[Oda Hidetada]

Dans l'air lourd de la grande salle, la lueur vacillante des chandelles donnait au visage d'Hidetada une aura de mystère. Le Shogun passa ses doigts sur sa barbe fournie, ses yeux étincelant d'une lueur taquine. La mention du titre de Siegfried ne manqua pas de susciter son intérêt. La tentation de sourire devant un tel titre flamboyant se faisait pressante, mais il se retint, ne souhaitant pas montrer son amusement infantile.
Sa voix résonna à travers la salle, chaque mot prononcé avec une gravité inégalée :

- Devant toi se dresse le Dairokuten Mao, Le Roi Démon du Sixième Ciel, dernier rempart contre les Dieux, le Sei-i Taishogun, Oda Hidetada.

Il marqua une pause, ses yeux scrutant Siegfried, comme s'il cherchait à sonder les tréfonds de son âme.

Déclara t-il d'un air menaçant, laissant un court silence planer, brisé par le rire du Shogun. Il était passé d'une expression incroyablement stricte à une attitude amicale.

- Que t'attendais-tu à trouver ici, sinon les flammes de l'Enfer même ?

Il laissa cette menace silencieuse s'imprégner, suspendant la salle dans une tension palpable. Mais avant que la lourdeur de ses mots ne s'installe trop profondément, Hidetada éclata d'un rire tonitruant, brisant la solennité du moment. La transition fut si soudaine que l'atmosphère changea radicalement, passant de la gravité à l'amusement.

- Soyez les bienvenus en Yamato. Nous n'avons que rarement des visites de la part de guerriers étrangers, ou bien de mages, mais dites moi, combattants du bout du monde, je doute que vous n'ayez décidé de venir en Yamato, dans ma capitale et dans mon palais par le fruit du hasard. Je le vois dans ton oeil, Lion de Saphir, il y a un but, un but qui te dépasse, ce genre de choses que l'on ne voit qu'à travers le regard de ceux affrontant le destin. Es-tu venu pour te battre face aux dieux ? Ou peut-être es-tu venu... Pour me tuer ?

Tout en posant cette dernière question, les yeux d'Hidetada brillaient d'une intelligence aiguisée, son sourire trahissant le jeu qu'il entamait.

[Siegfried]

Face à la soudaine pression oscillant d'une seconde à l'autre, Artémis s'efforçait de rester impassible, impressionnée par la prestance du Shogun, qui semblait capable de mener l'atmosphère les entourant à travers sa simple volonté.

Siegfried, quant à lui, demeurait imperturbable, mais semblait éprouver un certain respect pour Hidetada. Son aura charismatique traduisait une ambition démesurée, une qualité que même lui ne pouvait ignorer.

A la dernière remarque lâchée par le seigneur de Yamato, il répondit, esquissant un rictus joueur similaire au sien.

- Que se passerait-il, si c'était le cas ? lâcha-t-il, curieux de découvrir la réponse du Shogun, alors que le visage de la magicienne semblait s'emplir d'inquiétude.

[Oda Hidetada]

https://www.youtube.com/watch?v=GojSSUi9_BM&ab_channel=ToshikoYonekawa-Topic

Un sourire sournois étira ses lèvres alors que ses yeux se plissèrent, comme s'il jouait un jeu de pouvoir subtil avec son interlocuteur.

Chaque pas qu'il avait fait vers Siegfried avait été calculé, laissant une distance qui pouvait être comblée en un instant si Siegfried choisissait de dégainer son arme, Hidetada s'était volontairement mis dans cette position de faiblesse, si le Thurinian souhaitait, il pourrait le tuer d'un geste. Les gardes postés près des portes étaient tels des statues, la froideur de leurs expressions ne trahissant aucune émotion. Leurs Yari, des lances redoutables, reflétaient la lumière des flammes.

Derrière le trône, les gardes du corps du Shogun veillaient, leur attention focalisée sur le moindre geste de leur maître. Honda Tadakatsu, à une distance sécuritaire, suivait chaque mouvement avec l'œil acéré d'un prédateur. Le poids de ses années de combat se reflétait dans son regard sage et calculateur.

- Vous mourriez tous les deux en rentrant dans l'Histoire. Comme ceux ayant triomphé d'Oda Hidetada, un exploit que le Dieu de la Guerre lui-même n'a jamais accompli. Un exploit que la Main de Dieu n'a jamais accompli. Votre mort serait glorieuse. A l'instant où mon sang souillerait ce sol sacré, Honda Tadakatsu vous ferait connaître une mort d'une brutalité inégalée. Il n'est pas donné à tout samrai de vivre aussi longtemps que lui dans cette contrée.

Hidetada tourna la tête derrière lui.

- Ou peut-être que ma chère Rinkah serait plus rapide à transformer vos crânes en viande hachée. A votre place, j'aurais choisi un jour où un pleutre comme Ashikaga venait me visiter. Et si vous tentiez la chose en la présence de la Daimyo du clan Ikeda, eh bien... Il y a des choses que moi-même je n'ose imaginer.

