[Viktor]

L'arrivée de la nouvelle vague n'impressionna guère le représentant des forces de l'ordre alors qu'il s'avança de quelques pas, regardant et jugeant ses alliés. Il se sentait bien entouré, mais c'est surtout la vue de la samouraï qui avait combattu dans l'arène qui attira son attention. Il connaissait très bien la fiabilité des combattants de Yamato, ayant emprunté lui même la voie des samouraïs. Et la moindre des manières pour des sabreurs étaient de comparer leurs compétences à l'épée.

Voyant arriver les premiers assassins sur lui, Viktor gardait son katana dans son fourreau, combattant pour le moment avec celui-ci. Alors qu'un des elfes noirs s'avança pour lui porter un coup de dague, il parra aisément le coup avec un coup de fourreau. Un second et un troisième arrivèrent, qu'il parvint aussi à garder à distance avec des coups de fourreau précis pour parer les lames, mais aussi porter des coups. C'est presque d'une facilité déconcertante à un seul contre trois, qu'il les tenait en respect sans même utiliser sa lame. D'un coup ample, il désarma l'un des assassins avant de se tourner sur lui même et lui envoyer un coup d'estoc de son fourreau dans l'abdomen pour lui couper la respiration et le neutraliser. Tournant le dos alors à ses opposants, il en profita pour remettre son col en place.

"- Un... Deux..."

Les assassins se ruèrent sur lui et souhaitaient profiter de cette ouverture bénit pour le taillader dans le dos, pensant que Viktor avait été négligeant. Ce dernier positionna son pouce au niveau de la garde de Murasame.

"- Et trois..."

D'un coup aussi vif qu'invisible, le temps c'était presque arrêté. Dégainant son sabre à une vitesse ahurissante qu'un épéiste aiguisé ne pourrait à peine apercevoir à l'oeil nue, l'épéiste noir prit une posture penchée sur un genou pour frapper d'un coup horizontale chirurgical et trancher ses opposants en deux.

Se relevant, il rangea immédiatement son sabre dans son fourreau, s'avançant encore de quelques pas pour affronter ses futurs assaillants.

[Miyu]

La cible des Assassins était claire : l'Empereur. Et bien qu'il ait symboliquement craché au visage d'Ikeda, elle était prête à renier ses propres valeurs, pour le meilleur comme pour le pire, afin de préserver l'alliance entre Thurinian et Yamato. Elle se donnerait corps et âme pour accomplir cette mission.

Les Elfes Noirs attaquaient avec une férocité dévastatrice, tourbillonnant comme des tornades incessantes. Leur rapidité et leur puissance étaient impressionnantes, défiant même l'œil aiguisé de la samurai. Elle entra dans une sorte de transe du combat, où les mots étaient superflus.

- ...!

Chacun de ses coups de lame atteignait sa cible avec une précision mortelle. Elle visait les yeux et la gorge principalement, frappant avec force et détermination. Parfois, elle devait parer des attaques surgissant de toutes parts, sa concentration intense et son instinct lui permettaient de réagir avec une agilité remarquable. Son cœur battait à cent à l'heure, et elle se retrouvait plongée dans les souvenirs de batailles passées, y compris celle de la Forteresse Étoilée, où elle avait tragiquement perdu son frère bien-aimé.

Dans cet état de transe, elle ressentait une présence invisible qui la guidait, comme si les flammes de la colère et de la guerre dirigeaient son sabre à sa place. La violence de ses attaques était sans égale.
Ses attaques étaient d'autant plus motivées par les action de Viktor, l'épéiste maniant un sabre de Yamato, malgré sa concentration sur le combat, elle était impressionnée qu'un Thurinien ait choisi le Katana comme arme de prédilection "Il est balèze", pensa t-elle silencieusement.

Cependant, sa vision fut momentanément troublée lorsqu'elle aperçut un Noldeor bondir en direction de l'Empereur, sans qu'elle puisse intervenir à temps. Mais cet elfe audacieux fut violemment repoussé vers le plafond par une puissante décharge d'éclairs.

- Coucou !!!
Circé fit son apparition, arborant un air innocent comme si elle n'était pas en train de voler l'une des reliques les plus dangereuses et protégées de l'Empire. Elle tenait le livre maudit du prophète des Kossith dans un sac de cuir épais, non pas pour le cacher, mais simplement par souci de praticité.

- Circé ?

Je te cherchais, alors j'ai suivi les cadavres que vous avez laissés derrière vous. Les fêtes thuriniennes sont vraiment étranges ! Est-ce qu'ils font toujours autant d'explosions ?

Ikeda soupira intérieurement devant l'apparente insouciance de Circé. Elle avait du mal à comprendre le concept de "chose importante" ou "protégé".

[Siegfried]

Le duo à la force surhumaine continuait d'opposer une solide résistance, mais force était de constater que les troupes ennemis ne diminuaient pas suffisamment.

Alors qu'il repoussa un assassin, Siegfried aperçut Freya en difficulté. Elle avait beau être une bonne duelliste, c'était avec son destrier qu'elle brillait réellement sur le champ de bataille. Et en l'occurrence, elle avait jugé bon de le laisser à l'extérieur. Ramener un pégase dans les souterrains de la ville ne sonnait pas comme une bonne idée.

Le lion récupéra alors la dague d'un elfe noir mort, et la tira avec force vers l'adversaire de Freya. Celui-ci, comme doté d'un sixième sens, se protégea le crâne avec son avant-bras, la lame se plantant dedans. Malgré cela, l'aide apporté par Siegfried resta suffisante, et Freya utilisa cette opportunité pour envoyer une salve de coup d'estoc vers le Noldeor. Incapable de contenir la multitude de frappes de la lancière, il finit par succomber à la suite d'un coup fatal en plein coeur.

