[Miyu]

Le groupe avançait dans une atmosphère plus calme, malgré la Brume qui enveloppait tout, pendant environ une heure. Circé semblait avoir mémorisé la carte de Roméo avec une précision étonnante, ce qui impressionnait Miyu. Leur objectif était d'atteindre une partie adjacente de la Cité, où se trouvaient les forces de Psaro, mais aussi un moyen de sortir par un autre chemin.

La Brume, cependant, était angoissante. Elle n'était pas dense, et commençait à se dissiper, laissant une atmosphère rougeâtre dans cette partie de la ville. Et l'odeur... elle persistait encore. Fixé dans une falaise, l'entrée d'un bâtiment ressemblant à un temple se dressait devant eux. Mais ce qui les attendait à l'intérieur était une horreur indicible. Lorsqu'ils montèrent les marches, ils furent confrontés à une vision atroce.

https://youtu.be/jDgW4MX2gOc?t=16

- Oh... Merde.
Fit Soma.

Un gigantesque lac s'étendait devant eux, d'un rouge sinistre. Il dégageait une odeur nauséabonde, pestiférée. Des "plantes" étranges y poussaient, ainsi que des champignons déformés. Des colonnes de pierre, autrefois des piliers majestueux, se dressaient dans les environs. Mais cette étendue liquide... elle empestait la mort. Et la Brume, fine, s'échappait en partie de cet endroit. Une statue, complètement érodée, se dressait oubliée par le temps, représentant une déité féminine à cornes, élevée au centre du Lac.

Miyu était perplexe. L'horreur de cet endroit était si accablante que son esprit vacillait, incapable d'assimiler l'information. Quelle était cette chose ? Quelle civilisation avait pu causer une telle abomination ? Et cette odeur... même sur les champs de bataille les plus terribles, elle n'avait jamais rien rencontré de tel.
- A Yamato, des monstres et démons vivent sous les montagnes... Est-ce aussi le genre de choses que nous avons ? Cet endroit. C'est l'enfer sur terre...

Craqua t-elle. Un silence pesant s'installa. Personne ne trouva quoi que ce soit à dire. La mâchoire de Soma tremblait, mais il ne trouvait pas de mots pour exprimer l'horreur qui les entourait. Rien n'était naturel en cet endroit. C'était la décomposition à l'état pur.

Près de la rive du lac, un corps sans vie gisait là, revêtu d'une armure richement décorée de l'Empire de Thurinian. Des pustules rouges rongeaient une partie de son visage nécrosé, mais son corps... il était mort récemment, quelques jours tout au plus. Une sorte de radeau bricolé était amarré non loin de là, attaché à l'un des arbres grotesques qui jonchaient les environs.

- Il n'y a aucun doute... c'est la Peste Écarlate
Affirma Soma, stupéfait.

- Il devait venir de l'autre rive... Pauvre malheureux. Il a eu de la chance que la maladie l'ait simplement tué
Ajouta t-il.

- C'est à dire ?
Demanda Miyu, froidement et inquiète.

- J'ai vu la Peste Ecarlate. Lors du désastre d'Havrempire, des milliers de personnes ont fui l'île, certains infectés. Une bonne partie mourraient, mais d'autres... D'autres perdaient la raison, s'attaquant à tout, corrompus comme les trucs qu'on a combattu plus tôt.

- Ils ne semblaient pas dénués de raison, ils nous ont tendu un piège avec Miriel, l'Elfe.

Rétorqua Miyu.

- Toujours aussi rassurante, Samurai...

Fit Soma, fixant le cadavre du chevalier. Cela lui filait la nausée.
Personne ne savait quoi aouter de plus, c'est Baal qui s'approcha de la barque pour la détacher, faisant signe aux autres de monter.

- Pashaara, Humains, nous perdons du temps. Je n'aime guère cet endroit.

Miyu monta à bord de la barque, suivie de Circé et Soma. L'embarcation semblait prête à sombrer à tout moment, ajouter quoi que ce soit à cette construction faite de bois mort risquerait de les faire tous couler. L'endroit était terrifiant, et l'autre côté du lac n'était pas clairement visible, tout comme le plafond au-dessus d'eux.
Baal commença à ramer à l'aide de ses mains, mais rapidement, il se résolut à utiliser une branche après avoir ressenti une brûlure intense au contact du liquide, comme s'il s'attaquait à sa peau épaisse.

- Quelqu'un a envie de piquer une tête ?

Fit Soma, essayant de détendre l'atmosphère.

- Non. Mais te jeter dedans nous ferait avancer plus vite

Répondit Baal, stoïque.

- Ha ha.
Fit Soma, sarcastique.
Miyu, elle, regardait l'horizon, sentant une présence à ses côtés, elle voyait Minamoto no Yoshitsune, comme s'il était physiquement là. Ayant accepté à nouveau ses pouvoirs, elle devrait le voir plus souvent.

- Cet endroit est incroyablement vieux. Lorsque nous marchions sur le monde, de tels lacs existaient déjà.

- Que sont-ils ?

Demanda Miyu, attirant l'attention de ses amis.

- L'oeuvre d'une déité externe à ce monde. Une horreur cosmique, profitant du vide crée par la séparation de l'Abysse et du Monde. Cette entité était vénérée par les anciens peuples, comme à Kémet, maintenant terre des Kossiths. Elle ne donne pas de signe, mais est encore là. La stagnation.

- Donc l'éphèbe disait vrai ?
Demanda Miyu, Soma échangea un regard avec Baal.

- Eh bien, les gars, je suis vraiment content de ne pas être le premier à devenir fou.
Souffla Morosini, par rapport à Miyu qui semblait parler toute seule. Circé regardait attentivement la Samurai, paraissant sentir vaguement la présence à ses côtés.

- Elle parle à quelque chose... Oh.

- Il en cache beaucoup, des choses que je ne souhaite pas révéler non plus. Mais oui. Cet endroit est la partie d'échecs entre plusieurs divinités oubliées, et Psaro, lui, souhaite répéter le passé.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=LmNgQ5IQRuM&ab_channel=OsborOST

Le groupe s'efforçait de supporter l'atmosphère oppressante du lac maudit, mais enfin, l'autre rive était visible. La traversée, pourtant courte, semblait interminable, un véritable supplice pour leurs poumons et leur santé mentale.

- Enfin... L'autre rive. Vous savez que je nage très mal ?

Plaisanta Soma d'un air enjoué, dissimulant sa profonde terreur. Personne ne lui répondit, tous fixaient la rive, n'attendant qu'une chose : s'échapper de cet endroit maudit par les dieux. Cette autre rive convergait vers une "rivière", protégée par des statues féminines, elles aussi en piteux état. On aurait dit l'entrée d'un temple. Mais la terre ferme était à portée de main, et tout était une excuse valable pour quitter cet enfer.

Cet endroit serait gravé à jamais dans leurs âmes. Et qui sait quelles abominations pourraient nager dans cette pourriture ? Soma commençait à douter de ses croyances. Une fois la barque amarrée, quelques abominations s'approchèrent, mais furent rapidement détruites par Circé.

- L'existence d'un tel endroit... Prouve que les Dieux n'existent pas. Ou que s'ils existent, ils veulent nous faire souffrir.

