Bon vraiment désolé du retard mais je m'en sors pas avec ce chapitre de merde. J'arrive pas à en faire ce que je veux. Il est bientôt terminé mais j'arrive pas à le fignoler comme je l'entends.

Je le sors demain sans faute.

Ça marche khey, relache toi un peu. Fais autre chose genre du sport ou autre tu aurais l'esprit plus clair

Chapitre 30 : La grande vadrouille.

J’étais la deuxième arrivée ce tirdas matin, juste après Celwen, dont l’horaire d’agent logistique imposait d’arriver au moins trente minutes avant nous. Dans un premier temps, je me contentai de gagner la salle d’instruction où Percius Ostorius nous avait donné rendez-vous, et de parcourir d’un oeil distrait la nouvelle feuille d’effectifs officiellement dressée par le CSOJ:

“Régiment Autonome de Cavalerie, unité Molag, section Uriel:

Chef d’unité: MAJ Percius Ostorius.
Officier de renseignement: CPL Celwen.
Agent logistique: CPL Celwen.

Opérateurs de combat:

-Uriel 1: SGM Telrav Gravius.
45 / 0- / 182 / CS / 11e CAV.
-Uriel 2: SGC Endril Lloryn.
42 / B- / 178 / CSA / 9e CAV.
-Uriel 3: SGC Rexus Frey.
43 / A+ / 184 / OP-AST / PRAX + 38e INF.
-Uriel 4: CPL Linus Marius.
37 / O+ / 186 / OP-REC / Rens.
-Uriel 5: LT Titus Decanius.
29 / B- / 188 / OP-MG-STN / 4e CAV.
Uriel 6: CPT Teleri Othril.
31 / AB+ / 167 / OP-AST / Rens + 11e CAV.”

Bon, c’était cryptique pour un non-initié bien sûr,  mais à titre personnel, ça me permettait de vérifier que l’âge moyen de l’équipe se situait bien au delà des quarante ans, que Telrav venait à la base du même régiment de cavalerie que moi - le onzième - que Linus était officiellement catalogué comme opérateur de reconnaissance, Titus comme mage et soutien, et Rexus et moi, comme opérateurs d’assaut. Ca me confirmait également que j’étais la plus gradée dans l’absolu, ce qui n’était toutefois pas très important compte tenu du fait que j’avais volontairement renoncé à l'exercice de mes fonctions d’officier en rejoignant une section de combat. Par contre, ce qui me frappait également dans cette liste, c’était l'éclectisme de cette équipe. Celwen m’avait bien expliqué que Telrav Gravius avait fondé une section particulièrement disparate, et j’avais d’ailleurs pu effleurer ce constat moi-même lors de ma première journée officielle au sein d’Uriel. Mais là, le papier parlait de lui-même. C’était encore plus concret: deux officiers, deux anciens du renseignement, un ancien de l’infanterie et du PRAX… Uriel prenait totalement à contrepied l’image qu’on se faisait d’une section de forces spéciales. Cette seule fiche avait de quoi nous faire passer pour des hurluberlus...
Dans le monde militaire, les gens étaient attachés à la tradition, à l’image et aux règles. Ils n’aimaient pas le changement, ni les risques, et les fuyaient comme la peste. Qui donc aurait pris la peine d’engager un ancien opérateur d’une autre branche armée, deux officiers, et même carrément un assassin des services de renseignements ? Un mec qui se contrefoutait des protocoles, à tous les coups...
-J’ai reçu ton équipement. Me confirma Celwen en revenant dans la salle d’instruction. J'ai aussi reçu ta claymore. Punaise, t’arrives vraiment à manier cette enclume ? Ça pèse une tonne... 

La Bosmer déposa différents dossiers sur la grande table ovale de la salle d’instruction, et commença à les classer par ordre de présentation. De mon côté, je promenai lentement le regard tout autour de la salle, m’attardant ça et là sur les quelques éléments qui la composaient. Au final, les salles d’instructions soit disant top secrètes du CSOJ, ce n’était rien de plus que des bureaux opaques où étaient disposés une grande table et un grand tableau, et où tout le monde s'asseyait pour mieux planifier et débattre d’une future opération. Techniquement, c’était une salle de réunion comme j’en avais déjà vu des milliers, à la seule différence qu’ici, les sujets débattus étaient effectivement parmis les plus confidentiels de tout l’Empire. Ce qui se disait et se décidait entre les personnes présentes ici, restait entre les personnes présentes ici. Ouvrir sa gueule, c’était l’assurance de terminer aussitôt en cour martiale.
Bon, une fois encore, ça ne me changeait pas tellement des services de renseignements cela dit…
-Bonjour mesdemoiselles ! Salua Percius Ostorius en pénétrant à son tour dans la salle d’instruction.

