[Red Moon]

La vague de chaleur émise par le choc de l’atterrissage se dissipa doucement. Le givre présent sur le feuillage des arbres se mit à fondre, ainsi que la source d'eau. La cascade se jeta de nouveau dans la petite oasis. La vie semblait avoir reprit son cours après ce combat dantesque. Desmond semblait avoir reprit sa forme normal, les deux mains posées sur le pommeau de son épée, celle-ci enfoncée dans la nuque du monstre qui avait aussi reprit la forme du samouraï à taille humaine, presque décapité. Le combat l'avait essoufflé car maintenir cette forme était éprouvant pour lui. Il se releva avant de pouvoir récupérer son épée en la retirant du corps de l'assassin mort et se tourna vers ses compagnons pour ensuite les rejoindre.

Arkhan était assis sur le sol, tandis qu'Izumi était proche de lui, tentant d'analyser la large plaie qu'il avait sur l'épaule, causée par un coup d'odachi. Elle sorti un parchemin qu'elle induit d'une magie, scintillant d'une couleur verte chaleureuse et l'appliqua sur sa blessure. Le kossith grogna et gesticula son épaule à cause de la douleur.

"- Eh, ne fais pas ta chochotte." Fit-elle, parlant à voix basse.

Le parchemin qu'elle lui appliqua semblait soigner sa blessure, renforçant les cellules de son sang pour qu'il régénère son corps à une vitesse épatante. Arkhan regarda alors son épaule et bougea ses doigts, sentait qu'il était de nouveau en pleine possession de ses capacités.

"- Mmh... Merci."

Ses remerciements arrachèrent un sourire franc et amusé de la part de la renarde qui s'entichait de voir son compagnon faire preuve de sentiment. Elle se tourna ensuite vers Desmond qui avait aussi quelques plaies marqués sur son visage, mais n'avait aucune blessure grave.

"- Tu veux que je te soigne ?" Demanda la renarde.
"- Ça ira, t'en fais pas. Mes cellules de démons régénèrent mon corps plus vite que les humains lambda."
"- Comme tu voudras... Mais tu sais pas ce que tu rates." Répondit-elle avec un regard malicieux.

Izumi était originaire du clan Zao dont elle est héritière. Ce dernier était réputé pour ses connaissances dans le domaine de la magie mais surtout médicale. Elle usa de ses compétences en la matière pour confectionner des parchemins capable de soigner les blessures, même graves. Cependant, quelque chose semblait tourmenter son esprit.

"- Je pense à ce type bizarre qui est apparut de nul part... J'ai senti quelque chose d'étrange en lui, comme s'il dégageait une aura d'un autre niveau dont je ne saurais décrire." Parla la jeune femme.
"- Ouais, on aurait dit un Elfe noir ou un démon." Répondit le métis, croisant les bras.
"- Non. C'était autre chose, mais pas un elfe." Répliqua cette fois-ci Arkhan.

Prenant quelques instants pour réfléchir, la renarde tenta de percevoir toutes les possibilités. Était-ce un mage ? Ou bien un espion ? Une éventualité lui traversa l'esprit mais elle était hésitante.

"- Ce n'est qu'une hypothèse, mais... Et si c'était... Un dieu ?"
"- Impossible."

Son hypothèse interpella Desmond qui écarquilla les yeux. Au fond de lui, cela l'amusait car les histoires sur les divinités étaient souvent à prendre avec des pincettes.

"- Donc un dieu arrive comme ça, sans prévenir et nous met au défi ?" S'exclama Desmond, ayant du mal à croire à sa proposition.
"- Réfléchissez y... Il savait que nous étions sur les lieux quand l'Empereur est mort. Il sait aussi visiblement qui nous sommes et parlait de plonger le monde dans le chaos. C'est peut être trop tôt pour se prononcer, mais c'est peut être une divinité malvoyante qui veut profiter du chaos pour, je ne sais pas... Régner sur le monde ?"
"- Tu passes trop de temps à lire des contes de fées..."

Le renarde se retrouva agacée en remarquant que ses compagnons avaient du mal à la croire.

"- C'est plutôt rare, mais c'est déjà arrivé que des divinités interagissent avec notre monde. Normalement, ils sont retenus de se manifester chez les mortels mais le fait qu'ils apparaissent comme par hasard lorsque le monde arrive à un grand virage... Vous ne trouvez pas ça étonnant ?"
"- Je sais pas... J'en sais rien."

Desmond se laisse ensuite tomber sur le sol pour s'assoir et sortir un cigare qu'il alluma avec une étincelle qu'il créa avec un claquement de doigts.

"'- Ce dont je suis sûr, cependant, c'est qu'on risque de le revoir."
"- Il a parlé de ton frère, d'ailleurs..."

Sortant le cigare de sa bouche, Desmond prit le temps de réfléchir quelques instants à ce que l'étranger lui avait dit.

"- Mon frère... Eh... C'est vrai que je ne vous en avait jamais trop parlé..." Commença-t-il, esquissant un léger sourire.

La renarde était suspendu à ses lèvres, attendant ce qu'il avait à dire, ce qui intrigua aussi Arkhan.

"- S'il lui a rendu visite de la même manière que nous, j'imagine qu'il a du mieux se défendre. Je ne me fais pas trop de soucis pour lui..."
"- Mais... Où est-il ? Pourquoi tu nous en a jamais parlé ?"
"- Pourquoi faire... ?"

Il est vrai que malgré que le trio voyage ensemble depuis quelques temps à présent, ils n'avaient jamais réellement prit le temps de tous se connaître et ne partageaient que très brièvement leur passé. Izumi était la plus ouverte à ce niveau et Arkhan le plus fermé. Desmond prit son temps pour chercher correctement ses mots.

"- J'ai été séparé de mon frère lorsque nous étions jeunes. J'ai vécu dans la misère et été obligé à combattre pour gagner le droit de survivre, tandis qu'il a probablement pu rester auprès de notre mère. Pendant très longtemps, je n'ai pas eu de nouvelles de lui, jusqu'à ce que je l'ai reconnu, des années plus tard... Nous avons choisis tous les deux des chemins très différents. J'ai préféré ne pas lui reparler."

Son histoire marqua la renarde qui le regardait avec un regard légèrement attristé, compatissant.

"- Et tu ne t'es pas dis qu'il aimerait te revoir ?"

Sa question lui arracha un rire.

"- Je pense qu'il essaierait plutôt de me tuer."

[Miyu]

La nuit même, Miyu et Circé suivirent Soma pour retrouver son frère, Roméo, et lui annoncer la "nouvelle".
Dans le même bar miteux que la dernière fois, Roméo sirotait une choppe de bière, et afficha une grimace en reconnaissant son frère accompagné de la Samurai.

- Soma, où t'étais passé ? ... Et qu'est-ce que tu manigances ?

- Ah, Roméo, toujours aussi suspicieux. Je te ramène notre partenaire pour l'expédition.

Le visage de Roméo se décomposa.

- Partenaire ? Quoi ? Soma, enfoiré de baiseur d'ânes ! Pourquoi as-tu promis une telle chose ?! A elle ?!

Soma, gardant son sourire satisfait, répondit en buvant dans la choppe de son frère.

- Parce-que, cher frère, si on ne met pas cette expédition en marche, on aura aucun bénéfices sur lesquels nous disputer.

- Il est vrai. J'espère que la cyclope a de quoi nous être utile, après le coup de merde qu'elle m'a fait.

Miyu, sans rien dire, posa la lourde bourse qu'Eldwyn lui avait donné, sous le nez du nabot. Obnubilé par la lueur de l'or, il semblait bouche bée. Et lorsqu'il releva la tête un sourire mesquin apparut sur son visage.

- Bienvenue, partenaire!

- Oh, et voilà ça.

Ajouta Soma, étalant une carte manuscrite sous le nez de son frère nain.

- C'est quoi ça... Oh... Des entrées vers les cités perdues ?! Il y en a trois... quatre ! Toutes dans la région...! Comment est-ce que tu les as trouvé ?

- Maman n'a pas élevé un idiot. Enfin, elle n'en a pas élevé deux.

Répondit Soma. Roméo s'empara de l'argent et de la carte, les rangeant précieusement.

- Bien. Vous m'avez impressionné, sur ce coup. J'ai juste à dire deux mots à quelques contacts et on sera prêts à partir. D'ici deux jours. On se retrouve à l'entrée de la ville, à l'aube. J'ai hâte de quitter ce trou à merde, avec le nouvel Empereur... On sera partis pour plusieurs semaines, au moins.

[...]

Cette nuit là, Soma paya une chambre dans l'auberge pour Miyu et Circé. Celles-ci semblaient dormir paisiblement, mais toutes deux semblaient hantées par leurs propres cauchemars. Le psyché de Circé était occupé de traiter les informations issues de son combat contre l'Idée du Chaos. Miyu, elle, était hantée par ses souvenirs de guerre, et par Fudo Myo-O.
Elle se revoyait à Yamato, sur un champ de bataille dépourvu de vie, reconnaissant des samurai morts, face contre terre. La neige tombait lentement autour d'elle, et elle entendait des chuchotements l'appeler.
Une figure se tenait, les bras croisés, à ses pieds, elle reconnaissait le corps de son Seigneur, Oda Hidetada, et celui de ses camarades.
Le vent soufflait dans les cheveux de Miyu, ce rêve, il paraissait réel. La figure était Fudo Myo-O, au regard ardent.

- Tu maîtrises l'art de la guerre. Mais ce n'est pas assez. Cela ne l'a jamais été.

La voix de l'avatar divin résonnait dans le rêve, et Miyu, silencieusement, écoutait la déité.

- Tu as refusé mon don face à Psaro. Si tu le refuses à nouveau la prochaine fois, il te tuera. Et voilà donc le monde que tu laisseras. Si tu ne deviens pas moi, Yamato tombera. Tout ce pourquoi tu t'es battu : des cendres.