Souffla Soma, posant pied à terre.
Un chemin étroit s'ouvrait devant eux, des tunnels semblables à ceux empruntés avec Roméo et son groupe, mais en plus étroits. La rivière rouge coulait ici, et ils la suivirent. Les abominations rôdaient ici et là. Le sol semblait trembler par moments, et une ombre se dessinait au loin. Miyu s'arrêta.

- Encore une de ces abominations... Merde.

Souffla t-elle, mais la chose, elle dépassait toutes celles qu'elle avait vu pendant cette foutue expédition.

- Un Kossith ?

Se demanda Circé, voyant la chose approcher.

- Autant Kossith que je suis un cheval.

Répondit Baal froidement, gardant un regard fixe sur la créature. Elle mesurait au moins quatre mètres de haut, ressemblant à une version simiesque d'un Kossith, avec de grandes cornes et sans lèvres. La peste rongeait son corps. Des veines noires parcouraient cette abomination, laissant échapper un rugissement puissant.

Miyu tira une balle dans l'œil de la créature, ignorant la douleur pour se jeter sur le groupe audacieux. Circé commença à la bombarder de projectiles pendant que Miyu plongeait dans la rivière maudite pour se faufiler au fond, échappant aux boules de feu de l'elfe. Lorsque la créature jaillit de l'eau, Baal l'accueillit avec sa lame, la poignardant dans les entrailles. Des boyaux en décomposition tombèrent au sol.

La créature recula lentement et attrapa Soma, le regardant droit dans les yeux. Soma manqua de se souiller dans son pantalon, mais fut sauvé par un pic de glace lancé par Circé, qui toucha l'autre œil de la créature. Celle-ci tomba sur le dos, dans la rivière. Baal se jeta sur elle et l'empala avec sa lame, enfonçant la pointe dans sa gorge. Le Kossith grinça des dents, subissant les brûlures provoquées par le contact avec la rivière maudite. Lorsqu'il en sortit, il tenait la tête gigantesque de la bête, son visage affichant une froide détermination.

- Pashaara. Cette chose est une insulte envers la vie.

Cracha-t-il. Soma acquiesça, le souffle coupé. Continuer le chemin le terrifiait, mais il préférait cela à rester ici.
Ils marchèrent sans trop de problèmes pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'ils entendent une voix résonner dans le tunnel, suivant le cours de la rivière.

- Premier jour, ils viennent et attrapent chacun...

Miyu fronça les sourcils, attentives aux paroles féminines. Une intersection se présenta devant eux et elle s'y arrêta, cherchant la provenance de la voix.

- Qui est-ce... ?

Murmura t-elle, se demandant si elle avait imaginé ces paroles. Mais ce n'était pas de l'imagination.

- Deuxième jour, ils nous battent et en mangent certains...

- Merde... Cette voix venait de... Là-bas.

Fit Soma, pointant son doigt vers le chemin le plus inquiétant de l'intersection : des sortes de morceaux de chair semblaient "pousser" le long des murs, suintant des liquides rougeâtres, et empestant la mort.

- Troisième jour, les hommes sont à nouveau rongés...

- C'est... Un poème ?
Remarqua l'écrivain, tendu. Sa respiration s'accélérait, alors qu'ils s'approchaient lentement de la source de ces paroles.

- Quatrième jour, nous attendons et craignons notre destinée...

Miyu prit les devants, abattant par ailleurs une autre de ces abominations, lâchant un souffle strident. Elle appela, ensuite.

- Hé ! Qui est là ?

La seule réponse :

- Cinquième jour, ils reviennent et c'est le tour d'une autre fille...

- Sont-ce là les arts Humains... ?
S'inquit Baal avec dégoût.

- Sixième jour, ses cris résonnent dans nos rêves tranquilles...

Le sol se ramollissait, devenant un mélange de champignons et de chair putréfiée, la pierre gravée était peu visible, dissimulé sous la pourriture de l'endroit.

- Septième jour, elle grossit car ils vomissent dans sa bouche...

Miyu semblait de moins en moins à l'aise, malgré ses nerfs d'acier, cet endroit était probablement la chose la plus proche de la briser.

- Huitième jour, nous haïssons : elle est violée sans reproche...

La voix devenait de plus en plus audible, faisant écho dans ces longs tunnels, mais elle faiblissait de plus en plus, toujours catatonique, mais laissant paraître du désespoir.

- Neuvième jour, elle sourit et dévore les siens...

Le coeur de Soma manqua un battement, car ils voyaient enfin la personne derrière ces mots, dans une salle étrange, remplie de corps morts, une femme en armure dorée, similaire à l'homme mort plus tôt, ses cheveux roux tombaient sur ses épaules, et elle semblait à genoux, la tête baissée. Son armure affichait un insigne de l'Ordre de Valengaard.

- Maintenant, elle est devenue la bête, se nourrissant sans fin...

- Hé...

Fit Miyu, inquiète, la femme se retourna, affichant son visage marqué de traces semblables à des brûlures, ou des nécroses.

- Désormais, tu te couches et attends, leurs cris te hanteront dans tes rêves, impatients... Bonjour.

Dit-elle en se levant, avec un sourire distordu et surnaturel sur son visage, ses yeux regardaient vers le vide. La femme était remarquablement grande, mesurant au moins 1m90, sa stature était celle d'une vraie guerrière. Soma plissa les yeux, croyant vaguement reconnaître la femme, qui prit la parole.

- Qui êtes-vous ? Noldéenne... Kossith. Exotique. Impossible... L'heure du nourrissage forcé ne ramène que les miens... Je suis dure envers moi-même... Vous n'êtes que des rêves de visages étrangers, et de rêves brisés.

Circé s'approcha de la femme, regardant son visage de près, la guerrière avait les yeux baissé vers le sol, elle se tenait crispée, tremblante.

- Sa chair est rongée par la Peste Ecarlate... Mais la maladie ne progresse pas. C'est étrange.

Constata l'Elfe.

- Premier jour, ils viennent et attrapent chacun...

Souffla la guerrière, toute seule.
Miyu observa la jeune femme, craignant de poser la prochaine question.

- C'est quoi ce poème... ?

- Ce que j'ai vu. Ce que je deviendrai. Je le force en vers pour que cela ne reste que fantaisie. Irréel. Ma chair grouille de la Peste Ecarlate... Mais ils l'ont arrêtée. Pour m'utiliser. Ils me font... Ils me font manger, et puis... Je ne voulais pas y passer... Elles ont toutes eu leur tour, avant moi. Teldryn s'est échappé. Mais j'ai été forcée de regarder. Voir les changements. Comment endurer ça ? Comment Eldwyn peut-il endurer ça ?

Le coeur de Miyu s'arrêta un instant.

- Eldwyn ? Qu'a t-il fait ?

- Impardonnable... Fausse promesse. Il nous a amené là, le Noble, promettant la gloire. Mensonge, ce n'est qu'un sacrifice.

Soma grimaça.

- Tu es Octavia Victoriae, de l'Ordre de Valengaard. Tu t'es battue contre les Noldéens, pendant la guerre. Une Héroïne venue de nulle part. Adoptée par ta famille si je ne m'abuse.

- La guerre... Incomparable. Une promenade en comparaison à... ça.

