Bon allez j'envoie.

Chapitre 37: Opération vague rouge.

Le boucan… CE boucan…
C’était ça qui m’effrayait le plus en fin de compte. Ce bruit, lourd, lugubre, monstrueux, infernal… Il venait de partout et de nul part à la fois, comme si l’univers lui-même s’était mis à vaciller, à trembler, à rugir… Des détonations retentissaient très loin, quelque part dans le néant, mais elles le faisaient avant tant de vigueur, avant tant de force que cela semblait finalement tout proche. Qu’elles étaient donc ces choses gigantesques, situées à des milliers de kilomètres, qui me fonçaient dessus à une telle vitesse qu’elles seraient pourtant sur moi en quelques secondes à peine ? Et ce ciel rouge, et cette lave brûlante…
Où étais-je ? Cet endroit me faisait tellement peur…
-Hey ! Réveille toi !

Plusieurs claquements de doigts agacés m’arrachèrent brusquement de mon sommeil. Je clignai des yeux, et me retrouvai nez à nez avec un Endril à la mine contrariée.
Encore un cauchemar… Visiblement, mon passage à l’orphelinat de Terre-Neuve et ma confrontation avec Ysabel Egnatius, la directrice, n’avait pas réglé mon problème. Il faudrait que je trouve une autre piste, parce que là franchement, ça commençait à bien faire...
-Toujours en train de pioncer au pire moment ! Grinça le Dunmer en me voyant émerger péniblement. Toi et Rexus vous faites la paire !
-Allez, on se prépare ! Ordonna soudain Percius Ostorius.

Une turbulence secoua brièvement le pont intérieur, signe que le zeppelin ralentissait pour se caler à son allure de largage. Rattrapée par la réalité de l’instant, je me levai d’un bond, rassemblai mes idées, et m’assurai que mon équipement était toujours au complet.
-Rexus magne toi… Ronchonna Telrav quelque part sur ma gauche.

Je gagnai presque aussitôt ma place en queue de file, soulagée de ne pas être la dernière du lot. Et également quelque peu honteuse de cet état d’esprit, d’ailleurs. En fait, hormis Rexus, tout le monde était là. Les trois sections de combat du RAC déployées pour cette mission étaient en position, soit dix-huit opérateurs prêts à sauter dans le ciel nocturne d’Elsweyr d’une seconde à l’autre.
L’une des officiers de la marine ouvrit la double porte coulissant du pont, et se pencha par-dessus le vide pour estimer la position du zeppelin dans le ciel. Un vent et un boucan monstrueux s’engouffrèrent aussitôt dans le pont intérieur.
-Une minute. Indiqua la voix de Percius Ostorius dans mon casque, en réponse à l’index dressé que nous adressa l’officier de la marine. Sections pour Clivia, test de communication.
-Uriel un, Fortis Leovic.
-Uriel deux, Fortis Leovic.

Les dix-huit opérateurs effectuèrent un à un leur test de communication magique. Ce fut d’ailleurs Hastrel Velarius, Weston six, qui termina le bal.
-Tu sens la trouille ! Le raillai-je une fois l’appel terminé.
-Quoi ?! Mais pas du tout ! Cria le Khajiit pour couvrir le bruit du vent.
-Arrête ! Je sais que c’est ton premier saut OHA ! Et je parie que ça va finir comme aux sélections: tu arriveras en bas juste après moi !

Bon, c’était certes un peu mesquin de ma part, mais il était vrai qu’ayant déjà expérimenté cet exercice en Bordeciel, je prenais désormais un malin plaisir à vanner ceux qui devaient s’y adonner pour la première fois. En l'occurrence, Hastrel Velarius, le Khajiit qui avait fait toutes ses sélections en même temps que moi, n’avait pas l’air d’en mener large. Et il y avait de quoi: on était quand même sur le point de sauter dans le vide à une altitude de dix kilomètres, dans un contexte de déploiement militaire massif qui plus est.
-Trente secondes. Indiqua la voix de Percius Ostorius dans mon casque.
-Trentes secondes ! Répétèrent les dix-huit opérateurs présents en tendant la main en l’air.
-Rexus, trente secondes ! Insista la voix de Telrav Gravius.
-Foutez-moi la paix bordel ! Répliqua celle du colosse.