Les membres de la section Uriel arrivèrent au compte goutte, et prirent lentement place autour de la table. J’avais beau être arrivée la première, ça n'empêcha toutefois pas Rexus de me faire dégager de ma chaise dès qu’il se pointa, prétextant que c’était sa place attitrée, et que les “bleus”, ils devaient s’asseoir dans le fond. On manqua de s’empoigner lorsque je marmonnai un truc à propos de “tapette” et de “deuxième leçon parce que t’as visiblement pas compris la première”, mais Ostorius nous rappela rapidement à l’ordre, prétextant qu’on aurait tout le temps de se mettre sur la gueule durant le trajet vers Bordeciel. Et là enfin, on entra dans le vif du sujet...
-Bonjour à tous. Commença l’officier légat en prenant place en tête de table, juste devant le grand tableau qui ornait entièrement le mur du fond. Comme je le disais hier, le CSOJ a ordonné une opération de capture, sous la demande des services de renseignements eux-mêmes. Celwen ?
-Luther Jarol. Énonça simplement la Bosmer tout en affichant au tableau le portrait d’un Khajiit d’une petite trentaine d'années à la fourrure sombre. Criminel bien connu de la justice Impériale. Condamné notamment pour vols, rackets, coups et blessures, trafics de stupéfiants, viols, séquestrations, meurtres… C’est un multirécidiviste qui cumulait plusieurs peines d’emprisonnements à perpétuité, du moins jusqu’à ce qu’il ne s’enfuie dans la nature.
-Comment un mec pareil peut s’enfuir dans la nature ? Questionna Rexus en toisant le portrait avec perplexité. Personne ne s’est jamais enfui du pénitencier de Fort Tharn.
-Justement, il ne s’est pas enfui de Fort Tharn. Rectifia Percius Ostorius. Vous avez déjà tous entendu parler du programme carcéral d'intérêt général je suppose ?
-Quand ils ont envoyé des détenus au quatre coins de Tamriel pour compenser le manque de main d’oeuvre des guildes ? Questionna Titus.
-En gros. Acquiesça le major. Certaines provinces, dont Bordeciel, ont subi un retrait massif de la Légion ces dernières années, qui a préféré sous-traiter la sécurité de certaines régions aux guildes locales. Sauf que ces dernières se sont retrouvées dépassées par la charge de travail, étant donné qu’elles n’avaient pas les effectifs adéquats pour ce genre de mission. Pour contrer cela, l’Empire à décidé de leur mettre à disposition des détenus. Le but était de fournir une main d’oeuvre bon marché, voire sacrifiable, pour les tâches les plus dangereuses. Guilde des guerriers, compagnie de Boinoir, Compagnons, vigiles de Stendarr… La plupart des guildes ont reçu leur lot de prisonniers. Comme vous le savez, ça ne s’est pas très bien passé dans la majorité des cas. Je pense notamment au massacre de Sentinelle.
-Ouai, ou à l'évasion massive des vigiles. Releva Titus. Ça avait déclenché une putain de chasse à l’homme cette histoire.
-C’est justement de ça dont il est question aujourd’hui. Conclut Percius en désignant le portrait du Khajiit affiché au tableau. Luther Jarol faisait partie du groupe de détenus qui se sont évadés en Bordeciel, alors qu’ils étaient en déploiement pour le compte des vigiles de Stendarr. Après plusieurs mois de cavale, les services de renseignements ont finalement retrouvé sa trace. Luther Jarol est un criminel extrêmement dangereux, il doit être intercepté, cela va de soi. Mais les services de renseignements ont été très clairs: il faut le capturer vivant. Il est la seule piste susceptible de nous amener aux autres.
-Comment ça aux autres ?! Parce qu’ils n’ont toujours pas été retrouvés depuis ?! Aboya Rexus. Je croyais que c’était réglé depuis des mois cette histoire !
-Justement, non. Admit l’officier légat. Les évadés de Stendarr, comme on les appelle, n’étaient pas des détenus comme les autres. C’est pour ça qu’on ne les a jamais retrouvé.

Comme en réponse aux propos de son supérieur, Celwen afficha soudain plusieurs autres portraits sur le tableau, venant s’ajouter à celui de Luther.
-Nilvyn Serethi, Balsa Veloren, Eraldil, Arvin Hlaalu, Marielle Bracques, Ri’Kara et Arsyn Thirith. Énonça la Bosmer en apposant chaque portrait.
-Ces détenus sont jugés comme étant extrêmement dangereux. Commenta Percius Ostorius. Les services de renseignements les ont classés prioritaires. En effet, ils pensent que certains d’entre eux sont en lien avec des organisations comme la Confrérie Noire, ou la Morag Tong. Compte tenu du fait qu’ils étaient des détenus Impériaux en mission d’intérêt général, ils ont probablement eu accès à des informations et à des ressources cruciales, ce qui aggrave largement la situation. Leur capture est donc capitale.
-Vous voulez dire que des apprentis assassins de la Confrérie Noire ou de la Morag Tong se sont baladés sous le nez de la garde pendant des mois, et que personne n’a rien vu ? Grinça Endril.
-C’est plus compliqué que ça. Hésita le major. D’après les services de renseignements, il est possible que certaines Lames aient été de mèches avec eux.
-Les Lames ?! Souffla le Dunmer en écarquillant les yeux. C’est une blague ?!

