SAISON 8 https://docs.google.com/document/d/1bPvF2aD5YsK_fK3k_Zg4C0gZm0by7p0CRLGPtagG5_4/edit?usp=sharing

2025 (S8), Chapitre 43 (n°354) : Celui qui part…

Dans le tour de formation, George Russell place sa McLaren à ma hauteur dans la montée vers Ferradura et lève son pouce pour féliciter. En réponse, je l’applaudis depuis mon cockpit, et nous décidons de passer le reste du tour de formation côte à côte. Alors que le protocole voudrait que nous nous arrêtions dans le parc fermé, George esquive l’entrée de la pitlane et se rend sur la ligne de départ où il effectue des donuts. Pour ma part, je me gare à l’emplacement numéro 2, ma place lors de cette course mais également ma place au championnat. Les plus mesquins diront que ça a toujours été ma place mais, aujourd’hui, j’avais le sentiment d’être le numéro 1. Je m’extrais de mon cockpit et, sans réelles effusions de joie, je m’en vais voir les mécaniciens, qui ont des mots et des gestes de réconfort pour moi. Après ça, je congratule rapidement Esteban, détenteur de son second succès en F1 auprès d’une course accomplie même si, aujourd’hui, il est celui qui me prive du titre. Toujours en attendant l’arrivée de la troisième voiture dans le parc fermé, je suis interpellé par des gars de chez McLaren qui souhaitent me féliciter pour ce combat livré face à leur poulain.
Finalement, la McLaren numéro 5 nous rejoint, George ayant terminé ses donuts de célébration. Aussitôt sa voiture immobilisée, je m’approche de lui pour être le premier à le féliciter. D’abord une tape sur le casque et une poignée de main alors qu’il est en train de retirer ses ceintures et son volant, ensuite une accolade alors qu’il s’extrait de sa voiture.

Niki : Bravo, champion.
George : Putain de putain de putain...Wow. Quel finish, quelle saison !
Niki : Yep. Tu le mérites, profites-en.
George : Ne dis pas ça, tu mérites au moins autant. T’es un guerrier Niki, je ne serai pas en train de me retenir de pleurer si je n’avais pas eu un adversaire comme ça en face. Tu sors par la très grande porte, même si ce n’est pas le résultat que tu voulais, et tu es définitivement un grand.
Niki : Merci.
George : J’espère que tu finiras par te rendre compte que ta place est ici, Niki. Tout le monde va y perdre l’an prochain sans des gars comme toi. La compétition sera moins fun, on sera moins motivés.
Niki : Je serai de retour, un jour ou un autre. Et j’ai bien l’intention de finir par te botter le cul.
George : J’espère bien.

Ayant laissé l’anglais célébrer avec ses collègues, je prend la direction de la cool-room avec Esteban, George nous rejoignant une bonne minute plus tard. Ensuite, le speaker nous appelle pour le podium, un podium à la saveur particulière. C’est mon seizième de la saison, mon trente-huitième en carrière et pour l’instant le dernier, mais je n’arrive pas à m’en satisfaire. Une fois les hymnes passés et les trophées remis, Rubens Barrichello fait son apparition sur le podium pour nous interviewer. Les questions sont globalement peu intéressantes et il faut attendre la conférence de presse post-course pour trouver réellement des questions de fond.