De multiples pouffements de rire s'élevèrent dans mon casque. Après tout, Rexus Frey était une vraie vedette au sein du RAC. Toutes les sections de combat le connaissaient, même si ce n’était probablement pas pour de très bonnes raisons cela dit.
J’aperçus brièvement Aquilia, le faucon de Celwen, prendre son envol dans la périphérie de mon champ de vision. Les différents agents tactiques et logistiques, de leur côté, étaient tous assis et fermement harnachés aux banquettes du pont, attendant patiemment que l’on saute pour mieux refermer les portes du zeppelin et entamer leur travail de soutien à distance.
Il y avait un certain paradoxe lorsque l’on s’apprêtait à faire un saut OHA : Les secondes semblaient soudain devenir des minutes, et les minutes, des heures. Trente secondes ? Vraiment ? J’avais l’impression qu’elles étaient déjà passées au moins cinquante fois…
Un sifflement sec retentit quelque part devant moi. Soudain, l’officier de la marine chargé de la coordination agita plusieurs fois de poing de haut en bas.
-Bonne chance messieurs ! Annonça la voix de Percius Ostorius. Faites honneur au régiment autonome de cavalerie !
-Aouh ! Scandèrent les dix-huit opérateurs en se frappant le torse du poing.

Les trois sections de combat, formées en trois lignes parallèles, s’avancèrent au bord du gouffre, et se jetèrent dans le vide sans poser de question, vague après vague. Lorsque vint mon tour, et celui d’Hastrel Velarius par la même occasion, l’appréhension laissa aussitôt place aux bons vieux automatismes. Bien malgré sa crainte, le Khajiit ne broncha à aucun moment, et sauta d’un seul et même geste, pile en même temps que moi. Et une fois encore, exactement comme en Bordeciel, les bourrasques assourdissantes ressenties à l’intérieur du pont cessèrent d’un seul coup, laissant place au silence étrange et contemplatif du ciel immense, et d’une chute à une vitesse de trois-cent trente kilomètres heures.

C’était vraiment curieux. A l’idée d'une telle chute libre, on aurait forcément pensé que le vent nous aurait déchiré les oreilles, et nous aurait ballotté dans tous les sens. Pourtant, ces sauts étaient particulièrement silencieux au contraire. Une brise légère nous enveloppait, douce et rassurante. Le ciel, immense et insondable, semblait veiller sur nous.

Après quelques secondes de chute libre, plusieurs silhouettes revinrent lentement à ma hauteur, et se mirent en formation. Les trois sections de combat se rassemblèrent lentement entre elles, tels trois essaims bien distincts voguant dans la nuit chaude d’Elsweyr. Bientôt, elles s’écartèrent même les unes des autres, filant à toute allure vers leurs points d'atterrissages respectifs. Car oui, nous n'attaquerions pas tout à fait au même endroit une fois au sol. Perdue dans mes pensées, bercée par le vent chaud qui remontait depuis l'immense désert qui s’étendait sous nos pieds, je me remémorai rapidement les instructions que nous avait donné Percius Ostorius durant notre vol jusqu’ici.