Un silence décontenancé envahit bientôt la salle d’instruction. Au moins, mes nouveaux collègues en étaient plus au moins arrivés au même point que moi: eux non plus ne comprenaient pas comment une telle situation - dans son intégralité je voulais dire - avait bien pu voir le jour.
Qui ? Comment ? Pourquoi ? Qui étaient ces détenus, qu’avaient-ils fait, et qui les avait aidé ? Pire encore: que faisaient-ils aujourd'hui ? Quel sombre dessein poursuivaient-ils ?
-Teleri ? Lança soudain Telrav tout en faisant pivoter sa chaise dans ma direction. Ta mission d’infiltration s’est déroulée à peu près au même moment non ? Tu as été envoyée aux vigiles de Stendarr toi aussi, et tu as été amenée à les côtoyer, c’est bien ça ? Un truc qu’on devrait savoir ?
-Pas grand chose… Admis-je un peu honteusement. Je n’ai jamais été dans leur cercle de confiance, et ma mission de l’époque ne m’a pas vraiment laissé le loisir de creuser dans leur direction. Tout ce que je peux dire, c’est que je les ai effectivement vu magouiller des trucs pas clairs à certains moments, et qu’un beau soir, ils ont tous disparu…

Et ça, c’était la stricte vérité. Je pouvais bien “oublier” les détails que représentaient aujourd’hui Balsa, ou l’anneau de Méphala, le reste était entièrement vrai: j’étais totalement paumée dans cette histoire. J’avais moi aussi vu des tas de choses louches me passer sous le nez, et je n’avais pas pu y faire quoi que ce soit.
-C’est le problème des services de renseignement. Coupa Percius Ostorius après quelques instants d’un silence pensif. C’est à eux de se démerder avec tout ça. En ce qui nous concerne, notre rôle, c’est de les capturer. Aujourd’hui, Luther Jarol représente une porte d’entrée. C’est une brèche dans laquelle nous devons absolument nous engouffrer avant qu’elle ne se referme.

Le major jeta un nouveau coup d’oeil au tableau, au portrait du Khajiit plus précisément, puis enchaîna:
-En principe, cette mission ne devrait pas poser de difficulté particulière. Selon les derniers rapports du renseignement, Jarol se cacherait dans une village de pêcheurs, à quelques kilomètres au sud-est de Vendeaume, en Bordeciel. Il ne va probablement pas s’éterniser dans le coin, donc nous devons faire vite. Soyez rapides et discrets. Vous le chopez, et vous vous exfiltrez immédiatement. N’oubliez pas que la région de Vendeaume est toujours jugée préoccupante selon le département de la défense. Des cellules Sombrages y sont encore actives, et des mouvements de troupes de l’Union Dunmeri ont été rapportés près de la frontière. Notre infanterie est toujours sur place pour maintenir la paix, mais ça ne sert a rien de tenter les Daedras pour autant. Plus vite vous serez sortis de là, mieux ce sera.

Percius Ostorius promena son regard sur l’ensemble des opérateurs présents.
-Inutile de préciser qu’on part dès ce soir. Conclut-il.
-On peut pas y aller en corvette, ce serait trop long. Fit remarquer Telrav.
-Zeppelin ? Questionna Titus, un sourire malicieux aux lèvres.
-Zeppelin. Acquiesça Percius Ostorius.
-Zeppelin ? Questionnai-je.
-Zeppelin ! Répéta Titus, comme si ça tombait sous le sens.

Je sentis les engrenages de mon cerveau se dégriper d’un seul coup. Mon effarement devait s’être vu sur ma gueule, parce que toute la salle se mit bientôt à ricaner bêtement.
-Hé ouai ! Encore un truc qu’on apprend pas aux sélections ! Conclut Rexus. Premier saut OHA pour la bleue, ça mérite bien une bière !