De son côté, Ferdiad faisait toujours équipe avec les guerriers Skaeluns, qu'il suivait dans le bain de sang. Armé de sa fidèle hache de guerre et protégé par le bouclier d'un garde royal mort au combat, il fracassa le crâne d'un assassin qui s'apprêtait à planter un garde, le sauvant d'une mort certaine. Au milieu du carnage, il essayait d'assurer les arrières de ses compagnons d'arme improvisés.

Au même moment, Bakuya et Kansho étaient en plein combat avec un assassin haut gradé. Ils avaient beau tenter de le feinter et de le prendre par surprise, les compétences de celui-ci semblait encore plus développées. Malgré leur avantage numérique contre lui, la fatigue et les blessures de Bakuya l'empêchait de surmonter cet obstacle.

- Ah, au fait, c'est avec elle que tu t'es battu ? demanda Kansho, prenant son ami par surprise en faisant référence à Miyu Ikeda.
- Euh, ouais, c'est ça, répondit-il entre deux parades.

Il observa la Générale de Yamato un instant, laissant son ami en pleine lutte contre l'elfe noir pendant quelques instants. Malgré ses blessures, elle combattait avec tout autant de passion qu'auparavant, savourant chaque seconde de cette bataille.

- Eh bah, ça a l'air d'une sauvage. Mais entre nous, en vrai, c'est ce qu'il y a de mieux, non ?

La réflexion inattendu de Kansho déstabilisa le bretteur, qui perdit l'équilibre à la suite d'une frappe de son adversaire. Ce dernier, esquissant un sourire, vit là-dedans une occasion d'en finir avec lui.
Avant que cela n'arrive, le chevalier-mage installa une barrière protectrice entre la dague et Bakuya. Des étincelles se créèrent au contact du mur magique, et sans crier gare, Freya vint perforer l'assassin par derrière, venant en aide à ses coéquipiers de la Brigade.

- Va mourir, souffla le bretteur à l'encontre du magicien roux.

[Nacho]

Le gladiateur tranchait avec force et fureur dans les rangs ennemis à l'aide ses deux cimeterres favorites tout en poussant des cris de guerre pour se motiver lui même mais également ses alliés. Soudain, il s'arrêta un instant dans son élan et aperçut plusieurs assassins Noldeors envahir les lieux, ils semblaient cette fois-ci mieux armés et encore plus dangereux que ceux précédemment abattus.

"Ah ça y est, vous passez enfin aux choses sérieuses!" s'écria le Gerudo.

Cependant, ça ne l'effrayait pas pour autant, son sang bouillonnait, il était dans son élément.

"A mon tour."

Il posa son pied droit en avant de sorte à avoir un appui puis ses lames derrière son dos, sans crier gare il se mit à tourner sur lui même à très grande vitesse jusqu'à devenir un véritable tourbillon humain. La tempête d'acier fusa alors en direction des nouveaux arrivants.

Neyrelle observait son compatriote avec admiration, sans le savoir, il avait reproduit la technique ancestrale de son peuple. Elle gardait tout de même un oeil attentif, un démon sommeillait en lui et elle en était sa gardienne. Elle accompagna l'assaut en électrocutant à distance les assassins de la Morag Kreshna.

[???]

Une jeune femme anorexique à la peau laiteuse et aux cheveux d'un rouge écarlate, attachés par une queue de cheval, marchait à travers les cadavres des différents camps qui s'affrontaient en ce moment même. Elle ne semblait pas vouloir prendre part à la mêlée, elle observait simplement le spectacle. Elle était vêtue d'un accoutrement plutôt étrange, une longue jupe grise, abîmée au bout, décorée de quelques bijoux ainsi que d'un crâne attaché au niveau sa hanche, de simples bottes ainsi que d'une cuirasse légère ainsi que des épaulières représentant des crânes. Elle arborait également une couronne faite d'ossements. Une épée était accrochée à sa ceinture, son manche était fait d'os et sa lame, d'obsidienne.

Elle s'agenouilla aux côtés d'un cadavre nordique et observait attentivement de ses grands yeux bleus son visage qui laissait paraître une expression de souffrance mêlée à de l'effroi.
Elle sourit puis se releva. Elle saisit le crâne qui était accrochée à sa hanche droite puis le leva en direction du plafond de l'immense grotte avant de prononcer quelques mots dans un dialecte elfique.

Les cadavres des gardes impériaux se relevèrent alors et retournèrent affronter leurs meurtriers. Néanmoins, ils ne se déplaçaient pas comme de simples humains, leurs mouvements étaient saccadés, comme des pantins. Un flux d'énergie vert les reliait jusqu'au crâne que tenait la jeune inconnue dans sa main droite, les yeux de ce dernier brillaient dorénavant d'une lumière verte claire.

[Miyu]

L'arrivée de la nouvelle venue interrompit les assauts de Miyu. La samurai était rarement témoin de la nécromancie, mais en temps de guerre, tout moyen pour gagner était considéré. Elle n'avait pas de préjugés envers cette pratique, mais elle était toujours impressionnée par la manière dont les morts se relevaient ainsi. Étaient-ils animés par leur propre âme ou contrôlés comme des marionnettes ?

- Impressionnant...
Miyu souffla ces mots avant de se replonger dans la bataille. Elle se déchaînait contre les vagues d'elfes, les abattant sans relâche, tout comme ses ancêtres avaient massacré les elfes des neiges des siècles auparavant.

De son côté, Circé affichait des yeux brillants d'admiration. La chamane exilée était une mage du sang expérimentée, mais elle n'avait aucune expérience en nécromancie. Elle avait plutôt l'habitude d'invoquer des démons, et pour elle, cette démonstration était un spectacle fascinant. Son bâton s'illuminait, foudroyant les elfes qui s'approchaient d'elle, tandis qu'elle observait la jeune femme avec un sourire enfantin sur son visage scarifié.

- Wouahou !

[Hjalmar]

"Haha ! Prenez ça, les peaux grises !"