Journaliste : Niki...Course difficile aujourd’hui avec un verdict qui ne vous satisfait pas on imagine...Êtes-vous déçu ?
Niki : Un peu, oui, parce que j’aurai bien aimé remporté ce titre évidemment. Il m’a manqué un petit quelque chose, c’est comme ça. J’ai du mal à être déçu en voyant l’adversité, ce n’est pas comme si j’avais affronté des bras cassés et que j’avais jeté par la fenêtre une avance de cent points...Tous ces gars sont extrêmement rapides, surtout George évidemment. J’ai le sentiment que je méritais de gagner mais je ne trouve pas scandaleux qu’il soit titré à ma place.
Journaliste : C’est la première fois de l'Histoire que deux pilotes terminent ex-aequo au championnat et il faut que ça tombe sur vous, c’est quand même incroyable !
Niki : Ouais...Des fois il faut être bon mais des fois vous n’avez juste pas la chance. Perdre le titre sur un tiebreaker, ce n’est pas une question de talent ou question de quoi que ce soit, pour moi c’est limite un facteur chance. Ca rend les choses difficiles à avaler mais c’est la vie.
Journaliste : Avez-vous des regrets ?
Niki : Des regrets ? Aucun. J’ai fait la saison qu’il fallait. Je suis allé puiser dans mes réserves, j’ai surpassé mes propres attentes, j’ai gagné mon Grand Prix national, j’ai gagné Monaco et j’ai vécu des moments incroyables, il n’y a pas de regrets à avoir. Je suis là, je me tiens devant vous et je n’ai pas peur de garder la tête haute parce que je suis fier d’être arrivé jusque là. Je me suis fait une place dans l’Histoire, j’ai passé quatre mois sur le podium, j’ai emmené une voiture pas taillée pour le titre jusqu’à la seconde place finale, pourquoi est-ce que je devrais avoir des regrets ? Si je parle à la première personne je dirai que je suis satisfait de ma saison, mais si je parle à la troisième personne je n’ai aucune hésitation au moment de dire que j’ai fait l’une des meilleures saisons de ces dernières années en F1 tous pilotes confondus.
Journaliste : Mais est-ce que vous vous dites “Ah, si j’avais été meilleur ce jour-là, je serai champion…” ?
Niki : Non, pas du tout. J’ai terminé dix-huit courses cette saison, seize sur le podium. Dans une saison normale ça ne serait rien d’autre que le titre, cette année je suis tombé sur un George Russell très fort et c’est comme ça, mais je ne ressasse pas le passé en me disant que je serai champion si j’avais gagné en Australie devant George ou en Belgique devant Max. Si je me regarde dans le miroir, ça ne me traversera pas l’esprit de me dire “Tu aurais dû être meilleur si tu voulais gagner” car la vérité c’est que j’ai été au meilleur de moi-même toute l’année et que je n’aurai rien pu faire de plus. Aujourd’hui je ne me considère pas comme responsable de l’échec, même si ça peut paraître lâche pour certains j’ai l’intime conviction que d’autres personnes en sont responsables.
Journaliste : Qui ?
Niki : Je sais que c’est un sujet controversé et Esteban à côté de moi prétendra le contraire, mais le verdict en Russie...En fonction du sens de la décision, je pourrai être champion. Je ne dis pas que j’aurai voulu gagner le titre de cette façon, d’ailleurs en un sens ça m’enlève un poids de savoir que je ne suis pas champion à cause de cette décision, mais ça fait sept points en plus en fonction du sens de la décision. J’ai entendu et compris les explications de la FIA mais eux-même ont concédé que le code sportif n’était pas clair sur ce point, donc en théorie j’aurai moi aussi pu prétendre à cette victoire et le résultat à la fin serait différent.
Journaliste : Vous pensez que cette victoire aurait dû vous revenir ?
Niki : Franchement je ne sais pas. Mais le problème c’est que ça a créé une zone grise. L’idéal aurait été que je perde le titre tout en étant déclaré vainqueur en Russie ou que je le gagne tout en étant déclaré deuxième en Russie, mais là si on n’a pas envie de réfléchir on peut dire que George est champion grâce à cette décision et je n’ai pas envie de ça. Il a été très bon toute la saison, je disais que j’avais été au maximum toute l’année mais c’est parce que c’était le seul moyen de contrer George qui était lui aussi au maximum toute l’année. Il est un grand pilote et un grand compétiteur et c’est dommage d’être départagé par une décision obscure comme celle-ci.
Journaliste : Comment ne pas évoquer vos déboires en Asie aussi, avec ces deux casses moteur en Chine et au Japon…
Niki : Je n’ai pas de regrets là-dessus. Je suis frustré, c’est certain, mais la fiabilité est une composante essentielle en F1, beaucoup de pilotes l’ont expérimenté au cours de leur carrière. Si vous êtes incapable de vous donner les moyens de construire une voiture fiable, il ne faut pas vous attendre à exister dans ce sport.
Journaliste : Est-ce que votre sentiment est altéré par votre départ ?
Niki : Un peu. J’aurai aimé l’emporter avec moi en partant, ç’aurait été une belle manière de fermer la parenthèse pour le moment. Je me bat pour être champion de F1 depuis que j’ai commencé à faire du karting alors le fait d’encore le rater est décevant, mais ça ne m’empêchera pas de dormir.
Journaliste : Ce départ, justement : quelle est votre destination ?
Niki : L’Italie, je vais prendre une semaine de vacances pour me reposer (rires).
Journaliste : Et professionnellement ?
Niki : Je ne suis pas tout à fait certain de ce que je ferai. J’ai encore du temps pour décider, je veux me couper un peu de ce monde sportif pour souffler, je verrai après quelles seront les opportunités. Je n’ai rien arrêté pour le moment. Je me dis simplement que je suis en vacances pour une durée indéterminée, je vais profiter un peu de ma famille et de mes amis, recharger les batteries, faire le point après cette saison. Je ne veux pas parler de pilotage pour le moment.