Ces putain de “sauts OHA”, pour sauts Opératinnels en Haute Altitude...
Les formateurs nous en avaient effectivement parlé, et ils nous avaient même appris à sauter d’un chariot lancé plein balle pour mieux rouler au sol. Et moi comme une teubée, j’avais pas écouté. Je m’étais contentée de faire l'exercice, sans réaliser qu’il ne faisait en vérité que simuler l'atterrissage d’un saut effectué à plusieurs kilomètres d’altitude, depuis les tous nouveaux zeppelins de guerre dernier cri de la Légion Impériale, véritables bijoux de technologie capables de voler et d’emporter avec eux hommes et matériel, rien que ça.
Tiber Septim se serait retourné dans sa tombe si il avait vu comment son Empire faisait la guerre aujourd’hui. Désormais, on ne se contentait plus de se mettre sur la gueule entre gros blocs armés, on préférait envoyer de petits commandos furtifs se trucider en traître avec des arbalètes à répétition. Et on ne les faisait plus venir par la terre, ou par la mer, non non. On les balançait directement depuis le ciel…
-Bah, c’est facile un saut en parachute, tu verras. Tenta de me rassurer Titus une fois l’instruction terminée. Rexus y arrive bien...

Hélas, je n’étais pas vraiment convaincue. Pour être honnête, j’avais du mal à concevoir qu’une simple toile de soie me permette de contrôler la vitesse et la direction de ma chute. Ca me semblait défier les lois de la physique elles-mêmes. Et puis, pourquoi ne pas nous avoir entraîné à cette manoeuvre lors des sélections ? Certaines choses ne pouvaient pas s’apprendre autrement que sur le tas, j'étais d'accord avec cet état de fait, mais là, on ne parlait pas d’apprendre à gérer sa soif, ou comment faire sécher ses sous-vêtements pendant une nuit de bivouac. On parlait quand même de sauter d’un zeppelin en plein vol, et de se taper une chute libre de plusieurs kilomètres...
Comment ne pas comprendre mon désarroi ?

Nous passâmes la majeure partie de la journée dans la salle d’équipement, les autres à ranger leurs cages respectives et à préparer leur matos, et moi, à tester mon tout nouvel attirail.
-Comment tu te sens ? Questionna Celwen une fois que j’eus enfilé ma nouvelle armure de combat. C’est pas trop serré, ni trop ample ?
-Non ça m’a l’air bon. Répondis-je en me contorsionnant et en m’observant sous tous les angles.
-Essaies de faire quelques mouvements quand même, on sait jamais. Insista la Bosmer. Elles sont parfois un peu rigides lorsqu’elles sortent de la fabrique.

J’effectuai plusieurs gestes basiques, comme m’accroupir, lever les genoux, ou encore effectuer quelques mouvements de bras ou d’épaules. Comparé à ma putain d’armure lourde de centurion, il y avait pas photo. Je me sentais infiniment plus légère et agile. Et en même temps, je sentais bien que le plastron et les différentes coques de renfort, c’était pas de la merde pour la cause. C’était souple, mais solide. On sentait tout de suite que c’était composé d’un ensemble de matériaux largement plus protecteurs que les grosses cuirasses en acier traditionnelles des cavaliers Impériaux.

-Je vous comprendrai jamais, vous les espadonneux. Lâcha Rexus tout en m’observant depuis sa cage. T’arrives vraiment à dégainer cette énorme saloperie sans te démettre une épaule ?

Je saisis fermement le manche de ma claymore, la dégainai d’un geste vif et puissant, et entrepris de la faire tournoyer agilement en réponse à la question du colosse.
-Ouai ben ça va, moi aussi je sais le faire ça hein ! Grommela l’intéressé d’un air vexé.
-Fais pas attention Teleri. Commenta Titus depuis sa propre cage. Les glaiveux, ils en veulent toujours à Tamriel toute entière à cause de leur petite lame.

La Légion Impériale, c’était une immense famille souvent bourrée de rivalités parfois bêtes et méchantes, c’était bien connu. Infanterie contre Cavalerie, DRI contre RAC, PRAX contre SOC, officiers contre bidasses, magelames contre mages purs… Les oppositions de styles ne manquaient pas, et à ce sujet, celles concernant les bretteurs faisaient partie des plus houleuses. En l'occurrence, les “glaiveux”, comme on les appelait, avaient toujours été extrêmement caustiques envers les “espadonneux”. Ça sortait souvent comme prétexte le manque de polyvalence et l’aspect "m'as-tu-vu” de l’espadon, mais en vérité, c'était plus une question de jalousie qu’autre chose. De fait, les glaiveux représentaient l’immense majorité de la Légion Impériale. Ils étaient les soldats de base, équipés de l’armement de base, doté d’un maniement simple, facile et intuitif. Du coup, ils devenaient finalement cette masse énorme, sans relief, sans âme. Les espadonneux eux, étaient des spécialistes, et c’était bien là tout le fond du “problème”. Ils étaient bien plus rares, donc bien plus visibles, et avaient par ailleurs le mérite de savoir manier une arme difficile, au potentiel offensif dévastateur. Forcément que les glaiveux nous haïssaient. Ils nous haïssaient parce qu’ils nous jalousaient, ces faquins aigris.
-Ah ouai, tu sais t’en servir ! Comment Celwen tout en m’observant faire de grands moulinets avec des yeux ronds. 