Le combat doublait en intensité avec tous les renforts inattendus. Certains se débrouillaient remarquablement bien, face à des tueurs parmi les plus redoutés de la planète.

En revanche, l'issue n'était pas encore décidée. Les gardes Varunna étaient décimés les uns après les autres, et même s'ils étaient réanimés dans la foulée par l'action de la nécromancie, leur efficacité n'était plus la même.

[Hector]

"Qui es-tu ?" fit le comte de Lothian à la nécromancienne, soucieux et méfiant. Ce genre de magie était interdite par les pratiques officielles dans l'empire, et ses adeptes trainaient souvent une sombre réputation. Toutefois, dans une telle situation, elle ne représentait pas un danger immédiat comparé aux tueurs de la Morag Kreshna.

"Et sache que les Varunna n'apprécieront pas la nécromancie pratiquée sur leurs camarades... S'ils survivent au combat." lui signalait-il pour l'avertir.

Soudain, un hurlement de Hjalmar s'éleva plus fort que tout.

"HAESTEIN !"

Son lieutenant, son ami, se tenait à quelques mètres de lui, les yeux révulsés, tremblant. Du sang coulait à flots depuis l'immense plaie apparente sur sa gorge. Puis il s'écroula à genoux, et s'étendit au sol.

Derrière lui apparut une imposante figure longiligne, toute encapuchonnée. Son poignard, aux formes étranges, dégageait une aura mortelle et terrifiante. Elle ne ressemblait pas à un être humain, mais à un véritable spectre.

À ses côtés, un individu en tunique sombre et au masque de fer, armé d'un simple poignard. Lui aussi dégageait une aura dangereuse et inquiétante.

Ceux-là ne semblaient pas appartenir à la Morag Kreshna... Mais ils étaient là pour tuer.

[Kailan]

"C'est ce que tu crois."

Il surgit de l'ombre et trancha l'elfe noire en deux, d'un coup sec.

[Morrigan]

La nécromancienne alors concentrée dans la maîtrise de son art, tourna légèrement la tête en direction du comte de Lothian qui vint l'interpeller. Elle ne put s'empêcher de sourire et de répondre avec dédain.

- C'est que vous ne connaissez pas si bien que ça Tir Edessa cher noble, mon art et moi même provenons des bas fonds de la capitale, parmi la caste des oubliés, les invisibles... On m'appelle Morrigan, je suis venue défendre à mon tour ma ville de ces pourritures.

[Viktor]

L'intervention d'une nécromancienne ne plaisait guère à Viktor qui avait une vision très péjorative de cet art spécialisé dans l'éveil des morts. Il l'aurait probablement arrêté sur la champ si les évènements n'avaient pas été aussi tendus. Les assassins continuaient de pleuvoir et d'assaillir le chef des forces de police, mais même malgré leur force et leur maîtrise dans l'art de l'assassinat, ils ignoraient probablement affronter une des figures les plus dangereuses. Sûrement pour la première fois de leur vie... Ils étaient tombés sur plus létal qu'eux. Toujours armé de son katana rangé dans son fourreau, l'épéiste continuait de se défendre en parant les coups de ses opposants. Même en infériorité numérique, il parvenait à gaspiller moins d'énergie que ses adversaires, ayant spécialisé son style de combat dans la précision et la rapidité. Pas de geste inutile...

Malgré ça, Viktor n'était pas seulement un spécialiste au sabre, mais aussi des arts martiaux. Désarmant un des assassins avec un vif coup de fourreau, il envoya la paume de sa main frapper son abdomen d'un coup aussi rapide que puissant, le propulsant contre un rocher. Un ennemi pointa le bout de son nez et tenta de le poignarder, mais il plaça son fourreau en opposition, le regardant droit dans les yeux. Des réflexes aussi rapide et une puissance cachée aussi démesurée... Le Noldeor comprit dans ses yeux que son opposant n'était pas complètement humain. L’épéiste le repoussa, dégainant ensuite son sabre pour lui envoyer un coup verticale depuis le bas pour le propulser dans les airs. Se hissant à ses côtés en tournoyant sur lui même, Viktor agissait comme un cyclone, le découpant de toutes part avant de le frapper d'un puissant coup de fourreau qui l'envoya au sol, le démembrant suite aux multiples coupures sur tout son corps. Son attention se porta ensuite sur les deux intrus, un spectre et un autre assassin plus singulier.

"- Tiens donc... De nouveaux arrivants" Fit-il simplement.

S'avançant vers eux, Murasame émettait une brève lueur bleuté tandis que Viktor la fit tournoyer d'un mouvement de poignet pour éjecter le sang qui la maculait. D'un pas déterminé, il s'approchait vivement du spectre qui détenait un poignard très étrange.

[Bakuya]

https://www.youtube.com/watch?v=FCX9h4UXM1c

Tandis que Bakuya se redressait après la mort de l'assassin haut-gradé, une expression d'agacement se dessina sur son visage lorsqu'il vit la nouvelle vague d'ennemi faire son apparition.

- C'est pas possible, ça n'en finira donc jamais, cracha-t-il, fatigué par la durée et l'intensité de la bataille.

Il entendit ensuite des bruits de pas retentir non loin derrière lui. En se retournant, ses yeux se posèrent sur un nouvel arrivant. Il était blanc de la tête aux pieds, aussi bien sa tenue comme sa peau. Ses yeux, dont les pupilles ressemblaient à celles d'un chat, étaient verts. Des traits turquoise en descendaient, traversant son visage. Il disposait également d'un sabre de Yamato, gardé au niveau de ses hanches, et son crâne arborait une moitié de casque osseux sur le côté gauche de sa tête.

L'individu s'avança vers le bretteur, le visage inexpressif. Il ne semblait pas perturbé par le carnage ambiant, et étant donné que les assassins ne l'attaquaient pas, Bakuya conclut qu'il devait faire partie du même camp.