Interviewé juste après moi, George me dédie une tirade sur mes qualités, sur ce que j’apporte à la F1, il parle de moi comme l’adversaire le plus redoutable de notre génération malgré les noms de Leclerc ou de Verstappen : voilà le genre de reconnaissance qui vous fait prendre compte de la portée de ce que vous avez réalisé.

Finalement, après tout ça, j’effectue mon retour dans le garage. Je prend le temps de m’arrêter pour discuter avec mes proches. Tous pensaient me trouver complètement abattu, comme quoi je suis encore capable de les surprendre même à vingt-sept ans ! Les visages abattus de Lena, Karl ou de mon père m’ont à peine affecté et je trouve presque ça étrange d’être incapable de ressentir de la déception alors que je viens de passer à côté d’un titre de champion du monde...Enfin, puisque mon contrat chez Red Bull se termine et que ma présence à l’usine n’est plus nécessaire à compter de maintenant conformément aux décisions de Yamamoto et sa clique, j’en profite pour dire au revoir à certains gars qui m’ont accompagné ; Rocky, Christian Horner, Andrew, Mike, Dimitriu, Josh, mais surtout Richard. Ce bon vieux Richie, venu dans mes bagages il y a deux ans, va retrouver des visages familiers avec le retour de Honda, pour qui il avait travaillé en 2006. Même si j’aurai apprécié que notre collaboration soit plus fructueuse, je crois que notre duo pilote-ingénieur s’est bien débrouillé, même dans les moments plus...chaotiques de ces deux années. On a gagné quelques courses, partagé quelques podiums, bu quelques verres, raconté quelques blagues assez british mais surtout on a établi une réelle amitié.

Alors que je quitte le paddock pauliste accompagné de ma garde rapprochée, j’établis un constat édifiant et qui m’attriste presque ; cette F1 m’a tellement repoussé au cours des derniers mois que n’ai pas de déception face au titre perdu malgré mon esprit compétiteur. George est un champion méritant bien sûr, mais je ne peux pas m’empêcher que j’aurai dû l’emporter, c’est certain. Seize podiums en dix-huit arrivées, c’est une statistique affolante : hormis les dix-sept d’Hamilton en 2016, personne n’a raté le titre en signant autant de podiums. Si on prend en compte la différence de performance entre nos voitures, les séries de résultats que j’ai obtenu et certains événements comme ceux de Sochi, Shanghai ou Suzuka, j’ai des raisons de penser que j’aurai dû l’emporter.
Pour autant, je ne vais pas aller crier sur tous les toits que la victoire de George Russell est un scandale, car tout ce qui m’importe ce soir c’est que je me suis libéré des chaînes de la Formule 1. Je ne vais pas faire la fête pour autant, mais la disparition de Mateschitz, la vente de l’écurie, le nouveau calendrier de la F1, la décision de la FIA à Sochi, la gestion de Honda, les problèmes de fiabilité : il y a trop de choses qui m’ont dégoûté ces six derniers mois pour que je sois vraiment triste de perdre et de quitter ce sport. C’est une sensation étrange, bien évidemment, mais ça me donne encore plus d’espoir pour mes prochains challenges.

Le 22 juin 2020 à 18:18:59 Haryanto a écrit :
<spoil>> Le 20 juin 2020 à 19:41:25 Pimpolofist a écrit :

Niki encore une fois encore ex-champion du monde
Il va encore nous refaire une dépression de merde, on va bien s’amuser dans les prochains chapitres

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Non

J'ai déjà eu une seule fois raison?

Le 22 juin 2020 à 20:31:37 The_Scale a écrit :

Le 22 juin 2020 à 18:18:59 Haryanto a écrit :
<spoil>> Le 20 juin 2020 à 19:41:25 Pimpolofist a écrit :

Niki encore une fois encore ex-champion du monde
Il va encore nous refaire une dépression de merde, on va bien s’amuser dans les prochains chapitres

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Non

J'ai déjà eu une seule fois raison?