- Qu'est-ce qu'Eldwyn t'a fait, Octavia ? Dis moi.

Demanda-t-elle, saisissant les épaules de la femme. Des larmes de sang coulaient de ses yeux viciés et corrompus, et ses veines sombres palpitaient.

- Je ne parlerai pas de lui ! De ce qu'il a fait... ! Je ne veux pas penser à ce que je vais devenir... ! Sauvez moi...! Je ne veux pas devenir ce que j'ai vu. Ce qu'Iris est devenue. Ce que Maria est devenue.

Baal observait la jeune femme, et le visage de pierre du Kossith semblait afficher des émotions pour la première fois, même lui était incapable de rester stoïque face à ça. Il prit la jeune femme par le bras, et l'aida à se tenir droite.

- Laisse moi t'aider, Kadan. Nous allons te sortir d'ici.

- Circé, tu as dit que la Peste s'était haltée, ça veut dire qu'elle ne la tuera pas. Si on la sort d'ici avant que les abominations ne continuent, est-ce qu'elle peut survivre ?

- Je pense. Mais peut-être que la vie est un pire sort pour elle que la mort. Je ne pense pas que l'on puisse inverser les dommages qui ont été faits, mais si on la tire d'ici, elle devrait survivre.

Affirma l'Elfe.

- On la prend avec nous, alors. Viens là, Octavia.

- Merci...

Sanglota la guerrière, aidée par Baal. Elle ne regardait personne dans les yeux, son expression coincée sur un sourire tordu. Peut-être que la mort aurait été un meilleur sort. Mais le groupe n'avait pas encore vu de quel destin ils l'avaient véritablement sauvée, et Miyu, malgré ses nerfs d'acier, tremblait à l'idée de voir cela.

[Auberge]

Au milieu du boucan, à l'auberge où se trouvaient les multiples protagonistes, un homme se fit remarquer. Plutôt grand de taille, il était vêtu d'une tunique médiévale avec un soleil dessiné en son centre. Il portait une cote de maille par-dessous et arborait des épaulières de fourrures de couleur verte. Un heaume disposant d'une plume rouge cachait son visage. Armé d'un bouclier et d'une épée, il s'avança, posa un pied sur un tabouret, avant de s'exclamer d'un ton enjoué.

- Oyez oyez, braves gens ! En ces temps troublants, n'y-a-t-il aucun aventurier prêt à me rejoindre dans une quête des plus honorables ? Gloire, trésor, richesse... tout à gagner ! Une expédition vers le saint, et certes lugubre, donjon d'Astora !

[Viktor]

Les yeux écarquillés face à l'homme en armure, Héléna était enthousiaste en écoutant ses paroles.

"- Explorer des donjons ? Ça me rappelle l'époque où j'étais moi même mercenaire." Fit la seconde en chef.
"- Ce n'est pas comme si tu étais devenu une honnête personne totalement de toutes manières." Rétorqua Johan, sarcastique.

La réflexion du jeune garçon interpella Héléna, qui se tourna vers son compagnon avec une expression amusée et agacée à la fois.

"- Qu'as-tu dis, morveux ?"

En parallèle, Viktor se leva de sa chaine, gardant les yeux rivés vers son ami.

"- Je dois me retirer. Je te souhaite bonne chance dans ta quête, Hjalmar. Je vais faire de mon possible ici. Peut être que nos chemins se recroiseront bientôt."

Après cela, il partit réunir Héléna et Johan avant de quitter les lieux. Si le chaos avait déjà commencé à s'installer dans la capitale, alors ils devaient s'y préparer.

[Kintaro]

Alors que le trio était en train de discuter de ces histoires de copie d'arme et compagnie, Kintaro fût interloqué par les paroles de l'homme. Le petit être aux cheveux roses ayant bien écouté demanda, émerveillée:

- Peut-être que tu trouveras une des armes là-bas non ?
- Possible, répondit tout simplement le guerrier doré, se demandant s'il allait avancer dans sa quête après la future excursion.

Il se mit à regarder la jeune femme aux cheveux gris qui était en train de boire, lui demandant:

- Je suppose que tu comptes venir, Kagura ?
- En effet, dit-elle avec un sourire en coin. Même si on ne trouve pas une de tes armes, peut-être qu'il y aura une babiole ou deux qui m'intéressera.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=OO-QCjpXdfo&ab_channel=BanYuuKotsu

La guerrière utilisait une longue hallebarde pour s'aider à marcher, et Baal se trouvait prêt à la rattraper si elle venait à tomber, elle boîtait, le dos voûté. Il fallait avancer, malgré tout, afin de sortir de cet enfer.
Octavia mena le groupe dans un large promontoire où se tenait un pont, une trentaine de mètres au-dessus de la rivière putréfiée.

- Il est devenu obsédé... Voilà le mot, mais il n'est pas assez fort. Par Tyrnal... Eldwyn n'avait qu'un seul mot à la bouche, "Chaos".

Expliquait Octavia, continuant à s'avancer vers le pont. Quelques abominations présentes semblaient ignorer la femme.

- On a essayé de s'échapper, mais ils nous ont tous attrapé. Puis transformé. Les hommes, ils les ont tué, ils ont fait preuve de pitié. Mais les femmes, ils les veulent. Ils veulent les toucher, les modeler, les changer, jusqu'à ce qu'elles deviennent ces choses.

Soma regardait par-dessus le pont, préférant peut-être sauter que d'en entendre plus. Ce pont menait vers l'autre partie des Cités Perdues, là où le groupe souhaitait se rendre. Mais ils allaient avoir un obstacle avant d'atteindre cette destination.

- Ils ont pris Maria. Puis Iris : Ils lui ont fait manger les autres, nos amis. Elle a arraché le visage de son mari, bu son sang.

Expliquait-elle en un lourd murmure. Le groupe s'approchait de grands escaliers décorés de chair, menant à une salle semblable à une entrée de temple, pas si différente de celle où Roméo avait enfermé ses "partenaires".

- Et quand elle mangeait, elle grandissait. Elle grossissait. Elle est devenue grise, et a commencé à sentir la même odeur qu'eux. Ils l'ont refaite à leur image, et ensuite, c'est elle qui a fait plus de ces choses.

Expliqua Octavia, serrant sa hallebarde pour se stimuler l'esprit.

- Je pensais que ces choses étaient seulement le résultat de la Peste Ecarlate.

Lança Soma avec un ton surpris.
Octavia lança un regard à Soma, celui-ci avait du mal à maintenir le contact visuel avec son regard plein de détresse.

- Si seulement. Ils sont infectés par la Peste et sont la Peste. La peste transforme, et eux aussi transforment... Ils cherchent ce contact, constamment, ils cherchent des malheureux pour créer plus d'entre eux. Ils cherchent une mère.

https://www.youtube.com/watch?v=4nrI88fmc-I&ab_channel=Lappy-Topic

Souffla t-elle, ouvrant les grandes portes de pierre du temple avec une force remarquable, révélant l'horreur abjecte qui avait été formée par les infectés. Cette chose n'avait plus rien d'Humain. La pupille de Miyu se contracta à la vue de cette chose, une véritable insulte envers les Dieux. Une insulte envers la vie. Un gigantesque être gras et tentaculaire, une horrible erreur de la vie, regardant les arrivants comme s'ils n'étaient rien d'autre que de la nourriture.