Concrètement, la première phase du déploiement en Elsweyr était l’opération vague rouge: un assaut nocturne massif et simultané sur pas moins de quatre positions fortes dominées par les Do’Traaji dans la region de Dune, doublé d’une mission de sabotage crucial et de plusieurs assassinats ciblés sur deux autres villages voisins. Autrement dit, une putain d’opération coup de poing, sur laquelle l’Empire envoyait toute la deuxième division de cavalerie, soit environ dix milles cavaliers répartis entre le deuxième, le quatrième, le neuvième et le onzième régiments de cavalerie. Leur rôle: prendre simultanément les positions clefs de Fort-Lamar, Fort-Shabeh, Dune-haute et Verte-colline. Tous les bastions Do’Traaji entourant la cité stratégique de Dune en gros. Facile, sur le papier du moins... Le problème, c’était que ces terroristes Khajiits n’étaient plus les blaireaux sous équipés et sous éduqués du début de la quatrième ère. Au fil des décennies, puis des siècles, ils avaient gagné en influence, en nombre et en efficacité. Techniquement, un assaut pareil, même s'il tournerait forcément à l’avantage de l’Empire vu ses moyens colossaux, n’était pas sans risque pour autant. Les Do’Traaji avaient l’habitude de se battre dans le désert, ils connaissaient le terrain, ils savaient précisément comment l'utiliser à leur avantage. Nous étions certes plus puissants, plus qualifiés, et mieux équipés, mais face à des autochtones capables de mener de véritables tactiques de guérillas modernes, une opération même de cette envergure aurait tôt fait de nous frotter à une sacré résistance, et donc, à des pertes humaines non négligeables. Pour contrer cette éventualité, et assister les régiments réguliers dans leur avancée, le CSOJ, supervisé par le département de la défense, avait lui aussi déployé les grands moyens. C’était donc quatre unités de forces spéciales qui étaient déployées en même temps sur cette première opération, et à ce sujet, ce serait à la SOC d’ouvrir le bal. Dès son arrivée en Elsweyr, la Section d’Ouverture de la Cavalerie devrait foncer directement sur Fort-Shabeh - le plus gros foyer de résistance Do’Traaji selon le renseignement Impérial - et mener une attaque éclaire pour s’emparer le plus rapidement possible de la fortification. Bien sûr, la SOC n’était pas envoyée seule au tas, car le onzième de cavalerie était censé arriver juste derrière pour consolider la position et y permettre l’établissement durable d’une tête de pont. Au même moment, le deuxième, le quatrième et le neuvième de cavalerie étaient quand à eux chargés de prendre respectivement Fort-Lamar, Dune-haute et Verte-colline, moins fortifiées selon le renseignement, et donc moins susceptibles d’opposer une résistance nécessitant l’assaut éclair d’une unité de force spéciale. Évidemment, la nuit aiderait, et même si les Do’Traaji restaient aptes à opposer une résistance sur ces différents points clefs, l’on peinait à croire qu’ils puissent tenir tête à des régiments entiers de cavalerie impériale...
Restaient les villages de Kel-mih et Zafiir, et ceux-ci représentaient un problème un peu particulier pour l’état major. Dans l’absolu, il ne s’agissait pas de positions fortifiées. Contrairement aux quatre autres points clefs, ces villages n’étaient donc pas là pour stopper une avancée ennemie venue du nord, et n’étaient pas censés opposer une résistance farouche. Par contre, ils étaient officiellement répertoriés comme étant de véritables planques à Do’Traaji selon le renseignement Impérial, et cette info était d’autant plus crédible que ces patelins étaient paumés dans les collines situées au sud-est de Dune. L’endroit était isolé, difficile d’accès, et c’était précisément là que les services de renseignements avaient identifié plusieurs des chefs de guerre Do’Traaji de la région, ainsi que plusieurs caches d’armes et d’explosifs artisanaux. Les mêmes qui avaient été utilisés lors de l’attentat des collines vertes, en l'occurrence…
C’était ici que le PRAX, la DRI et le RAC rentraient en scène: pendant que la SOC et toute la deuxième division de cavalerie lançait un assaut massif au nord de Dune, les trois autres unités de forces spéciales seraient quand à elles chargées de s’approcher de Kel-mih et de Zafiir, et d’y mener conjointement des missions de sabotage et d’assassinat. Hélas, le CSOJ avait confié l’élimination des cibles de Kel-mih à l’infanterie, mais compte tenu de la position dominante du village sur les environs, une progression furtive et un assassinat éclair n’étaient techniquement pas possibles. C’était donc à nous, au RAC, de créer la brèche: les sections Uriel, Varen et Weston devaient fondre sur Zafiir, traiter la menace sur place, et y faire péter les caches d’armes ennemies. La logique voudrait alors que les gros poissons planqués à Kel-mih, en voyant l’explosion au sud-est, ainsi que l’avancée massive de la Légion au nord et au nord-ouest, ne prennent la fuite vers les collines à l’est. Ce serait précisément là que le PRAX et la DRI, restés en attente, les cueilleraient et les élimineraient, clôturant en apothéose l’opération vague rouge.
En conclusion: quatre points clefs capturés, une cache stratégique détruite, et plusieurs têtes pensantes coupées. A priori, il y avait de quoi porter d’emblée un énorme coup aux Do’Traaji, implanter massivement la Légion dans le nord d’Elsweyr, et renforcer la position de l’Empire dans la région de Dune. Après quoi viendrait l’infanterie, et commencerait alors la pacification progressive et durable de la zone. Et ça par contre, ça pouvait prendre des mois, voire des années, voire peut-être même plus encore. Après tout, Bordeciel n’était pas encore totalement sous contrôle Impérial, or le conflit avec les Sombrages y durait depuis des décennies…
Un sifflement furtif retentit soudain sur ma gauche, m'arrachant à mes pensées. J’empoignai aussitôt la boucle d’ouverture de mon parachute, et tirai un coup sec. L’immense toile se déplia derrière moi dans un bruissement furtif, suivi d’une légère sensation d’amorti.
-Uriel pour Uriel un, cible: le canyon qui grimpe vers le nord, juste sous nos pieds. Indiqua la voix de Telrav dans mon casque.