Honnêtement je crois que niveau pronostic t'es médaille d'or de la catastrophe
Monarch, Mouf et Barca ont eu quelques calls, dsmii aussi de mémoire, mais à part Papy je sais pas si quelqu'un fait "mieux" que toi

Pas grand chose à dire suite à cet épisode Donc vivement 2026, qu'on voit quelque chose de nouveau

Le 23 juin 2020 à 00:30:41 DorotheaWierer a écrit :
Pas grand chose à dire suite à cet épisode Donc vivement 2026, qu'on voit quelque chose de nouveau

Tékaté pas, les deux derniers épisodes de la saison sont bien corsés sa mère, y'aura des trucs à redire
Mercredi on lève le voile sur l'avenir sportif de Niki et on lâchera un bon petit cliffhanger des familles, avant d'enchaîner samedi avec un cliffhanger encore plus relevé, ça va bavarder à n'en pas douter

DEMAIN CA VA CHIEEEEEEEEEEER

On aura le verdict concernant l'avenir de Niki :
- Une offre de dernière minute en F1 ?
- L'offre de Rahal qui se concrétise en Indycar ?
- Une offre acceptée par défaut en FE ?
- Une année sabbatique ?
- La fin de la story ?

Et évidemment une partie de la hype réside dans le drame personnel qui va frapper le monde de NK demain...Qui sera concerné et avec quelle gravité ? Réponse vers 14h-15h

Cancer du poumon de Richard à up

Le 23 juin 2020 à 21:50:56 Haryanto a écrit :

- La fin de la story ?

disse

Lena tombe enceinte à up

Le 24 juin 2020 à 02:25:14 Wazzathecaptain a écrit :
Lena tombe enceinte à up

Et c’est Karl le père

Niki aura une offre de dernière minute en F1

Le 24 juin 2020 à 10:03:21 PapY_MoLoToV a écrit :
Niki aura une offre de dernière minute en F1

MAIS ARRETEZ AVEC CA BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!

Le 24 juin 2020 à 10:07:55 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:03:21 PapY_MoLoToV a écrit :
Niki aura une offre de dernière minute en F1

MAIS ARRETEZ AVEC CA BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!

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Non sans déconner je serais extrêmement déçu que ça soit le cas

Mouf c'est Pascal Praud bordel
MAIS ARRÊTEZ AVEC LA F1 ENFIN, C'EST INSUPPORTABLE

Le 24 juin 2020 à 10:47:09 Haryanto a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:07:55 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:03:21 PapY_MoLoToV a écrit :
Niki aura une offre de dernière minute en F1

MAIS ARRETEZ AVEC CA BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!

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Non sans déconner je serais extrêmement déçu que ça soit le cas

Mouf c'est Pascal Praud bordel
MAIS ARRÊTEZ AVEC LA F1 ENFIN, C'EST INSUPPORTABLE

J'avoue Mais bon j'y peux rien s'ils cassent les couilles. Tu nous sors un coup de génie avec cette saison hors-F1 et ils préféreraient voir Niki au volant d'une China

Le 24 juin 2020 à 10:55:56 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:47:09 Haryanto a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:07:55 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:03:21 PapY_MoLoToV a écrit :
Niki aura une offre de dernière minute en F1

MAIS ARRETEZ AVEC CA BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!

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Non sans déconner je serais extrêmement déçu que ça soit le cas

Mouf c'est Pascal Praud bordel
MAIS ARRÊTEZ AVEC LA F1 ENFIN, C'EST INSUPPORTABLE

J'avoue Mais bon j'y peux rien s'ils cassent les couilles. Tu nous sors un coup de génie avec cette saison hors-F1 et ils préféreraient voir Niki au volant d'une China

Ce serait Folklorique

Le 24 juin 2020 à 10:55:56 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:47:09 Haryanto a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:07:55 DorotheaWierer a écrit :

Le 24 juin 2020 à 10:03:21 PapY_MoLoToV a écrit :
Niki aura une offre de dernière minute en F1

MAIS ARRETEZ AVEC CA BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!