La chose poussa un cri strident, manquant presque de briser des tympans. Elle ne pouvait se mouvoir, mais elle n'en avait pas besoin, ses paires de longs bras difformes semblaient avoir une portée remarquable.
Octavia serrait sa hallebarde, regardant vers le sol, des larmes de sang coulaient sur ses joues viciées. Quant à Miyu, de la sueur perlait sur son front. Elle ne devait pas faillir. Elle ne devait pas perdre, car devant elle se trouvait le sort qui l'attendait si ces Abominations parvenaient à prendre le dessus. A la fin de ce cri, Octavia chuchota.

- Ses enfants... Elle les appelle.

Une vingtaine de ces abominations difformes accoururent à l'appel de leur mère, pour la défendre.

Circé, poussant un sorte de cri effrayé, fit exploser des éclairs dans la salle pour désorienter les horreurs pestiférées, et Baal, lui, chargea droit devant lui, balayant l'une de ces choses pour viser la Mère qui se trouvait derrière, anciennement une humaine de l'ordre de Valengaard.
La créature émit un hurlement de douleur lorsque sa chair fut pénétrée par la lame de Baal, crachant un juron dans sa langue. Un tentacule tenta de s'emparer du Kossith mais fut aussitôt tranché par le puissant guerrier à cornes. Soma, lui, se battait contre certaines des abominations, évitant de prendre des risques et reculant énormément, Miyu semblait essayer de le couvrir en tournoyant à travers les adversaires pour les taillader avec son Katana, épaulée par Circé se chargeant de produire de nombreux projectiles.

Octavia, elle, ne semblait pas reconnue par les horreurs, elle passait lentement de ses pas lourds et abattait ces choses sans aucun remord avec sa grande Hallebarde. La Mère tenta cependant d'écraser la rousse avec l'une de ses gigantesques mains, et la guerrière de l'ordre de Valengaard ne bougea pas, levant son arme vers le ciel, regardant son ancienne amie d'un regard vide. Une sorte d'aura dorée embrumait sa hallebarde, qui s'empala sur la main maudite de la chose, créant une vague enflammée dorée rongeant les doigts de la créature.

Lorsque Miyu vit cette opportunité, elle la saisit pour courir vers la main plantée et grimper le bras de la chose, laissant traîner le fil de sa lame le long des muscles de l'horreur. Lorsqu'elle atteignit ce qui paraissait être sa tête, la Samurai planta son Wakizashi à plusieurs reprises dans les yeux de l'abomination, émettant des sons gutturaux et sanguins.
Circé profitait de cela pour se trancher le poignet et lever sa main. Le sang coulait et une sorte de tornade se formait avec celui de la créature, elle appelait des forces démoniaques.

Une créature se formait dans une brume sombre alors que Circé fracturait le voile pour ouvrir l'Abysse et permettre au colosse de s'élever face à la Mère.
Un Démon de la Haine avait été forcé ici, soumis à l'Elfe Noire.

Le monstre eut un rire lourd, voyant Miyu se battre face au visage de la chose, il s'approcha et empoigna un bras géant de l'horreur pour le briser sous sa force. Son autre main acérée vint se planter dans le buste de la femme corrompue, pour se faire mordre en retour par l'une de ses nombreuses bouches. Ce court combat de titan permettait à Baal et Octavia de s'attaquer à l'unisson à la base de la créature. Miyu parvint enfin à faire une avancée lorsqu'un coup de poing du démon de Circé brisa la mâchoire de la créature, permettant à la Samurai d'enfoncer sa lame dans un endroit précis pour trancher nettement la tête géante de la chose, tombant sur son propre poids.

Le Démon géant de Circé disparût lentement, faisant un signe de pouce vers le haut.
Miyu sauta au sol, et observa le cadavre maudit de cette chose. Octavia s'approcha, regardant ce qui fut son amie.

- Ils viennent de là. Elles sont... Les Mères de la Peste. Elles créent, imitent. Plus rapidement que la maladie ne change les gens. Ces Mères, c'est pourquoi ils nous haïssent. Pourquoi ils ont besoin de nous. Pourquoi ils nous prennent, nous gavent. Mais la vraie abomination... Ce n'est pas le fait que c'est arrivé. Mais que ça a été permit. Eldwyn...

Octavia tourna la tête vers Miyu, la fixant droit dans l'oeil.

- Notre groupe est mort de quelque chose pire que la mort. La trahison...

[Brigade]

Bakuya se tenait derrière le guerrier squelette, la posture abaissée. Son attaque l'avait touché de plein fouet, arrachant à son heaume l'une de ses deux cornes. Lorsqu'il se retourna pour faire face à l'épéiste, le rouge des yeux du Faucheur était plus intense.

- Pas mal... pas mal du tout...

Il effectua quelques moulinets dans le vide avec sa faux, s'échauffant, avant de s'élancer vers le brigadier. Il frappait avec encore plus de force et de vivacité qu'auparavant, comme s'il était passé aux choses sérieuses. Remarquant que son ami avait du mal à lui résister, Kansho prononça une incantation, activant un sort sur l'épée de Bakuya, qui s'illumina dans un flash aveuglant. Déstabilisant le chevalier macabre pendant un instant, ce tour de magie laissa le temps au bretteur de s'extirper de ses assauts incessants et de prendre ses distances.

- Je pense pas pouvoir le tenir longtemps, en pur duel. Va falloir que tu m'aides beaucoup.
- T'en fais pas, je gère, répondit son acolyte, faisant un signe en forme de "ok".

Il appliqua des enchantements sur les deux épées de Bakuya, des marques runiques se dessinant sur l'acier. Lorsque le chevalier squelette retourna à l'assaut, et que leurs armes s'entrechoquèrent, il sentit une onde de choc résonner à chaque fois que sa faux entrait en contact avec les lames du brigadier. Mais au lieu de réfléchir à un moyen de contrer cela, il s'avança davantage dans la mêlée, provoquant une expression d'étonnement chez Kansho.

Subitement, il plaça son arme au-dessus de sa tête, et se mit à la faire tournoyer. Des flammes noires firent leur apparition, se développant autour de lui comme une tornade prête à s'abattre sur le duo de la Brigade. En réponse, le mage, alarmé, créa un mur de pierre pour les défendre de la déflagration. Néanmoins, la chaleur émise par le brasier était telle que la roche fondait à vue d'oeil. La protection ne tiendrait pas longtemps.

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Toujours impuissant face à l'affrontement que menait sa camarade contre son oncle, Gaheris priait intérieurement pour qu'elle en sorte victorieuse. Mais à mesure que le combat perdurait, l'issue s'annonçait contraire à ses espérances. Rodrick s'adaptait de plus en plus au style de combat de Freya. Il combattait avec sauvagerie, s'habituant presque instinctivement à la façon de combattre de la cavalière.

Sans crier gare, alors qu'elle fondait à nouveau sur le comte, son épée frappa de plein fouet le pégase, lui arrachant un cri de douleur. Le cheval ailé perdit l'équilibre, tombant au sol lourdement, gravement blessé. La lancière, également blessé par la chute, peinait à se relever.

