En quoi le fait que tu trouves le personnage misérable (ce qui est le but) fait que t'as eu une "très mauvaise approche" avec Dostoïevski ?

Dostoïevski est un auteur avec une énorme aura, sur ce forum il doit bien y avoir 40% de Game of Thrones, 10% de Stephen King, 10% de livres divers et 40% de Dostoïevski.
Il est adoré et tout. Et quand tu lis un livre dont le protagoniste te donne envie de vomir et où tu apprécies le livre sans plus, forcément ça la fout mal. Mais je ne m'arrête pas à cette première impression et j'ai l'Adolescent à lire de lui.

T'es obligé d'apprécier le protagoniste pour apprécier l'oeuvre ? Même si c'est fait exprès que le personnage soit fait pour qu'on ne l'aime pas (comme dans beaucoup d'oeuvres) ?

J'ai apprécié l'oeuvre, je l'ai déjà dit. Sans plus cela dit.

Ok, mais je voyais pas le rapport en fait entre l'appréciation morale du personnage (en gros, pas du fait de si le personnage est bien construit ou non) et l'appréciation de l'oeuvre.

Dans le cas des Carnets, le protagoniste, c'est l’œuvre, puisque c'est ce qu'il écrit. Je suis arrivé à apprécier l’œuvre mais ça a été difficile à chaud.

Ça ne répond toujours pas au point que je soulève mais bref laissons tomber.

Je viens tout juste de finir le recueil de nouvelle L'homme illustré, j'avais lu avant le premier tome de L'échiquier du mal de Simmons, mais j'attendrais d'avoir lu le second (sacré pavé) avant de donner mon avis (qui sera très positif ).

L'homme illustré de Bradbury

C'est du pur Ray Bradbury, ceux qui ont aimé Farenheit 451 ou surtout ses Chroniques martiennes (très proche dans les thématiques et style narratif) adoreront à coup sûr. Une prose fluide, lisible et pourtant bourré de métaphore. Une vision toute personnelle et poétique de la SF qui met vraiment l'homme au centre du débat. J'ai quand même senti une perte de qualité au milieu du bouquin avec des nouvelles moins fortes, même si très bonnes aussi; mais c'était pour mieux finir en beauté. Les 3 premières nouvelles du bouquins sont absolument divines. De vrai réflexion sur la perte de rapport affectif voir d'humanité avec l'automatisation à outrance, sur le racisme et la haine qu'elle peut générer. Et plein d'autre thème très ancré, encore aujourd'hui, dans notre société. J'ai failli faire tomber une larmichette sur Kaleidoscope. Le ton est souvent mélancolique, mais souvent avec une pointe d'humour.

En bref, une vraie bouffée d'air frais, comme toujours quand je lis du Bradbury.

J’ai lu « Le dîner » de Herman Koch, une sorte de huis clos satyrique qui se déroule principalement dans un restaurant mais aussi un polar assez sombre et cru avec un humour noir. Les personnages sonnent justes, vrais, et le rythme est excellemment bien maintenu ; le suspense est haletant, l’intrigue nous empêche de lâcher le livre avant d’avoir lu la fin – sincèrement – et le dénouement de tout ce bordel sans nom se profile tout le long du roman, chaque pièce du puzzle se met à sa place petit à petit et avec intelligence. C’est à travers ces éléments que réside la force de ce livre néerlandais, qui est un pur bijou.

Je note dans ma liste à lire, tu m'as donné l'eau à la bouche.

Ahh, fort bien ! En espérant que tu ne sois pas déçu.

L'échiquier du mal de Dan Simmons.

Bon, pas facile d'être exhaustif sur un pavé de ce genre (1200 pages). Un thriller fantastique horrifique assez virtuose. La grande force du récit ce sont ses personnages, bons ou méchants. Ils sont passionnants à suivre pour la plupart. Les chapitres s’enchaînent et on ne peut plus s'arrêter de lire.

J'ai vraiment apprécié le fait que le point du vu change au fil des chapitres, chaque chapitre suit un ou plusieurs personnages, puis d'autre, et ainsi de suite. Ça ressemble à un grand puzzle dont place les pièces petit à petit (surtout dans le premier "tome"). Les rebondissements s’enchaînent à un rythme élevé, un vrai page-turner. Pour chipoter je dirais qu'il appuie un peu trop ce coté là, en finissant une partie de ses chapitres par un rebondissement inattendu, ou une séquence de suspense, pour partir ailleurs au chapitre suivant sans avoir tout dit. Il y a de l'action, une certaine réflexion sur le "mal", de l'humour, du sexe, du gore et plein d'autre chose.

