Vdd toi aussi tu t'est senti gênée quand il t'a parlé ?

Blac devil est vraiment excellent. Je suis sur que en créant sont univers ou en ayant l'autorisation de se servir de celui de tes il pourrais publier et avoir du succès.

Gêné je n'irais pas jusque là, mais ça m'a fait sourire par contre. C'était inattendu mais c'est shéogorath après tout.

Sweeeeeeet

Ce soir mon khey.

Merci khey j'en ai besoin là. J'ai eu une semaine d'enculer

Chapitre 36: L’Empire contre-attaque.

-... n’empêche, encore bien que c’était censé être à huit heures... Ironisa Rexus.

Je haussai un sourcil blasé. La vérité, j’étais crevée pour prendre la peine de répondre à mon collègue, bien que j’étais d’accord avec lui dans l’absolu. J’avais beau avoir dormi mes heures, j’étais toujours dans le cake, et j’avais bien du mal à dire pourquoi d’ailleurs. Peut-être que je devenais vieille, tout simplement…
-... trouves normal qu’une putain d’instruction de cette importance soit reportée de cinq heures le jour même ? Insista le colosse barbu.
-Bah. Répondis-je avec une éloquence toute relative.
-Entre ça et les infos contradictoires qu’on a eu avec le PRAX en Bordeciel, ils les enchaînent les erreurs, ces derniers jours. Poursuivit Rexus.
-Allons, la Légion Impériale ne fait jamais d’erreur, ça se saurait. Plaisantai-je.

Un éducateur débarqua soudain dans la salle d’attente, accompagné d’une petite Dunmer d’une dizaine d’années. En nous apercevant, le regard de cette dernière s’illumina aussitôt.
-Teleri ! Rexus ! S’écria Hannabi en courant aussitôt vers nous.

Au moins, ce report de dernière minute nous avait laissé la matinée de libre, et nous avait permis de faire un crochet par l’orphelinat impérial de Terre-Neuve…
-Alors crapule ?! Gronda Rexus tout en attrapant la petite cendraise à la volée pour mieux la porter dans ses bras. Parait que tu terrorise tout l’orphelinat ?! Sauvageonne !
-Hein ?! Quoi ?! Balbutia Hannabi en faisant des yeux ronds. Mais pas du tout ! Je suis gentille !
-Hmmm ? C’est pas ce qu’on nous a dit ! La taquinai-je à mon tour. Les éducateurs nous ont raconté que tu te battais tous les jours et même que tu volais les biscuits de tous tes camarades ! Du coup on est venu pour t’arrêter ! Terroriste va !
-Mais… ! Mais… ! Bégaya la petite cendraise, incrédule.

L’éducateur nous adressa un sourire complice depuis l’entrée de la salle d’attente, puis s’en alla sans piper mot, nous laissant seuls avec la fillette.
-Allons c’est pour rire hein ! Conclus-je face à la mine déconfite d’Hannabi. Alors raconte-nous. Tout se passe bien ici ? Et avec tes camarades ? Et à l’école ?

La fillette se mit aussitôt à babiller comme une petite poule surexcitée. C’était bien simple: elle nous raconta absolument tout, en long, en large et en travers. On eut vent du moindre détail de sa vie à Terre-Neuve, si bien que j’en regrettais presque de lui avoir posé la question.
A priori, Hannabi se plaisait bien ici. Elle s’était familiarisée avec l’endroit, s’était faite des amis, apprenait beaucoup de choses à l’école, et ne semblait plus vraiment penser à sa vie en Morrowind. Bien sûr, son jeune âge aidait beaucoup, et c’était une chance d’ailleurs. Il ne fallait pas oublier qu’elle avait assisté au massacre de sa propre famille, et probablement à des rites daedriques particulièrement obscurs dans la foulée. C'était le genre de chose qui marquait à tout jamais...
Malgré tout, elle semblait s’en être déjà remise, trop enjouée, trop attachée à la vie pour se morfondre dans le passé. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver un pincement au coeur à la voir ainsi parler à toute vitesse. La petite cendraise était avide de partage et d’attention, c’était un fait. Cela hélas, l’orphelinat n’était pas en mesure de le lui donner. Cet endroit était propre, bien tenu et bien encadré. A bien des égards, on aurait même pu le considérer comme un orphelinat “de luxe”. Pourtant, il ne pouvait répondre aux besoins de tous les enfants, faute de place, de personnel et de moyens. En l'occurrence, la petite Hannabi manquait d’un véritable contact parental, c’était évident. Sa manière de parler à toute vitesse, sans jamais nous laisser en placer une, prouvait son manque d’affection et d’attention. Rexus et moi représentions pour elle un repère, et ce repère, elle s’y agrippait de toutes ses forces dès qu'elle l’apercevait…
Nous passâmes pratiquement toute la matinée en compagnie de la petite cendraise. Nous reçûmes même l’autorisation de l’emmener manger une glace dans le quartier entourant l’orphelinat.
-On dirait une vraie petite famille. Chuchota Rexus une fois que nous fûmes à l’extérieur du bâtiment, en train de déambuler dans les rues. On ferait des bons parents tous les deux. On se marie et on l’adopte, dis ?
-La classe… Ironisai-je.
-Ben quoi ? Gloussa le colosse. Allez ma chérie, joue le jeu !
-Ferme ta gueule !
-Hein ? Tu dis quoi Teleri ? Questionna la petite cendraise en se retournant vers moi d’un air curieux. Je dois fermer quoi ?
-Euh n-n-non ! R-rien ! Me rattrapai-je aussitôt.