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Non sans déconner je serais extrêmement déçu que ça soit le cas

Mouf c'est Pascal Praud bordel
MAIS ARRÊTEZ AVEC LA F1 ENFIN, C'EST INSUPPORTABLE

Tu nous sors un coup de génie avec cette saison hors-F1 et ils préféreraient voir Niki au volant d'une China

Il a jamais précisé si c'était une saison hors-F1 c'est toi qui t'avance la

Donc tout est possible

SAISON 8 https://docs.google.com/document/d/1bPvF2aD5YsK_fK3k_Zg4C0gZm0by7p0CRLGPtagG5_4/edit?usp=sharing

2025 (S8), Chapitre 44 (n°355) : L’après

Jeudi 20 novembre 2025, Padoue
C’est donc fini. Vingt ans à chasser ce rêve, six ans à le vivre, c’est fini. Cent-vingt courses après, j’ai bien changé. Prenez deux photos, l’une de moi en mars 2020 et l’autre en novembre 2025, et vous verrez deux personnes diamétralement opposées.
En 2020, vous voyiez un jeune autrichien avec une tête d’enfant de choeur, impeccablement peigné et affreusement nerveux à l’amorce de son premier Grand Prix ; sûrement ce gamin se demandait-il combien de temps il tiendrait dans ce monde impitoyable ou quel palmarès il aurait au bout d’un, deux, trois ou cinq ans. Aujourd’hui, le barbu aux cheveux ébouriffés que je suis a pris la porte et il n’en est pas malheureux pour autant. Je ne suis pas déçu de partir, même si je n’ai pas de titre mondial dans ma vitrine, car j’ai vécu plein de moments magnifiques ; j’affiche des statistiques qui font pâlir plus d’un pilote, mes ratios de victoires ou de podiums - par exemple - sont plus qu’honnêtes et j’ai surtout laissé un nom en Formule 1. Kofler, pour un suiveur lambda de la F1, c’est un top pilote. Un mec qui, par deux fois, aurait pu graver son nom à côté de la grande coupe et ça, nous ne sommes pas beaucoup à l’avoir fait. J’ai montré aux gens que je n’étais pas un pilote standard parce que j’ai une grande gueule, un talent certain et une incapacité à rester dans le rang et ça, ça m’est cher.

On se souvient de moi pour quelques moments où j’étais le meilleur pilote du monde ; Monza en 2022, Suzuka en 2024 ou encore Monaco en 2025, mais surtout Spa en 2023. Deux ans après, cette course me définit encore car, au-delà de cette diabolique remontée, ces quarante-quatre tours illustrent mon état d’esprit : je n’ai jamais baissé les bras et je n’ai jamais prévu de le faire. Je ne suis peut-être pas le meilleur de ma génération mais je suis indiscutablement le plus courageux. Les fans se sont pris d’affection pour moi au début de ma carrière car beaucoup de choses allaient de travers dans ma vie et que je n’ai jamais perdu la face, ce que peu auraient su faire à ma place. Mieux encore, c’est dans la difficulté que je me suis illustré lors de courses particulières comme le Grand Prix d’Azerbaïdjan en 2020 ou la Hongrie en 2022.
Pour les sceptiques, mon niveau n’est pas extraordinaire bien que correct. Pour les haineux, mon état d’esprit n’est pas déterminé mais prétentieux. Pour les mauvaises langues, si je ne suis pas champion du monde, ce n’est pas une question de chance mais une question de talent. Mais pour tous, j’ai laissé mon empreinte dans ce sport par mon abnégation.

Depuis dimanche soir, des dizaines de message sont arrivés sur mon téléphone car beaucoup de gens m’ont demandé si j’étais déçu de quitter la F1 mais la réponse est que non. Peut-être devrais-je étant donné que j’ai rêvé de F1 depuis mes six ans mais je n’y arrive pas, étrangement. Pour l’instant, je profite car je peux faire ce que je veux. Je peux prendre le temps de marcher dans la rue car je n’ai pas d’interview de prévu, ni d’entraînement, pas même de tournage promotionnel. Je suis libre comme l’air et c’est cette notion qui m’a le plus manqué ces deux dernières années.
Je parlais tout à l’heure de la différence entre Niki, 21 ans et Niki, 27 ans mais on pourrait faire la même chose avec celui que j’étais il y a deux ans. J’étais sanguinaire, abattu après mon premier échec dans la conquête du titre et je vivais ma vie de pilote comme tout pilote le fait : je me projetais déjà dans le futur en imaginant les bénéfices d’un entraînement plus optimisé, j’imaginais comment je ferai pour m’améliorer lors de la course suivante. La question qui accompagnait chacune de mes réflexions était “Comment vais-je battre tous ces mecs la prochaine fois ?” parce que la fois d’après, je savais que j’en voudrais encore plus. J’avais la hargne. Sur ces derniers mois, je n’avais plus la même hargne. Si la hargne et la passion étaient encore là, je n’aurai pas tendu ma main à Yamamoto en lui disant que s’il ne la serrait pas, ça signifierait la fin de mon aventure en F1. Je ne comprenais plus mon métier et c’est pour ça que j’ai le coeur léger de ne plus l’exercer pour le moment.