- Qui vous a employé ?! cria l'épéiste à son encontre.

L'homme ne répondit pas. Désormais immobile, il avait l'air d'attendre que son interlocuteur se jette sur lui pour débuter un duel.

- Bah, j'ai toujours préféré parler avec une épée de toute façon...

La lame vers l'avant, il se rua sur le nouvel arrivant, avec la ferme intention de vite en finir. En même temps, Kansho, qui venait de venir à bout d'un des derniers assassins de la première vague, observait la rencontre entre Bakuya et cet individu. Son visage s'emplit rapidement d'effroi lorsque, dans un bruit assourdissant, l'épée de son ami se brisa. Alors que la lame allait rencontrer la gorge de l'homme en blanc, ce dernier la pulvérisa d'un puissant revers de la main, sous les yeux ébahis de l'épéiste.

Prêt à en finir, il enchaîna en tentant de planter ses doigts dans la chair de Bakuya, visant le coeur. Avant que cela n'arrive, Kansho mit en place un bouclier magique, protégeant son ami d'une mort certaine. L'instant suivant, Freya surgit sur son flanc droit, donnant un puissant coup de lance vers ses cotes. Inefficace, elle bondit ensuite en arrière pour ne plus être à sa portée. Le visage inquiet, elle fut rejointe par Bakuya et Kansho, à qui elle adressa la parole.

- Sa peau est incroyablement résistante. C'était comme frapper dans de l'acier.
- Sans parler de sa force physique, ajouta Bakuya, le regard sur ce qu'il restait de son arme.

L'épéiste savait que cela finirait par arriver, compte tenu de l'état de son épée depuis la fin de son duel dans l'arène. Mais la facilité déconcertante dont avait fait preuve cet assassin pour la réduire en miette était tout aussi agaçante qu'inquiétante.

Sans crier gare, l'homme mit sa main vers l'avant, pointant du doigt le trio. Des arcs électriques se formèrent autour de son index. Il concentrait des forces arcaniques autour de celui-ci. Le flux d'énergie s'amplifia rapidement, jusqu'à créer un rayon destructeur émeraude, fusant vers les trois brigadiers stellaires à la vitesse de l'éclair.

- Il sait utiliser la magie ?! s'écria Kansho, médusé par la polyvalence de cet adversaire.

[Viktor]

Se plaçant à quelques mètres du spectre, le sabreur fit comprendre à celui-ci qu'il était son adversaire. Son apparence était très singulière et intriguant, portant une capuche qui camouflait entièrement son visage, comme s'il n'était qu'une ombre. Ce dernier pencha légèrement la tête, toisant Viktor du regard et se déplaça à son tour de quelques pas, comme pour analyser son ennemi sous un autre angle. Ses mouvements étaient très étranges et très amples, comme si l'ombre était désarticulé, ce qui eu pour effet de se demander au chef de la police si son opposant était réellement un elfe noir.

"- Qu'êtes vous, exactement ?" Demanda-t-il, fronçant les sourcils.

https://www.youtube.com/watch?v=2Uc_D20Qca0

Sans dire un moment, le spectre se jeta sur Viktor et tenta de l'égorger à une vitesse si rapide qu'un humain lambda se serait fait trancher la gorge immédiatement. Seulement, le métis démon plaça sa lame en opposition, ce qui eu pour effet de créer un bruit résonnant dans les souterrains et créa de multiples étincelles.

"- Impressionnant..." Fit Viktor, surprit de la vitesse du spectre.

En réalité, sa vitesse était tellement surprenante que Viktor ne pouvait pas se permettre d'être négligeant. Il était le premier adversaire véritablement de sa trempe depuis le début des hostilités. L'assassin ne perdit pas temps et tenta une autre offensive, donnant encore l'impression de se désarticuler comme un véritable serpent et se déplaça rapidement sur son flanc avant de le prendre à revers. L’épéiste para cette nouvelle attaque et le repoussa avec un coup de katana que l'ombre parvint à esquiver, créant une image rémanente de lui même. Prit de stupéfaction, Viktor mit du temps à réagir avant de comprendre qu'un coup de poignard allait certainement lui pourfendre le dos, enchaînant rapidement sur une vrille pour s'éloigner.

"- Cette chose... Elle est forte."

Rangeant alors son sabre dans son fourreau et se plaçant en posture de combat, sa main était posée sur le manche de Murasame, préparant son prochain coup.

"- On dirait que je vais pouvoir me dérouiller un peu."

D'un geste pratiquement invisible de main, Viktor dégaina et rengaina son sabre presque immédiatement, créant de multiples arcs de lumières qui transcendèrent l'air pour former une cage autour de l'assassin, l'assaillant d'une multitudes de coups de lame invisibles qui tailladèrent son armure. S'élançant ensuite vers l'avant, l'épéiste noir effectua une ruée afin de porter un coup tranchant à la hanche de l'ombre, apparaissant derrière lui. Le coup avait fait mouche, mais étonnement... Le spectre n'avait rien senti du coup. Le coup tranchant de Murasame avait bien taillée son armure puisque la lumière bleuté qu'elle émettait avait marqué son armure mais l'ombre dégageait l'impression de n'avoir subit aucun coup fatal.

Il avait entendu parler de ces assassins noirs très étranges qui ne dégageaient rien d'humain. Mais en combattre un... C'était quelque chose. L'ombre se rua alors sur lui à toute vitesse, cherchant à lui porter un coup de poignard, mais Viktor repoussa sa lame avec son fourreau, lui laissant une ouverture pour frapper avec un coup de sabre. Seulement, l'ombre se dématérialisa encore pour reculer de quelques mètres et éviter son coup.

"- Tu ne m'échapperas pas !" S'écria Viktor.