- Je ne souhaite pas me perdre.

- Lorsque j'étais Minamoto no Yoshitsune, je ne souhaitais pas me perdre. Je craignais ce changement. Mais la guerre m'a testé. Brisé. J'ai accepté cette responsabilité. Le futur n'est pas une rivière sur laquelle nous flottons paisiblement : c'est l'Océan dans lequel on se noie si nous n'y sommes pas préparés.

- ... Qu'arrivera t-il à mon âme, si j'accepte tes pouvoirs ?

- Elle se mélangera à toutes celles des anciens Héros devenus moi. Elle sera amalgamée à celles de Minamoto no Yoshitsune, et des autres héros l'ayant précédé. Je deviendrai toi, et tu seras mon avatar. A travers toi, les flammes de la guerre marcheront à nouveau, pour défendre Yamato face au tonnerre de Bishamonten. Tu continueras de me voir de ton vivant, jusqu'à ce que nous ayons entièrement fusionné. Et lorsque ta mort inévitable viendra, nous ne ferons qu'un, dans les Cités d'Or.

Miyu, hésitante, gardait un silence, les idées fusaient dans sa tête. Cette offre, si elle l'avait acceptée face à Psaro, l'Elfe serait mort. Avec ce pouvoir, avec cette responsabilité, elle pourrait sauver Yamato. Mettre fin à la Guerre, et devenir une héros reconnue dans les livres d'Histoire. Un sacrifice de soi pour un bien immense.

- Bien.

[Hjalmar]

Le quatuor avait quitté le pays des Elfes noirs et était sur le chemin du retour vers Tir Edessa. Un soir, assis autour d'un feu, Hjalmar émit l'idée d'entrer en contact avec leurs camarades restés à Tir Edessa.

"On pourrait acheter un pigeon voyageur dans la prochaine ville...
- Ou bien plus simplement, je peux contacter le jeune prêtre. affirma alors Scyathus.
- Vraiment ? Tu peux faire ça ?
- Une projection astrale basique, c'est un jeu d'enfant pour un mage un minimum sérieux.
- D'accord, excuse-nous le génie..."

Scyathus se leva et se mit alors à tracer des glyphes dans l'air devant lui. Il murmura une incantation, et une ombre translucide apparut alors au milieu du groupe. Elle prit petit à petit forme, pour ressembler très pour trait à une projection holographique d'Alric.

"Que... Sire Hector, Hjalmar ! C'est bien vous ? s'étonna le prêtre.
- C'est bien nous, Alric. Les tours de passe-passe de Scyathus sont très efficaces.
- Ethena soit louée, vous allez bien ! Mais vous ne devez pas retourner à Tir Edessa !
- Et pourquoi ça ?
- Le nouvel empereur, en avez-vous entendu parler ?
- Oui. Les nouvelles voyagent vite.
- Eh bien, il a fait condamner Hjalmar ! C'est désormais un criminel recherché !"

Hjalmar manqua alors de s'étouffer. Il serra les poings, impuissant. Tout lui avait été dérobé en si peu de temps... Ses frères d'arme, son maître, son honneur... Et désormais sa vie de citoyen. Tentant de se maîtriser, il murmura quelques insultes avant de s'adresser à Alric :

"La ville est bien surveillée ?
- Oui, plus que jamais. L'Arcanat semble prendre toutes les décisions, en sous-main. Ils ont aussi déclaré Scyathus hors la loi.
- Pas étonnant de la part de ces misérables.
- Et la guerre ?
- Elle approche à grands pas. On dit que Valengaard a déjà commencé à rassembler des armées, en Cimérie et en Léonie. Le roi Olaf a envoyé une lettre d'insultes au nouvel empereur, et Skaeling semble aussi se préparer au conflit.
- Ca devait arriver, hélas...
- Qu'en est-il de votre quête ? Vous avez réussi à extirper des informations auprès de la Morag Kreshna ?
- Pas ce à quoi on s'attendait, malheureusement. On cherche maintenant un seigneur Noldeor appelé l'Aigle Noir, qui manierait une arme divine. La piste s'amincit. lui annonça Hector, avant de poursuivre. Retrouvons-nous hors de Tir Edessa... Disons à Belsam. C'est un bourg avec une auberge, à quelques dizaines de kilomètres à l'est de la capitale. On y sera plus tranquilles pour se retrouver... Nous y serons dans quelques jours.
- Très bien, j'informe les autres !"

Scyathus fit un geste de main, et dissipa soudainement la projection d'Alric.

"Alors cet étron de serpent de Parcivius a pris les choses en main... Très bien, il a intérêt à se préparer. Je dois vous quitter, j'ai des affaires... pressantes à régler.
- Vous nous quittez déjà, Scyathus ?
- Allons, rangez vos violons... Nos chemins sont amenés à se croiser à nouveau. Mais pour l'heure, je dois vous quitter.
- J'imagine que vous ne direz pas pour quelle raison.
- Non, en effet.
- Très bien... Alors bon vent, Scyathus."

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=m82dVY77ZmU&ab_channel=Numinexis

Deux jours après les événements, Miyu, Circé et Soma rejoignirent comme prévu l'entrée de la Capitale, où s'amassait un groupe d'une quinzaine de personnes. Miyu jaugeait ces gens de son oeil, remarquant qu'il n'y avait que peu de gens ayant l'air capables de se battre. Des éclaireurs, principalement. Chargé du transport des vivres, Miyu fut surprise de voir un visage jovial familier.

- Ah, quel hasard, seraient-ce mes sauveurs ?!

Festus Pinguisax. Miyu afficha un grand sourire, s'approchant de l'unijambiste.

- Quelles sont les nouvelles, mon corpulent camarade ?

- Je dois avouer que cette expédition vers un lieu légendaire perdu dans le temps m'a grandement intéressé. Et monsieur Morosini paie bien. Je suis surtout motivé par les babioles et les trésors, mais en échange, j'ai été chargé de transporter les rations, que j'ai obtenues à bon prix grâce à mes contacts.

Expliquait l'Elfe gras, passant sa main dans ses moustaches. Sa stature amusait Miyu, ainsi que Circé. Cet homme dégageait une aura de bonne humeur.
Pendant qu'ils écoutaient les explications de Festus, Miyu fut surprise de voir un visage familier apparaître à son tour. C'était un grand Kossith avec des marques rouges sur le visage. Elle ne connaissait pas son nom, mais elle savait qu'il avait fui le Stech. Le visage de pierre du Kossith ne montra aucun signe de réaction en voyant Miyu, mais intérieurement, il était plutôt heureux.

- Quelle surprise de vous voir ici, Kadan.
Déclara-t-il avec un léger sourire, laissant entrevoir ses dents acérées.

- Je vois que tu t'es bien adapté au travail de Mercenaire.

- De l'eau a coulé, malgré le peu de temps passé. J'étais Shar-Kata, mais maintenant, j'ai choisi mon nom et mon destin : Je suis Baal.

- Est-ce que Baal veut dire quelque chose ?
Demanda Circé avec innocence.

- "Rien". C'est ce que ça signifie : je n'ai pas de rôle autre que celui que je choisis. J'ai choisi d'être un mercenaire Thurinian. On m'embauche autant pour mon apparence que pour mes compétences. La vie est agréablement vide. Il y a quelque chose d'enviable à cela

Miyu ne semblait pas être d'accord, mais cette information l'intéressait. Ses affrontements avec les Kossiths s'étaient révélés explosifs à bien des égards. Savoir qu'un Kossith dissident en quête de but se tenait devant elle était une opportunité. Elle ne décida pas de lui demander de rejoindre sa cause en Yamato pour le moment, mais garda l'idée en tête.

- J'ai hâte de me battre à tes côtés, Baal.

- J'ai entendu de nombreuses histoires sur les capacités des Samurai. Me battre aux côtés de l'un d'entre eux sera une première fois.

Il hocha la tête, approbateur. Le groupe fut cependant interrompu par le nain Morosini, Roméo, haussant la voix pour signaler à tout le monde de se préparer. Soma regardait, en croisant les bras.

- BIEN ! Grâce à notre carte, on a choisi l'une des entrées que Psaro n'a jamais utilisé. Elle est inconnue, mais cette partie des Cités Perdues sera vierge et prête pour un bon gros dépucelage ! Hah !

- Voilà une image intéressante.
Ricana Soma.

- Aller aussi profond sous la terre nous prendra une semaine, et c'est probable qu'un tas de trucs rôdent dans les tunnels menant à la cité perdue. Gros risques, grosses récompenses. J'espère que vous êtes prêts !

[...]

Le groupe se mit en route vers les Cités Perdues, suivant la carte de Psaro. L'entrée qu'ils avaient choisie était répertoriée comme inexplorée, mais elle convergeait vers ce qui était décrit comme une vaste cité où les étoiles brillaient sous terre. L'entrée elle-même se trouvait au nord de Tir Edessa, dissimulée derrière une grotte oubliée, qui descendait dans les entrailles du monde. Le groupe savait qu'ils étaient sur la bonne voie lorsque la grotte se transforma rapidement en un réseau de vastes tunnels taillés dans la pierre et décorés dans un style prédatant de nombreuses civilisations. Circé était particulièrement fascinée par ces découvertes.
A ce moment, personne dans le groupe ne s'imaginait les tournures atroces qu'allait prendre cette maudite expédition.

Au sixième jour de leur marche, ils rencontrèrent enfin leur premier obstacle. Un des éclaireurs, un vieux elfe aux cheveux courts et bruns, s'approcha de Roméo Morosini, le visage grave.

- Le tunnel est écroulé, on ne peut pas avancer.

- QUOI ?!

Miyu, voyant le visage du nabot, était intérieurement convaincu qu'il s'était probablement chié dessus en entendant la nouvelle.

- Et un autre chemin ? Il y en a un, non ?!