Une fois redressé, se tenant sur sa lance, elle vit Rodrick s'avancer d'un pas lent vers elle. Son intention était claire. D'une seconde à l'autre, il se jetterait sur elle pour en finir.

- Pourquoi ne serait-il plus apte, pour être à la tête de la maison ? dit-elle, espérant une réponse de Rodrick, qui n'avait pas prononcé un mot depuis sa métamorphose. J'ai eu à faire avec des nobles qui ne méritaient pas leur statut. Pour Gaheris, c'est tout le contraire. Il n'y a pas une âme plus noble que la sienne en ce lieu !

Il s'arrêta un instant, son regard posé sur elle à travers sa visière écarlate.

- ...

Silencieux, il leva son épée, puis l'abaissa pour l'abattre sur Freya. Elle para le coup avec sa lance, avant d'être balayé sans difficulté. Changeant de cible, Rodrick s'avança ensuite vers Seiya. Courant l'épée en avant, il était sur le point de l'empaler, sous le regard empli d'effroi de la jeune femme.

https://www.youtube.com/watch?v=skOG4qwnalI

Étonnamment, la pointe de sa lame ne rencontra jamais la chair du destrier. A la place, elle fut bloquée par une barrière rayonnante, qui apparut à la suite d'un flash lumineux. Derrière celle-ci, un jeune homme se tenait, un genou devant l'étalon. Il avait une main sur sa plaie, appliquant un sortilège guérisseur sur la blessure. Ses cheveux blonds arboraient quelques mèches d'un rouge flamboyant, à l'instar de son regard.

N'en croyant pas ses yeux, Rodrick frappa avec frénésie la barrière, poussant un cri rauque. Cela engendra une onde de choc qui le repoussa, l'éloignant encore plus du pégase.

- Je me dois de vous remercier, Dame Freya. Sans votre héroïsme, cela ne serait pas arrivé à temps. Vos exploits seront éternellement contés à Athréa.

Désormais plus grand, plus mâture, Gaheris dégaina son épée une fois qu'il eut terminé de soigner l'animal majestueux. Sa voix dégageait une noblesse certaine, qu impressionnait la brigadière. Elle avait du mal à croire qu'il s'agissait de la même personne.

Prêt à en découdre, et alors que son oncle se ruait sur lui, une joute débuta entre le paladin et le chevalier noir. Celui-ci, à sa grande surprise, semblait s'affaiblir à chaque fois que leurs lames s'entrechoquaient. La lumière magique produite par Gaheris avait l'air de briser le voile obscur qui enveloppait Rodrick, le privant petit à petit de ses pouvoirs sombrement acquis.

Lorsque sa puissance fut suffisamment amoindrie, le chevalier blanc vit une opportunité pour lui porter un coup au visage, brisant partiellement son casque dans un fracas foudroyant. Étourdi, Rodrick tituba en arrière, avant de poser un genou à terre. Son visage en partie visible était sinistre. Des énormes cernes s'étaient formés sous ses paupières et les veines de son visage étaient plus dessinés qu'auparavant.

- Nous ne sommes pas obligés d'en finir, mon oncle, dit Gaheris, abaissant son épée. Si vous ne me laissez pas le choix, je vous tuerais. Mais plutôt que de vous enterrer, je préférerais vous garder à mes côtés.

Il tendit alors le bras vers l'avant, lui offrant une main accueillante et et magnanime. Pendant un bref instant, l'idée de la serrer traversa l'esprit de Rodrick. Mais il finit par se reprendre rapidement, la dégageant avec sa main gantée.

- Je refuse.

Bondissant en arrière, il reprit sa posture de combat, l'épée en arrière et prêt à en finir avec un ultime assaut. Gaheris fit de même, balayant son regard déçu pour l'emplir de détermination. Ils se ruèrent l'un vers l'autre, dans un dernier échange fratricide, déterminant qui serait à la tête de la maison Athréa.

A l'issue de l'échange, l'épée de Gaheris avait brisé celle de Rodrick avant de le transpercer, lui faisant arracher une gerbe de sang. Le comte tituba sur quelques mètres, s'approchant de son neveu. Lorsqu'il arriva à lui, il lui murmura quelques mots, parlant faiblement. Freya ne put pas entendre son message, mais elle aperçut le visage de Gaheris afficher une expression mêlant inquiétude et incertitude. Lorsqu'il rendit l'âme, le chevalier allongea son cadavre avec délicatesse. Sa main se posa ensuite sur son visage pâle, fermant respectueusement ses paupières.

- Adieu, mon oncle... Puissiez-vous reposer en paix.

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Alors que le Faucheur s'apprêtait à repartir à l'assaut, face à un Bakuya haletant, il rengaina subitement sa faux, le surprenant.

- On dirait que mon employeur est mort. Ce combat n'a plus de raison de continuer.

Tournant le dos, il s'arrêta un instant, interpellé par l'épéiste qui s'écriait.

- Tu crois aller où ? Le combat est pas terminé !
- Il l'est. Pour le moment, du moins. Tu t'es bien défendu. J'ose espérer que nos lames se recroiseront sur un champ de bataille, Bakuya Heikegani.

Soudain, une vague de ténèbres se déploya autour du Faucheur, laissant place à un étalon sombre et très imposant. Sur son dos, le chevalier squelette s'en alla, disparaissant aussi subitement qu'il n'était apparu.

- Fait chier, s'écria Bakuya, agacé par cette conclusion.
- Tu sais, c'est plutôt chanceux pour nous. Je crois pas qu'on aurait pu tenir encore bien longtemps...

Épuisé, Kansho se laissa tomber sur le sol pour se reposer. Contrairement à son ami, il n'avait aucune envie de retomber sur cet adversaire dans le futur.

[Miyu]

Le groupe eut à marcher une heure, mais ils eurent enfin échappé aux horreurs de la Peste Ecarlate. Octavia semblait catatonique, brisée, mais elle vivrait. Pour être honnête, même Miyu avait été brisée par cette expérience.
Les pestiférés ne rôdaient pas dans ces recoins des Cités Perdues, et ces nouveaux endroits paraissaient mieux entretenus. Explorés.

- C'est par là... Eldwyn nous a fait venir par cette direction. La Cité. Glorieuse, mais les Démons rôdent. Ils vénèrent leur Dieu, l'Adversaire. Que Tyrnal nous protège.

Souffla la Rousse, et en effet, une dizaine de mètres plus loin se terminait le tunnel, donnant sur une nouvelle partie de la Cité. Miyu s'arrêta, l'oeil écarquillé.

https://www.youtube.com/watch?v=YeIxYcG0YdM&ab_channel=SusumuHirasawa-Topic

L'endroit était magnifique, mais les rues étaient inondées de Démons en tout genre, aux apparences variées, matérialisés dans le monde. Le regard de Circé virevoltait entre les créatures, elle même était impressionnée.

- Par Nerevar... Psaro s'invoque une armée, ici.

Et parmi les Démons coexistaient même les Humains, cette vue était étrange, et montrait une certaine beauté de l'existence, était-ce le monde que Psaro l'Exterminateur souhaitait bâtir ?
Au centre de la cité se trouvait un trône titanesque sur lequel reposait une statue féminine gigantesque, similaire à celles qui étaient érodées dans le lac maudit, mais plus grande, et en parfait état. Une autre statue plus récente avait été érigée en face, une statue masculine montrant de larges ailes aussi, représentant l'Adversaire.