Posant un genou au sol, le sabreur effectua un coup de lame dans le vide. Avait-il manqué son coup ? Non... La propriété spéciale de Murasame était en réalité très complexe car ce katana avait le pouvoir de "trancher le vide et l'espace". Le coup de sabre porté dans l'air eu pour effet de couper l'espace entre l'ombre et lui, le rapprochant subitement comme si son coup agissait en une force d'attraction. Se tenant alors prêt à l’accueillir, Viktor porta au spectre une multitudes de coups d'épée dans le but de le taillader à une vitesse surhumaine.

"- AH !"

S'écriant de vive voix, l'épéiste tournoya sur lui même pour envoyer un ultime coup tranchant au niveau de l'abdomen, le traversant complètement. Ce coup était précis et rapide, auquel personne n'aurait pu survivre en vérité. Rangeant alors son sabre dans son fourreau d'un mouvement bref, Viktor se retourna pour voir comme se tenait son opposant... Celui-ci se tenait toujours debout, malgré son armure qui était tranchée de tous les côtés mais il restait figé, ne faisant plus aucun mouvement...

https://www.youtube.com/watch?v=AapGFma13IA

Le spectre tourna ensuite la tête comme une chouette, donnant l'impression de se briser les cervicales pour regarder le commandant de police. Ce dernier déglutit en comprenant définitivement que "spectre" était bel et bien le nom à lui attribuer, le dégoutant subitement.

"- Bien, bien... Pas mal du tout. Viktor."

Le métis démon fut surprit d'entendre la voix du spectre mais aussi du fait qu'il connaissait son nom. Sa voix résonnait dans la pièce et dégageait quelque chose de mystérieux. Soudainement, l’Exécuteur sentit un vent frais lui caresser le visage et prendre place autour de lui, faisant chuter la température dans la grotte.

"- Qu'est-ce que tu es... ?" Questionna le bourreau, intrigué.
"- Tu le sauras bien assez tôt. Répondit l'ombre, ricanant.

Un vent gelée se dégagea alors de la capuche du spectre, se matérialisant en une brume glaciale qui entoura Viktor. Celui-ci se protégea avec ses bras comme il pouvait mais le froid le retenait prisonnier, l'empêchant de bouger. Le spectre s'écroula au sol depuis l'apparition de cette brume, mais une présence semblait persister... Quelque chose clochait dans l'esprit de Viktor qui s'interrogeait sur cette voix.

"- Merde... !"

Le sol sous ses pieds s'était soudainement gelé et avait capturé ses pieds dans la glace, l'empêchant de se mouvoir.

[Siegfried]

L'écran de fumée engendré par l'attaque magique se dissipa, laissant apparaître les trois membres de la Brigade. Juste avant d'être touché, le mage du groupe avait eu le temps d'installer une barrière pour les protéger. Mais le rayon d'énergie était puissant. Il fracassa la protection, qui ne réussit qu'à diminuer l'impact destructeur de l'attaque.

Kansho peinait à tenir debout. Il haletait et avait le bras tremblotant, à cause de la barrière qui avait cédé sous la pression exercée par l'attaque. Bakuya était allongé au sol, sur le dos. Le choc lui avait fait perdre connaissance. Freya, quant à elle, avait un genou à terre et essayait de réveiller son ami.

- Allez ! C'est pas le moment de dormir, là ! Bakuya !

https://www.youtube.com/watch?v=I3IBDdgNysU

Pendant ce temps, l'adversaire pâle s'approchait d'un pas lent, prêt à en finir. Il s'arrêta alors subitement, dégainant son sabre pour contrer une lance visant son visage. Il para ensuite un deuxième coup, qui le repoussa et le fit glisser sur plusieurs mètres.

- Siegfried, lâcha Kansho, essoufflé.
- Je le prends. Allez rejoindre Ferdiad.

Le rouquin acquiesça, puis aida Freya à transporter Bakuya. Chacun avait le bras sous une de ses deux épaules. Lorsqu'ils aperçurent Ferdiad, ils remarquèrent que celui-ci avait été rejoint par Blade. Ils se battaient avec une formation plus défensive à présent. Les forces ennemis étaient de plus en plus difficile à contenir.

De son côté, Siegfried toisait son nouvel adversaire, le regard dur. Le sourire qu'il arborait plus tôt au cours de la bataille avait disparu pour laisser place à un visage extrêmement sérieux. L'assassin, quant à lui, jeta un regard vers le spectre qui affrontait Viktor, observant brièvement le déroulement du duel.

- Tu me lâches du regard ? C'est très courageux de ta part, j'aurais pu en profiter pour faire une attaque surprise.
- Alors pourquoi ne l'as-tu pas fait, Lion de saphir ? répondit-il, parlant pour la première fois, sa voix était aussi vide d'émotion que son visage.

Le regard de Siegfried se durcit davantage. Il effectua quelques moulinets avec sa lance dans le vide, puis regarda son adversaire de haut, ajoutant :

- Je n'en aurai pas besoin pour te fracasser le crâne.

Prenant cela comme une invitation pour porter le premier coup, l'allié des Noldeor se rua vers le chef de la Brigade des étoiles, la lame en avant. Lorsque son katana s'entrechoqua avec la lance de Siegfried, une pluie d'étincelle retentit, en même temps qu'un bruit métallique assourdissant. Chaque rencontre entre leurs armes respectives provoquait un son strident, démontrant leur force physique incomparable.

Si Siegfried semblait avoir un léger avantage au niveau de la force, cette différence infime ne lui plaisait pas. Pire, elle l'inquiétait. Rares étaient ceux capables de tenir un affrontement de la sorte avec lui. S'il n'était pas en mesure d'écraser cet ennemi en se reposant sur son point fort, le combat s'annonçait particulièrement difficile. Siegfried n'était pas aussi polyvalent que lui.