- Eh bien, il y en a un, sur le côté mais... Miriel n'en est pas revenu. Erikur et moi avons entendu des... choses. C'est trop dangereux.

Roméo se gratta la barbe, pensif, avant de latter les burnes de l'Elfe tombant à genoux se tenant l'entrejambe, son visage rougi affichait quelques veines, traduisant une profonde douleur.

- Connard, va ! Pourquoi est-ce que je te paie ? ON VA CAMPER ICI, ALORS !

Annonça-t-il avec irritation.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=t3kmSJ8obuM&ab_channel=Degalon

Une fois le campement établi, Roméo s'approcha de Miyu, Soma, Circé et Baal, son visage déformé par la colère. Soma eut un sourire amusé en voyant l'expression de son frère.

- Un problème, frérot ?

- Foutues Cités Perdues... Qui sait combien de temps ça prendra pour déblayer le chemin...!
S'exclama le nain avec colère.

- Pashaara, nous perdons notre temps, nain. Le choix logique est de trouver un autre chemin.
Déclara Baal, échangeant un regard d'approbation avec Miyu.

- Vous me prenez pour un con, les gros bras ? Les éclaireurs ont dit que l'autre chemin est trop dangereux !

- Et alors ? On ne devrait pas rester là à attendre de se faire tuer. Si quelque chose rôde dans ces tunnels, autant le découvrir.
Répliqua Miyu d'un ton ferme. Soma approuva d'un signe de tête, son sourire enjoué toujours aux lèvres.

- Ouais, allons jeter un oeil, et puis si tu nous vois revenir en courant et en hurlant, tu sauras que rester planté là était la meilleure option.
Appuya le grand Morosini.

- D'accord, d'accord merde. Faites vite, alors.
Cracha Roméo en levant un bras et s'éloignant. Circé était déjà en train de se faufiler par l'entrée du nouvel itinéraire, plus étroit que les vastes tunnels précédents. C'était une sorte de grotte. Miyu accéléra le pas pour la rejoindre, tandis que Soma et Baal avançaient plus lentement. Les tunnels étaient éclairés de manière étrange et probablement magique, la grotte, elle, était illuminée par des champignons bioluminescents, diffusant une lueur bleutée.

La beauté de la grotte fut rapidement oubliée lorsque les oreilles de Circé tressaillirent légèrement et qu'elle tourna vivement la tête.

- J'ai entendu quelque chose...

- Je te jure que si c'est encore un de ces démons qui te chuchote de tuer tout le monde comme l'autre j...
Commença Miyu avant d'être interrompue par la voix dans sa tête. Elle s'attendait à ce que Fudo Myo-O lui demande la même chose, mais l'avatar des flammes de la colère était sérieux et implacable.

- Elle a raison. Quelque chose rôde. La pestilence.

Miyu fronça les sourcils, puis décida d'avancer, suivie de près par Baal, qui tenait déjà son sabre. Alors qu'ils tournaient à gauche dans la grotte, une vaste pièce s'ouvrit devant eux, avec des traces de sang. Le corps sans vie d'un jeune elfe, Miriel l'éclaireur, gisait là. Il n'était pas mort accidentellement, il était placé là, le ventre béant, ses entrailles répandues autour de lui.

- L'Elfe a été tué.
Déclara Baal.

https://www.youtube.com/watch?v=RNp21q0r7_Q&ab_channel=MotoiSakuraba-Topic

Miyu ne montra aucune réaction, tandis que Circé semblait choquée. Quant à Soma, il se retenait de perdre son sang-froid et arma son arbalète. Lorsque Miyu fit le premier pas, une créature humanoïde pâle se jeta sur elle, cherchant à la déchiqueter à travers son armure. Elle parvint à la repousser, mais se rendit compte que d'autres de ces créatures s'approchaient. Certaines se déplaçaient à quatre pattes, d'autres étaient debout et armées. Elles étaient pâles, émaciées, et avaient du sang sur la bouche. Une odeur de pourriture emplissait l'air, pénétrant les narines du groupe. L'une des créatures portait une tenue étrange, avec des oreilles d'elfe, mais elle n'avait plus l'air humain.

Elle poussa un cri strident, révélant une grande mâchoire remplie de dents déformées. Lorsqu'elle leva le bras, une brume rouge se répandit rapidement.

- Mes poumons... Aaah... Merde.... Ca... Brûle... !

Cracha Soma. Le nuage dégageait une odeur métallique mêlée à celle de la chair en décomposition. Miyu toussa légèrement en entrant en contact avec la brume, mais elle serra les dents et attaqua la sorte de mage, enfonçant son sabre dans son corps. La créature se retira et saisit fermement le bras de la samurai, la plaquant au sol. Ses yeux corrompus plongèrent dans le regard unique de Miyu.

- Fils de...!

S'exclama-t-elle, avant de placer sa main libre sous le ventre de la créature, libérant une colonne de flammes qui la réduisit en cendres. Pendant ce temps, Circé et Baal semblaient travailler en tandem, le grand Kossith tailladant les créatures qui se précipitaient sur lui, ignorant la douleur provoquée par le gaz, tandis que Circé bombardait ceux qui s'approchaient d'elle de ses éclairs rouges.

Le combat ne dura que quelques instants, mais il laissa le groupe stupéfait. Ces choses... Elles avaient l'apparence d'êtres humains, ou du moins, elles y ressemblaient vaguement. Elles avaient placé le corps de l'elfe ici comme appât.

- Qu'est ce que c'était ? Je n'ai... Jamais vu ce genre de magie !

S'étonna Circé, malgré sa profonde connaissance de l'occulte. Miyu semblait elle aussi surprise. Elle avait combattu des démons, mais ces créatures n'en étaient pas.
Baal, lui, était concentré sur le corps sans vie du jeune elfe. Il n'avait probablement que 16 ans, et sa vie avait pris fin de manière atroce.

- Vashedan. Ils n'ont pas seulement tué l'Elfe, ils ont aussi consommé sa chair.

Fit-il stoïquement avec une pointe de dégoût, pointant quelques endroits du corps de l'Elfe où des morceaux étaient manquants, dont certaines de ses entrailles.

- Psaro pourrait-il être derrière ça ?

Demanda Miyu, en regardant Soma.

- Avec ce qu'on a vu dans son château, tout est possible, mais apparemment cet endroit est inexploré.

La samurai soupira et décida de continuer à travers la grotte. Une minute de marche à peine, et ils se retrouvèrent de nouveau dans des tunnels ornés de gravures, similaires à ceux qu'ils avaient quittés.

- Ah, voilà. C'est exactement où on souhaitait aller. On devrait aller le dire à mon frère. En épargnant certains détails.

[...]

De retour au camp, les éclaireurs observèrent les combattants avec intérêt et surprise. Soma fixa son frère avec insistance avant de s'exclamer avec sarcasme :

- Roméo ! On a fait une petite promenade et on a trouvé un moyen de contourner l'éboulement !

- C'est pas trop tôt ! ALLEZ ON BOUGE !

grogna le nain, ordonnant à tout le monde de lever le camp. Le gros Festus s'approcha de Miyu, curieux de connaître le sort du jeune éclaireur.

- Et le jeune Miriel ? L'avez vous retrouvé ?

- Retrouvé est un grand mot, Festus.

Répondit Miyu, stoïque. Le vieil Elfe perdit son sourire pendant quelques instants.

- Mmh... Je suppose qu'il y a des choses que je préférerai ne pas savoir.

La Samurai hocha simplement la tête, et Circé fit preuve de son habituel manque de tact.

- Ils l'ont tué, et ils l'ont un peu mangé aussi. Les Elfes ne doivent pas avoir très bon goût, vu qu'ils l'ont laissé là. Et puis, c'était quoi ces créatures sorties d'un cauchemars ? Enfin, un cauchemar, je vois souvent des Démons et des Esprits mais ils ne ressemblent pas à ça !

[Alric]

Le jeune prêtre achevait ses prières quotidiennes à Ethena, dans sa chambre d'auberge. Il avait érigé un petit autel pour prier la divinité, genou à terre, en posant sur une commode une statue représentant une tête de cerf entouré d'orbes.

Il entendit une clameur venant de la salle commune de l'auberge. On criait et on riait allègrement. En s'approchant, il comprit de qui s'agissait-il. Hjalmar était arrivé en faisant fi de la discrétion, et commandé une tournée générale. Finalement, le seigneur Skaelun semblait plutôt bien supporter la vie de hors la loi...

Il descendit les escaliers pour arriver, en tâtonnant, à sa table, où l'y attendait également Hector, ainsi qu'une présence qui lui était étrangère.

"Ce n'est pas le seigneur Orthelo avec vous, n'est-ce pas ?
- Non, en effet. Alric, je te présente le fameux Zélote, chasseur de démons. Et un homme d'honneur.
- Enchanté. fit le fameux Zélote d'un ton respectueux, mais distant.
- De même. Alors, cette quête chez les Noldeor ? Les autres voudront entendre cette histoire !"

[Athréa]

Après avoir passé la matinée dans son bureau, Rodrick quitta la pièce où il passait la majorité de son temps depuis quelque temps. Le visage préoccupé, il marchait dans les couloirs de sa demeure avec inattention, plongé dans ses pensées. Il fut tiré de sa torpeur par un garde, qui semblait alarmé. Il le regardait avec son regard sévère, prêt à l'écouter.

- Monseigneur, des visiteurs ont forcé le passage à l’entrée ! s’écria le chevalier, qui récupérait son souffle.

Le comte resta impassible, comme s’il se doutait que cela finirait par arriver tôt ou tard.

- Combien sont-ils ? Quelles sont les pertes ?
- Deux, monseigneur ! Et, étrangement, zéro. Les gardes qu’ils ont affrontés ont juste été assommés, aucun n’est mort pour le moment.