Le Shogun plaça ses mains dans son dos, son visage paraissait paisiblement amusé.

- Il n'y a que peu de choses à chercher en Yamato. La guerre, la gloire, la mort. Laquelle de ces choses cherchez-vous, ou peut-être êtes vous en quête des trois ?

[Siegfried]

Ils écoutèrent avec attention le discours d'Hidetada, en particulier Siegfried, dont le sourire s'était élargi. Dans une autre vie, un tel scénario aurait été loin de le déplaire. Provoquer un pareil bain de sang, en menant un combat légendaire contre la garde rapprochée du Shogun. S'il avait perdu la raison, le mercenaire aurait sérieusement considéré l'offre.

Naturellement, il allait s'abstenir. Sans compter l'absurdité d'un tel acte et la quête qu'il devait accomplir, il se souvenait du respect que son défunt ami épéiste éprouvait pour la Daimyo du clan Ikeda, qui elle-même serait prête à donner sa vie pour le Shogun. L'assassiner en son absence ne serait pas un acte digne d'un guerrier.

- Ce scénario me paraît alléchant. Malheureusement, j'ai encore beaucoup à faire. Je ne peux pas me permettre de me noyer dans mon sang si tôt.

Son regard se tourna vers la tribale, qu'il observa de son unique oeil.

- Les étoiles m'ont amené dans votre contrée. Elles me guident vers mes compagnons prédestinés. Et je crois bien que l'un de vos gardes soit l'un d'entre eux.

Il souleva sa cape de fourrure, dévoilant l'arme qui se tenait sur son dos. Il s'agissait d'une immense épée, mesurant bien deux mètres de longueur. Un espadon trop lourd pour être utilisé par un guerrier ordinaire. Pourtant, Siegfried l'empoignait d'une main, le disposant entre lui et Hidetada.

Soudain, contre toute attente, il s'agenouilla, et disposa son arme devant lui respectueusement.

- Je souhaiterais avoir cette guerrière à mes côtés, pour le reste de mon périple. Je ne sais encore quand il prendra fin. En échange, je suis prêt à vous offrir mes services pour une durée temporaire.

[Oda Hidetada]

Le souffle du guerrier dans sa déclaration laissa la grande salle du palais dans un moment d'incrédulité. Oda Hidetada, souvent imperturbable, trouva que le chemin des paroles de ce guerrier était aussi sinueux et imprévisible que les rivières qui traversaient les terres de Yamato. Voilà une chose auquel il ne s'attendait pas.

Son sourire, plutôt que d'être amusé, se fit carnassier, trahissant une nature profonde, aussi sauvage et indomptée que les terres montagneuses de son pays.

- Rinkah ?

Dit-il, sa voix empreinte d'une affection révélatrice.

- Elle est un météore au milieu des guerriers de cette terre. Elle a chevauché avec des légendes, a bravé la Mort elle-même plus de fois que n'importe quel homme n'oserait rêver. Contre monstres et hommes, elle n'a fait aucune distinction. Si j'avais à confier mon propre sort à quelqu'un, elle serait cette personne. Mais si tu es prêt à te mesurer à un Dieu, alors je serais honoré de t'accueillir à mes côtés

Le Shogun pencha légèrement la tête, comme si pour peser chacune de ses prochaines paroles.

- Toutefois, il ne m'incombe pas de répondre à cette offre en son nom.

Ses yeux, profonds, sérieux et scrutateurs, se posèrent sur Rinkah.

- J'ai retenu tes pas une fois, te retenant de partir avec Miyu en Thurinian. Je ne te retiendrai pas une seconde fois.

La gravité de son expression semblait sculpter chacun de ses mots dans la pierre même de la salle.

- Comme ta vie, Rinkah, cette décision t'appartient. Souhaites-tu arpenter les confins de ce monde ?

[Siegfried]

Faire face à un Dieu ? pensa Artémis, qui restait silencieuse, attentive aux propos du Shogun.

Naturellement, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre où Hidetada voulait en venir. La situation en Yamato ne leur était pas inconnue, à elle comme à Siegfried. Pour faire leur preuve, il allait leur falloir faire face à l'homme qui, à lui seul, faisait avancer le clan Taira depuis le début du conflit. Un véritable prodige de la guerre, qui ne naît qu'une fois par génération.

- Uesugi Kenshin... Fort intéressant, souffla le borgne, frissonnant d'excitation.

Rinkah, quant à elle, restait stoïque. Malgré la requête du mercenaire et la proposition de son maître, son visage de marbre habituel ne l'avait pas quitté. Elle regarda Siegfried, le jaugeant, tout en réfléchissant intérieurement à sa demande.

- Je souhaiterais le voir à l'oeuvre, aux côtés des forces de Yamato, avant de me prononcer.