Rexus souffla du nez.
-Aaaah, tu veux jouer hein ? Lui glissai-je d’un air mesquin.

Nous marchâmes durant quelques instants à travers les rues animées du quartier, à la recherche d'un établissement susceptible de plaire à la fillette. Après quelques minutes de déambulation, nous arrivâmes finalement devant une échoppe estampillée “Glacier Nerothan”, tenue par un Dunmer d’une cinquantaine d’années à la mine franchement pas commode. Enfin, pour Hannabi et moi, ça allait encore. Il nous gratifia même d’un sourire avenant. Pour Rexus, par contre…
-Ici, ça fera l'affaire. Commentai-je en approchant de l'échoppe.

Je me retournai ensuite vers Hannabi, et l'invitai à observer les différents parfums.
-Alors, tu aimerais quoi ?

La petite Dunmer me jeta un œil prudent, attendant visiblement un consentement plus expressif de ma part. Le fait de manger une glace était probablement un privilège qu'elle n'avait pas l'habitude de recevoir, mais mon sourire complice parut tout de même la décrisper rapidement. Elle observa alors le comptoir d’un air attentif, et parut immédiatement gagnée par un terrible conflit intérieur.
-... Je peux prendre plusieurs boules ? Questionna-t-elle après plusieurs secondes d’un silence concentré.
-Mais oui vas-y, c’est Rexus qui paie ! Répondis-je. Pas vrai mon chéri ?

L’Impérial manqua de s’étouffer, ce qui provoqua aussitôt un rictus moqueur chez le glacier. Le genre qui voulait clairement dire “Toi mon gros, je vais te faire raquer ! Sale Impérial de merde va !”
-... je vais prendre… euh… Hésita Hannabi tout en dévisageant le comptoir avec une gloutonnerie non dissimulée. Une boule chocolat… une boule framboise… eeeeeet… euuuuuuh... une boule citron !
-Mettez lui de la crème et des copeaux de chocolat en plus. Indiquai-je au glacier.
-... chocolat… framboise… citron… Répéta machinalement le Dunmer tout en remplissant le cornet à l’aide de sa cuillère métallique. Crème… et… copeaux de chocolat. Et voilà pour la petite demoiselle !

Hannabi accueilli sa glace comme le plus merveilleux des présents.
-Et toi mon chéri ?! Tu prends quoi ?! Enchainai-je bien fort en direction de Rexus.
-Oh laisse moi donc réfléchir, ma colombe ! Répondit l’Impérial tout en observant le comptoir d’un air innocent.
-Ma colombe… T’es vraiment un gros nul…

Rexus se prit un cornet géant chocolat-vanille-fraise-coco-myrtille-crème, alors que de mon côté, je me contentai d’un simple framboise-caramel.
-C’est monsieur qui paie ? Questionna le glacier en nous tendant le dernier cornet.
-Oui, question de galanterie. Répondis-je.
-... et après elles viennent casser les couilles à propos de la méchante société patriarcale... Ironisa Rexus en sortant sa bourse.
-Trente-neuf septims. Annonça le glacier.
-Frere abuse pas ! M’emportai-je aussitôt. Elles sont pas en or plaqué tes glaces !

En d’autres circonstances, j'aurais fermé ma gueule et laissé l’Impérial se faire douiller. Mais là clairement, il allait trop loin le type…
-Bon bon… Onze septims. Abdiqua le Dunmer.

Nous gagnâmes l’une des petites places publiques du quartier, et prîmes position sur l’un des bancs libres. Temps de midi oblige, des gens affluaient de tous côtés désormais, ce qui donnait pas mal de vie et d’animation à l’endroit.
-Ohn juhlmid. Nous salua poliment un vieux Dunmer en passant devant nous.