Je fis bifurquer mon parachute à plusieurs reprises, tirant sur les commandes pour mieux l’amener là où je le voulais. Quelques secondes plus tard, j’étais au sol, et contrairement à Bordeciel, je n’étais pas seule, car le vent relativement calme nous permit cette fois-ci d’atterrir tous les six dans un mouchoir de poche. A l’exception de Rexus évidemment, qui se vautra de tout son long, et ce juste sous mes yeux.
-Oh la vache ! Pouffai-je en voyant le colosse s’étaler comme un gros sac dans les graviers.
-Putain mais qu’est-ce que tu fous ?! L’engueula Endril, excédé, en atterrissant juste à ma droite.

Rexus pesta grossièrement, se releva d’un bond, et épousseta son équipement. Derrière moi, j’entendis Linus souffler du nez.
-Non toi tu la ferme ! Ordonna Endril avant même que le Rougegarde ne songe à ouvrir la bouche pour se moquer.
-Clivia pour Uriel un, on passe condor. Indiqua Telrav.
-Clivia pour Varen un, condor aussi. Répondit une voix dans mon casque.
-Clivia pour Weston un, pareil. Renchérit une autre.
-Sections pour Clivia, bien reçu. Conclut la voix de Percius Ostorius. Condor.
-Endril, point carte. Enchaîna aussitôt Telrav à l’attention du Dunmer.

La logique aurait voulu que l’on se mette en position de couverture pendant ce temps-là, sauf qu’une fois encore, c’était oublier un peu vite que la section Uriel comptait en son sein des énergumènes comme Rexus et Linus, et que ces derniers étaient véritablement prompts à s’empoigner à tous bouts de champs.
-... Repète ?! Aboya soudain le colosse en chopant l’ex-silencieux par le col de son gilet pare-flèche.
-Quoi j’ai pas raison ?! Le provoqua le Rougegarde en l’attrapant à son tour.

Les deux soldats commencèrent à se coller des beignes. Voyant la scène dégénérer à vitesse grand V, je lâchai aussitôt mon arbalète, dégainai ma claymore, et les balayai d’un coup sec en utilisant le plat de la lame. Les deux pugilistes perdirent brusquement l’équilibre, et tombèrent au sol en poussant des jurons outrés. Au moins, ils cessèrent de se bagarrer pendant plusieurs secondes...
-Mais qu’est-ce que… ?! Non mais vous vous foutez de ma gueule ?! Vociféra Telrav en déboulant sur nous comme un boulet de canon. Trente secondes qu'on est à terre, et vous vous mettez déjà sur la gueule ?!
-Il a insulté ma mère ! Se défendit Rexus, toujours au sol.
-Et alors ?! Provoqua de nouveau Linus, à terre lui aussi.
-Et toi tu cherches quoi, à me les estropier ?! Gronda le chef de section en se retournant vers moi.
-Elle les a fauché avec le plat de sa lame. Intervint Titus, resté spectateur jusqu’ici.
-Je cherchais à les estropier oui, j’ai juste raté mon coup. Répliquai-je en rengainant ma claymore.