La guerrière portait un profond respect pour Hidetada. Si lui-même ne voyait pas cette idée d'un mauvais oeil, alors, pour elle, cela constituait une raison suffisante pour accepter. En réalité, il s'agissait presque d'un caprice de sa part. Une envie de mener bataille pour son pays une dernière fois, avant de débuter ce périple dont elle ne pouvait estimer la durée.

[Oda Hidetada]

https://www.youtube.com/watch?v=de_fW6zokt4&ab_channel=FrederickC.Shelton

A l'instant où Rinkah prononça ses mots, Hidetada sut qu'il n'avait pas été en vain de placer sa confiance en elle. C'était là un espoir silencieusement nourri, et il sentait maintenant que la pièce se remplissait d'une tension palpable.

- Alors, vous combattrez à nos côtés bientôt.

Murmura le Sei-i Taishogun, d'une voix portant une gravité solennelle.
Se détournant lentement de Siegfried, il fit quelques pas, se rapprochant de Honda Tadakatsu comme s'il cherchait à trouver un certain réconfort dans la proximité de cet allié fidèle. Ses paroles s'écoulèrent, lentement, presque comme un chant funèbre.

- J'ai des raisons de croire que Uesugi Kenshin souhaite prendre la Cité d'Ashikaga, afin d'étouffer Edo. Ses forces se sont rapprochées de Kamakura, mais il ne souhaite clairement pas prendre cette ville d'assaut, car son armée est allé plus loin, elle se trouve actuellement sur notre territoire. Il a échoué à la prise d'Edo, mais en prenant Ashikaga, il isolerait en partie Edo. Et en prenant Ashikaga, puis Edo, il encerclerait presque entièrement Kamakura, ce qui lui permettrait de prendre le centre qui jusqu'ici appartient techniquement aux Taira mais est un champ de bataille constamment contesté par de nombreux clans. S'il prenait une bonne fois pour toutes l'ancienne capitale, et ma capitale, il aurait la mainmise sur tout Yamato.

Il passa la main dans sa barbe, pensif.

- Akechi Mitsuhide s'attend à un siège, mais avec Kenshin, un siège serait superflu. L'homme est une force de la nature, un Dieu parmi les mortels. Ce n'est pas une façon de parler, ni une quelconque rumeur, mais la vérité absolue. Uesugi Kenshin est Bishamonten incarné. Les murs d'une cité ne sont que des jouets pour lui. Il frappera avec la fureur et la rapidité d'un éclair.

Hidetada, son esprit fonctionnant comme une horloge, décrivit son plan, ses pas résonnant sur le sol de pierre froide.

- J'ai déjà envoyé le signal à mes troupes à Ashikaga. Ils joueront le jeu, se préparant pour un siège. Mais lorsque Kenshin arrivera, vous frapperez de l'Est. Honda Tadakatsu dirigera nos forces. Et, dans l'ombre, une autre de nos armées se glisse, se préparant pour une surprise que même Kenshin ne voit pas venir.

Lorsqu'il s'arrêta, il regarda Siegfried, Artémis, Rinkah et Honda Tadakatsu.

- Votre tâche est claire : protéger Ashikaga des ambitions de Uesugi Kenshin. Repoussez son armée jusqu'à ses derniers retranchements.

[Siegfried]

Après avoir écouté le rapport de la situation, Siegfried effectua un hochement de tête, acceptant cette tâche qui serait une véritable épreuve. Toutefois, la vision du champ de bataille semblait d'ores et déjà l'exciter, impatient de faire agiter son immense épée contre une telle armée, et Bishamonten en personne.

Il s'avança auprès de Tadakatsu, l'interpellant. Il avait entendu parlé de ses aptitudes militaires exceptionnelles, et avait eu vent de son statut de général jusqu'à présent invaincu.

- Pour cette bataille, ma lame t'appartient pleinement. Ne sois pas effrayé de me donner un rôle difficile à tenir. Je ferai honneur à mon serment, annonça-t-il avec conviction, espérant au fond de lui se voir attribuer un poste des plus ardus à maintenir.

Au même moment, Artémis s'approcha de Rinkah, qui avait rejoint le groupe pour écouter les consignes de Hidetada. La magicienne esquissait un sourire amical.

- J'ai hâte de faire équipe avec toi, Rin. Tu peux compter sur moi pour assurer tes arrières.

Le surnom qu'elle lui donna interpella la guerrière, mais elle n'en dit rien, se contentant d'acquiescer. Elle n'était pas une spécialiste des arcanes, et pourtant, Rinkah pouvait sentir quelque chose émaner de cette personne, attisant sa curiosité.

[Oda Hidetada]

D'un simple hochement de tête, Honda Tadakatsu signifia sa compréhension, l'acier froid laqué d'un noir profond de son casque, orné d'impressionnantes cornes, brillait sous l'éclat tamisé de la pièce. Son imposante stature, mise en valeur par les ornements distinctifs de son armure, lui conférait une présence quasi-mythologique.