Presque contrarié par cette nouvelle information, Rodrick lui ordonna de retourner à son poste. Il commença ensuite à se diriger vers l’entrée de la maison. Alors dans le hall principal, à la décoration splendide avec un plafond fait de vitraux, il se trouvait à un étage supérieur et avait une vue de haut sur le hall, lui permettant d'apercevoir un duo de mercenaire affrontant plusieurs de ses chevaliers chevalier. Le premier, un épéiste, avait les cheveux sombres attachés en queue de cheval. Son compagnon, quant à lui, utilisait une lance et arborait une chevelure rouge.

Face à leur impressionnant travail d’équipe, les soldats semblaient avoir du mal à stopper la percée du duo. Remarquant cela, Rodrick leur fit signe d’arrêter, attirant l’attention des deux combattants qui prirent la parole.

- Alors, c’est vous, l’oncle de Gaheris ? s’exclama le bretteur, l’épée sur l’épaule.
- Où est-il ?
- Hé, vous pourriez demander qui on est, au moins ! fit le second mercenaire, l’air faussement déçu.
- Je sais très bien qui vous êtes, vous, la Brigade des étoiles. Et je me moque éperdument de votre petit groupe. Où se cache-t-il ?
- Vous ne devriez pas nous manquer de respect. Après tout, la réponse se trouve dans le ciel.

Souriant, il plaça deux doigts entre ses lèvres pour siffler. Le son retentit à travers tout le hall. A la suite de celui-ci eut lieu un éclat de vitre fracassant. En levant la tête, le noble put apercevoir un cheval ailé pulvériser une partie des vitraux. Battant des ailes, il était chevauché par une jeune femme blonde ainsi que son neveu. A sa vue, son regard s'endurcit, en même temps que le visage de Gaheris.

- Cela faisait longtemps, mon oncle.

Soudain, des bruits de pas métalliques se mirent à résonner. Ils étaient lourds, intimidants, et dégageaient une aura sinistre. Sortant de la pénombre, le chevalier noir au heaume squelettique fit son apparition, arborant ses prochains adversaires avec ses yeux rouges démoniaques. Après quelques instants, il parut ressentir un certain sentiment de déception.

- Il n’est donc pas venu, finalement. Quel dommage, moi qui espérais être témoin de son évolution.

Il haussa un sourcil lorsque Bakuya brandit son épée dans sa direction, le dévisageant avec un air de défi. Sûr de lui, il n’avait pas l’air intimidé par l’aura ténébreuse qui envelopper l’homme de main de Rodrick.

- Ne t’inquiète pas, tu ne risques pas de t’ennuyer avec moi.
- Oh ? Et à qui ai-je l’honneur ?
- Bakuya Heikegani, bretteur de la Brigade des étoiles. Tu n’es pas le premier démon à apparence humaine avec qui je croise le fer, ne crois pas être quelqu'un de spécial.

Le Faucheur lâcha un léger rire, amusé, avant de faire apparaître à ses côtés une faux à deux mains, aussi sombre que son armure. Brandissant son arme avec une aisance impressionnante, il s’avançait vers l’épéiste qu’il toisait avec intérêt. En même temps, Kansho s’était approché, la lance en avant, prêt à épauler son ami.

- Alors ne me déçois pas, Bakuya.

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Suite à l'entrée fracassante de son neveu, Rodrick ordonna immédiatement aux gardes de se replier, le laissant seul avec son neveu et Freya.

- Tu es toujours un enfant, à ce que je vois. C’est fort ambitieux de ta part, de venir me défier dans cet état.
- Ce n'est pas de l'ambition, mais de la confiance. En mes compagnons et en mes propres capacités, répliqua-t-il, descendant du pégase en même temps que la cavalière.

Sans crier gare, Freya se rua sur le comte avec sa lance. Ce dernier dégaina alors son épée, contrant l'arme de l'ancienne héritière de la maison Perseus. En même temps qu'ils croisèrent le fer, leurs yeux, emplis d'animosité, entrèrent en contact avec fureur.

- J'ai détesté mon père, mais lui au moins n'aurait jamais comploté ma mort. La noblesse regorge décidément de pourriture.
- Mêle-toi de ce qui te regarde, fille indigne.

Poursuivant leur joute qui ne faisait que commencer, le comte lança un coup d'estoc, visant les cotes de la brigadière. D'un pas de côté gracieux, elle l'évita avec agilité, ripostant en passant sa lance par dessus son épaule. Lorsque Rodrick para cette attaque, des étincelles retentirent, et il crut voir une opportunité d'ouverture pour la blesser sérieusement. Toutefois, avant que la pointe de son épée ne puisse toucher l'armure de Freya, il vit sur le sol une ombre recouvrir la sienne.

Instinctivement, il roula pour se déplacer sur le côté, évitant l'écrasement du pégase. A la fin de sa roulade, avant qu'il ne puisse pleinement récupérer sa posture, la guerrière lui infligea un coup de lance qui lui brisa une épaulière. Une ouverture pouvait être aperçue où elle avait frappé, du sang en coulant.

Avant que le duel ne reprenne, Gaheris éleva la voix à nouveau, interpellant son oncle qui se ressaisissait, encore un genou à terre.

- Pourquoi ? Fallait-il vraiment en arriver là ? Vous qui m'avez appris à brandir une épée, qu'est-ce qui vous a fait agir ainsi ?

Le visage sans émotion, le comte prit un certain temps avant de répondre. Il essaya la poussière qui s'était posée sur son armure après sa roulade.

- Tu n'es plus apte. Tes épaules ne pourraient porter le poids de notre maison. Je ne fais qu'assurer sa prospérité.

Après s'être redressé, le noble enfila son heaume, aussi sombre que son armure.

- Si te tuer ici permet à Athréa de régner en toute sécurité, alors... qu'il en soit ainsi.

Soudain, Gaheris put sentir quelque chose de perturbant émaner de lui. C'était une sensation similaire à ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait fait face à Pantera. Mais cela ne faisait pas sens, à ses yeux. Son oncle n'était qu'un chevalier, pas un mage et encore moins un démon.

Alors qu'une aura ténébreuse se mit à envelopper l'armure de Rodrick, reconstruisant par ailleurs la partie brisée par Freya, un rouge menaçant s'illumina au niveau de la visière de son casque métallique. Brandissant son épée, le chevalier noir poussa un grognement inhumain, avant de se jeter sauvagement vers le duo.

[Siegfried]

Pendant que les trois brigadiers et Gaheris menaient leur assaut, Siegfried avait été forcé de rester avec Ferdiad, qui le surveillait. Le traitement de ses blessures avançaient à une allure remarquable, si ce n'est anormale. D'ici le lendemain, même le poison se serait pleinement dissipé.

Le duo s'était disposé près d'un cours d'eau où passaient des poissons. Siegfried, qui n'appréciait pas rester assis à se tourner les pouces, s'entraînait à les attraper et à les faire sortir de l'eau. Bien évidemment, dans son état, ce n'était guère aisé.

- C'est parce que tu étais chef dans ta bande de mercenaire que tu as ordonné au tien de se reposer ? fit Siegfried, alors qu'un poisson lui glissa entre les doigts.

Ferdiad, qui ne le quittait des yeux à aucun moment, était installé sur un rocher à quelques mètres du cours d'eau.

- Y aller dans ces conditions n'aurait pas été sage. Vous connaissant, vous auriez souhaité affronter le Faucheur en combat singulier. Je ne peux pas laisser cela arriver, si je tiens à votre survie.

Il marqua un temps de pause. En même temps qu'il l'écoutait, Siegfried était concentré sur la poiscaille qui nageait autour de lui. Il avait l'impression qu'elle le narguait.

- D'autant plus que votre soif de sang est plus prononcée, en ce moment.

Une éclaboussure atterrit sur le visage du chef de la Brigade, qui manqua à nouveau d'attraper un spécimen. Hébété, il se redressa pour aller s'asseoir auprès de son acolyte, sans ajouter un mot, le regard posé sur l'horizon.

[Athréa]

https://www.youtube.com/watch?v=lW-PfdVOowk

Bakuya venait d'être repoussé par le chevalier squelette. Celui-ci maniait son arme, pourtant imposante, avec une vivacité et agilité étonnantes. Il parvenait à contrer chacune de ses offensives et celles de Kansho sans effort apparent. L'air déçu, le sombre guerrier posa sa faux par dessus son épaule.

- Comme je le craignais, ça ne sera pas amusant, sans lui.

Irrité par ce commentaire, le bretteur se rua à nouveau vers le mercenaire légendaire. A fond sur l'offensive, il enchaîna les attaques avec agressivité, mais était paré continuellement avec aisance. C'est alors que Kansho, qui avait compris que son maniement de la lance n'était pas suffisamment développé pour affronter un adversaire de cet acabit, fit apparaître un mur de feu derrière le Faucheur.

D'un coup d'épée largement plus puissant que tout ce qu'il a fait auparavant, Bakuya repoussa le chevalier dans le brasier, sa silhouette se disséminant dans les flammes.

- Insuffisant.

D'un large coup de faux, il fit disparaître le brasier, dont il en ressortit intact. Son armure, qui avait beau être fumante, n'affichait aucun dégât. Il leva son bras libre, faisant apparaître une flammèche dans le creux de sa main. Lorsqu'il abaissa le bras vers le duo, la petite flamme se transforma en une immense boule de feu, plus grande que son lanceur lui-même.

- C'est pas vrai, s'exclama Kansho, qui avait des flashbacks de la bataille dans les souterrains de Tir Edessa.

Plaçant sa main ouverte vers l'avant, il érigea une barrière pour les défendre de la déflagration, qui explosa à son contact. Elle provoqua ainsi un large écran de fumée. Une fois dissipé, le Faucheur remarqua que Bakuya avait disparu de son champ de vision. Le cherchant du regard, lorsqu'il l'aperçut enfin, il était déjà trop tard.

En levant les yeux, il vit l'épéiste lui fondre dessus, désormais avec des épées. Il tournoyait avec comme une véritable tornade, s'abattant sur le chevalier squelette dans un bruit fracassant.