Le cerveau de Telrav venait probablement de dérailler à en juger son regard bovin, car il semblait soudain partagé entre l’envie de m’en coller une, et d’éclater de rire.
Finalement, ce fut de Percius que vint le salut.
-Uriel un pour Clivia, Reman me signale une agitation anormale sur votre zone d'atterrissage. Grinça la voix du major dans mon casque. Est-ce que je dois m’inquiéter ? Plus précisément: est-ce que je dois envoyer la police militaire vous mettre tous au cachot ?

Des rires étouffés fusèrent de nouveau dans mon casque. Évidemment, les sections Varen et Weston, bien que n’étant pas directement témoin de la scène, devaient se délecter de ce genre de distraction...
-Quelle honte, franchement… Grommela Endril, désemparé.
-Clivia pour Uriel un, négatif, tout va bien. Répondit finalement Telrav en effleurant son casque de la main gauche.

Il se retourna ensuite dans notre direction comme un ressort, et agita son index d’un air menaçant:
-Maintenant, vous fermez vos gueules et vous vous tenez à carreau ! Si jamais, si JAMAIS, vous faites foirer cette opération avec vos conneries, je vous colle un carreau dans le nuque et je vous laisse pourrir ici ! Et ça vaut pour tous les trois ! Pigé ?!

J’eus l’impression d’étouffer, mais fut retenue par la main de Titus sur mon épaule avant même d’ouvrir la bouche. Bordel de merde, me mettre sur le même pieds que ces deux abrutis, moi, alors que j’essayais au contraire de les contenir ? N’y avait-il donc aucune putain de justice en ce bas monde ?
-Bon, plein nord. Annonça Telrav après s’être penché quelques instants sur la carte de la région. Zafiir est à moins d’un kilomètre d’ici. Vu la topographie, il nous faudra au moins une heure de marche.
-En espérant qu’ils ne nous aient pas entendu… Grommela Endril.
-Et Varen et Weston ? Questionna Rexus.
-Quoi Varen et Weston ? Le toisa Telrav tout en repliant la carte.
-Ben ils suivront quel itinéraire ?
-Fallait suivre l’instruction si tu voulais le savoir ! Conclut sèchement le chef de section.

Nous prîmes rapidement la direction du nord, en colonne, comme c’était de coutume lorsque nous étions amenés à progresser dans une zone potentiellement hostile. Le problème, c’était que toute la zone située au sud-est de Dune était aussi aride qu’elle était accidentée. Ces foutues collines désertiques s’étendaient à perte de vue, et les traverser était franchement pénible. A chaque instant, on glissait, on trébuchait sur des cailloux, on s’écorchait sur des arêtes coupantes. Et bien sûr, il fallait absolument couvrir les dix-sept millions de secteurs suspects tout au long de la traversée, car chaque caillou, chaque cratère, chaque recoin, pouvait abriter un terroriste prêt à tout faire péter. Tu m’étonnes que les Do’Traaji avaient choisi cet endroit pour planquer leurs matos et leurs têtes pensantes. Venir les débusquer ici était une véritable pénitence…

Nous progressâmes durant de longues minutes, le plus silencieusement possible, à l'affût de la moindre présence suspecte. Heureusement, Aquilia, le faucon de Celwen, nous mâchait une bonne partie du travail, tournant lentement dans le ciel au-dessus de nous, attentif lui aussi au moindre mouvement. A priori, il n’y avait rien, si ce n’était du sable, des rochers, et le silence de la chaude nuit d’Elsweyr.
-... comprends pas que la défense ait filé le gros lot à l’infanterie. Rumina Endril le long du trajet. Comme d’hab, c’est la cavalerie qu’on envoie en tête, c’est elle qui se tape tout le boulot, mais c’est le PRAX et la DRI qui vont abattre les chefs de guerre de la région.
-J’avoue, en plus c’est des invités à la base. Acquiesça Rexus. L’infanterie ne fait même pas officiellement partie de cette opération.
-T'es jaloux de tes anciens collègues Rexus ? Railla Titus.
-Ouai ! Acquiesça le colosse d’un ton bourru.
-C’est le CSOJ. Fit remarquer Telrav. Rien n’est jamais officiel, ne l’oubliez pas.
-Mais pourquoi ne pas nous confier l’élimination des chefs Do’Traaji ? Insista Endril d’un air consterné. On aurait très bien pu faire péter les caches de Zafiir ET éliminer les chefs planqués à Kel-mih pendant que la SOC capturait Fort Shabeh et que les régiments réguliers prenaient les autres points stratégiques !
-Il aurait fallu au moins six sections du RAC pour ça. Expliquai-je. Or sur le plan opérationnel, un commandement ne peut pas mobiliser autant de sections d’une seule unité de forces spéciales pour une seule et même opération. A moins d’être dans un contexte de guerre totale bien sûr, ce qui n’est pas le cas ici. Le CSOJ ne déroge pas à la règle. Du coup ils ont dû faire appel à des unités d’infanterie pour combler les trous, et ils leur ont demandé de traiter la position la moins menaçante sur le plan tactique.
-Écoutez-le, le petit officier. Grinça Linus. Ça s'y connaît, en petites procédures de petits fonctionnaires impériaux.
-Contente-toi d’assassiner des femmes et des enfants toi, au lieu d’ouvrir ta gueule pour rien. Répliquai-je aussitôt.