- Un rôle difficile à tenir ? Nous pourrions plonger au cœur du chaos, traquer Kenshin lui-même, et le contraindre à battre en retraite. Si les dieux sont de notre côté, peut-être même tiendrons-nous sa tête comme trophée, mais la victoire nous suffira. Il y a quelques années de cela, avant que mon alliée n'ait été touchée par un Dieu, nous étions parvenus à pousser Kenshin dans ses derniers retranchements, à deux. Au vu des capacités de Rinkah, et de ce que j'ai ouïe dire des combattants de Thurinian, nos chances s'avèrent bonnes. D'autant plus si cet autre allié qui viendra lui aussi est fidèle à ses origines.

Tadakatsu marqua une courte pause, affichant un léger sourire.

- Nous serons avec mon partenaire, Li Naomasa, et ses Diables Rouges. J'espère que tu aimes l'Enfer, Thurinien. SpoilAfficherMasquer

Il y avait chez Tadakatsu une allure de danger omniprésent. Pour un général de son rang, il se trouvait étrangement souvent à la tête de ses troupes, mêlé à la mêlée, un penchant pour le combat partagé avec Miyu. Derrière la sérénité de sa façade, on pouvait deviner le bouillonnement de son sang démoniaque, une soif insatiable pour le combat à venir.

[Siegfried]

Son sourire s'élargit à la réponse du général. Malgré leurs différences culturelles, ils parlaient la même langue, celle du guerrier fou de la bataille. Sans surprise, pensa Siegfried, en se remémorant le duel qui avait opposé Bakuya à Miyu il y a deux ans.

- Naturellement. J'y ai fait un tour à de nombreuses reprises, ces dernières décennies. Je ferai honneur à la performance d'Ikeda. Cette fois-ci, Bishamonten rencontrera la défaite.

Soudain, Artémis se joignit à la conversation, se tournant vers le général à qui elle adressa la parole en employant un ton interrogatif.

- Je me demandais, possédez-vous des escouades de mage dans vos troupes ? Si ce n'est pas le cas, il n'y a aucun problème. Je n'aurais aucun mal à trouver ma place sur le champ de bataille, déclara-t-elle, confiante quant au soutien qu'elle pourrait leur conférer pendant l'affrontement.

[Honda Tadakatsu]

Le Daimyo répondit au regard inquisiteur de la sorcière, son regard plongeant dans les tréfonds de l'histoire d'un pays autrefois rayonnant de magie.

- Depuis près d'un siècle, les tambours de la guerre résonnent sans cesse sur nos terres. Edo, dans son ancienne splendeur, abritait un grand Temple dédié à l'art mystique, tandis que, disséminés sur tout l'archipel, des monastères florissaient, offrant asile à ceux qui cherchaient à étudier et maîtriser la magie. Mais la guerre, avec son cortège de désolation, a bouleversé cet ordre ancien.

Le regard du Seigneur Honda s'assombrit.

- Les mages ont été arrachés de leurs havres de paix, enrôlés de force pour se battre en première ligne. Leur sagesse et leur pouvoir, autrefois si respectés, sont devenus des armes, et beaucoup d'entre eux, avec leurs précieuses lignées, ont été sacrifiés lors des premiers affrontements de cette guerre interminable. À présent, en Yamato, un mage est un présage rare, un don du destin. Li Naomasa est l'un de ces miraculés. Bien que nous ne possédions pas de cohortes de sorciers, à cause de leur rareté, la présence, même d'un seul mage, est un atout d'une valeur inestimable.

Les mots de Tadakatsu portaient le poids de décennies de guerres et de sacrifices, décrivant une terre où la magie, autrefois florissante, n'était plus qu'un souffle fragile mais précieux.

[Siegfried]

Le visage d'Artémis laissa afficher une mine attristée un court instant. Ayant vécu et grandi au Bharata, civilisation loin de sa gloire d'antan à la suite d'une lutte de pouvoir, elle comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir le général.

- Dans ce cas, notre victoire est absolument nécessaire. Plus vite ce conflit prendra fin, plus vite Yamato pourra perdurer à nouveau et retrouver sa gloire et prospérité. Je vous en fais le serment, en tant que mage de l'académie de Bharata. Vaisravana lui-même perdra la volonté de poursuivre le combat.

Chapitre I : Le spectre vengeur.

Les vagues clapotaient doucement, et le doux bruit de la mer remplissait l'air, préfigurant une nuit paisible en mer. Une forte silhouette s'aventurait en mer, en quête d'une terre qui allait marquer le début de son histoire. Derrière sa capuche et sa cape, le personnage qui la vêtit semblait rongé par le chagrin. Son regard déterminé reflétait toutes les scènes affreuses qu'il avait pu voir et le sentiment d'effroi qu'il avait pu ressentir ce moment la. Il devait mener sa mission à bien et avait décidé d'emprunter la mer, disant adieu au pays qui l'avait pu grandir pour se diriger vers le continent du Nord.