Je fis quelques mouvements supplémentaires, et estimai en effet, non sans une certaine fierté d’ailleurs, mon savoir-faire avec ce type d’arme si particulier. Surtout, j’appréciais cet hébétement dans le regard de mes interlocuteurs, chaque fois qu’ils m’apercevaient mouliner avec un espadon. Son poids avait beau être considéré comme une tare – c’était pas pour rien qu’il ne s’adressait pas à tout le monde - j’avais appris à faire avec, et à exploiter son potentiel au maximum. Par exemple, plutôt que de le porter à bout de bras comme la plupart des autres épéistes, j’avais appris à le poser sur mon épaule, exactement comme les “masseux” avec leurs marteaux. C’est sûr que de loin, ça devait dénoter, une petite Dunmer avec une épée presque aussi grosse qu’elle. Mais dans les faits, ça fonctionnait. Je savais effectivement m’en servir, et ça, j’en étais plutôt fière ouais.

Je passai une bonne partie de l’après-midi à agencer mon matériel de soutien, notamment les fioles, les poches de soins, ainsi que le sac à dos tactique que m’avait fourni Celwen. Dans le feu de l’action, tout devait être accessible d’un geste, il fallait donc bien étudier la disposition en amont pour ne pas se retrouver dans la merde le moment venu. Même un civil pouvait comprendre qu’un gros échange de tirs avec l’ennemi n’était pas franchement le meilleur moment pour commencer à cafouiller dans toutes ses poches à la recherche de son prochain chargeur…
Je passai donc pas mal de temps à tester plusieurs configurations. Je disposai d’abord plusieurs rangées de poche sur mon torse, mais remarquai assez vite qu’elles me gênaient lorsque je dégainais ma claymore. Rexus n’avait pas ce problème par exemple, vu que son armement de corps à corps se composait d’un glaive et d’un bouclier, mais pour moi au contraire, c’était une véritable source de gêne, car mes coups nécessitaient beaucoup plus d’amplitude que les siens. Je décidai donc assez vite de laisser le buste vide, et de repositionner mes poches au niveau de ma taille, tout autour de mon ceinturon. J’entrepris tout d’abord de mettre mes chargeurs ainsi que mes différentes fioles explosives ou fumigènes sur le devant, mais réalisai alors qu’il y avait un problème là aussi, car elles me devenaient inaccessibles lorsque j’étais en position couchée. Je décidai donc de les repositionner sur l’arrière, histoire de pouvoir recharger ou balancer une fiole même lorsque j’étais en position de couverture. A contrario, la trousse de soin et la poche à outil n’étaient pas susceptibles d’être dégainées à tout bout de champ. Du moins pas face à l’ennemi, ce qui m’autorisait à les placer dans des zones un peu moins faciles d’accès. Donc sur le devant, paradoxalement.
Bref, ça n’avait l’air de rien, mais l’agencement de son matériel de combat, c’était un véritable casse-tête, et malheureusement, à ce sujet, il n’y avait pas de science exacte. Ce qui était bon pour l’un ne l’était absolument pas pour l’autre, et vice versa.
-Non ça c’est pas une bonne idée par contre ! Lança soudain Rexus tout en me voyant manipuler mes fioles.
-Reprenez-lui ces engins de mort avant qu’elle nous tue tous ! Renchérit Titus.
-M’enfin... Marmonnai-je. Dites-moi plutôt merci.
-Merci ? Répéta Endril en me fixant soudain d’un air plein de défis.
-J’ai dis: dites moi m… Commençai-je, avant d’être brusquement coupée par Telrav, qui nous ordonna de fermer nos gueules et de continuer nos préparatifs.
-T’es sûre pour le duvet ? Questionna Celwen après plusieurs minutes passées à observer l’agencement de mon sac à dos. C’est du poids en plus...
-Ben, si jamais on se retrouve coincé en Bordeciel… Risquai-je.
-Le CSOJ larguera du matos de soutien. Expliqua Rexus tout en s’affairant sur la poignée de son bouclier.

Linus lâcha un rire ironique, puis reprit l'affûtage de sa dague.
-Ben quoi ?! C’est la vérité ! Affirma le colosse tout en jetant un regard agacé en direction du Rougegarde. Si la mission devait s’éterniser, on nous balancerait forcément du matériel !

Linus se racla la gorge.
-Bon tu veux quoi ?! Aboya Rexus, furibond.
-Je suis pas sûre que le CSOJ soit en mesure de larguer du matos sur demande en pleine zone de conflit. Fis-je remarquer. Ça serait révéler notre présence, et probablement notre position dans la foulée...
-Exactement. Acquiesça Linus.
-Non mais attendez, les deux couillards du renseignement là. Commença Rexus d’un air particulièrement exaspéré. Ça fait quinze ans que je fais ce métier, alors vous allez pas commencer à me... !
-Ils ont raison Rexus. Coupa Telrav. Un duvet de secours, ça ne pèse rien, ça ne gêne pas les mouvements, et ça peut sauver des vies.