Hannabi et moi répondîmes “ohn sunad” par automatisme, ce qui m’arracha un rictus à moitié honteux dans la foulée. Pour Hannabi, c’était logique. Pour moi, un peu moins…
Comme quoi, une vie au sein d’une cité du Dun, ça laissait des traces. En l'occurrence, les bonnes vieilles formules de politesse prononcées en Dunmeri, importées de Morrowind et perpétuées par tous les Dunmers de Cyrodiil depuis des décennies.
-Ça voulait dire quoi ? Me questionna Rexus, perplexe.
-En gros, il nous souhaitait de profiter de notre nourriture, et nous, on le bénissait pour ça. Résumai-je.

Nous restâmes pas loin d’une heure sur la petite place animée, à profiter du soleil et de la quiétude des lieux. Après tout, c'était une belle journée. Je ne pus d'ailleurs réprimer un terrible pincement au coeur lorsque fut enfin venu le moment de ramener Hannabi à l’orphelinat. De son côté, la petite Dunmer ne laissa pas afficher la moindre émotion, ce qui témoignait déjà de sa grande maturité, mais je reconnus tout de même la déception dans son regard au moment de nous quitter. Probablement aurait-elle souhaité rester avec nous… Et je croyais bien que nous aussi, pour être tout à fait honnête...
-Faudra qu’on revienne la voir plus souvent… Murmura Rexus d’une voix d'outre tombe une fois que nous fûmes dans le RDS, direction Fort-Lancier.
-Je suis d’accord… Conclus-je, la mort dans l’âme.

Je ne pouvais pas parler au nom de Rexus, mais en ce qui me concernait, je savais exactement ce que vivait Hannabi dans cet orphelinat. La vie n’y était pas mauvaise dans l’absolu. On y était bien traité et bien éduqué. C’était juste que… grandir dans un orphelinat, sans parents, sans vrais liens familiaux, c’était… morne. Ça n'aidait pas vraiment à se développer au final C’était un mode de vie dont on s'accommodait, mais également un mode de vie qui laissait des traces ineffaçables. C’était un peu comme un sable sec sur lequel aucun vent d’affection ou d’amour ne serait jamais venu poser sa douce brise. Je connaissais… J’étais passée par là…
Nous débarquâmes à Fort-Lancier à treize heures tapantes, et fûmes directement invités à rejoindre la salle d’instruction principale par l'un des agents administratifs postés dans le bâtiment d'accueil. Ce fut l’occasion pour moi de chasser rapidement mes idées maussades, et de me recentrer sur la situation qui nous concernait directement. Lorsque nous pénétrâmes enfin dans la pièce en question, je réalisai soudain, non sans une certaine honte d’ailleurs, que nous étions les derniers à être attendus.
-Sergent Frey, capitaine Othril… Nous salua Percius Ostorius avec un formalisme somme toute logique, compte tenu de la situation.

Nous passâmes furtivement devant l’officier légat, et devant plusieurs autres officiers généraux dans la foulée. Dans l’absolu, la salle d’instruction n’avait pas changé: elle se composait toujours d’une grande table ovale, et d’un immense tableau accroché au mur situé près de l’entrée. Sauf que, si nous n’étions généralement qu’une dizaine par instruction, il fallait désormais compter sur une centaine de personnes présentes, assises ou debout tout autour de la grande table qui trônait au centre de la pièce.
Je me postai en peu à l’écart, debout dans un coin, et observai d’un bref coup d’oeil les individus qui s’étaient rassemblés ici. On avait beau être à Fort-Lancier, donc dans la garnison officielle du RAC, la plupart des soldats ici présents n’en faisaient pas partie. En vérité, c’étaient essentiellement des cavaliers qui étaient présents ici, provenant de divers régiment réguliers. Malgré tout, je reconnus également des chefs de section de la DRI, de la DSM, du PRAX, de la SOC, mais aussi des officiers du CSOJ, du CBAS, et même des services de renseignement. En fait, plus j'y regardais, et plus je réalisais qu'il y avait littéralement de tout, à croire qu’en dehors des régiments réguliers de cavalerie, chaque branche de la Légion avait reçu l’ordre d’envoyer ses propres forces spéciales. Et c’était probablement le cas, en fait. Même Levus Mico et le prince Corvus - fils aîné de l’empereur en personne – avaient répondu présents, et étaient désormais discrètement postés près du grand tableau, en l'attente du début de l'instruction.
-Tu faisais quoi avec Rexus ? Chuchota soudain une voix inquisitrice à mon oreille.
-Bah ! T’es là toi ? Soufflai-je en apercevant soudain Celwen.
-Ha ! Je suis furtive hein ? S'enorgueilla la Bosmer.
-Non, t’es juste toute petite...
-Mesdames et messieurs, bonjour. Commença un officier aux cheveux gris et à la mine sévère tout en s’avançant devant le grand tableau, au centre de toutes les attentions.