Cependant, la traversée n'allait pas être facile. Des nuages noirs et menaçants s'amoncelèrent rapidement à l'horizon, obscurcissant le ciel en un instant. Les vents se levèrent en furie, hurlant à travers les cordages du navire. La tempête avait frappé avec une violence inattendue. Les vagues gigantesques se dressaient telles des montagnes liquides, déferlant avec une force destructrice. Les éclairs zébraient le ciel, éclairant la scène chaotique qui se déroulait autour de l'aventurier. La pluie tombait en trombe, fouettant son visage comme autant de lames aiguisées.

Le bateau était secoué comme une coquille de noix dans le tumulte de la tempête. Soudain, une vague monstrueuse s'éleva devant lui, une muraille d'eau noire et menaçante. Le bateau sembla se dresser à la verticale, puis bascula en arrière, emportant le voyageur avec lui. Il fut projeté dans les eaux tumultueuses, luttant pour retrouver la surface. Les vagues s'abattaient sur lui comme des coups de marteau, le poussant sous l'eau encore et encore. Ses poumons brûlaient, la peur lui tordait les tripes, mais il refusait de se laisser submerger par le désespoir. Seulement, il ne pouvait lutter face à la force la plus puissante de ce Monde... La nature. Il coula après avoir été frappé de multiples fois par les vagues gigantesques et sombra dans l'obscurité...

"- Une âme perdue, rongée par la haine... Ce serait tellement dommage de t'ignorer."

Aux portes de la mort, le voyageur entendait cette voix qui résonnait à travers les eaux, alors qu'il pouvait percevoir une faible lueur.

"- Je sais ce que tu ressens. La perte d'un être cher... Tout ça pour quoi ? Assouvir des ambitions politiques ? L'argent ? Quelque soit la raison, elles ont toutes une relation étroite avec la guerre... Oui... La guerre et les tueries sont les seuls moyens qu'ont trouvé les hommes pour combler leurs désirs de conquête et de luxure. N'es-tu pas d'accord, mon ami ?"

"- Je les tuerais... Je les tuerais tous... ! Tout... Ils m'ont tout prit... Ce que j'avais de plus cher... !"

"- Tu as potentiel immense. Oui, je crois que tu feras un bon candidat. Accepte mon pouvoir et ensemble... Nous ferons déferler le chaos sur Eos et prendrons la vie de quiconque se mettra en travers de notre route."

Décernant à peine cette forme qui se matérialisait face à lui, le voyageur tendit la main vers cette source de puissance qui lui tendait les bras.

"- Je suis toi... Et tu es moi... Nous sommes Apollyon. Le démon suprême qui va terroriser le monde entier."

Un choc violent frappa l'aventurier de l'intérieur alors qu'il tentait de se débattre, emporté par l'eau qui s'infiltrait dans ses poumons. Il sentit ses forces le quitter et perdit connaissance, ne gardant comme souvenir que cette image de la personne qu'il était.

Le soleil se levait lentement à l'horizon, teintant le ciel d'une palette de couleurs douces, allant du rose pâle à l'orange vif. Les premières lueurs de l'aube éclairaient la plage déserte sur les cotes du continent de l'Empire, faisant briller les grains de sable humides comme autant de pépites d'or. À quelques pas de l'eau, allongé sur le sable, une personne gisait inconscient, vêtu de haillons et couvert de sel marin. Le voyageur avait l'impression d'être éveillé depuis une éternité, balloté par les flots déchaînés d'une mer furieuse. Les souvenirs de la tempête étaient confus, un tourbillon de vagues monstrueuses et de cris de désespoir. Maintenant, il se retrouvait échoué sur cette plage isolée, sans la moindre idée de l'endroit où il se trouvait. Il ouvrit lentement les yeux, clignant des paupières pour s'habituer à la lumière. La première chose qu'il remarqua fut le bruit apaisant des vagues qui se brisaient doucement contre le rivage. Une odeur salée emplissait l'air, lui rappelant la mer qu'il avait traversée avec son bateau, mais aussi son goût amer...

Il se releva doucement, jetant un regard à son reflet qu'il pouvait voir dans l'eau. Ce qu'il avait vécu au fond de l'océan n'était pas un rêve. Des marques sombres recouvraient une partie de son visage et ses cornes s'étaient légèrement transformés dans une forme différente. Il approcha timidement sa main, touchant sa peau sombre qui était jonché d'une armature éparpillé recouvrant partiellement son corps. Il regarda ensuite ses mains, remarquant qu'elles avaient grandit et que ses griffes avaient dangereusement poussées, acérées et tranchantes. Toute sa morphologie avait curieusement muté partiellement, débutant une transformation. Ses yeux étaient devenu rouges et éclatants comme des rubis, inspirant une profonde terreur.

"- Que suis-je... Devenu... ?"

Redressant la tête face au monde réel, il ouvrit ses bras et gonfla sa poitrine. Un puissant hurlement de rage extrême résonna sur l'entièreté de la plage et atteignit les oreilles des oiseaux qui s'envolaient des arbres aux alentours. Un démon était né ce jour là, emplit d'un sentiment de vengeance et voué à entamer une folie meurtrière envers ceux qui avaient condamné son âme.