Après avoir bloqué un coup de sabre vif comme l'éclair, il feinta un coup d'estoc dans le visage, enchaînant avec une violente frappe avec le cul de sa lance, propulsant son adversaire sur plusieurs mètres. Ce dernier résista pour ne pas perdre l'équilibre, enfonçant ses pieds dans le sol avec force. Sa tenue déchirée permit à Siegfried de constater que, malgré toute la force qu'il avait donné dans son attaque, sa peau pâle n'affichait aucune trace de blessure apparente.

Agacé, le lancier se rua sur lui immédiatement, la lance en avant. Faisant preuve d'une agilité impressionnante, le guerrier blanc sauta par-dessus l'attaque, bondissant au-dessus du chef de la Brigade. En même temps, du mana vert se concentrait au niveau de sa main libre. Il réitérait la technique qu'il avait utilisé contre ses camarades un peu plus tôt.

Toutefois, avant qu'elle ne soit déployée, agissant instinctivement, Siegfried attrapa l'index de son adversaire, qui haussa légèrement les sourcils de surprise. L'explosion fut contenue par le poing gantée de Siegfried et créa un nuage de poussière, infligeant des dégâts aux deux combattants.

Le gant du lion de saphir avait été pulvérisé, et lui-même affichait des marques de brûlure sur la main et le visage. Il en était de même pour l'assassin, qui avait reçu la majorité des dégâts sur son torse.

- Voilà qui était inattendu, prononça-t-il, tapant sur ses épaules pour retirer la poussière soulevée par l'explosion.
- J'aimerais dire que je m'attendais à ce que tu meurs avec ça, mais ce serait mentir.
- C'est même pire que ce que tu penses.

Les dégâts qui lui avaient été infligés disparaissaient lentement, sa peau récupérant sa teinte d'origine. En l'espace de quelques secondes, il serait complètement régénéré. Face à ça, Siegfried soupira intérieurement. Ce duel allait être encore plus difficile qu'il ne l'avait imaginé.

[Hjalmar]

Les combats faisaient rage tout autour du capitaine de la garde Varunna. Il voyait à droite Hector lutter contre trois assassins en même temps. À gauche le chef de la brigade des étoiles se battre avec l'étrange épéiste à corne. Derrière lui, Viktor était aux prises avec l'assassin spectral. Tout le monde donnait son maximum. Scyathus ne semblait pas être trop en difficulté. Le prêtre aveugle était aux côtés de l'empereur, derrière une rangée de gardes Varunna restant sur place.

Il voulut aller aider un groupe de ses hommes qui luttaient avec difficulté contre les tueurs de la Morag Kreshna, mais un nouvel arrivant s'interposa devant lui : l'homme au masque de fer. Malgré son petit gabarit et le simple poignard qu'il tenait entre les mains, se tenir devant lui faisait à Hjalmar le même effet que face à un troll : une erreur, et ce serait la fin.

Muni de son large bouclier, il tenta de le frapper avec avant d'enchaîner par un puissant coup de hache, mais avec une souplesse exceptionnelle, l'inconnu était passé par dessous son coup, et avait paré sa hache avec sa simple dague. Ce qui était proprement incroyable.

"Qu'est-ce que t'es toi encore ?
- Tu ne le sauras jamais."

L'assassin plaça très rapidement sa main contre le torse de Hjalmar, et une pression démentielle s'en dégagea très rapidement : une force invisible envoya le nordique au tapis dix mètres plus loin, aussi simplement que s'il s'agissait d'une poupée de chiffon.

Balayé par cette force surnaturelle, Hjalmar mit un certain temps à reprendre ses esprits. Il se redressa lentement, grognant de douleur.

"En... enfoiré..."

Il se tourna ensuite vers l'empereur, et son cœur manqua un battement.

"Non... Non.... NOOOON !"

https://www.youtube.com/watch?v=k1-TrAvp_xs

Les derniers gardes Varunna étaient raides morts, tous étendus par terre. Et Morwaydd Ier gisait au milieu d'eux, dans une mare de sang.

Hjalmar fonça vers son corps, oubliant toute l'hostilité présente dans les lieux. Dans un acte désespéré, il se pencha vers le corps et tenta de soulever sa tête, pour évaluer ses blessures. Mais le visage sans vie de l'empereur l'horrifia. Ses yeux étaient ouverts, mais vides, sans pupille. Et son torse... Un terrifiant trou noir, béant, s'y trouvait. On pouvait voir la peau nécrosée autour de la plaie.

"Je... Votre Majesté... Merde, je... RAAAAAAAAAAAAAAAH !"

Cette manifestation de rage, alors qu'il tenait le corps froid entre ses mains, attira l'attention de tous les combattants de la pièce. Les assassins de la Morag Kreshna constatèrent l'état du corps, puis se démobilisèrent des combats. De même pour leurs étranges alliés, qui avaient visiblement atteint leur objectif.

Très vite, l'agitation qui avait traversé la caverne se dissipa, pour ne laisser qu'un silence de mort. Le pire étant que Hjalmar était le seul Varunna encore en vie. Il venait de faillir à sa mission sacrée, qui était de protéger l'empereur au péril de sa propre vie. Il venait de perdre tous ses camarades, lui laissant encaisser seul la honte de l'échec. Il n'y avait désormais plus rien à sauver, plus d'espoir. Et par dessus tout... L'empire allait connaître une longue période d'instabilité, de chaos.

[Blade]

L'impensable était arrivé. Malgré les efforts combinés de tous les combattants, ils avaient failli à leur tâche. Certains n'étaient même pas affiliés à l'Empire. Pourtant, tous avaient conscience de la gravité de cet événement. Le dragon n'était plus.

- VOTRE MAJESTÉ !

Affligé, Blade posa un genou à terre. Il n'arrivait pas à en croire ses yeux, lui qui avait suivi l'Empereur pendant l'intégralité de son règne. Le voir périr paraissait impossible. Avec sa mort, une page se tournait pour Thurinian.