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Lorsque l'épée de Rodrick entra en contact avec la lance de la chevalière, Freya dut lutter pour ne pas se faire écraser sous l'intensité du coup. Glissant sur plusieurs mètres, elle pouvait sentir ses bras engourdis après cet unique échange.

Sifflant avant qu'il ne revienne à la charge, elle monta sur le dos de son destrier, poursuivant le combat en ayant l'avantage de la mobilité conférée par sa monture. Désormais dans les airs, elle plongeait vers le chevalier noir en piquet, croisant le fer brutalement à chaque ruée effectuée par le cheval ailé.

Gaheris, quant à lui, était abasourdi. Après la métamorphose de son oncle, une expression mêlant choc, colère et dégoût s'était figée sur son visage.

- Vous étiez mon idole... l'exemple même de la chevalerie... comment avez-vous pu tomber aussi bas ?!

Absorbé par son duel et la destruction de son opposante, Rodrick ne répondit pas à son neveu, se contentant de grognement lorsque son épée s'entrechoquait avec la lance de Freya, qu'il repoussait avec violence à chaque fois.

- Réussir à me contrer alors que je fonds à toute vitesse... rien à voir avec toute à l'heure. Et cette aura... il a pactisé avec un démon ou quoi ?

Subitement, alors que Freya avait pris en altitude, Rodrick apparut à sa hauteur, bondissant avec violence sur le sol qu'il fracassa en prenant appui dessus. Le visage empli d'effroi, elle évita de peu son épée, avant que son pégase ne crée une bourrasque de vent intense pour écarter le noble noir.

- Merci Seiya, c'est pas passé loin, souffla-t-elle, l'air inquiète et la respiration lourde.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=C7Xv0mJkHpw&ab_channel=XularusXIII

Après une journée de marche épuisante à travers les mystérieux et interminables tunnels, le moment fatidique arriva enfin. La "lumière" au bout du tunnel se matérialisa, dévoilant un vaste promontoire qui offrait une vue impressionnante sur un paysage souterrain unique.

Les étoiles scintillaient dans le ciel de pierre, tandis que les bâtiments surgissaient du sol. La vue était à couper le souffle. Mythique.

- Putain de merde...

Souffla Roméo, ébahi.
Miyu ne pouvait pas en croire on oeil et se laissa emporter par la beauté du spectacle pendant quelques instants. C'était la Cité Perdue. Qui avait bien pu la construire ? Les bâtiments semblaient étonnamment modernes et avaient résisté à l'épreuve du temps. Une partie de la grande cité sous leurs pieds était envahie par une brume épaisse d'un rouge sang, semblable à celle que l'étrange mage avait manipulée la veille.

- Est-ce à ça que tu t'attendais, Roméo ?

Demanda Miyu, surprise.

- Je m'attendais à quelque chose de vieux... d'abandonné, mais ça ? Et cette brume... Rouge, dense, épaisse... On croirait les descriptions d'Havrempire. Mais ici ?

- Comment as-tu su que cette... Cité se dressait là, sous la terre ? Toi et Soma, vous aviez dû avoir des pistes avant de soutirer l'information à Psaro...

- Des vieilles histoires de pilleurs de trésors. Les restes d'une civilisation ancienne, inconnue, précédant même Bharatavarsa. Une semaine sous la surface de la terre. Personne n'y croyait, jusqu'à ce qu'un des disciples de Psaro nous l'affirme... Cette partie est supposément inexplorée par Psaro. Logique, si cette maudite brume est là, mais... Les implications que ce fait porte sont troublantes.

Le nain échangea un regard avec Soma, ce dernier ne cachant ni son étonnement ni sa tension.

- On établit le camp ici. On doit explorer un peu.

Déclara Roméo d'un ton calme, alors que ses éclaireurs se hâtaient de poser leurs affaires et de profiter de la vue.
Roméo s'approcha de Miyu, incapable de détourner son regard de la ville abandonnée, en particulier d'un temple qui se dressait au bout d'un pont, non loin de là.

- Cet endroit... Je ne comprend pas. Sens cette odeur. Métallique et cadavérique. Cette brume... C'est celle d'Havrempire. Et la civilisation qui vivait là, l'architecture ne ressemble à rien de connu. Elle est grandiose mais troublante. J'espère qu'ils gardaient leurs trésors près d'eux.

- Je vais aller explorer ce temple. On dirait quelque chose de religieux.

Fit Miyu, pointant le temple de marbre pointé au loin, au bout du pont en élévation. Roméo hocha lentement la tête et laissa la Samurai filer, accompagnée de Baal, Circé et Soma, ce dernier relativement troublé.

- Roméo est bizarre... Il est drôlement mesmérisé par cet endroit. Cet endroit me fout les jetons, et je ne serai pas là s'il n'y avait pas de bénéfices à se faire.

- On risque de ne rien trouver d'impressionnant autre que des ruines, des os, et -que les Dieux nous gardent- d'autres de ces choses étranges. Ou pire encore, les disciples de Psaro.

- Un seul moyen de le savoir, Samurai.

La traversée du grand pont se fit dans un silence tendu, l'atmosphère était étrange. La beauté de la ville n'effaçait pas le malaise qui régnait dans les airs.

Miyu, accompagnée de Baal, utilisa sa force prodigieuse pour pousser les lourdes portes de pierre du temple d'albâtre. Une fois à l'intérieur, ils découvrirent un espace vide, à l'exception d'un escalier et d'un piédestal sur lequel reposait une étrange statuette de pierre. Une aura rougeâtre émanait de cette idole insectoïde.

- Vous voyez ça... ? C'est clairement magique. Mais pas le bon type.

Souffla Circé.

- "Pas le bon type" venant d'une mage du sang. Rien de plus rassurant.

Répondit Soma, incapable d'écarter les yeux de la statuette. Celle-ci, c'est comme si elle parlait, similaire au Tome de Koslun envers Circé. L'Elfe entendait des paroles incompréhensibles envahir son crâne, son visage se crispait tandis qu'elle essayait de rester concentrée, pensant à des nombres premiers.

- J'ai jamais vu ce genre d'idoles avant...

Constata Miyu, malgré son contact avec une véritable Idole divine. Soma se retourna, entendant des pas derrière lui, c'était le nain, Roméo.

- Mate ça, frérot. Une idole ancienne gravée dans une pierre étrange. Ce truc pourrait nous rapporter une fortune !

Roméo, siffla, impresionné.

- Une fortune... Probablement, ouais. Excellente trouvaille.

Miyu epoigna l'idole, sentant une entrave sur son bras. Quelque chose n'allait pas, mais elle alla contre son jugement et la lança à Roméo, celui-ci l'attrapa avec une remarquable dextérité.

- On va voir si on peut trouver autre chose du genre.

- Faites donc...
Répondit Roméo, remarquablement calme et monotone. Baal plissa les yeux à ce comportement inhabituel de la part du nain râleur.
Miyu échangea un regard avec Soma, celui-ci haussant les épaules, et le groupe fut surpris d'entendre un vrombissement, car la porte de pierre s'était refermée une fois que Roméo quitta la pièce. Soma se rua vers la porte, cherchant à la pousser, aidé par Miyu et Baal.

- Hé ! Roméo ! La porte est coincée !

- Tu as toujours eu l'oeil, Soma.
Constata avec sarcasme le nabot.

- ... Tu te fous de ma gueule ?! Tu vas vraiment enculer ton propre frère pour une putain de statuette ?!

- Pas juste la statue... Cet endroit... Tout ici vaut une fortune, même la localisation. Hors de question que je partage avec toi et ta pute bridée. Salut !

- Roméo ! ROMEOOOOOO !

Hurla Soma. Baal et Circé s'échangèrent un regard dans l'incompréhension, et le sang de Miyu bouillonnait d'une colère froide.

- On dirait qu'il n'y a qu'un chemin à prendre. Plus bas.

Déclara froidement la Samurai, pointant à des escaliers menant sans nul doute au coeur de la ville.

- Quel fils de pute... Désolé maman.

Cracha Soma.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=k6WBb8V3RAE&ab_channel=ScoreForge

Une centaine de mètres plus bas, le groupe de Miyu établit un minuscule camp, au coeur de ce qui était autrefois une merveilleuse citée sous terre. Aujourd'hui, elle est vide de toute vie. Miyu ne pouvait s'empêcher de regarder les immenses bâtiments, certains feraient passer les manoirs de Tir Edessa pour des maisonnettes. Quelle peuplade avait bien pu vivre ici ? Et quelles étaient ces étoiles au sommet de la titanesque grotte ?
Soma, lui, était resté silencieux, déçu de son frère, cette trahison était inattendue pour lui. Roméo était vicieux, mais au point de laisser son frère mourir ici... ?

Miyu fut sortie de ses pensées par le Kossith, Baal, s'approchant d'elle, le visage neutre.

- Je ne comprends pas. Tu ressembles à une femme.

Miyu cilla au constat de Baal.

- Je suis une femme.

- Tu es un Samurai. Il va donc de soi que tu ne puisses pas être une femme.

- Les femmes peuvent être Samurai. On appelle ça "Onna-Bugeisha".

Rétorqua Miyu, explicative, le Kossith secoua lentement la tête, incompréhensif.

- Les femmes sont des prêtresses, artisanes, marchandes, fermières... Elles ne se battent pas.

- Peut être chez les Kossiths, mais ce n'est pas une vérité universelle.

- Pourquoi des femmes souhaiteraient être des hommes ? Cela n'a pas de sens.

- Elles souhaitent juste être des femmes qui se battent.

- Souhaitent elles aussi marcher sur la Lune ? C'est inatteignable.

- Je suis une femme et je me bat.

