout vous dire j'ai failli chialer en la lisant. Je vous laisse le découvrir.
Concernant les points négatifs, peut être certaines longueurs, on s'ennuie parfois, mais rien de bien méchant.

Bien entendu je vous le conseille.

Ben on va rester chez Hemingway.

Le vieil homme et le mer, de Hemingway donc.
Je préviens, il y a un peu de spoil.

L'histoire tout le monde la connait, je la rappel quand même en quelques lignes. Santiago est un vieux pêcheur Cubain qui n'a pour seul affection un gamin à qui il a tout appris de la pêche. Mais depuis pas mal de temps il "n'a pas de veine" et n'attrape plus le moindre poisson. Un jour en s'éloignant du large un poisson semble t-il énorme mord à son hameçon, s'ensuit une dure bataille entre le pêcheur et le poisson dans l'immensité de l'océan.

De cette histoire simple comme tout, qui peut rappeler une fable, son auteur nous fait vivre la dure vie d'un pêcheur Cubain de cette époque. Mais surtout la vie simple, humble et honnête d'un homme qui n'a pas eu de chance, mais qui sait se satisfaire de ce qu'il a. L'important dans ce live ce n'est pas vraiment la finalité, mais le voyage. Ce que je comprend de la fin de cette histoire c'est que l'effort est plus important que la réussite. Et que la défaite ne nous rend que plus vivant et humain. On peut aussi penser à une parabole plus politique, l'homme simple qui travail honnêtement, puis les requins..

Au niveau du style, c'est brut, mais sans trop appuyé dessus (pas comme Des Souris et des hommes ), et surtout ça déborde de pensée simple, humaine, et profonde. Ça se lit vite, facilement, et sans pouvoir lâcher l'ouvrage avant la fin. L'empathie pour ce vieux pêcheur qui se parle tout seul est immédiate. Un très bon livre, à ne pas rater.

Bon allez, je me lance et je vais donner mon avis sur le livre que j'ai lu, de notre cher Albert Camus. Je préviens un peu, il risque d'y avoir un peu de spoil (rien de bien méchant, vous inquiétez pas ).

Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus
Alors tout d'abord, ce qu'il faut savoir pour ceux qui l'ignorent c'est qu'il s'agit d'un essai philosophique qui appartient au cycle de l'absurde de Camus. Déjà, le ton est donné.

J'ai trouvé tout de même l'essai parfois relativement simple à appréhender, mais parfois un peu plus compliqué. Néanmoins, cette plume d'Albert Camus permet vraiment d'à la fois nous éblouir par son style mais aussi par sa pensée. En effet, il part d'une question toute simple, après avoir expliqué l'absurdité du monde : est-ce que le suicide est la suite logique de la prise de conscience du monde absurde dans lequel nous vivons ? De là en découle une première partie sur le raisonnement absurde, qui est plutôt passionnante. Je ne vais pas vous spoil les conclusions auxquelles ils arrivent, mais la démarche et le style de l'auteur sont vraiment intéressants, et il s'agit là d'une première partie (sur 3) qui permet déjà de bien se plonger dans la pensée de l'auteur.

Ensuite, vient une seconde partie évidemment, mais cette fois sur l'homme absurde. Là, on a plus à faire aux comportements et à la vie que peut avoir un homme absurde, ou un homme qui l'illustre, et là j'ai vraiment surtout aimé deux thèmes évoqués (qui d'ailleurs sont surement la partie du livre que j'ai le plus apprécié) : le Don Juanisme et la Comédie (ici dans le sens théâtre). Ce n'est pas très compliqué à comprendre, c'est toujours très bien écrit et ça illustre vraiment bien l'absurde et par la même occasion, l'homme absurde. Enfin, on a une troisième sous-partie sur la conquête, qui m'a cependant moins plu, mais là encore c'est une question de goût, de point de vu et j'en passe encore.

Pour terminer, Camus nous offre une troisième partie sur la Création absurde. Bien que parfois intéressante, j'ai trouvé cette partie moins "forte", moins "puissante" dans son raisonnement et dans son impact sur le lecteur. Peut-être aussi moins facile à appréhender, bien qu'encore une fois cette notion reste très subjective.
Puis, on a enfin l'histoire de ce Mythe de Sisyphe à la fin du livre, après les trois parties dont je vous ai parlé. Alors là, on a plusieurs versions du mythe mais dont Camus montre que finalement, elles ne sont pas si différentes et qu'elles se recoupent toutes dans une notion commune : l'absurde. Mais ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est vraiment lorsque Camus prend part à l'explication de ce Mythe pour finalement évoquer une notion importante de ce mythe qui n'est pas le plus intuitif surement : le bonheur de Sisyphe, un Sisyphe heureux, même dans sa condamnation.

Enfin, je conseille cet essai pour ceux qui ont déjà appréhender l'absurde chez Camus, je trouve d'ailleurs que ça peut être une très bonne suite au roman l'Etranger de Camus. Même si l'essai n'est parfois pas le plus passionnant, même si le roman est parfois plus explicite ou plus "parlant", j'ai quand même trouvé qu'ici on a à faire à un style, à un raisonnement, et à une pensée à la fois hors pair mais tellement "simple" au fond.
Dans tous les cas, je conseille ce livre à ceux dont la plume de Camus ne laisse pas indifférent, vraiment un bon petit essai !

Je n'avais même pas vu ton avis.

Content que ça t'ait plu.

Je parlais à Neurot.

J'avais cru comprendre.

Ouais, j'ai bien aimé ce Hemingway.

ehehehehe :
Sympa ton avis, je ne me suis pas trop intéressé au essai pour le moment, mais ça me tente, faudra que j'essaye.

Neurot33 Je ne peux que t'y inciter Neurot33.

]BestGeek[ Je viens de voir ton avis sur La Chute d'Albert Camus, et je vais surement le commander tellement ça m'a donné envie. Le prochain livre que je lis après Bel-Ami. J'espère que je serais pas déçue.

Et bien tu vois, c'est vice-versa, je tenterai Le Mythe de Sisyphe.

C'est franchement une bonne idée ce topic Neurot.

C'est tout le but du topic, d'ailleurs certains de tes avis m'ont aussi donné des idées d'achats. Je pense au Portrait de Dorian Gray de Wilde, par exemple.

Je viens tout juste (enfin hier après-midi mais c'est encore tout frais dans ma mémoire) de finir mon dernier livre alors je me lance et sans spoil en plus (si c'est pas gentil ça !)

"Joyland" de Stephen King, son tout dernier livre

Moi qui suis une fan invétérée de cet auteur j'ai vécu ce livre comme une bouffée d'air frais dans l'Univers de King, je ne sais pas pourquoi j'ai eu ce sentiment tout au long de ma lecture mais je soupçonne que cela est dû au fait que le côté "surnaturel" s'est fait plus discret qu'à l'accoutumé. Et c'est justement ce qui m'a plu, on découvre un jeune homme qui mène une vie des plus banales mais qui grâce ou à cause du destin va se retrouver affilié à un lieu, "Joyland". Le personnage est attachant et je me suis reconnue en lui par moments, oui, c'est vraiment une perle rare pour moi. Je l'ai adoré

En ce qui concerne je ne l'ai pas aimé. Pourtant j'adore l'univers de King.