Quand je parle de mon métier, je ne parle pas d’être pilote. Je parle de courir en F1. Être pilote, c’est certain, c’est ma vocation. Je vais continuer à le faire car je n’ai pas l’âge de raccrocher mon casque et je ne vois surtout pas ce que je ferai si j’arrêtais pour de bon. J’ai toujours envie de faire la course et, si piloter en Grand Prix se résumait à enfiler une tenue de pilote et à se battre en piste pendant deux heures, je le ferai. Aujourd’hui, je suis désormais sûr de l’issue ; je vais continuer à jouer avec mon pied droit et mes mains pour finir premier mais le tout est de valider toute l’affaire. Ce n’est pas simple mais ça se fera. Bobby Rahal est au courant, il a été très compréhensif quand je lui ai dit que ma signature n’était pas posée mais qu’elle le serait, le temps pour moi de régler des détails. Des détails qui sont de la plus haute importance pour moi, à titre personnel.

Parmi ces détails, je ne parle pas de convaincre qui que ce soit. Lena a fini par battre en retraite en voyant que la décision était déjà officielle dans ma tête. Quant à mes parents, ils ont beaucoup de mal à comprendre mais, de la même façon, ils ne me feront pas changer d’avis. Les détails dont il est question, c’est plutôt comment je vais m’y prendre ; faire suivre tout le monde outre-Atlantique ? Y aller seul ? Faire les allers-retours ? La décision que j’ai prise est risquée. Très risquée, même. Mais j’ai confiance en Lena, qui saura s’occuper des jumeaux quand je traverserai l’océan pour me rendre sur les Grand Prix. Malgré tout, c’est compliqué de faire encaisser cela à tout le monde, y compris aux principaux intéressés. J’ai promis à Bobby que je lui confirmerai ma signature avant la fin de semaine et, en ce jeudi soir, j’ai décidé de me lancer et d’annoncer à Isabel et Adrian ce qui va se passer. Ca n’a pas été facile car j’ai deux gamins extrêmement malins et qu’ils ont rapidement compris ce que je voulais leur dire. Isabel, qui m’en fait décidément voir de toutes les couleurs, est directement partie bouder et je peux vous assurer que ça aurait presque suffi à décrocher mon téléphone pour dire à Bobby que le deal était annulé, malgré ma fermeté sur la question depuis quelque semaines. Même si Adrian m’a regardé avec un peu de déception, il a essayé de me dire que ce n’était pas grave. Au fond, j’ai compris que ça l’était pour lui mais, à l’inverse de sa soeur, il n’a pas voulu me faire de la peine.

Mais il faut voir la réalité en face : l’Indycar est une opportunité en or. Je ne serai absent que six mois dans l’année, pas neuf, et je continuerai à piloter dans une discipline qui m’attire. J’ai des choses à prouver à tout le monde sur cette planète. Pour tout le monde, je vais bientôt être le crétin qui a sacrifié la perspective de devenir champion de F1 pour aller s’enterrer en Indycar sauf que, dans quelque mois, on fera un point et j’ai la certitude que je ne serai pas enterré en Indycar. J’y vais pour gagner et j’ai des raisons de croire que je ramènerai de jolis trophées à la maison.

Jeudi 27 novembre 2025, Piesendorf
Niki Kofler est donc un pilote d’Indycar. C’est officiel. Après un long temps d’attente, j’ai appelé Bobby Rahal vendredi dernier pour lui confirmer ma signature, même si celle-ci était officieuse depuis quelques semaines déjà. Avant de mettre l’encre sur le papier, je voulais avoir déjà une idée de ce à quoi ma vie allait ressembler de l’autre côté de l’océan et j’ai donc attendu d’avoir trouvé une maison dans l’Indiana pour annoncer à Bobby que je serai de la partie.