Je reconnus aussitôt le général quatre étoiles Gaius Maximus, général en chef de la cavalerie impériale, et plus haut dirigeant militaire de tout l’Empire derrière le général cinq étoiles Valgus Pelagia, et l’empereur lui-même. Et franchement, sans mentir, il en imposait... Sexagénaire bien conservé, grand, costaud, buriné et blindé par les rudesses de sa fonction, ce mec, il puait l'archétype du général ultra deter que rien ni personne ne ferait jamais sourciller, car il avait probablement passé toute sa vie à participer à la gestion d’un empire que les crises en tous genres n'avaient pas épargné. Ce type, il avait connu la reconstruction d’après la grande guerre, les sécessions de plusieurs provinces impériales, le bras de fer perpétuel avec le Domaine Aldmeri, et également la terrible montée en puissance de la nouvelle Union Dunmeri. Entre tout ça, il avait géré les guerres civiles, les conflits et les escarmouches, les opérations militaires en tout genre, mais également le maintien à flot de l’immense et inextricable merdier que représentait la cavalerie Impériale. Durant des décennies, il n’avait jamais flanché, jamais failli, et les Divins eux-mêmes savaient qu’ils avaient dû en prendre, des décisions compliquées, car la cavalerie avait systématiquement été envoyée en tête, toujours devant, lorsque les choses s’étaient gâtées. Et elles s'étaient gâtées un paquet de fois...
Aujourd'hui, il était juste devant moi, avec son visage ridé mais vigoureux, nous toisant d’un regard que personne n’osait soutenir.
-Je vous remercie d’avoir répondu à l’appel, tous autant que vous êtes. Énonça Gaius Maximus. Je sais qu’il eut été préférable de faire cette instruction à la garnison centrale de la cité impériale, et une seconde instruction aura probablement lieu là-bas d’ailleurs. Mais eu égard des circonstances, et de la relative urgence dans laquelle nous devons entamer ce déploiement, nous avons préféré opter pour un endroit plus accessible, et surtout plus discret.

L’officier général marqua une courte pause, promena son regard sur l’assemblée, puis enchaîna:
-Certains d’entre vous le savent déjà, mais nous sommes sur le point de lancer notre plus gros déploiement militaire depuis la grande guerre. Comme d’habitude, ce sera à nous, la cavalerie, de partir devant. Objectif: le nord d’Elsweyr, et l’éradication de toutes les cellules Do’Traaji qui s’y terrent.
-Les Do’Traaji ? Releva aussitôt un officier d’un régiment lambda quelques mètres sur ma gauche. Ça fait au moins dix ans qu’ils nous cherchent misère et lancent des attaques contre nous. Pourquoi s’en préoccuper maintenant ?
-Pour la simple et bonne raison qu’ils sont devenus beaucoup plus menaçants ces dernières semaines. Expliqua le général. On entendait plus vraiment parler d’eux depuis l’incident des collines vertes d’il y a deux ans, mais visiblement, c’était pour mieux se préparer à nous retomber dessus le moment venu.

Le général adressa un geste de la main à l’un des agents logistique présent à ses côtés. Ce dernier s'exécuta aussitôt, et déplia alors une immense carte tactique d’Elsweyr sur le grand tableau.
-En moins de quatre semaines, ce sont pas moins de six attaques qui ont été menées contre nos camps militaires, totalisant deux morts chez les fantassins, et plusieurs dizaines de blessés toutes branches confondues. Expliqua Gaius Maximus tout en désignant tour à tour des positions militaires stratégiques dans le nord d’Elsweyr. Le camp situé au nord de Dune a été le plus durement touché, et c’est précisément sur cette région que semblent se concentrer les Do’Traaji à l’heure actuelle. A l’heure où nous parlons, des civils sont enlevés, des villages sont brûlés, des réserves sont pillées, et nos patrouilles subissent des tirs d’arbalète répétés depuis les collines. Jusqu’à présent, nous nous contentions de garder la frontière, et nous laissions cette province au Domaine Aldmeri, mais compte tenu des attaques répétées à notre encontre, ces terroristes sont devenus un problème que nous ne pouvons plus ignorer. Sur le plan stratégique, ils sont désormais beaucoup trop proches de Cyrodiil, et cela, nous ne pouvons pas le tolérer. Par ailleurs…

Le général fronça les sourcils, et sembla hésiter quelques instants, le regard nébuleux, perdu dans son plan d’Elsweyr.
-... Ils ont fini par franchir la ligne rouge… Major Ostorius, je vous laisse continuer. Conclut soudain l’officier général, avant de faire un pas en arrière et de laisser Percius prendre la relève.