Le colosse lâcha un “pfff” dédaigneux, mais ne renchérit pas. De mon côté, je continuai mes préparatifs durant plusieurs minutes, mais eu bientôt l’impression d’en voir le bout. Tout mon matos était accessible facilement, j’avais de quoi faire face à la plupart des situations de combat, mais je restais légère malgré tout. A priori, j’étais opérationnelle… Enfin du moins je l’espérais…

-Décollage dans moins de trente minutes, hangar quatre. Lança soudain Percius Ostorius en pénétrant la salle d’équipement. Tout le monde est prêt ?

Tout le monde acquiesça, sauf Titus, qui s’était entre-temps lancé dans une sieste éclair.
-Debout ! Tu dormiras dans le zeppelin ! S’écria Telrav tout collant un gros coup de latte dans sa cage.

Le blondinet sursauta de frayeur, puis se frotta les yeux. J’aurais vraiment aimé avoir sa tranquillité d’esprit pour le coup, et être en mesure de m’endormir d’un claquement de doigt moi aussi, juste avant de partir en mission. Hélas, ce n'était pas trop le cas, car l’annonce de Percius Ostorius venait de provoquer un nouveau coup de pied dans mes tripes. L’idée d’un départ ce soir même avait déjà été source de stress, mais une partie de mon esprit l’avait remise à plus tard, car après tout, j’avais toute la journée. Or cette putain de journée justement, elle avait filé comme jamais. Désormais, le grand départ, ce n’était pas “plus tard”, c’était dans trente minutes, ni plus ni moins...
-Tu pues la trouille Teleri. Gloussa Titus, à juste titre évidemment, tout en rassemblant ses affaires et en les présentant devant Celwen.

Je ne répondis pas, préférant vérifier mon matériel pour la millième fois au moins. Évidemment, j’avais l’impression d’oublier quelque chose. C’était toujours comme ça de toute façon. Ça n'aurait pas été amusant sinon…
Je finis tout de même par présenter mon matos devant la Bosmer moi aussi, à savoir mon équipement de combat, ainsi qu’un sac de voyage contenant quelques affaires personnelles, comme des vêtements de rechange par exemple.
-Aaaaaah les femmes… Commenta Rexus, qui n’avait quant à lui que son équipement de combat, et un casier de bières.
-Tu prends que ça ? Questionnai-je en apercevant l’emport ridicule du Colosse.
-J’ai pas besoin de plus. Répondit ce dernier.
-Rexus ! Prends des vêtements de rechange ! Ordonna soudain Telrav tout en nous observant depuis sa propre cage.
-Han ! Allez vous faire foutre bordel ! Ronchonna l'intéressé, mais en obtempérant malgré tout.

Je n’étais pas tout à fait sûre de comprendre le passif qu’il y avait entre les différents membres de la section Uriel, surtout qu’il semblait chargé. Mais à première vue, il était ici question d’odeurs corporelles insoutenables lors du voyage retour.
-Prête ? Questionna Celwen tout en me voyant déposer mon dernier sac sur son petit chariot à roulettes. 
-Je crois oui.

La Bosmer fureta brièvement dans mes affaires, effectua un décompte silencieux, puis griffonna un petit carnet. Si il y avait bien un truc qu’on pouvait lui laisser, c’était son efficacité. Fallait la voir ranger, entasser et trier notre matériel sur son chariot de transport miniature. En quelques minutes à peine, tout fut noté, classé, répertorié, étiqueté, et prêt à être chargé à bord de notre moyen de transport.
-Bon ben, si vous avez tout… Commença Celwen.
-Non attends ! Mon stock de parchemins ! La coupa Titus en lui tendant un dernier sac.

La Bosmer l’attrapa et le jeta sur la pile de sacs déjà présents sur son petit chariot à roulettes.
-NON C’EST DES PARCHEMINS EXPLO… !
Le mage se jeta par terre avant même de terminer sa phrase, provoquant par la même occasion un mouvement de recul réflexe et un cri de frayeur chez Rexus.
-T’es lourd mon gars. Tu me fais le coup à chaque fois. Souffla Celwen d’un air saoulé. Je sais très bien qu’ils ne sont pas amorcés.
-Imbécile ! Aboya Rexus, outré, alors que Titus se relevait en ricanant bêtement.
-Bon, si vous avez fini vos conneries, je vais déjà aller embarquer tout ça. Conclut la Bosmer, avant de quitter la pièce avec son chariot plein à craquer. 

Linus et Endril furent les premiers à partir en direction du Hangar, suivis de Titus, puis de Rexus.
-Teleri, un mot. M'apostropha Percius Ostorius tout en invitant également Telrav d’un geste de la main.