Pour le compte de l’écurie Rahal Letterman Racing, en association avec SMP, je piloterai donc la voiture numéro 30 en 2026. Ce n’est pas moi qui choisit le numéro, c’est l’équipe, et celle-ci a l’habitude d’arborer les numéros 15 et 30. Le 15 étant déjà réservé par Graham, fils du patron, je ne me voyais pas trop contester mon numéro même si je vous avoue que le 30 ne me fascine pas réellement...Porter le 30 ne m’inspire qu’une chose : j’ai l’impression d’être le troisième gardien d’une équipe de football.
Malgré tout, ça ne reste qu’un numéro et ça ne vaut pas le coup de s’étendre pendant dix ans sur celui-ci ; ce qui m’importe c’est d’aller vite dans cette voiture, qu’elle ait le numéro 1, 12 ou 30.

Nous ne sommes toutefois pas là pour parler pilotage, aujourd’hui. Ma mère a soufflé ses cinquante-cinq bougies ce mardi et je pense qu’elle a apprécié que je débarque à l’improviste à Innsbruck, même si ça implique qu’elle doit supporter la présence de sa petite-fille Taz. Isabel donne du fil à retordre à quiconque essaie de l’éduquer en ce moment et je doute que ma mère, qui a pourtant élevé la terrible Sophia Kofler, soit très heureuse à l’idée d’avoir à supporter cette gamine pendant une semaine. Quoiqu’il en soit, Piesendorf n’est “que” à deux heures d’Innsbruck et j’ai choisi ce jeudi pour aller rendre visite à ma grand-mère paternelle, Denise. C’est assez incroyable de se dire que je ne l’ai jamais mentionnée en près de huit ans de récit car “la mère de mon père” - c’est ce que disent les moins lettrés de ce monde - a son importance dans celui que je suis aujourd’hui. Depuis que j’ai rejoint le Parent Racing Team, vous savez que mes parents sont pour moi un modèle en matière d’éducation mais mes grands-parents le sont aussi, du côté paternel du moins.

Mon grand-père Wolfgang fait office de figure christique et j’ai eu quelquefois l’occasion de le dresser en héros car j’admirais la personne qu’il était et que sa mort m’a terrassé, mais ma grand-mère n’est pas une grand-mère lambda pour autant. J’ai perdu le compte du nombre de nuits que j’ai passé chez eux et, même si je ne me souviens pas de cette période, je sais que j’ai vécu chez mes grands-parents pendant près de deux semaines quand Sophia est née car elle créait - déjà à l’époque - beaucoup trop de problèmes à mes parents pour qu’ils n’aient le temps de s’occuper dignement de moi. Ma présence parasite a fait que j’ai posé mes valises chez mes grands-parents et, si vous avez déjà vécu un truc similaire, vous savez que ça tisse des liens pour la vie. Du temps où il était encore de ce monde, mon grand-père n’avait de cesse de dire que tout le mérite lui reviendrait si je devenais un jour pilote en F1 car, d’après lui, il était le premier à m’avoir fait regarder un Grand Prix en entier et que c’était lors de cette période. C’est pour ça que la plupart de mes succès me font penser à lui, car tout a commencé par lui ; la passion de mon père et de mon grand-père a joué un grand rôle dans l’implication que j’ai pu avoir dans le karting étant enfant et je ne serai certainement pas là où j’en suis aujourd’hui sans eux.
Ma grand-mère, quant à elle, ne faisait pas plus la différence entre les frères Schumacher qu’entre un bleu paon et un bleu canard, mais ce n’est pas pour autant que je n’ai rien vécu à ses côtés quand j’étais gosse. J’étais son premier petit-fils, son deuxième petit-enfant après ma cousine Chiara, et les liens que nous avons tissé avant les additions de mon cousin Dario, de Sophia et de ma cousine Gina sont indéfectibles. Le statut d’aîné a cet avantage-là ; vous avez vos grands-parents pour vous tout seul, du moins avant que les autres n’arrivent.