Le voyageur entamait sa quête dans l'espoir de retrouver les assassins de sa famille, mais il ignorait où il allait commencer. Tout d'abord, il devait cacher son apparence car il était marqué par une sombre mutation qui recouvrait une partie de son visage. C'est alors qu'il voyagea à travers Thurinian, vêtu d'une cape qui le couvrait presque totalement, car il avait aussi grandit de plusieurs dizaines de centimètres, atteignant une taille inhabituelle déjà pour les personnes de son espèce. Un jeu de piste débuta et il devait réunir suffisamment d'informations pour remonter jusqu'aux assassins.

Il préférait faire profil, se rangeant dans les coins des tavernes et tendait l'oreille pour analyser la moindre parole susceptible de l'intéresser. Il pensa qu'il serait plus profitable de se rapprocher des mercenaires et des tueurs à gage, s'enfonçant dans les auberges sombres, convoités par ces chasseurs d'or. Son apparence et sa corpulence volumineuse était suffisante pour intimider les bandits, mais suffisamment camouflé pour ne pas les interpeller. Dans les discussion, il pouvait entendre des secrets, tel que des cachettes d'or, des trésors ou encore des histoires sur des criminels dangereux, mais il ne s'y intéressa pas. En revanche, son attention se porta particulièrement lorsqu'il entendit un récit sur une organisation de chasseurs de mercenaires, mais surtout anti-kossith.

Parmi une bande de ces curieux mercenaire, il put en discerner un qui portait un symbole particulier, validant ses soupçons sur son appartenance à cette organisation criminelle, car cette marque marquait leurs nombreuses victimes. Ils semblaient aimer l'exhiber, signifiant qu'ils n'avaient pas peur des représailles.

Pas de doute possible, il était un des hommes qu'il cherchait. Il choisit de le prendre en filature, un soir de pleine lune, se mouvant dans l'obscurité afin qu'il le guide jusqu'à son quartier général. Une nuit noire s'était installée dans la région, tandis qu'au milieu de la forêt sombre persistait un point lumineux à l'intérieur d'une grange abandonnée. Des mercenaires s'y étaient rassemblés, c'était le moment parfait pour frapper. Une personne imposante portant un heaume de fer avec des corners était entouré de plusieurs hommes cagoulés, discutant autour d'une lettre qui leur était adressé.

"- Bon, les gars, notre prochaine cible est un Seigneur de guerre de l'Empire. On nous offre une belle somme d'argent, contre sa tête et un supplément si on liquide aussi sa famille.
"- Encore un haineux de l'Empire."
"- Honnêtement, j'en sais rien et je m'en fous. L'auteur des contrats sont anonymes, mais la prime est suffisamment alléchante pour que je ne me pose pas de questions."
"- Bien dit, patron."

Le son des gouttes d'eau résonnaient sur le toit de leurs quartiers. La pluie avait commencé à tomber, alors que les bandits venaient de s'entendre sur leur nouvelle cible. Une ambiance macabre et sombre recouvra l'endroit d'une aura meurtrière inquiétante, alors que l'assassin qui portait un heaume d'acier se tourna légèrement vers la porte pour chercher à entrevoir l'origine de cette source de peur. Un lourd silence pesait dans les lieux, les autres mercenaires inquiétés par cette présence terrifiante, alors que le plus costaud était intrigué. Ce n'est que lorsque l'orage frappa, que la lumière recouvrit la silhouette sombre qui apparut devant la porte. Imposante, celle-ci s'avança doucement pour entrer dans la grange où se tenait les mercenaires, vêtu d'une longue cape qui le recouvrait totalement.

"- Un intrus ? A qui a-t-on l'honneur ?" Demanda le grand mercenaire.

Sans dire un mot, l’intrus dévoila ses griffes, lançant un regard de défi à toute la bande derrière ses yeux rouges scintillant. Les autres mercenaires reculaient, bien que l'avantage numérique les rassurait. Le chef du groupe s'avança de quelques pas, posant la lame crochu de sa grande faux sur son épaule, faisait face au voyageur.

"- Encore un de ces aventuriers qui se prend pour un héros ? Tu te penses capable de tous nous battre à toi tout seul ?" Demanda-t-il, intrigué.
"- Vous devez payer pour ce que vous avez fait. Peu importe votre nombre, je vais tous vous écraser !"
"- Oooh... ? Alors tu viens te venger ? Ecoute... J'adorerai papoter avec toi, mais on a du travail. Des cibles assassinées, j'en ai trop à mon compte pour pouvoir toutes les numérer. Si c'est la mort que tu es venu chercher, en revanche, tu es au bon endroit. Même si faire ça gratuitement m'ennuie à moitié..."
"- Toujours omnibulés par l'argent... Votre cupidité sera la cause de votre perte."
"- Tu m'en diras tant... Une fois mort."