Le chef de section nous rejoignit rapidement à la sortie de la salle d’équipement, un simple petit sac de voyage jeté nonchalamment sur l’épaule.
-N’oubliez pas la demande du renseignement, et du département de la défense. Nous rappela l’officier légat. C’est une mission d'interception ciblée, mais leur requête reste d’actualité ici aussi. Teleri, ouvre l’oeil et note tout ce que tu estimeras anormal. Telrav, la mission avant tout, mais garde cette demande à l’esprit quand même. Si jamais vous flairez quelque chose de suspect, assistez la dans l’enquête, mais sans vous mettre en danger. Je compte sur toi pour faire la part des choses une fois sur le terrain. Ça reste ta section, et ta responsabilité.
-Je sais ce que j’ai à faire Percius, je connais la musique. Répondit le chef de section.

Nous quittâmes finalement la salle d’équipement, et prîmes la direction du hangar quatre, situé dans l’une des sections nord-est de Fort-Lancier. Il nous fallut pour cela traverser tout le bâtiment principal, désormais plongé dans le silence, puis une très grande portion de tarmac à l’extérieur.
La nuit était déjà tombée sur Cyrodiil. Le brouhaha du Dun, que l’on pouvait généralement entendre depuis la garnison, avait laissé place au silence assoupi de la fin de soirée. C’était étrange d’ailleurs, cette impression soudaine de partir à l’insu de tout le monde, de s’en aller accomplir une mission décisive pour la sécurité de l’Empire tout entier pendant que l’immense majorité de la population s’en était allé rejoindre un sommeil naïf et insouciant. J’avais une curieuse impression de mélancolie tout à coup. De mélancolie, et un peu de solitude aussi, je devais bien l’avouer. On s’apprêtait à risquer nos vies, à risquer notre intégrité au service de la société, et cette société pourtant, n’était au courant de rien. C’était un peu comme si nous vivions en ce moment même dans des mondes parallèles. Il y avait d’un côté le monde des gens normaux, qui travaillaient, mangeaient, consommaient, bref vivaient la journée se poser plus de questions, et il y avait juste derrière le monde des travailleurs de l’ombre, notre monde à nous, le monde des gens qui s’apprêtaient à partir loin, très loin, à la faveur de la nuit, et sans que personne ne le sache.

Nous arrivâmes devant le hangar numéro quatre après une petite dizaine de minutes de marche. L’occasion de remarquer que Fort-Lancier était vraiment grand, et que j’étais encore très loin de connaître ses moindres recoins.
Nous croisâmes deux gardes armés à l’entrée du grand bâtiment tôlé. Ces derniers se mirent aussitôt au garde à vous à notre passage, sans piper mot, probablement intimidé par notre statut d’opérateurs échelon un. Telrav et Percius Ostorius passèrent devant eux sans même les regarder, alors que de mon côté, je ne pus m’empêcher d'éprouver une certaine gêne. Après tout, je n’avais pas encore l’habitude de recevoir un tel respect de par ma seule fonction. C'était nouveau pour moi...
-Tout est prêt ? Questionna Percius Ostorius à un officier de la marine impériale - car c’était bien la marine qui conduisait les zeppelins - une fois que nous fûmes à l’intérieur du hangar numéro quatre.

Je n’écoutai pas la réponse de l’officier en question, captivée par la machine que j’avais désormais face à moi. J’avais déjà entendu parler de ces tous nouveaux ballons dirigeables employés par les unités de forces spéciales, ainsi que par les services de renseignements, mais pour être honnête, c’était bien la première fois que j’en voyais un de mes propres yeux.
A première vue, ça faisait à peu près la même taille qu’une corvette lambda de la marine, sauf que c’était de forme cylindrique, arrondie sur les bouts, et que l’espace réservé à l’équipage semblait réduit à une seule petite cabine fermée de vingt mètres carrés à peine, située juste sous l’énorme ballon. Question de poids et de portance j’imagine…
Je fus rapidement invitée à grimper dans l’engin, croisant au passage plusieurs membres d’équipage occupés à préparer le décollage de cet étonnant moyen de transport.
-Ça fonctionne comment au juste ? Questionnai-je en direction de Telrav, un peu curieuse.
-Oh c’est tout con. M’expliqua le chef de section. Comme tu peux le voir, un énorme boudin d’air et de gaz qui supporte une petite cabine. Un peu comme les montgolfières en gros, sauf qu’ici, ils utilisent l'ingénierie Dwemer en plus. Je suis pas un pro de l'hydraulique, mais en gros, au dessus de la cabine, il y a deux poêles qui produisent de la vapeur dès qu’on les alimente en charbon. Cette vapeur est elle-même véhiculée à travers des tuyauteries, jusqu’à plusieurs hélices et gouvernails situés à l’arrière de zeppelin. En gros, ça permet de le faire avancer et de le faire tourner.
-Ah ben oui, c’est pas bien sorcier au final. Remarquai-je. Et ça va vite ?
-En moyenne, six fois plus vite que nos corvettes.
-Oh putain…
-Hé ouai !