Je jetai un regard interrogateur à Celwen, qui me répondit aussitôt par un haussement d’épaules incertain.
-... les sections Varen et Weston de l’unité Molag sont revenues d’opération cette nuit. Commença l’officier légat d’un air prudent. Elles avaient pour instruction de sauver deux citoyens impériaux pris au piège par une cellule Do’Traaji située dans le sud-est d’Elsweyr. Officiellement, il s’agissait de civils en vacances. Officieusement… Il s’agissait en réalité de deux agents du renseignement impérial, chargés d’enquêter sur une possible collusion entre les Do’Traaji et le Domaine Aldmeri.

Percius Ostorius marqua une pause, et sembla soudain très mal à l’aise. Il sortit alors un petit cristal de sa poche, et le posa lentement sur la grande table, à la vue de tous.
-Les sections Varen et Weston sont arrivées trop tard pour les sauver. Conclut l’officier légat d’une voix blanche. Par contre, ils ont trouvé ce cristal enchanté sur le lieu de leur intervention. Il était posé bien en évidence, et était chargé d’un puissant sort de mysticisme. Le CSOJ l’a immédiatement analysé à leur retour, et il s’avère que les Do’Traaji y ont implanté le souvenir de l’un de leurs membres. Je…

L’Impérial hésita de nouveau.
-Vous comprendrez quand vous le verrez. Finit-il par conclure.

Et sur ces mots, il effleura le cristal du bout des doigts. Un rayon lumineux jaillit brusquement de l’artefact, projetant au centre de la pièce une vision fantomatique. A peu de choses près, c’était comme si plusieurs entités spectrales s’étaient soudain mises à bouger et à parler sous nos yeux, sauf qu’il s’agissait en réalité de la restitution visuelle d’un souvenir, extrait et placé dans ce petit morceau de pierre en vue d’être ultérieurement diffusé à un quelconque public.
-... Regarde bien mon frère, car ils verront à travers tes yeux ! Commença le spectre d’un Khajiit à notre attention.
-Je regarde mon frère, je n’en perdrai pas une miette. Répondit une voix sans visage, probablement celle de l’individu à travers duquel cette vision était rendue possible.

Le Khajiit nous tourna brièvement le dos, et sembla empoigner fermement quelque chose. Une autre silhouette fantomatique apparut alors au centre de la pièce, signe qu’elle apparaissait également dans le champ de vision de l’individu à qui l’on avait extrait ce souvenir.
-Regarde ! Regarde bien, mon frère ! Insista le Khajiit en nous fixant avec des yeux fous.

A ses pieds, ligoté, bâillonné, impuissant, se tenait désormais un Impérial d’âge moyen. Ce dernier tenta de marmonner quelque chose, mais fut aussitôt frappé à la tempe par son bourreau.
-Ferme la ! Aboya le Khajiit, avant de se retourner dans notre direction, de brandir une dague, et de s’adresser directement à nous cette fois-ci: Regardez bien, sales chiens d’Impériaux ! Vous pensiez pouvoir nous espionner ?! Vous pensiez pouvoir nous duper ?! Retenez bien ceci: Elsweyr est une province souveraine, et elle le restera ! Ni vous, ni ces saloperies d’Elfes, ne soumettrez le peuple Khajiit ! Prenez ceci comme un avertissement ! Regardez ! Regardez donc, comment nous traitons les envahisseurs !

Le Khajiit se retourna, et d’un seul coup, enfonça vigoureusement sa lame dans l’oreille de l’otage.
-Oh putain… Soufflai-je tout en mettant ma main devant ma bouche par réflexe.

Les hurlements de douleur de l’Impérial retentirent dans toute la pièce, alors que son bourreau se mettait littéralement à le dépecer vivant. Je détournai rapidement les yeux, et aperçus alors les regards épouvantés de mes nombreux compagnons.
-La projection dure plusieurs heures. Annonça Percius Ostorius tout en effleurant de nouveau le cristal, mettant en suspend la diffusion de ce terrible souvenir.

Des murmures effarés s’élevèrent un peu partout dans la salle d’instruction. A l’évidence, je n’étais pas la seule que cette scène venait de choquer. En même temps, il y avait de quoi…
-Les Do’Traaji sont allés beaucoup trop loin, et ils n’étaient probablement pas seuls. Conclut Gaius Maximus d’un air mauvais tout en reprenant place en tête de table. Cette magie de capture de souvenirs n’est clairement pas à leur portée, et ces agents du renseignement avaient une couverture solide. Les Do’Traaji ont été aidés, c’est évident, et nos soupçons se portent clairement sur le Thalmor désormais. Toujours est-il que ces Khajiits ont sauvagement exécuté deux agents impériaux dans l'exercice de leurs fonctions, ont multiplié les attaques contre nos garnisons, et que le Domaine Aldmeri, le soi-disant garant de cette province, n’a jamais rien fait pour la sécuriser. Le nord d’Elsweyr leur appartient toujours, mais il reste partisan de l’Empire, et comme par hasard, c’est précisément là que des attentats se multiplient, et que le Thalmor est “impuissant”. Vous croyez à une coïncidence ? Parce que moi, non !