Les mercenaires entouraient l'intru qui demeura stoïque. Plusieurs secondes s'écoulaient sans que rien ne se passa, l'atmosphère s'alourdissant. Les adversaires se jugeaient, surtout curieux de savoir ce dont était capable l'étranger qui semblait cacher sa véritable nature.

"- Abattez le !"

Chapitre II : La naissance d'un démon.

https://youtu.be/7AStQSVbSRI

Se lançant sur leur cible, les bandits tentèrent de le lacérer avec leurs épées, mais le voyageur riposta en envoyant de puissant coups avec le revers de sa main pour les dégager de son passage. Il attrapa un bandit pour lui enfoncer ses griffes et lui arracher ses boyaux avant de le jeter sur ses compagnons de fortune. Le sang venait de couler et un sourire carnassier se déssina sur le visage de l'aventurier. Il se saisit de son épée et bloqua le coup d'un mercenaire avec facilité, lui brisant le cou ensuite avec un puissant coup du tranchant de la main. Les mercenaires ne se laissaient pas aveugler par la peur, mais sans le savoir, leur sort était déjà jeté. L'être mystérieux posa ses griffes acérées sur sa cape et la retira, la jetant sur ses opposants pour les déstabiliser. D'un puissant coups d'épée, il les trancha, se baignant dans leur sang après avoir assisté à leur démembrement.

Les mercenaires encore vivants pouvaient enfin voir l'apparence de l'être déchu, rongé par la corruption.

"- Un kossith ?" Se demanda un mercenaire, surprit.

Les cornes du voyageur ne les trompait pas. Ce qui l'intrigua en revanche, était sa peau étrangement sombre et les marques de corruption qui jonchaient son corps. Ses cheveux étaient blancs, déteints, et ses yeux d'un rouge étincellant effroyable. Ce n'était pas un simple guerrier de Séhéron qui lui faisait face, mais autre chose.

"- Non... Pire." Répondit le chef, impressionné par la facilité à laquelle il tuait ses hommes.

Empoignant sa faux, le grand guerrier fit tournoyer son bâton avant de le saisir à deux mains, se préparant à rejoindre aussi le combat.

"- Ses marques... Cela ne veut dire qu'une seule chose. Tu as formé un pacte avec un démon."
"- Il est d'ors et déjà trop tard pour faire vos prières. Je vous emmènerai jusqu'en enfer moi même."
"- Montre moi, engeance du diable."

La brillance de la faux se refléta dans les yeux rouges du kossith, s'apercevant qu'elle cachait un pouvoir particulier. Une aura inquiétante s'en dégageait, le long de sa lame courbée. Il comprit immédiatement qu'il devait s'en méfier et se prépara au combat, se mettant sur une position défensive, ce qui interpella le mercenaire.

"- Où est donc passé ta fougue ?"

D'un pas lourd, il s'avança vivement, faisant tournoyer sa faux au dessus de sa tête pour se préparer à lui asséner un coup surpuissant, y mettant toute sa force. Le kossith se servit de son épée et parvint à dévier le coup, mais l'acier fut rongé et marqué par un coup de la faux, des éclats s'éjectant devant ses yeux. Les autres mercenaires continuaient de se jeter sur lui et il tenta de parer et dévier les coups grâce à sa force brut. Il se servit de son autre main pour les éjecter d'un puissant coup de griffe et les éloigner.

"- Ta garde !"

Ayant manqué de vigilance le temps d'un instant, le voyageur de Séhéron se retourna pour bloquer le coup vaillant du chef des bandits, mais son épée vola en éclats sous ses yeux médusés. Du sang coula de sa bouche, se rendant compte que la faux avait trouvé un chemin au travers de son épée et atteint sa poitrine, la marquant d'une lueur sombre et inquiétante.

"- Qu'est-ce que c'est... ?"
"- Grynoth est une lame maudite. La moindre des blessures qu'elle inflige est éternelle, autrement dit mortelle... Tu ne pourras jamais t'en remettre. Tu es condamné !"

Poursuivant sa frénésie, le mercenaire leva sa faux et chercha une autre ouverture. Le kossith serra les dents, sentant la colère monter en lui et refusait de se donner la mort aussi tôt.

"- T'as rien compris, on dirait. Je ne partirais de ce monde qu'avec vos têtes dans un baluchon."
"- J'aimerai bien voir ça." Répondit-il simplement, d'un ton rauque.

Désarmé, le kossith devait parvenir à se défendre malgré cette blessure qui lui était douloureuse. Les minutes qui suivaient étaient comptés et il le savait... Seulement, il n'acceptait pas d'abandonner ici. Il s'approcha d'un des bandit pour lui trancher la gorge avec ses griffes, mais les autres s'approchèrent pour le lacérer avec leurs épées. Subissant de lourds dégâts, le voyageur sombre accepta cette douleur et voyait son sang recouvrir le sol à mesure que le combat progressait. Le faucheur fit tournoyer sa faux et l'envoya lacérer le kossith, tandis qu'il essayait de se défendre avec ses bras, mais il se faisait trancher de tous les côtés. Il ne parvenait plus à ignorer la douleur et hurla de ses pleins poumons, laissant l'adrénaline guider ses mouvements amplifiés par la rage.