D'en haut, au centre d'une place royale évoquant la pleine lune, se tenait Psaro, la main tendue vers le ciel, un artefact virevoltait au-dessus, une brèche sombre vrombissait au-dessus d'eux, crachant des Démons, et touchant les Humains.

Eldwyn était visible, satisfait à ses côtés, on pouvait reconnaître des Nobles de Thurinians, aussi bien que des habitants lambdas. Des Shar-Kata étaient aussi là.

- Impressionnant. Psaro prépare vraiment son coup ici alors...

Remarqua Miyu.
Psaro était là, plus loin, dominant les légions de démons et de parias qui s'étendaient devant lui. Les flammes dansantes éclairaient son visage dur et impitoyable, tandis que ses yeux brillaient d'une détermination féroce. Un silence solennel régnait dans l'air, chacun suspendu aux paroles du seigneur démon.

- ...Mais regardez ce monde ! Regardez les ruines qui nous entourent, les vestiges de la grandeur passée ! La Lune, jadis des bastion de gloire et de puissance, maintenant plongée dans les ténèbres de l'oubli !

Commença-t-il d'une voix puissante qui résonnait dans les cœurs de ses adeptes.

- Sachez, mes légions, que nous sommes les parias, les exclus, les méprisés de cette société hypocrite qui se croit supérieure. Mais je vous le dis aujourd'hui, nous sommes plus forts que jamais ! Nous avons embrassé notre véritable nature, rejeté les chaînes de la moralité et de la compassion faussement imposées par les faibles !

Des acclamations s'élevèrent parmi les rangs des démons et des parias, l'excitation et la détermination grandissant dans leurs yeux démoniaques. Comme lors de son combat contre Miyu dans l'arène Impériale, ils l'acclamaient, mais ils ne criaient pas "Psaro", ici...

- ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE ! ADVERSAIRE !

- Nous sommes les véritables héritiers de ce monde, les créatures de la nuit qui marchent fièrement dans les ombres ! Nous sommes les maîtres de la destinée, et regardez donc cet Empire croulant, Thurinian. Il catalysera notre ascension. L'heure viendra bientôt de s'unir tous, et de faire table rase, pour recréer le Paradis sur les cendres de l'Abysse et de ce monde ! Nous avons été marginalisés, rejetés et persécutés, mais aujourd'hui nous écrirons notre propre histoire ! Nous renverserons les faibles rois, les dieux décadents, et nous nous élèverons au sommet de ce monde. Nous raserons les Tours Exaltées pour libérer les cieux ! Ce que j'ai commencé ne se terminera pas avec moi.

Il se retourna, faisant face à la statue féminine, affichant un sourire froid mais sincère, puis il regarda les hordes d'hommes et de Démons. Psaro leva les bras en signe de triomphe, ses ailes démoniaques se déployant majestueusement derrière lui.

- Nous avons les Cités Perdues, mais, mes frères et soeurs, JE VOUS PROMET LES CITES D'OR !

Les cris de guerre résonnèrent à travers la capitale enfouie, l'écho de la détermination de l'Adversaire se répercutant dans le cœur de chacun. Les légions de démons et de parias se préparaient à libérer leur fureur sur le monde, prêts à défier les dieux et à réclamer leur juste place dans les annales de l'histoire.

Circé, au fond d'elle, ressentait presque l'envie de rejoindre l'Elfe démoniaque. C'était la première fois qu'elle assistait à une société où démons et humains coexistaient, sous un même drapeau, une même cause. Elle devait se forcer pour ne pas descendre les rejoindre.
Miyu, elle, ne se sentait pas capable d'affronter Psaro et ses hordes. Elle n'avait pas eu de repos, et ils en avaient tous besoin. Se jeter ici serait du suicide.

- Il a de bons arguments. Je dois avouer ça. Mais on ferait mieux d'établir notre camp dans les tunnels. Demain, on ira s'attaquer à eux.

- C'est du suicide, Samurai.
Constata Soma, ce qui fit sourire Miyu.

- Je suis connue pour mes stratégies suicidaires.

[Hjalmar]

Alléché par la proposition du chevalier solaire, Hjalmar afficha une mine curieuse, puis se leva en brandissant sa pinte.

"Un trésor ? Vous feriez mieux de tous abandonner, bande de misérables, car c'est moi qui empochera la récompense !" clamait-il en direction de l'assistance, d'un air de défi.

Toujours assis, Hector le regardait avec étonnement.

"Hjalmar, tu ne penses pas que nous avons mieux à faire ?
- Comme quoi ? Dis-moi ce qu'on peut faire maintenant, Hector. Donne-moi une seule bonne idée, et je te suivrai.
- La guerre menace...
- ... et on ne peut rien y faire. Tu veux arrêter Valengaard ? L'empereur actuel ? Mon frère ? On est une poignée, et eux représentent la quasi-totalité des forces de l'empire ! Je vais te dire, si ce trésor est conséquent, on aura peut-être de quoi peser dans la balance. Mais d'ici-là, on ne vaut rien."

Cette démonstration était mine de rien assez logique, et bien vue de la part de Hjalmar. Alric acquiesça, achevant de convaincre Hector. Peut-être était-il préférable qu'ils ne se mêlent pas immédiatement de ces affaires.

[Blade]

Une légère déception traversa le chevalier lorsqu'il vit le trio de la police quitter l'auberge. Mais ce sentiment fut vite remplacé par de l'enthousiasme lorsqu'il entendit la voix de Hjalmar s'élever. Désormais tourné vers lui, un sourire pouvait se deviner sur son visage, bien qu'il soit caché derrière son casque.

- Voilà enfin un brave en quête d'aventure ! A n'en point douter, de la part d'un homme du nord ! Quelqu'un d'autre souhaite-t-il se joindre à l'expédition ? Par exemple, vous peut-être ? s'exclama-t-il, tendant la main de loin vers les deux personnes provenant de Yamato.

Blade approuvait le raisonnement du Skaelun. Cependant, s'il était captivé à l'idée de partir à la recherche de ce trésor, il semblait pensif vis-à-vis de la destination.

- Le donjon d'Astora... Tu m'étonnes que personne ne veuille l'accompagner.

[Valengaard]

À l'ouest de la capitale, la Léonie royale était désormais le centre névralgique d'un immense afflux de voyageurs et de soldats sur les routes. Toutes ces forces convergeaient vers le même point. Sur un flanc de montagne, on pouvait apercevoir au loin une perle blanche, illuminer la plaine qu'elle surplomber. En se rapprochant, on pouvait distinguer les formes, et apercevoir une magnifique et puissante forteresse. Valengaard, la forteresse de pierre et de mithril.

Au sein de l'immense forteresse, des milliers d'hommes étaient désormais rassemblés. Dans les strates les plus basses, on accueillait et on répartissait les arrivants, on rassemblait les chevaux, les ateliers de forge étaient en ébullition.