Le général Gaius Maximus promena un regard sévère sur l’assemblée, puis poursuivit:
-Peu importe ce que diront les Altmers ! Si ils sont incapables d'assurer le maintient de cet endroit, et bien nous le ferons à leur place ! Nous allons déployer la Légion dans le nord d’Elsweyr, sécuriser la région, et mettre un terme aux agissements de ces sauvages ! Il en va de notre devoir, de notre honneur, et de la sécurité de l'Empire tout entier ! Pour commencer, une première force de dix mille hommes va être envoyée là-bas pour établir plusieurs têtes de pont, et vous en faites tous partie. Comme toujours, la cavalerie ouvrira la voie, et sera épaulée par les forces spéciales de toutes les branches de la Légion. Alors rassemblez vos affaires, et référez vous à votre ligne hiérarchique pour la suite des événements, car vous partez dès ce soir ! Faites honneur à la cavalerie, et à l’Empire !
-Aouh ! Scandèrent tous les soldats présents en se frappant le torse du poing, signe de leur allégeance absolue. 

Pour autant, cette instruction ne semblait pas tout à fait terminée, car quelqu’un avait visiblement quelque chose à ajouter.
-Avant que vous ne retourniez à vos casernes respectives pour entamer vos préparatifs, le prince Corvus souhaite également vous adresser un message. Conclut Gaius Maximus, avant d’incliner la tête en direction de l’intéressé, et de reculer d’un pas.

Le prince Corvus, fils aîné de l’Empereur et futur héritier de tout l’Empire, s’avança lentement en tête de table, les bras croisés, la mine mauvaise, le regard rivé vers la projection fantomatique que Percius avait mis en suspend quelques instants plus tôt. Cette même projection qui continuait de trôner silencieusement au centre de la pièce, véritable arrêt sur image montrant le destin tragique d’un agent du renseignement impérial...
-Personne ne nous traite comme ça. Cracha le jeune héritier tout en désignant la vision spectrale de l’index. Quiconque attaque un citoyen impérial, attaque l’Empire dans son intégralité. Vous vous rendez en Elsweyr, vous trouvez ces animaux, et vous ne revenez pas tant qu’ils ne sont pas tous dans une cellule, ou dans un cercueil. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Des hochements de tête graves parcoururent l’assemblée. Personne ici ne semblait prendre ce problème à la légère. En vérité, c’était plutôt l’inverse: les plus hauts dirigeants de l’Empire étaient sur le point de lâcher la laisse de plusieurs milliers de légionnaires revanchards. Comment pouvait-on imaginer un seul instant que ces derniers hésiteraient à remplir leur mission ? Tous autant que nous étions, nous allions foncer tête baissée en Elsweyr, et faire payer très chèrement leur audace aux ennemis de l’Empire. C’était plus qu’une simple opération militaire pour beaucoup d’entre nous: c’était une question d’honneur, et de justice...
-On en a fini. Conclut le prince Corvus. Bonne chance à tous, et gloire à l’Empire.

Les gens commencèrent peu à peu à quitter la pièce, regagnant leurs garnisons respectives en vue d’y entamer leur préparatifs et leurs instructions respectives. Naturellement, nous n’allions pas tous partir au même endroit au même moment. Nous allions forcément avoir des objectifs très différents les uns des autres au sein de ce déploiement massif, aussi chaque régiment, chaque unité, chaque section, allait devoir étudier et mettre en application ses instructions propres, établies et réparties par le département de la défense pour mieux faire de ces différentes affectations un grand tout logique, cohérent et efficace.
-Major Ostorius, capitaine Othril. Nous interpella soudain le général Gaius Maximus alors que nous prenions la direction de la sortie nous aussi. Un mot avant que vous ne partiez.