Nous débarquâmes dans la petite cabine, qui ressemblait finalement à s’y méprendre à celle de la corvette en question. Nous y retrouvâmes les autres membres de la section, ainsi que quelques opérateurs du soutien tactique que je n'avais encore jamais vu.
-Vas tendre ton hamac dans le fond avec les autres. Me proposa Telrav. A priori, on en a pour un peu plus de trois heures de vol. Profites-en pour dormir un peu.

Je m'exécutai silencieusement, toujours un peu stressée, mais un peu crevée également, maintenant que l’Impérial me le faisait remarquer. J’étais quand même levée depuis six heures du mat’...
-Première fois que tu tends ton hamac dans un transport échelon un, ça mérite bien une bière ! Me lança Rexus alors que je commençais à défaire mon attirail.
-Gros, on est pas obligé de se bourrer la gueule au moindre premier truc que je fais. Répondis-je.

Le colosse me toisa avec un air de franche incompréhension.
-Bah… Bien sûr que si. Répliqua-t-il sur le ton de l’évidence absolue.

Je n’étais visiblement pas la seule à avoir été rattrapée par la fatigue maintenant qu’on avait embarqué. Endril et Linus avaient des petites mines eux aussi, et semblaient sur le point de se glisser dans leurs hamacs respectifs. Titus lui, dormait déjà comme un bébé.
-L'innocence de la jeunesse. Commenta Rexus en suivant mon regard. Qu’il en profite va. Ça ne sera plus aussi facile quand il aura notre âge.
-Parles pour toi. J’ai à peine deux ans de plus que lui. Répondis-je.

Le colosse me proposa de nouveau une bière, mais nous fûmes fort heureusement interrompus par l’arrivée d’Ostorius avant que je ne sois de nouveau contrainte de refuser.
-Garde ça pour plus tard. Ordonna d’ailleurs le major dans sa direction, avant d'enchaîner envers le groupe entier: bon, on va voir l’aspect tactique avec Telrav et Celwen. De votre côté, essayez de dormir un peu. On viendra vous réveiller d’ici environ deux heures, pour faire un point sur la stratégie à appliquer une fois sur place. En attendant, reposez-vous. Rexus, ça vaut surtout pour toi ! Si jamais je te chope avec un verre dans le nez, je t’interdis de sauter, et t’iras expliquer à Sertorius lui même pourquoi tes coéquipiers ont dû se farcir la mission à cinq !
-Bon bon… Abdiqua le colosse en reposant sa bière.

Je me glissai lentement dans mon hamac, non sans éprouver au passage un brin de compassion pour Telrav, Celwen et Percius Ostorius. En effet, si il y avait bien un truc qui me serait sorti du cul là tout de suite, ça aurait bien été une énième instruction tactique. Heureusement, j’étais considérée comme un simple soldat désormais. Il était fini le temps où on m’emmerdait à pas d’heures avec des problèmes stratégiques, pendant que toute la compagnie pionçait au calme. Cette fois-ci au moins, je pouvais laisser ces procédures aux autres, et me concentrer sur mes besoins primaires. Dormir, en l'occurrence.
-Vraiment ? Personne veut une bière ? Chuchota la voix de Rexus quelque part sur ma gauche.
-Rexus ferme la ! Ronchonna la voix somnolente d’Endril.
-Bon bon…

En vérité, je ne fus même pas témoin du démarrage du zeppelin, bien malgré mon envie d’y assister de mes propres yeux. La fatigue semblait m’avoir définitivement rattrapé.
Probablement étais-je déjà loin, très loin de Nirn et de sa réalité lorsque le grand ballon dirigeable quitta finalement le hangar numéro quatre de Fort-Lancier, et s’évanouit dans le ciel obscure sous un vrombissement furtif. Droit vers le nord, droit vers Bordeciel, ses montagnes enneigées, et ses bien étranges souvenirs...

Splendide

De mieux en mieux

Ton écriture et meilleur qu'avant.

Luther ce fou furieux

La coupe de teleri

Arsyn a t'il lick les Teleri's feet

Le zeplin

J'aime bien rexus ce bourrin

Merci de ton soutien kheyou.

A quand la suite

Je vais tenter début de semaine.

Merci à toi. Ô éminent auteur

Khey j'ai besoin de m'avader

J'ai trop de haine je dois me plonger dans ton univers

Ca avance khey, ça avance.

Merci mon khey

J'ai tapé une dizaine de pages mais c'est un chapitre assez dodu donc pas avant demain kheyou. Il reste encore des trucs à écrire sur ce passage.

Cette rapidité mon black

Bon je passe à la page suivante.