Les membres de la Brigade étaient tout aussi abasourdis que le loup. Bien sûr, la bataille était tout sauf simple, mais Siegfried ne s'imaginait véritablement pas échouer ici.

Constatant que la mission était accomplie, l'épéiste blanc rengaina son épée. Il tourna ensuite le dos au lancier, moralement vaincu. Juste avant de disparaître avec ses coéquipiers, il prononça quelques mots, disant :

- Uriel. Peut-être recroiserons-nous le fer, Lion.

L'instant suivant, lui comme les assassins de la Morag Kreshna s'étaient volatilisés. Siegfried, dépité d'avoir failli à la tâche et d'avoir - au fond - perdu son duel, frappa du poing sur le sol. La force de l'impact y laissa une grosse fissure, tandis qu'il restait silencieux, incapable de trouver les mots pour une telle situation.

[Viktor]

Les cris de Hjalmar alertèrent Viktor qui se tourna, remarquant avec effroi que tous les Varunna ainsi que l'Empereur avaient été exécutés. La brume glaciale qui le recouvrait se dissipa doucement, se rassemblant en un point dans l'ombre. Il pouvait remarquer une silhouette sombre se mouvoir dans les ténèbres, le regardant d'un regard bleuté brillant. Un rire résonna dans la pièce tandis qu'il disparut subitement sous les yeux de l'épéiste, subjugué par ce qui venait de se produire. Qui était cette ombre ?

"- REVIENS ICI !" S'écria Viktor, perdant son sang froid.

Les évènements l'avait échappé et cela eu pour effet de l'énerver profondément. Il pouvait de nouveau bouger et s'empressa de rejoindre Hjalmar, regardant avec effroi que l'Empereur les avait quitté, assassiné.

"- Par les saints..." Fit-il, posant un genou au sol.

Désemparé par la mort du souverain, Viktor qui avait l'habitude d'afficher un visage dépourvut d'émotions, ne pouvait contenir une profonde rage l'envahir. Il envoya alors violemment son poing rencontrer le sol, le fissurant sous la pression de ses phalanges. Comment avait-il pu se laisser distraire ainsi ? Il se disait qu'il aurait du rester à ses côtés pour être certain de le protéger. Et ce spectre... Il avait forcément un lien avec toute cette organisation de l'assassinat. Il allait sûrement devoir enquêter s'il voulait remonter à la source de l'opération. Il posa alors une main sur l'épaule du dernier Varunna, partageant sa souffrance.

"- Je retournerais terre et mer pour retrouver ceux qui ont fait ça, Hjalmar. Tu peux me croire... J'aurai la tête de chacun d'eux." S'exclama-t-il, d'un ton rauque.

[Miyu]

Malgré les combats acharnés, une fois de plus, la défaite était au rendez-vous. Miyu observait le cadavre encore chaud de l'Empereur avec un visage impassible, tandis que les lamentations du dernier garde Varunna résonnaient dans la pièce. À sa place, elle aurait peut-être choisi de se faire seppuku, mais elle commençait à comprendre que l'Empire ne fonctionnait pas de la même manière que sa terre natale.

- Tu t'es battu avec honneur.
La voix de la Générale résonna dans le silence pesant.

- Maintenant, c'est à ton Empire d'endurer, dernier des Varunna. Que les Dieux vous protègent, car ils n'ont pas été aussi cléments envers mon pays.

Les paroles étaient chargées d'amertume et de déception. Miyu savait que malgré tous leurs efforts, ils avaient échoué à protéger l'Empereur.

[Nacho]

Cette bataille intense avait fortement fatigué le gladiateur qui se trouvait assis sur un rocher, haletant et saignant abondement, de multiples blessures arboraient son torse. Mais lorsqu'il entendit le cri de rage et de douleur du dernier garde impérial Varunna, le fier Hjalmar, il ne put s'empêcher d'y porter attention. Il compris rapidement que l'Empereur venait de perdre la vie, lâchement assassiné par ces vils êtres infâmes. Il se redressa puis posa un genou au sol en signe de respect et baissa lentement la tête. Cela ne lui ressemblait clairement pas, il n'était pas du genre à respecter la noblesse mais il était conscient de l'importance et de la stature de cet homme que fut Morwaydd Ier.

De son côté Neyrelle, baissa également la tête en signe de respect pour le souverain et en même temps maudissait cette guilde d'assassins, elle serrait fortement le manche de son sabre mais se sentait impuissante face à cette situation complexe, abattue de fatigue.

[Morrigan]

La jeune femme rousse rompit son sort de nécromancie et observait d'un oeil intrigué ce qu'il se passait plus loin, à son tour elle comprit rapidement le drame qui venait de se produire. Mais cela ne la fit que légèrement sourire et elle tourna la tête sur le côté.

"Il aura quand même bien vécu le vieux, c'est tout de même triste de finir sa vie comme ça."

[???]

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Soudain, les légendes purent entendre des cris d'agonie. Les cadavres des assassins volèrent jusqu'à eux, des giclements de sang abondaient dans l'antre souterrain.

Firent alors leur apparition le quatuor responsable du carnage : un groupe d'élite qui avait été personnellement engagé par l'Empereur, juste au cas où.

- Allons Hjalmar, tu vas pas pleurer pour ça quand même ?

Sortant de nul part tel un fantôme, le Skaelun put apercevoir l'Empereur, en chair et en os. Le cadavre n'était, en réalité, qu'une doublure.

Morwaydd leva son épée, triomphant, une aura charismatique l'enveloppait.

- Allons baiser ces fils de pute ! s'écria-t-il devant son assemblée, fier.

[Hector]

Le vieux chevalier semblait sonné. Pas physiquement, mais émotionnellement. Il marchait d'un pas hésitant, le regard perdu dans le vide. Finalement, lorsqu'il arriva devant le cadavre de l'empereur, il prit son chapeau qu'il maintint contre son torse, et s'agenouilla, tremblant.