Mais en haut, tout au sommet de la forteresse, dans l'enceinte du donjon, l'avenir de l'ordre, et de tout l'empire, se jouait dans une petite pièce modestement décorée. Le bureau du cardinal Wessler, ancien prêtre de Tyrnal et désormais diacre de l'ordre, dans lequel se trouvait un conseil de grands seigneurs. Les plus hauts dignitaires de l'ordre, de riches et puissants seigneurs de Léonie, d'Alba, de Cimérie et de Calderia. Ils étaient une quinzaine, tous debout, devant le diacre qui secondait alors Pellinor de Glenmoran, qui tenait un petit coffret métallique.

Le maître de l'ordre affichait un visage fermé, solennel, teinté d'une certaine tristesse qu'il ne dissimulait pas totalement.

"Cette boite nous est arrivée ce matin depuis Tir Edessa, adjointe d'une lettre écrite du nouveau chancelier, ce serpent de Parcivius. commença Pellinor. Elle dit ces mots :

"Seigneur Pellinor, ce tas de cendres grises possède un troublant air de famille avec vous, vous ne trouvez pas ? Peut-être que vous aussi devriez goûter au feu de sa Majesté impériale, Caedwyn Rianon, premier du nom, empereur de Thurinian. Sachez que votre frère a une destinée plus enviable que la votre. Sa mort fut instantanée et purificatrice, la votre sera lente et douloureuse. Vous serez témoin de la chute de votre ordre, du terrassement de votre forteresse et de la mort de chacun de vos laquais. Ployez le genou maintenant, et vous pourrez espérer une mort rapide, comme ce cher William. Rebellez-vous, et les nuits seront sombres et pleines de terreur jusqu'à la fin de vos jours. Signé Parcivius Orthello, chancelier de Thurinian au nom de sa majesté impériale Caedwyn Rianon, premier du nom."

Les seigneurs restèrent silencieux, courroucés par la lettre, mais marquant leur respect pour le défunt William de Glenmoran. Pellinor posa la boite sur le bureau, l'ouvrit, constatant le tas de cendres grises qui était désormais ce qui restait de son frère.

Le diacre Wessler posa une main compatissante sur son épaule, lui enjoignant ensuite de s'agenouiller. Le puissant seigneur s'exécuta, suivi de tous les autres membres de l'assemblée.

"William de Glenmoran était un homme bon, droit et juste, un père, un mari, un chevalier d'exception. Que Mandros accueille son âme et reconnaisse sa valeur, qu'Hélia protège son foyer en son absence, et que Tyrnal nous ouvre la voie et nous remémore l'exemple qu'il était pour nous. Soyez bénis, mes frères, car vous accomplissez l'œuvre des Divins, la cause la plus noble qui soit."

Ils se relevèrent tous ensemble, dans un mouvement solennel, avant que Pellinor ne regagne son comportement habituel, celui d'un commandant, d'un stratège.

"Bien... L'Arcanat a désormais la mainmise sur la capitale, mais leurs forces sont moins nombreuses que les nôtres à l'heure actuelle. Beaucoup de garnisons sont encore inactives, leurs chefs hésitent à se rallier à telle ou telle cause. Nous devons vite nous emparer de ces armées hésitantes, c'est pourquoi j'ai déjà envoyé Aldaric de Formarck en Cimérie, pour rallier le maximum de troupes."

Aldaric était le numéro deux de l'ordre, un héros de guerre, et un chef impétueux et charismatique, très populaire auprès des troupes. Cette mission lui était effectivement toute trouvée.

"À l'heure actuelle, Valengaard et la région abritent vingt-mille soldats. Ce nombre augmente constamment, mais ce n'est pas assez pour marcher sur la capitale. Nous devons stationner ici quelques jours encore. Mais en attendant, je choisis deux colonnes de cinq-cents cavaliers chacun pour aller dans le cœur de l'empire. Ils brûleront, pilleront, saccageront les bourgs aux alentours en créant la panique. Le but est d'affaiblir les ressources ennemies, et de provoquer un afflux de réfugiés vers la capitale. Henri et Rodrigo, vous commanderez ces deux unités. Remontez les fleuves, mais ne vous aventurez pas à moins de soixante kilomètres de la capitale, pour l'heure. Laissez-la mijoter... Le chaos va s'en emparer très prochainement, d'autant que nous sources indiquent que Psaro va la frapper très prochainement. S'ils pouvaient s'entretuer avec le vieux fou... Ce serait l'idéal."

Une tactique peu honorable, mais diablement efficace, menée par deux des pires ordures de l'ordre.

"Seigneur Méléagre... Vous vous rendrez chez les Skaelun sous escorte. Proposez à Olaf de se rallier à nous, offrez-lui... La Cimérie occidentale, jusqu'à Leinberg.
- Est-ce bien sage, mon seigneur ? Leinberg est vitale pour nous...
- Il refusera, mais c'est une offre assez extravagante pour le faire réfléchir. Nous gagnerons du temps ainsi. Faites également à sa femme la promesse d'une guerre contre les Noldeor si ils s'allient à nous. Cette promesse-là, nous pourrions bien la tenir... Hum... Et enfin, seigneur Gothard..."

Gothard de Montfort s'avança, les autres puissants s'écartant de son passage. Cet homme était sans doute le meilleur atout de l'ordre. Un chevalier à la réputation légendaire, un dieu vivant de l'épée, respecté et craint de tous, même des Noldeor honnis. C'était un homme brun, grand, dans la force de l'âge, traînant avec lui l'épée familiale une magnifique claymore blanche comme les cieux, forgée dans une roche météorique.

"Seigneur Gothard, vous vous rendez à Cordoba, où vous rallierez la totalité des forces de Calderia à nous. Si le seigneur Christoval refuse, vous le renverserez.
- Bien."

Sur ce, la séance du conseil fut dissoute. Il était temps d'aller faire la proclamation de guerre auprès des troupes. L'instant fatidique arrivait. Le groupe de nobles se mit en marche, suivant Pellinor.

Sortant de la chapelle, ils arrivèrent sur le gigantesque balcon qui surplombait la forteresse. Une foule immense attendait, et s'écartait pour laisser passer le groupe.

La nuit tombait sur Valengaard. Le cardinal Wessler remarqua silencieusement la lune, étonnamment pleine alors que son cycle n'était pas révolu normalement. Elle était teintée d'une lueur particulièrement sombre ce soir, comme si des nuages invisibles tentaient de la masquer. Il ne put s'empêcher d'avoir des frissons en l'observant ainsi.

Pellinor, une fois placé au milieu des soldats et des chevaliers, commença sobrement :

"Mes chers frères... Que Pendrag vous bénisse tous, car vous êtes les épées de la justice. Face à l'infamie, face à la ruine qui nous menace, vous êtes les seuls à pouvoir sauver Thurinian. Mort aux usurpateurs de l'arcanat ! Mort au bâtard !
- MORT ! MORT !"

Soudain, un rugissement résonna, suivi du son typique d'un puissant battement d'ailes. Les plus jeunes recrues frissonnaient, mais les plus expérimentés savaient de quoi il s'agissait.

Un magnifique dragon argenté s'approcha du balcon en le survolant, puis se posa. Sur son dos, les plus proches pouvaient apercevoir la princesse Deirena Rianon, l'aînée, splendide dans ses atours rouges.