- L'une de ces deux propositions est fausse. Une personne nait, Elfe, Kossith, Humain. Elle ne le choisit pas. La taille de ses mains, si cette personne est maligne ou idiote, son origine : ces choses sont hors de son contrôle. On ne choisit pas... On existe, simplement. Tu es un guerrier, tu ne peux pas être une femme.

Malgré le fait que Baal ait quitté les Kossith, sa façon de pensée et d'exister était sans nul doute inchangeable. Miyu regardait silencieusement son interlocuteur, réfléchissant à cela. Ces types étaient incroyablement difficile à comprendre.

- N'as tu pas choisi de quitter ton peuple parce-que tu n'aimais pas ton rôle ?

Le Kossith hocha lentement la tête.

- ... Il est vrai.

- Mais il semblerait que tu cherches quand même un objectif. Une cause qui dépasse l'argent. Si c'est de l'honneur que tu souhaites, et découvrir plus de ce monde, alors tu pourrais venir avec moi en Yamato. Je n'ai pas de doute que mon Seigneur ferait de toi un Samurai. Tu aurais des titres, des terres, mais avant tout, une cause.

Expliqua Miyu, avec un léger sourire sur son visage, en l'entendant, Yamato semblait lui manquer. Le Kossith, pensif, fixa la Samurai de façon intimidante.

- J'y penserai. L'offre est... Réconfortante.

Fit-il, s'éloignant pour prendre du repos. Miyu remarqua que Circé les avait attentivement écouté, l'Elfe Noire s'approcha hésitante, un peu effrayée par le grand Kossith, la différence de stature entre les deux était assez flagrante. Elle s'assied à côté de Miyu, observant le feu de camp qu'ils avaient fait. Ils n'avaient que peu de rations, et s'ils ne trouvaient rien dans la ville, ils mourraient sans doute de faim avant de pouvoir retrouver la surface. Miyu, elle, sirotait dans sa gourde, réfléchissant aussi à des moyens de trouver plus d'alcool avant qu'un manque ne se fasse sentir.

- On s'est bien fait niquer, pas vrai ???

Demanda Circé, de sa voix aigue.

- Ouais. Quelque chose cloche avec cet endroit... Et puis, je n'ai pas hâte de me retrouver en face à face avec ce que Psaro prépare, puisqu'apparemment il a des forces dans une partie de cet endroit.

- J'aurais bien aimé supposer une grande fête, mais je sens beaucoup d'influences étranges dans le coin. Le voile est fin, ici. Cet endroit doit avoir une histoire sordide. Et je sens des présences démoniaques. Et... Quelque chose d'autre encore, c'est indescriptible.

Expliqua Circé, levant la tête en l'air, elle semblait assez tendue en dépit de son attitude générale.

- Tu as vraiment un don pour sentir ces choses.

Répondit Miyu, amusée, ce qui provoqua un rire gêné de Circé.

- Eh bien, ça vient avec ses désavantages.

- Comme ?

- Les voix... Elles ne s'arrêtent que rarement. Je sens les présences, le souffle constant sur ma nuque. Mes seuls rêves sont de l'Abysse, des cauchemars où les Démons essaient de s'emparer de moi. Exister est une sorte de combat. C'est le prix de la Magie du Sang.

Raconta Circé, et Miyu, attentive, semblait assez triste pour son amie, malgré le léger sourire que l'Elfe affichait en racontant cela, sa voix trahissait cependant de la mélancolie.

- As-tu déjà cédé ?

- Non. Mais il est probable que ce jour vienne. J'espère qu'avant ça, j'aurais vécu une vie plutôt heureuse. Cela m'épargnerait des regrets.

Miyu ressentait un grand respect pour l'Elfe. Elle se sentait un peu éhontée d'avoir peur de son destin avec Fudo Myo-O, là où celui de Circé risquait de converger inévitablement vers une possession par un Démon, un mauvais jour.

- Y a t-il un moyen d'éviter ça ?

- C'est l'une des raisons de ma venue en Tir Edessa, mais je ne peux pas en dire beaucoup plus, car je n'ai pas trouvé les réponses que je cherchais, si elles existent seulement. Pour l'instant, je dois continuer, avec les voix, et les sensations qui ne sont pas les miennes.

[Viktor]

La porte de l'auberge s'ouvrit et le rire qui enjouait les lieux s'arrêta subitement en un véritable silence de mort. Un homme apparut à l'entrée de la salle et fut aussitôt remarqué par son allure et l'aura qu'il dégageait. Son regard suffisait à faire détourner les yeux de sa personne à cause de son air menaçant mais aussi de sa stature.

"- Eh bien, quel accueil." Fit une voix féminine derrière lui.

Le chef de la police de Thurinian était accompagné de son équipe, à savoir Héléna et le professeur Neumann. Ce dernier paraissait vraiment jeune comparé à l'ensemble des personne présentes dans l'auberge. Ils semblaient scruter les environs et attendirent que les gens reprirent leurs discussions avant de commencer à parler.

"- Je meurs de soif. Tu prends quelque chose Johan ?" Demanda Héléna, esquissant un sourire.
"- On est pas la pour ça, je te rappelle." Répondit-il, en croisant les bras.

La seconde en chef lança un regard à Viktor, celui-ci répondant avec un signe de la tête. Héléna afficha alors un grand sourire en réponse et s'approcha du bar avec Johan.

"- Deux pintes, s'il te plait." Demanda-t-elle, sortant deux pièces de sa poche.
"- Non, pas pour moi, je ne bois pas d'alcool. Un jus de raisin, en revanche, si vous avez." Rétorqua Johan.

Alors que le barman acquiesça et prépara les boissons, Héléna afficha un air subjugué et amusée à la fois.

"- Tu nous emmerdes car soit disant tu es majeur et tu ne bois pas d'alcool ? C'est quoi ces conneries ?"
"- Je pense à ma santé, moi, ma dame !" Répondit-il avec un ton provoquant.

Au même moment, l’épéiste continuait de regarder autour de lui, à toutes les tables. A la vue d'une certaine personne qui semblait chercher à se cacher, il s'avança vers lui et son groupe, observant de plus près. Sans dire un mot, il s'empara d'une chaise, puis s'installa à côté de Hjalmar, posant les mains sur son sabre qu'il gardait toujours avec lui. Il faisait preuve d'un calme et d'un sérieux professionnel, même dans un endroit tel que celui-ci, au milieu des bavardages et rires.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=6enjiJzxfDo&ab_channel=Batistuta.rwm

Le lendemain, ou du moins ce qui semblait être une nuit, le groupe leva le camp, décidant de s'aventurer plus profondément dans la cité abandonnée. Les rues étaient larges et rocailleuses, les bâtiments imposants. Cette ville était au moins aussi grande que Tir Edessa. Une sorte de musique apaisante commença également à se faire entendre, brisant le silence de mort qui régnait dans la cité. Une musique familière.

En suivant une immense allée, ils aperçurent une personne familière, l'éphèbe pâle comme la neige, au masque doré et aux jambes de serpents. Il se tenait là, au pied de ce qui devait être autrefois une grande fontaine ornée de figures héroïques et de symboles lunaires.

- Encore lui... Elle ? Lui ?

Hésita Circé, s'approchant de la personne pâle.

- Ici repose la Nouvelle Lune. La fin et le commencement. Le cimetière vivant où se tapissent Chaos et Pestilence, et où, tel qu'il est dans sa nature, l'Adversaire les tourmente. Ainsi avance le Dieu des Flammes, béni par la Déesse Solaire, afin d'illuminer à nouveau cette Lune.

L'être marqua une courte pause, continuant, plus bas.

- Ou bien, laissera t-il place au Grand Dragon... ?

Cette chose n'avait rien d'Humain, et Miyu ne se sentait pas tant d'humeur à jouer aux devinettes pour lui demander comment il était arrivé là avant eux.

- L'Adversaire. Psaro est ici ?

- Plus loin, il se lève contre le voile. Non pas pour le détruire en cet endroit, mais pour appeler esprits et démons ici-même. Il est la Passion. Roi des Monstres. Il utilise le Chaos et la Peste, mouvement et stagnation. Mais la roue est perpétuellement changeante, ainsi, seul le Chaos triomphera. L'éternel jeune, béni une fois par Tyrnal, et trois fois par le Chaos. Il souhaite libérer l'Adversaire, tout comme il a ressuscité la pestilence ancienne. Pour que le Chaos engloutisse le monde.

- L'éternel jeune. Eldwyn Aurea ? Il se sert de Psaro ?

- Il est revêtu de nombreux noms, et pourtant il demeure personne. Émissaire du Chaos. Il ne crée rien, mais façonne à partir de ce qui existe déjà. Son dessein est de faire fléchir l'Adversaire et d'anéantir le monde par le biais de la Pestilence, tirant parti d'une de ses sources qui corrompt la nature, imite, se répand lentement et transforme. Il contraint les âmes pures à se souiller, usant de fausses promesses. Ô toi qui chemines à travers les flammes : traverse la Cité Morte, franchis la Brume puis le Lac. Plus loin encore, tu découvriras les réponses que tu cherches, et tu trouveras l'Adversaire. La Terreur est son armure.

Affirma l'éphèbe, s'évaporant en une poussière brillante, une fois de plus, et laissant Miyu avec plus de questions qu'au commencement. En l'absence de l'éphèbe, le silence fut brisé par des cris stridents, et des présences se faisant connaître. Des êtres déformés, humanoïdes, comme ceux rencontrés plus tôt. Ils étaient corrompus et empestaient la mort, qu'étaient-ils ?
Ils étaient vêtus d'armures grossières et d'armes pestilentielles, grognant et criant à la vue des humains.

https://www.youtube.com/watch?v=mPE2yI8I9QQ&ab_channel=TenshiHinanawi

- Encore ces trucs...
Souffla Miyu.