Je jetai un oeil inquisiteur à Percius Ostorius, qui me répondit par un haussement de sourcils perplexe. Le général en chef de la cavalerie impériale qui voulait me parler, à moi ? Bordel de merde… Qu’est-ce qu’on allait encore me demander ? 
Nous restâmes à l’écart durant plusieurs secondes, attendant que tout le monde ait fini de s’en aller. Seuls Levus Mico et le prince Corvus restèrent eux aussi. Bien sûr, plusieurs soldats ne purent s’empêcher de nous lancer des regards curieux en passant à notre hauteur, et je ne pouvais pas les en blâmer…
-Capitaine Othril, j’ai eu une discussion avec votre ancien responsable… Commença le général une fois qu’il n’y eut plus personne d’autre dans la salle d’instruction

Il désigna Levus Mico d’un signe de la main, puis poursuivit:
-J’ai lu votre dossier, je sais qu’on vous en demande beaucoup. Mais étant désormais votre supérieur hiérarchique, je me dois de vous rappeler la mission que les plus hautes instances de l’Empire vous ont confié. Il y avait pas mal d’officiers provenant de régiments réguliers dans cette pièce, et ces informations restent confidentielles, aussi ai-je préféré ne pas les mentionner, mais…

L’officier hésita, jeta un bref regard en direction de Levus Mico et du prince Corvus, puis reprit:
-Ouvrez les yeux, soyez attentive à tout ce que vous verrez en Elsweyr. L’ennemi officiel reste les Do’Traaji, mais comme vous l’avez compris, le Domaine Aldmeri est très fortement soupçonné lui aussi, or nous ne pouvons pas nous permettre de retomber en guerre contre les Altmers. Pas sans preuves irréfutables de leur implication en tout cas. Par ailleurs…

Le général hésita de nouveau. Il adressa ensuite un hochement de tête silencieux à Levus Mico, signe qu’il préférait lui laisser prendre le relais à partir d'ici.
-La présence de Nilvyn Serethi en Elsweyr a été formellement confirmée par plusieurs de nos contacts. M’expliqua rapidement mon ancien responsable. Et figurez-vous que ce cristal de souvenir rapporté par les sections Varen et Weston portait des traces diffuses mais néanmoins manifestes de magie daedrique lorsque le CSOJ l’a analysé.
-Qu...Qu...Quoi ?! Glapit brusquement Percius Ostorius en écarquillant les yeux. Mais… ! Personne ne m’a… ! Comment vous… !
-Vos sections ne l’ont probablement pas identifié sur le moment même. Expliqua Levus Mico en se retournant vers lui. C’est pour ça qu’elles ne vous ont rien dit. Et comme je le disais, les traces étaient diffuses, et ont été uniquement révélées après une analyse approfondie du département d’enquête du CSOJ. Toujours est-il que ça ne prouve rien. C’est peut-être un simple hasard, mais ça peut également être l’indice d’un problème plus grand encore que les Do’Traaji en Elsweyr. Les frontières de Cyrodiil sont toutes proches. Comme l’a expliqué le général Maximus, on ne peut rien laisser au hasard. Pas en pareilles circonstances.

Je ne répondis rien, mais ne pus m’empêcher d’éprouver un mélange de crainte et d’exaspération. Les Fils d’Evos, en Elsweyr ? Sérieusement ? Et en même temps, pourquoi pas ? Ils étaient manifestement en Morrowind lorsque nous avions récupéré Martin, et pour le coup, les Dunmers étaient bien plus attentifs vis-à-vis de leurs propres territoires que ne l’étaient les Altmers vis-à-vis du nord d’Elsweyr.
Mais tout de même… Cela commençait à faire beaucoup…
Une organisation terroriste que l’on soupçonnait d’être financée par un pouvoir politique avec lequel nous partagions officiellement une trêve, et ce dans le but de nous déstabiliser mesquinement, c’était compliqué, mais classique. L’Empire avait déjà fait face à ce genre de cas de figure un nombre incalculable de fois. Savoir qu’une secte obscure profitait peut-être de ce chaos pour mener à bien ses propres expériences lugubres dans la région, par contre…
Et puis, il y avait Nilvyn, dont la présence avait été confirmée là-bas...
Dans quel merdier m'apprêtais-je à foncer encore une fois ?
-Ce déploiement en Elsweyr est important, mais votre mission l’est tout autant, Teleri. Conclut doucement Levus Mico. Allez savoir, peut-être même que tout ceci se rejoint quelque part. Bref, ouvrez les yeux, enquêtez, ne négligez aucune piste.
-Je suis un patriote, j’ai juré allégeance à la cavalerie impériale, et à l’Empire. Renchérit le général Maximus en me fixant attentivement. Je ne cautionne pas forcément les méthodes du renseignement impérial, mais je sais reconnaître leur dévouement envers la sécurité de l’Empire, et cela, je le partage de toute mon âme. La mission qu’il vous ont confié est primordiale. Ne la perdez pas de vue capitaine.

Levus Mico, Gaius Maximus et le prince Corvus échangèrent un bref regard entendu, s'assurèrent que nous avions bien compris leur demande, puis prirent finalement congé de nous.
-... J’aurais mieux fait de rester au onzième de cavalerie… Conclus-je une fois seule en compagnie de Percius.
-Et moi j’aurais mieux fait d’écouter mes parents et de faire comptable.. Confia le major d’un air presque aussi blasé que le mien.