Celle-ci, dans un mouvement gracieux, descendit de la selle draconnique et alla voir son mari. Ce dernier s'agenouilla et lui embrassa la main, avant de se relever et de la montrer, tel un trophée, à l'assemblée. Il s'époumona alors :

"POUR NOTRE SEULE SOUVERAINE LEGITIME, L'IMPERATRICE DEIRENA RIANON !
- POUR DEIRENA !
- POUR L'IMPERATRICE !"

Des milliers d'hommes tirèrent leurs épées, les pointant vers le ciel pour marquer leur acte d'allégeance. La lune se reflétait dans les lames, et alors que le diacre Wessler prenait un instant pour contempler ce spectacle, il entendit une voix féminine lui murmurer avec le vent :

"Que la Lune Noire guide vos pas, chevaliers de Valengaard..."

Il regarda autour de lui, mais personne ne l'avait entendu. Seulement lui.

[Alric]

"Qu'est-ce que ce donjon d'Astora ? Je n'en ai jamais entendu parler." demanda-t-il à l'homme-loup, curieux.

[Blade]

- Un endroit dangereux où le taux de magie ambiant est naturellement élevé, et sinistre. J'ai cru entendre qu'un ancien peuple éteint l'aurait utilisé comme foyer, avant un désastre qui les a fait disparaître. On y trouverait des trésors rarissimes, mais aussi des créatures hostiles très singulières. J'ai déjà vu plusieurs groupes de mercenaire mener une expédition, là-bas. Mais je n'en ai revu aucun par après.

[Alric]

"Et donc, vous pensez que nous pouvons en venir à bout..." souffla le prêtre, impressionné par cette description.

"T'inquiète, ceux qui ont essayé jusqu'à présent n'étaient que des amateurs ! Avec nous, il t'arrivera rien, petit Alric !" le rassura Hjalmar avec entrain et optimisme.

"J'en suis. dit le Zélote en arrivant à leur table.
- À la bonne heure ! Bienvenue dans la troupe, l'homme masqué. Tu verras Blade, ce gars est un professionnel !"

[Kintaro]

- Pourquoi pas après tout, répondit Kintaro au chevalier avant de se tourner vers l'être de petite taille, sachant déjà qu'il n'avait pas à le faire pour la native de Yamato, pour lui demander. Tu es partante ?
- Non, sans façon, je risque d'être un poids mort dans cette expédition dangereuse, mais j'ai le sentiment qu'on se reverra un jour ou l'autre.

Le guerrier était dans le fond soulagé d'entendre ça, le fait qu'elle ne veuille pas se mettre en danger pour une expédition possiblement sans retour. Elle dit:

- De toute façon j'ai quelque chose que je dois vérifier de mon côté. Je ne vous serai d'aucune aide dans votre donjon.
- C'est sans danger au moins ? lui demanda Kagura
- Aucun danger, ne t'en fait pas pour moi Otora.

[Blade]

L'homme-loup regarda le Zélote avec attention, l'analysant de la tête au pied et allant même jusqu'à le renifler discrètement.

- Intéressant. J'ai entendu parlé de toi. Tu dégages une bonne odeur. Bienvenue dans l'équipe.

Enchanté une fois de plus par l'acceptation de Kintaro et Kagura, le chevalier se présenta à ses nouveaux camarades. Son ton enjoué ne l'avait pas quitté. Sa voix portait à travers toute l'auberge alors qu'il s'exprimait en levant les bras.

- Loué soit le soleil ! Moi, le saint chevalier Hélios, suis honoré de partir à l'aventure avec pareils compagnons !

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Une fois les préparatifs finalisés, le groupe nouvellement formé commença son périple pour le donjon d'Astora. Pour cela, il leur fallait parcourir un bon bout de chemin. En effet, leur destination se trouvant à la frontière d'Atalide, ils devaient traverser la Léonie royale, province de l'Ordre de Valengaard. Malgré cela, le trajet se déroulait sans le moindre problème, et si la nature enjouée d'Hélios ne pouvait pas plaire à tout le monde, elle assurait un moral satisfaisant pour le groupe.

Bientôt arrivés, il ne leur restait plus qu'à traverser un bois tout à fait ordinaire pour que le donjon soit en vue. Le soleil était rayonnant et le ciel dégagé, amplifiant davantage la joie innée du chevalier, qui leur servait également de guide.

- Mandros nous sourit, aujourd'hui. Cette expédition se déroulera à merveille !

[???]

A l'approche du bois dans les contrées de Valengaard, le groupe fraichement formé par le chevalier du Soleil pouvait apercevoir un chariot en bois sur la route à l'entrée de la forêt. Les chevaux étaient à l'arrêt et ne semblaient plus pouvoir avancer. Une personne se tenait assise sur le chariot, vêtu d'une capuche blanche qui cachait une partie de son visage. Sa silhouette était plutôt mince et des yeux bleus brillants étaient perceptibles derrière ses mèches blanches. Elle fit un signe de la main au groupe qui s'approchait.

"- Bonjour, excusez moi ? Mon chariot est cassé, vous pourriez m'aider à le réparer ?"

[Blade]

Interpellé par le chariot et la voyageuse, visiblement en difficulté, Hélios se hâta de lui apporter son aide.

- Bien sûr ! C'est votre jour de chance que nous passions par ici ! Je savais que le dieu solaire nous souriait. Loué soit le soleil !

Après avoir réitéré la même posture qu'à l'auberge, il commença à inspecter le chariot, observant quel problème il pouvait avoir. En même temps, Blade ressentit une étrange odeur familière provenant de la voyageuse. Pour une raison qu'il lui échappait, il sentit de la bave couler de sa gueule.

- Qu'est-ce que... marmonna-t-il, s'essuyant la bouche en regardant la jeune fille avec méfiance.

[???]

L'étrangère fit un sourire en voyant l'enthousiasme du chevalier solaire. Alors que les personnes présentes analysaient curieusement le chariot, une autre présence se fit ressentir. Des pas étaient audibles près de leur position, apparaissant soudainement de derrière les arbres.

"- Eh bien, eh bien, c'est une bonne prise !"

L'homme était apparut face au groupe, tandis que des pas bien plus lourds résonnèrent derrière eux. Un colosse vêtu d'un voile qui recouvrait tout son corps et sa tête arriva juste dans leur dos, les encerclant avec le leader de la bande qui se tenait face à eux.

"- Vous pouvez déposer tous vos objets de valeur dans la charrette, on s'occupe du reste."

Visiblement, le groupe avait été prit dans une embuscade. L'homme vêtu de rouge fut toutefois interpellé par la vision d'une de ces personnes, se rendant rapidement compte qu'il l'avait déjà vu quelque part. Kintoki marqua son attention.

"- Attends une seconde... Toi, je t'ai vu dans l'arène. Tu es celui qui a combattu le rouquin enchaîné, non ?"

[Kintaro]

Sur ses gardes, Kagura commençait à mettre sa main en avant, mais Kintaro plaçait son bras devant elle, il préférait essayer de calmer les choses pour le moment. En souriant il dit à l'homme qui lui parlait:

- En effet c'est bien moi. A qui ai-je l'honneur ?

La jeune femme le regardait d'un air perplexe en baissant le bras, mais elle comprit pourquoi. Un combat épuisant avant l'exploration du donjon n'avait aucun sens.