- Ils sont beaucoup.
Répondit Soma, inquiet. C'est comme si l'éphèbe les avait, par magie, empêché de s'approcher. Mais maintenant qu'il était parti, les prédateurs affluaient vers leurs proies, et ils n'étaient pas une poignée comme dans le tunnel. Il y en avait un grand nombre. Ils venaient de la brume.
Miyu tourna la tête, les observant, serrant les dents. Sa mâchoire se crispait et son coeur s'agitait.

- Pasharaa... Ces choses sont des insultes à la nature.
Constata Baal, dégainant sa longue épée. Circé serrait son emprise sur son bâton, et Miyu agitait son Wakizashi, son unique oeil défilant sur les visages viciés de ses adversaires, corruptions d'Humains et d'Elfes. Etait-ce là l'oeuvre de cette "Pestilence" ?
C'est ce que Soma semblait penser.

- Un moment, avant qu'on crève tous. On dit qu'à Havrempire la Brume corrompt et cause la Peste Ecarlate, qui a tendance à transformer ceux qui y survivent en... Ben en quelque chose qui fait fort penser à ces trucs. Le gamin plus tôt parlait pas de Pestilence ?

Miyu plissa l'oeil à la remarque de Soma, c'est ce genre de choses qui l'attendait là-bas ? Elle serra l'emprise de son Wakizashi, et accueillit les premières abominations avec le fil de sa lame. Circé se chargeait d'ériger une sorte de barrière brûlante, ralentissant ceux qui la traversaient, pour permettre à Miyu, Baal et Soma de tailler tous ceux qui les atteignaient. Les rues devenaient cependant noircies de monde.
Le dôme protecteur ne tiendrait pas éternellement, et avec force, Circé fit un pas, le bâton levé, et l'autre main en l'air, déplaçant le dôme avec elle.

- On doit avancer !
Grogna l'Elfe. Miyu acquiesça et un grand sourire apparut sur son visage. Elle fonça hors du dôme protecteur, se plaçant devant celui-ci. Elle était instantanément submergée par ces créatures, se ruant sur elle pour la tuer, la dévorer, ou bien pire.
Cela réduisit la pression sur le dôme, mais fit monter considérablement celle sur Miyu. Sa lame virevoltait et dansait à une vitesse impressionnante, se heurtant parfois au métal rouillé que les créatures utilisaient comme arme. Ses sandales de paille se souillaient, foulant des cadavres maculés de sang corrompu. La samurai entrait dans une transe de combat, son sang bouillonnait. Lorsqu'un des mages apparut, il n'eut pas le temps de cracher sa brume qu'une balle lui explosa le crâne, suivie d'un coup du manche de son pistolet qui brisa le crâne d'une autre créature. Puis, elle réitéra une technique qu'elle avait utilisée dans l'immense Arène Impériale. Sa main tendue vers le ciel, une véritable pluie enflammée illumina la grotte, faisant gronder ceux touchés par les flammes. Elle pouvait voir qu'elle approchait de la vaste étendue de brume rouge.

- Tu ne tiendras pas assez longtemps à ce rythme : voilà la Brume. Je te propose à nouveau mon pouvoir : accepte le ou meurs ici.

Fudo Myo-O apparaissait dans le coin de sa vision, et cette fois, elle n'hésita pas, criant dans un rire fou.

- Allons-y, Fudo Myo-O ! UOOOOOOOOOOOOH !

Un cri douloureux fut émit par Miyu, son corps se crispa quelques instants permettant à certaines de ces créatures de la frapper, mais elle ignora la douleur pendant ces instants, ses yeux brillaient comme des flammes. Cette fois, cependant, Circé fut surprise de voir qu'une figure se tenait derrière Miyu, l'Avatar des Flammes s'était assez lié à elle pour apparaître à la vue de tous lorsque la Samurai acceptait son pouvoir, et tel un fantôme protecteur, il tailladait les ennemis de Miyu avec sa lame dorée, tandis que celle-ci envoyait des flammes tourbillonnantes pour ronger et chasser la Pestilence.

Lorsqu'ils entrèrent la Brume, les abominations étaient autant plus incessantes, et à la terreur de Soma, le gaz pénétrait même dans le bouclier de Circé. Ils commencèrent à tousser sous la brûlure du gaz, et Miyu, elle, sans aucune protection, sentait ses poumons brûler.

Elle n'en faiblissait cependant pas. Fudo Myo-O guidait sa lame et son corps. Leur esprit, pendant ce moment, ne faisait qu'un, taillant toutes les abominations. Malgré leur nombre important, l'Avatar des Flammes semblait commencer à les effrayer, et lorsque Miyu s'arrêta, le sol se mit à trembler, et les colonnes de flammes fusèrent, fracturant la terre pour immoler toutes les créatures assez folles pour s'approcher.

Au bout d'un moment, la majorité s'étaient échappées d'ici, laissant le groupe passer à travers la Brume. Miyu reprenait le contrôle, petit à petit, rentrant dans le dôme. Baal l'aida à marcher, car son corps avait fortement faibli pendant cette altercation.

[Hjalmar]

L'homme du nord avait remarqué un changement d'atmosphère récent, se rendant compte qu'il était le seul à ripailler bruyamment. Tournant sa tête, il aperçut le chef de la police de Tir Edessa se diriger droit vers lui, calmement, d'un pas assuré. Il sirota sa pinte lorsque Viktor s'assit à côté de lui, adoptant une posture prudente.

Leur dernière conversation avait eu lieu alors que le cadavre de l'empereur était encore chaud. Ils s'étaient fait une promesse solennelle, à ce moment-là. Mais la situation avait quelque peu évolué, avec le gamin sadique couronné empereur, et lui déclaré hors la loi. Ne sachant pas où allait l'allégeance de Viktor, un homme loyal à l'ordre avant tout, il posa sa main gauche sur sa hache, prêt à la confrontation si jamais.

"Eh bien, ça a pas dû être trop dur de me trouver... Je t'offre une pinte, Viktor ?"

[Viktor]

"- Tu sais pourquoi je suis ici...

L’épéiste ne bougea pas un doigt et resta parfaitement immobile, malgré la prudence de son interlocuteur. Son regard ne dégageait plus rien de menaçant, mais plutôt une peine profonde après ce qu'ils avaient traversé. Seulement, son air taciturne lui permettait de cacher en partie cette émotion.

"- Pourquoi es-tu revenu ?" Demanda-t-il.

[Hjalmar]

Bien qu'il n'ait pas bougé, Hjalmar avait senti la pression s'évaporer. La raideur apparente de Viktor l'avait trompé, et il le sentait... troublé, en réalité. Cette situation dans laquelle ils étaient attristait le gardien de la paix, un sentiment que Hjalmar ne comprenait que trop bien.

"J'apporte des nouvelles. Et puis, c'est pas un bâtard couronné depuis trois jours et dont la mère était probablement une putain des bas-quartiers qui va m'empêcher de circuler où je veux." lâcha-t-il avec une certaine colère dans sa voix.

[Kintaro]

Le natif de Yamato était assis à une table, venant de rentrer d'une expédition qui ne lui a apporté aucune information essentielle dans ses recherches.

- Finalement sa première piste n'était que du vent...

En parlant du loup, une femme aux cheveux gris rentrait dans l'auberge avec sur ses épaules un être de petite taille aux cheveux roses. Remarquant sa présence, elle s'approchait de lui. Il ne pouvait s'empêcher de demander:

- Vous n'avez rien trouvé de votre côté ?
- En effet, rien du tout, fit la jeune femme en s'asseyant, laissant la créature qu'elle portait sur ses épaules faire de même.

Kintaro soupira, même si dans le fond il s'y attendait, les informations qu'elle avait mentionné étaient datées et donc possiblement plus du tout véridique.

- Désolée, j'aurais tellement voulu t'aider mais visiblement mes informations n'ont pas été d'une grande aide. Même si c'était sympa de voyager avec Otora.
- Otora ? fit Kintaro à l'entente du prénom, avant de fixer celle qui était surnommée ainsi, comprenant directement pourquoi à la vue de sa chevelure. Inutile de t'excuser sinon, tu l'as toi-même mentionné en disant que tu en avais entendu parlé il y a bien longtemps.

Le natif de Yamato regardait dans le fond, croyant voir des personnes qu'il reconnaissait mais il n'y prêta pas attention pour le moment, il se demanda où est-ce qu'il irait ensuite. Il entendit subitement:

- Tu es certain que les armes que tu recherches ne sont pas sur tes terres ?
- Oui, j'en suis certain, elles ont toutes disparues il y a quelques dizaines d'années, sauf celle que je porte sur mon dos.
- Ce n'est pas tout, fit Otora. Certains ont même essayé de créer des "copies" de ces dîtes armes, sans grand succès, à tel point qu'elles circulent un peu partout à travers le monde, comme tu as pu le voir lors de notre expédition.

[Viktor]

Les mots de Hjalmar brisèrent la carapace du représentant de l'ordre la fraction d'une seconde, lui arrachant un rictus sur le visage qui cachaient un léger rire.

"- Tu prend des gros risques à revenir à Tir Esdessa. Beaucoup de choses ont changé depuis ton départ. L'Ordre est en pagaille, les seigneurs sont confus... Les priorités sont à la guerre et les chefs ne cherchent plus à dissocier la justice du jugement hâtif. Les voyous de bas étages deviennent des criminels aux yeux de l'Ordre. Les soldats se préparent à combattre pour des causes qui ne sont pas justes et auxquels ils ne croient pas. Tout va mal..." Commença Viktor, anxieux.

Viktor jeta ensuite un regard à son ami de longue date, le mettant en garde.

"- Toutefois, j'ai un devoir. Je ne peux pas m'assoir sur mon autorité au risque de causer bien plus de drames que ce qu'on a déjà. Même si je ne partage pas tous ces idéaux... "

Une scène qui avait marqué sa mémoire revint comme un flash dans ses yeux, arrêtant le temps et le balança dans sa conscience intérieure.