J’observai un profond silence, me retenant à tout prix de manifester mon abattement à mon supérieur hiérarchique. Abattue ouais, c'était le mot… J’avais beau avoir choisi cette voie, je n’avais pas pour autant souhaité recevoir de telles responsabilités. Le problème, c’est qu’elles m’étaient tombées dessus subrepticement, sans que je m’en rende vraiment compte. Lors de ma mission d’essai en Morrowind, on m’avait demandé d’ouvrir les yeux, prétextant que mon ancienne affectation au renseignement faisait de moi la plus qualifiée pour déceler ce que les autres ne pouvaient voir. On m’avait ensuite expliqué que ma relative affinité avec la “bande de Nilvyn” - comme ils aimaient parfois l’appeler - faisait de moi l’agent parfait pour les traquer en parallèle de mon affectation au RAC. S’étaient ensuite pointés les insaisissables Fils d’Evos - un peu par hasard d’ailleurs, suite à une enquête lambda confiée à Salmo - et là encore, on m’avait naturellement désignée, vu que cette piste semblait intimement liée à celle de Nilvyn et des autres. C’était en tout cas ce qu’indiquaient les circonstances dans lesquelles nous avions trouvé Martin et Luther, bien que ces derniers n’aient pas révélé grand-chose dans l’absolu. Et avant même que je ne le réalise pleinement, voilà que je me faisais aborder par Levus Mico, par le général Gaius Maximus, ainsi que par le fils aîné de l’empereur. Et tous me demandaient de mener cette enquête à bien, de rester attentive au moindre indice, car il était évident que quelque chose de profondément dangereux se cachait derrière toute cette histoire, et qu’on avait pas fini d’en entendre parler.
C’était bizarre finalement, cette manière dont évoluait parfois votre vie. J’avais plusieurs fois changé de branche au cours de ma carrière, dans le but avoué de changer de vie. Sauf qu’au lieu de laisser mes anciens problèmes derrière moi, ces derniers m’avaient suivi, et s’étaient même cumulés, jusqu’à ne plus former qu’un immense et tortueux merdier dans lequel plus personne ne semblait vouloir me foutre la paix. Loin d’avoir tourné la page de mes anciennes affectations, je les avais additionnées. J’étais devenue un soldat, doublée d’un agent du renseignement, doublée d’un opérateur échelon un. Et toutes ces putains de casquettes bien sûr, je devais les porter en même temps, c’eut été trop facile sinon…
J’étais pas une fiotte, je n’étais pas du genre à me laisser abattre. Mais quand même, merde… Pourquoi moi ? Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur moi, Teleri Othril ? Les Divins, ces enculés sans scrupules, n’avaient-ils pas d’autres personnes à emmerder en ce bas monde ? Ce n’étaient pas les héros qui manquaient pourtant… Alors pourquoi confier cette tâche à une Dunmer sans histoire ?
-Vas rejoindre les autres à la salle d’équipement. M’indiqua finalement Percius Ostorius. Tu les as entendu, on part dès ce soir. Profitez-en pour préparer votre équipement, étudier les instructions, et vous reposer un peu, parce qu’on risque de ne plus avoir ce luxe pendant quelques temps.
-Tu penses qu’on va être déployé pendant combien de temps ? Questionnai-je, bien que je n’étais pas tout à fait sûre de vouloir entendre la réponse.
-Un déploiement militaire aussi massif, pour éradiquer toute forme de menace terroriste dans une zone de cette taille ? Formula l’officier légat.

Il se caressa machinalement la barbe durant plusieurs secondes, absorbé dans ses estimations.
-Au mieux, c’est torché en quelques jours. Conclut-il en relevant la tête vers moi. Au pire… Pas avant plusieurs décennies de guérilla…

Ce fut donc ainsi que se dessina mon tout premier déploiement officiel avec le RAC: dans la précipitation, le doute, et la consternation. A quelle sorcellerie allais-je encore être confrontée ? Quelle saloperie infernale allait une fois de plus me tomber en plein sur la gueule ?
En tout cas, une chose était sûre désormais: l’époque de la Confrérie Dunmer, des trafics de drogues et des règlements de compte en prison, ce n’était pas si mal que ça finalement…

Je sens que ça va durer 20 pages de fic pour cette mission

Penses-tu ?

Oh oui mon black j'en suis même sur

Hello mon bon khey. La suite est en chantier. A priori soit demain, soit mercredi.

Merci mon bon khey

Bon faut que je passe à la page suivante pour plus de lisibilité par contre.

Donc post.

ou.

Non je plaisante.