Tout a malheureusement changé quand mon grand-père s’en est allé, à l’âge de soixante-six ans. Pierre angulaire de la famille, il a créé un grand vide et tout est allé sur la pente descendante pour ma grand-mère ; diagnostiquée avec la maladie d’Alzheimer seulement huit mois après la mort de mon grand-père, elle est progressivement devenue démente et vit désormais en maison de retraite. Je ne connais que trop mal cette résidence de Piesendorf où elle est enfermée car je m’y rend rarement. J’y suis allé un petit peu lorsque la décision a été prise de l’y envoyer mais, rapidement, j’ai trouvé des excuses pour ne plus y aller. Je m’y rend environ une fois tous les deux ans - c’est dire - et, si ma mémoire fonctionne un peu mieux que la sienne, elle n’a vu les jumeaux qu’à deux reprises avant aujourd’hui alors qu’ils vont bientôt avoir cinq ans. C’est douloureux de devoir prendre plusieurs minutes pour expliquer à sa grand-mère que l’imbécile qui lui cache la télé est son petit-fils...Bonjour Oma, c’est Niki. Mais si, Oma, c’est moi, Niki, le fils de Johann…

Si je ne vais pas rendre visite à ma grand-mère, c’est en partie pour ça. Ca me fend le coeur de savoir qu’elle ne me reconnaît pas. Qu’elle ne pense pas à ce que je pense quand on se voit. Qu’elle ne se souvient pas des bêtises qu’elle m’apprenait et que j’exécutais fièrement quand j’avais cinq ans. J’adorerai pouvoir ressasser mon enfance avec elle mais, malheureusement, elle n’est plus en mesure d’échanger avec moi sur le sujet.
Je ne parle que très peu de mon arbre généalogique ; il est rempli d’idiots du côté de ma mère à l’exception de la branche de mon oncle Christian et il est globalement sous-développé du côté de mon père. De par la proximité que j’ai toujours eu avec mes grands-parents paternels et parce que nous ne sommes que cinq petits-enfants, nous avons chacun des souvenirs très clairs des moments passés ensemble et ça ne me fait pas plaisir de me dire que tout ça se délave avec le temps et avec la maladie de ma grand-mère.

Si j’ai rendu visite à ma grand-mère aujourd’hui, c’est pour deux bonnes raisons. La première, c’est que je veux lui présenter Lena car je suis persuadé qu’on est partis pour parcourir un bout de chemin ensemble et que ça me tient à coeur qu’elle sache, même si ce n’est que le temps d’une heure, avec qui je partage ma vie. La seconde - et c’est assez sordide - c’est ce que j’appellerai poliment un “adieu de secours”. Alors que je m’apprête à prendre la direction de l’Indiana pour une majeure partie de l’année 2026, je ne suis pas certain d’avoir encore ma grand-mère quand je rentrerai en Europe pour de bon à la fin de ma saison d’Indycar en septembre prochain. Mon emploi du temps de mars à septembre est verrouillé et, de la sorte, je le sais, je m’expose à ce risque d’être loin le jour où la messe sera dite pour elle et, à cet égard, je voulais m’assurer de ne pas avoir cette réflexion de “J’aurai aimé la voir une dernière fois” au cas où ça viendrait à se produire dans le courant de l’année prochaine.

Après cette journée assez chargée émotionnellement, Lena, les jumeaux et moi reprenons donc la direction d’Innsbruck. Alors que je raconte à ce public de trois personnes certains souvenirs heureux des dimanches passés avec mes grands-parents, mon téléphone sonne ; c’est Karl.

Karl : Niki...C’est horrible...Putain c’est horrible…
Niki : Qu’est-ce qui se passe ?
Karl : Ca recommence, je suis maudit ! JE SUIS MAUDIT !
Niki : Karl, calme-toi ! Calme-toi, qu’est-ce qu’il y a ? Respire et explique-moi !
Karl : Je…Oh mon Dieu...
Niki : Karl, s’il te plaît. Arrête de pleurer, respire un grand coup et explique-moi. Je ne comprend rien, tu me fais peur.
Karl : C’est Johanna ! Elle va mourir, Niki...

Niki clame sans arrêt qu'il sera pas en F1 l'année prochaine, Nolan a confirmé plus ou moins explicitement que ça sera bien une année sans F1 (enfin faut toujours se méfier avec Nolan)
https://www.jeuxvideo.com/haryanto/forums/message/1034121859

Mais non il y absolument 0 indication claire qui dit que Niki sera pas en F1 en 2026 et c'est moi qui me fait des films La vérité c'est juste que vous êtes dans le déni

Et merde, ya un épisode posté entre temps, va falloir lire tout ça