[Flashback]

En milieu de journée, le chef de la police arriva sur une place, près d'une étable de ventes de fruits. Une multitudes de gardes étaient présent. Ils tenaient un enfant, voir jeune adolescent d'une dizaine d'année par ses deux bras, ce qui l'empêchait de bouger ainsi qu'une femme d'un certain âge. Viktor avait été alerté par ce soudain outrage, comme d'habitude, pour juger de la faute du délit.

"- Que se passe-t-il ?" Demanda-t-il, toujours d'un ton froid.
"- Ce garçon a volé ce marchand. Il lui a dérobé une pomme." Parla le garde.

Le représentant de l'ordre tourna la tête pour voir le marchand derrière son comptoir, marmonnant des injures dans sa barbe.

"- Cet enfant doit être punit ! Encore des pauvres qui volent les honnêtes commerçants !" S'écria-t-il, furieux.
"- Nous nous en occupons, monsieur. Restez calmes." Répondit l'un des gardes.

Le garçon avait les larmes aux yeux et gesticulait, regardant le commissaire de police avec une mine emplit de peine.

"- C'est ma mère ! Elle avait tellement faim, monsieur ! Je ne voulais juste pas qu'elle meurt !"
"- C'est ma faute ! Relâchez le et prenez moi à la place, Je ne voulais pas ça !" Fit la mère, aussi désemparée.

Viktor était exaspéré au fond de lui car cela sonnait comme une routine dans la capitale. En réalité, il était agacé d'avoir été appelé pour un incident pareil, posant une main sur son front. Habituellement, il était convié pour des affaires de meurtres, pas de vol à l'étalage.

"- Pour quelle raison ais-je été avertis ?!"
"- Eh bien... La mère souhaitait s'adresser à vous." Répondit le garde.

Viktor tourna alors les yeux vers la femme qui était aussi au bord du craquage, les yeux rouges et les larmes coulant sur ses joues.

"- S'il vous plait... Je sais qui vous êtes. Vous avez une vraie valeur de la justice ! Ne les laissez pas nous juger !" S'écria-t-elle, ce qui surprit l'épéiste.
"- De qui parlez vous ?"
"- Laissez passer !" Hurla une voix derrière eux.

Viktor se retourna brièvement pour avoir apparaître la garde royale composé de trois hommes. Ils portaient cette armure très coloré, montrant les couleurs chaudes de l'Empire, vêtu d'une cape et d'un métal doré. Les gardes étaient impressionnés mais étaient soudainement devenus craintifs. La mère de l'enfant se mit à hurler, signe que ses craintes étaient finalement parvenus à eux.

"- Que faites vous ici ?" Demanda Viktor, curieux.
"- On nous a signalé un vol, alors nous sommes venus répondre à la plainte."
"- C'est au secteur de la police d'y répondre. Ne me dérangez pas dans mon travail."
"- Mes ordres sont directement du nouvel empereur."
"- Je vous demande pardon ?"

Le garde royale passa à Viktor un manuscrit marqué du sceau impérial. Le chef de la police commença à le lire, ne démontrant rien sur son visage jusqu'à ce qu'une syntaxe vint lui arracher un rictus sur son visage.

"- La garde impériale ont droit d'autorités sur les enquêtes de police ?!" Fit Viktor, surprit et agacé.
"- Nous entrons dans une situation de guerre imminente. Les ressources doivent être consacrés à la préparer et pour cela nous coupons court à toute enquête policière jugée non pertinente."
"- Il ne me semble pas en avoir été informé."
"- Vous le saurez bien assez tôt... Écartez vous, ce n'est plus une affaire policière."

Le commissaire se retrouva outragé par les évènements, ainsi que les gardes qui l'accompagnaient. Les gardes armés s'emparèrent alors du garçon tandis que le premier récita ce qui semblait être la sanction.

"- Tout délit qui est effectué au sein de la capitale est vue comme une trahison envers l'Empire. En dérobant les ressources de l'Empire, vous vous accablez en temps que criminel envers et contre le pays. Pour trahison, la sanction est... LA MORT !"

https://youtu.be/GiHEX_xSL8A

Tout se déroula très vite sous les yeux de Viktor qui vu le garçon se faire transpercer par l'épée du garde impériale sous les yeux écarquillés de sa mère.

"- NOOOOOON" Hurla-t-elle au ciel, à en perdre son souffle.

Les gardes la relâchaient et elle vint prendre le garçon dans ses bras pour le pleurer de toutes les larmes de son corps. Le temps sembla s'arrêter pour Viktor, qui, malgré toutes les horreurs qu'il avait confronté, n'avait pas été laissé indifférent. La vue de cette mère qui pleurait son fils lui arracha un sentiment ignoble qui lui traversa le corps, même pour un homme aussi imperméable. Pour la deuxième fois de sa vie en l'espace de quelques jours seulement, la situation lui avait échappé. Il entendit des pas de course qui arrivèrent derrière lui et se retourna légèrement. Il voyait arriver Héléna, essoufflée, semblant avoir manqué de peu le jugement de la garde. Elle afficha un air de peine extrême en voyant le garçon mort et regardait Viktor ensuite comme si elle ne comprenait rien. Même voir son supérieur afficher une mine aussi inexpressive semblaient lui raconter beaucoup.

"- J'arrive... Trop tard..."

[Fin Flashback]

Revenant à ses esprits, Viktor demeurait pensif et se rappela de cette scène qui l'avait marqué depuis ces quelques semaines après la mort de l'Empereur. Bien qu'il était un fervent défenseur de la justice, il n'avait pas souhaité un tel jugement pour un garçon de dix ans. Même pour l'homme qui était réputé pour n'avoir aucune pitié, ce jour la, avait été demandé pour en éprouver.

"- Des gardes sont dehors. Ils sont prêt à intervenir si jamais je leur disais que j'avais mis la main sur le traitre."

Il marqua un temps de pause, toisant du regard les personnes qui se tenaient autour de cette table avant de regarder franchement Hjalmar.

"- Mais il semblerait que j'avais une fausse piste... Je ne l'ai pas trouvé, aujourd'hui."

[Hjalmar]

"Des risques ? Nan, mes hommes qui sont morts en faisant rempart de leurs corps pour protéger l'empereur, eux, ils prenaient des risques. Les risques que je prends à côté de ça, ils sont inexistants. Mandros pourrait m'expédier dans les enfers les plus profonds sur le champ si je n'osais pas prendre ce risque !"

Il marqua ensuite une pause, observant la mine soucieuse de Viktor. Pendant quelques secondes, le glacial bras armé de la justice sembla absent, accablé par ses pensées. Cela ne lui ressemblait pas. Puis il lui assura définitivement qu'il n'avait pas à s'inquiéter d'être arrêté aujourd'hui. Souriant, Hjalmar s'exclama bruyamment :

"HA ! Ton flair légendaire t'a lâché, Viktor ! Où donc peut se cacher le grand Hjalmar Ysmerin, dites-moi !" gueula-t-il en direction de l'assistance tout en rigolant. De nombreux ricanements et acclamations lui répondirent chaleureusement. Puis il adopta soudain un ton plus sérieux, en jetant un coup d'oeil appuyé à Hector.

Le vieux chevalier rejoint alors les deux compères à leur table, pour expliquer la situation.

"Nous avons appris des informations capitales de la part de la Morag Kreshna. Tout d'abord, ils ont bien été contactés par un employeur inconnu pour tuer l'empereur, et le chancelier. Toutefois, ils persistent à nous dire que ce n'est pas eux qui ont donné le coup fatal. Ca serait la responsabilité d'un certain Aigle Noir, un seigneur Noldeor qui manierait une arme divine. On ne sait pas où il se trouve, actuellement. Ils nous ont aussi dit que certains des assassins que nous avons vu... ne faisaient pas partie de leur organisation. Je ne sais pas de qui il s'agit, mais je crois ce qu'ils nous ont dit."

[Viktor]

Ce que raconta Hector à propos des assassins qui ne faisaient pas parti de leur organisation l'interpella par rapport au spectre qu'il avait combattu. S'il n'était pas de la Morag Kreshna, qui était-il et d'où venait-il ? Il n'avait toujours pas la réponse à cette question. Cependant la question sur l'Aigle Noir le préoccupa aussi.

"- Tes recherches ont été bonnes Hjalmar, on dirait. Mais si l'homme que nous cherchons, ou plutôt l'elfe, détient une arme divine, alors... On ferait mieux de s'inquiéter. Ainsi donc, il y avait bel et bien plus que cela..."

Marquant un temps de pause, il fut légèrement surprit par le barman qui apporta un plateau de pintes pour la table. Tournant les yeux, il voyait Héléna faire un signe de la main et sourire depuis le comptoir aux côtés de Johan. Visiblement, elle avait deviné que Viktor avait fait le choix qu'elle aurait aimé aussi qu'il fasse.

"- Ah, celle la je vous jure..." Fit-il d'un ton agacé et une teinte d'amusement très dissimulée.

[Hjalmar]

"Les implications de tout cela... On ne peut pas encore les mesurer. Mais tous les événements qui ont suivi... La guerre qui gronde... Tout ça donne l'impression d'avoir été soigneusement préparé." fit Hector d'un air sombre.

On apporta alors un plateau de pintes, au plus grand bonheur de Hjalmar, qui se tourna vers Héléna en souriant.

"À ta santé !"

Dans un coin de la taverne, le Zélote restait à l'écart de la beuverie. Taciturne, il était adossé contre le mur et observait les différents protagonistes. Le chef de la police impériale et ses lieutenants, le mercenaire loup, le guerrier de Yamato... Ce dernier dégageait d'ailleurs une impression désagréable auprès de lui. Il sentait quelque chose d'étrange, une force contre-nature... Peut-être un démon ? Quoi qu'il en soit, ce monde civilisé, fait de rencontres, de camaraderie, de joie, il l'avait délaissé depuis fort longtemps. Et il ne ressentait pas le besoin de le retrouver.