"- Je crois savoir, à présent. Tu étais un proche de la kossith que l'organisation a éliminé à Séhéron ? Tu as sérieusement traversé l'océan pour venir trouver la mort ici pour la rejoindre ? C'est bien brave de ta part... Si tu veux savoir, je regrette de n'avoir pu l'exécuter moi même. Il y avait une coquette somme offerte pour ça."
"- QU'AS TU DIS ?!"

Se jetant sur le mercenaire, le kossith était complètement tombé dans son piège. Derrière les fissures de son heaume de fer qui lui servaient d'yeux, une lumière pourpre scintillante étincela et émanaient une aura meurtrière.

"- IMBÉCILE !"

Empoignant sa grande lame à deux mains, il tourna sur lui même pour lacérer le kossith d'un large coup horizontale inesquivable qui lui trancha une nouvelle fois le torse. Toujours dans son élan, il lui taillada la chair à toute vitesse, envoyant sa faux trancher son corps de tous les côtés, lui arrachant de multiples cris de douleurs insoutenables.

"- Salut le diable de ma part !"

https://youtu.be/xtFE7XgTos8

Le mercenaire se prépara ensuite à l'ultime scène qui allait clôturer ce spectacle sanglant, prenant fermement ses appuies. Il fit tournoyer sa faux au dessus de sa tête d'une dextérité déconcertante, s'approchant pour faire rugir le cri de sa lame maudite, s'apprêtant à trancher le kossith en deux. Celui-ci leva un oeil douloureux, faisant face à sa propre mort. Et s'il abandonnait ? S'il se laissait partir maintenant, il pourrait rejoindre sa défunte femme et peut être aussi son fils. Malheureusement, la haine avait atteint un sommet inimaginable en lui. Son corps le lâchait mais son esprit persistait à poursuivre cette quête de vengeance. Il ne pourrait pas trouver le repos avant d'avoir apporté sa justice sévère. Toutes blessures éveillèrent en lui un sentiment de transe, porté loin de ce combat alors qu'il s'y tenait physiquement. Un son de battement résonnait dans ses entrailles, portant son regard à travers un nuage de poussière sombre. Dans ses yeux gorgés de sang, il pouvait apercevoir cette lueur rougeâtre, l'appelant. Ce dont il ignorait, c'est que le coeur qui battait n'était pas le sien mais celui de l'épée qu'il pouvait entrevoir dans ses pensées.

"- Pour sceller définitivement notre pacte, tu dois accepter de fusionner avec moi ou tu mourras. Cependant, cela signifit aussi dire adieu à la personne que tu étais. Cette quête est-elle si importante à tes yeux au point d'abandonner ton identité ?"

"- Peu importe qui je suis... Je suis mort de l'intérieur depuis ce jour là. Plus rien ne me retiens dans ce monde... La seule chose qui m'importe désormais est de traquer et écraser tous les responsables de leur mort !"

"- Héhéhé... Parfait."

Tendant sa main face à l'immense lame qui se dressait face à lui, le kossith scella son destin et embrassa sa revanche, acceptant de renaître en un nouvel être. Le contact avec cette épée colossale éveilla en lui une puissance inespérée, puisant sa source à travers cette énergie démoniaque obscure. Il se sentait partir, son âme se faisant écraser par cette présence nouvelle, résultant de la fusion avec l'être démoniaque.

"- AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"

Une aura dévastatrice repoussa le mercenaire avec sa faux et les bandits qui l'entouraient. La déflagration surpuissante faisait trembler le sol et décrocha le toit de la structure dans une tempête enflammée. Sous la nuit étoilée, la Lune elle même fut témoin de la naissance de cet être diabolique, n'inspirant que la crainte et la haine. Son corps s'était définitivement métaphormosé et avait achevé sa transformation. Toutes ses blessures s'étaient étrangement régénerées et sa peau était recouverte d'une carapace d'acier, renforçant ses muscles et sa chair. Sa silhouette était devenue aussi plus imposante, gagnant plusieurs dizaines de centimètres, tandis que les traits de son visage s'étaient refermés, ses cornes transformées en un casque qui recouvrait son crâne. Une aura flamboyante émanait de son coeur, cachant une puissance dévastatrice. Ce qui inquiéta les personnes qui l'entouraient en revanche, était cette épée gigantesque qu'il portait dans sa main, mesurant facilement deux mètres, à l'échelle de cette haine qu'il portait. Le sentiment qu'il dégageait était indescriptible. Il ne dégageait plus rien d'humain ou de quelque chose qui se rapprochait d'un kossith. Il était devenu le mal à l'état pur.