Cet homme avait été l'alpha et l'oméga de la vie d'Hector. Il lui avait donné tout ce qu'il possédait aujourd'hui : un rang, un titre, une fortune, des terres. Après trente ans de bons et loyaux services, et dix ans d'éloignement. Il avait fallu qu'il le revoie une dernière fois avant qu'il ne trépasse...

La gorge nouée, Hector murmura assez fort pour être entendu :

"Il a porté nos destinées à tous, dans le creux de sa main, pendant cinquante ans... C'était un homme fatigué... mais sage et juste. Un dragon aux ailes coupées. Les cieux pleureront sa perte."

Au même moment, Hjalmar se résolut à poser délicatement le corps, avant de se relever, séchant ses larmes et toisant Viktor d'un air d'une grande gravité. Il saisit de sa ceinture sa dague, dont le tranchant passa le long de la main du nordique... Il se sectionna la paume, de manière assez marquée, et un filet de sang abondant se mit à couler.

"Viktor... Je le jure devant les nornes, devant Mandros et devant tous mes ancêtres. Si nous avons échoué à protéger l'empereur, alors nous le vengerons, même si nous devons affronter toutes les nations d'Eos et endurer tous les tourments des enfers pour ça."

Il se passa alors sa main recouverte de sang sur son visage, étalant le sang sur son front. Puis il tendit sa main à Viktor, pour sceller ce voeu solennel.

Il répondit ensuite aux solicitations de Miyu Ikeda :

"Les dieux ont exigé un bain de sang... Alors nous allons le leur donner, puissent-ils prendre nos âmes en pitié pour cela."

[Miyu]

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Au lendemain, à l'aube, Miyu n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et il en allait de même pour son amie Circé, qui avait choisi de l'accompagner. Au premier ordre, Miyu traversa la capitale portuaire pour arriver devant un large manoir fortifié : le Manoir du Lion, siège de la Maison d'Armagnac au sein de la Capitale.

Récupérer le soutien de la Maison d'Armagnac était l'objectif principal de Miyu, son dernier espoir pour renverser la balance en Yamato. C'était pour cela que son seigneur l'avait envoyée, pour cela qu'elle avait traversé le monde. Vêtue de blanc en dessous de son armure, au cas où la famille reviendrait sur leurs promesses, elle était prête à commettre harakiri sur le champ. Malgré le risque sur sa vie, elle semblait remarquablement calme. La fatigue ne pesait pas sur elle, pas plus que les blessures de la veille.

Cette Maison de noblesse était l'une des plus glorieuses et respectées de tout l'Empire, et pour cette raison, ses membres étaient convoités par les diverses factions politiques de l'Empire, surtout en ces temps incertains. La mort de l'Empereur avait rapidement eu des conséquences, comme en témoignait la petite cohorte de chevaliers de l'Ordre de Valengaard se disputant avec un homme brun en armure, tenant une large épée, devant la grande porte du Manoir.

- ... Assez ! Le manoir est fermé en raison des événements récents. Je ne peux autoriser l'entrée jusqu'à nouvel ordre, déclara l'homme devant la porte.

- Le Seigneur Pellinor demande l'allégeance de votre Maison ! Je suis son messager, répliqua l'homme en armure.

Le portier éclata de rire avant de répondre d'un ton sec :

- Peu m'importe que vous soyez le torche-cul de l'Empereur. La Maison d'Armagnac n'acceptera personne d'autre que les siens, tant que nous n'aurons pas élu un nouveau chef de famille.

Lorsqu'Ikeda arriva près d'eux, elle posa son œil sur le garde et déclara calmement :

- J'ai besoin d'une audience avec votre Seigneur, de toute urgence.
Cela provoqua un rictus de la part du chevalier de Valengaard.

- Ha ! Comme tout le monde. Si nous ne pouvons pas entrer, alors vous encore moins.
Le portier ajouta une information qui changea la donne pour Miyu.

- La Maison d'Armagnac n'a pas de Seigneur. Léon d'Armagnac a succombé au désastre d'Havrempire il y a cinq ans. L'Assemblée a tenté de voter des dizaines de fois pour choisir son successeur. Avec la possible guerre civile qui pourrait suivre la mort de l'Empereur, nous souhaitons procéder à un vote final.
Ikeda passa la main dans sa sacoche et sortit un parchemin signé et scellé.

- Je suis une Samurai au service du Daimyo Oda Hidetada, et ce traité oblige votre Maison à nous aider.

- La Samurai... C'est vous qui avez tué mes camarades ? Et craché au visage de l'Empereur ?!
S'exclama le chevalier en entendant Ikeda. Celle-ci ne regardait même pas le chevalier, concentrée sur le visage du portier en lisant le traité.

- Eh bien... C'est le sceau du Lion, utilisé par notre défunt Seigneur... Ce qui signifie que seule l'Assemblée peut traiter de ce sujet. Vous pouvez entrer, Samurai.

- Quoi ?! Vous laissez entrer une traître ? Une étrangère ? Au... Au nom du Seigneur Pellinor, je vous ordonne d'exécuter cette... cette tâche sur l'honneur de l'Empire !

Ikeda dégaina sa lame et la pointa rapidement sous la gorge du chevalier. Elle le fixa de son œil froid comme une nuit glaciale.

- Quand ton pays sombrera dans la guerre civile, je serai là pour t'égorger comme un porc. Retourne auprès de ton seigneur, la Maison d'Armagnac ne l'écoutera pas aujourd'hui.

- Tu... Tu vas voir. On va t'écarteler, meurtrière.
Marmonna le chevalier, s'éloignant avec sa cohorte, tandis que le gardien ouvrait la lourde porte.

- Vous êtes libre d'entrer, Samurai, mais je ne peux garantir aucune aide, déclara le portier.

Miyu fit une courbette au portier et entra, suivie par Circé.

- Ils sont bizarres, leurs chevaliers...
Commenta l'Elfe.