Ce que je trouve assez fort dans ce livre c'est de m'avoir donner de l'empathie pour des.. monstres. Les parties avec l’irascible, vieux jeu, raciste, folle, psychopathe, etc, Melanie Fuller sont juste savoureux, et on en vient à ne pas vouloir qu'elle meurt.. Ces chapitres sont aussi un différent des autres car ils sont les seuls qui sont racontés à la première personne (par la Melanie donc) et de ne pas avoir de date en début de chapitre, car ils sont un peu "hors du temps". Pas dans le sens propre bien sûr, mais ils servent surtout à expliquer ce qui se passe pour les autres "héros". En plus de faire avancer sa propre histoire.

Evidemment le livre est très noir, carrément dur quand il prend en toile de fond la Shoah (effet histoire avec un grand H oblige). Les actes sont parfois crus, Simmons n'est pas le genre à faire de compromis quand il faut faire du malsain. Le fait qu'on suive des méchants (et c'est peu de le dire) une bonne moitié du livre accentue forcement le coté noir du bouquin.

Bon je pourrais dire 10000 autres choses sur ce livre, mais je ne veux pas spoiler ceux qui le liront, et je vous recommande chaudement de le lire. Incontournable.

Les Racines du ciel de Romain Gary

Là encore pas facile d'être exhaustif vu la richesse du roman mais c'est un livre très intéressant. Le roman est très vivant dans la mesure où il y a beaucoup de personnages. Mais la réflexion est pertinente quoique peut-être quelque peu manichéenne et l'écriture est fluide et maîtrisée. Sous couvert d'aborder le seul problème de la chasse aux éléphants, Gary évoque des thèmes bien plus 'sérieux' et philosophiques. Je vous le conseille fortement

Personnellement je viens de chroniquer "Belle Epoque" d'Elizabeth Ross sur mon blog:

http://maboiteauxlivres.skyrock.com/3218954113-Belle-epoque-de-Elizabeth-Ross.html

Quelques deceptions dans ma lecture...

Ubik de Philip. K. Dick :

Une bien déroutante lecture. le mystère s'épaissi au fil des pages, les révélations appellent plus de question qu'elles ne donnent de réponse et on est jamais sûr qu'elles soient vrais de toute façon. Mais pas d’inquiétude tout est expliqué à la fin, faut juste rester attentif. Avec en prime un twist final qui boucle la boucle, et qui pour moi ressemble plus à un clin d’œil qu'à autre chose, tant il bouleverse quasiment tout ce qui a été dit avant dans le livre. Enfin je laisse la surprise. Dick joue avec ses lecteurs dans ce livre. Les enjeux changent au fil du livre, et l'univers très ultra capitaliste permet de bonne tranche de rigolade, pareil pour le personnage principale incapable de gérer sa situation financière. Au final même si parfois complexe, que la frontière entre réel et irréel et souvent trouble, le tout sonne très cohérent, très lisible, très accrocheur, très réussi.

Un livre qui me donne encore plus envie de poursuivre dans l'oeuvre de Dick. Avec comme prochaine étape le parait il très noir, Substance Mort.

Juste être un homme de Graig Davidson, juste énorme

Le fleau. Stephen King.

Contre toute attente, je dois dire que j'ai bien était déçu par ce roman dont j'attendais bien plus de péripéties captivantes.
Bien que King soit un remarquable écrivain d'horreur, j'ai trouvé pas mal de défauts a cette fiction qui manque selon moi, sur beaucoup de points.
Beaucoup trop de personnages au cours de l'histoire ( d'autant plus qu'ils ne cessent d'en apparaitre au cours de chaque chapitre ) se qui pose des difficultés à réitérer le passé pour établir un lien avec les péripéties "du présent".
Je trouve également que l'histoire manque vraiment d'actions concrètes qui aspirent le lecteur dans un engouement permanent, on a du mal à vraiment situer l'objectif des personnages et le roman devient vraiment chronique au fil des pages.
En d'autres mots, je trouve que l'auteur s’est beaucoup trop attardé sur la narration de détails peu utile, ce qui incite même parfois à décrocher du livre.

Cependant, il reste une bonne pioche pour faire passer le temps. Certains moments qui restent tout de même agréables à lire.
Pour conclure, ce livre est loin d'être une priorité.
Je ne le recommande pas à ceux qui voudraient faire connaissance avec les œuvres de King.

Ouh t'es sévère là .

Non, je dis seulement ce que j'en n'ai pensé
Je précise que ça reste une livre agréable, mais qui n'ai pas le reflet de la performance de King, loin de la

T'as lu les deux tomes ?

Et même si on est loin du style horrifique de King, il réussi à nous pondre une sacrée histoire quand même. Les persos sont hyper attachants je trouve, le tome 1 dévoile leur intimité : on connait toute leur vie. Et ça dans le tome dévoilé2 ça se ressent, on a la larme à l'oeil vers la fin.
Et puis à noter qu'il réussit à nous faire voyager aux USA totalement ravagés par la maladie avec les road trips des différents persos. On s'y croirait limite.