Linus chercha à se retourner dans ma direction, mais fut aussitôt interrompu par Endril, qui le força à maintenir son axe de progression.
-... Moi je dis que c’est des magouilles politiques. Grommela Rexus. Un petit merdeux d’officier de l’infanterie est allé lécher la bonne paire de couilles au département de la défense, et c’est uniquement pour ça qu’on leur a confié le gros lot.
-Non, Teleri a raison. Contra Titus. Le CSOJ ne peut pas mobiliser plus de trois sections d’une même unité de forces spéciales pour un déploiement de ce genre, et le PRAX et la DRI ne sont pas aussi qualifiés que nous pour combiner une incursion furtive et un assaut sur une position fortifiée. Faut bien comprendre que l’infanterie n’est pas aussi éclectique que la cavalerie. Le PRAX est une unité spécialisée dans l’assaut, mais ils ne sont pas formés pour des sauts OHA, n’ont pas notre capacité de projection, et n’ont pas notre expertise dans l’élimination furtive. A contrario, la DRI n’a pas notre expérience sur le plan offensif. Je suis d’accord avec vous les gars, ça fait chier de les voir chopper les gros bonnets alors qu’on doit se coltiner du sabotage de matériel, mais faut pas perdre de vue que le CSOJ leur a refilé la partie facile, et qu’il n’est question que de ça au final. On aurait pu éliminer les pontes de Kel-mih, c’est vrai, mais eux n’auraient probablement pas pu attaquer et saboter les caches de Zafiir. En tout cas, pas selon le CSOJ.

Un silence pensif envahit la section. Techniquement, Titus avait entièrement raison: si le CSOJ avait standardisé les procédures, les formations et les équipements en matière d’unités échelon un, la DRI, le RAC et la DSM restaient des unités très différentes dans leur mode de fonctionnement. Sur le papier, chacun de nous pouvait participer voir reprendre à son compte l’opération d’une autre branche, alors qu’en réalité, ce n’était pas aussi simple. La DRI demeurait aujourd’hui encore une unité spécialisée dans la reconnaissance et l’assassinat furtif, alors que le RAC, cavalerie oblige, avait un profil bien plus offensif. Ce n’était pas pour rien que le CSOJ avait attribué la prise de Zafiir au RAC, et qu’il avait demandé au PRAX et à la DRI de rester en retrait aux abords de Kel-mih. Le RAC avait pour mission de s’infiltrer, d’éliminer la menace rapidement ET de faire tout péter dans la foulée. Cela, hélas, ni le PRAX ni la DRI n’en étaient capables. Plus précisément, aucune de ces deux unités n’était capable de faire tout ça en même temps, alors que le RAC quant à lui, le pouvait.
Nous grimpâmes un versant rocailleux sur plusieurs dizaines de mètres, et aperçûmes soudain les contours d’un petit village perdu dans les collines. A priori, l’endroit ne payait pas de mine, avec ses fortifications délabrées et sans absence manifeste de sentinelle. Malgré tout, la fumée et les multiples sources de lumières indiquaient clairement que l’endroit était occupé, et plus encore, qu’il était actif.
-En place ! Chuchota Telrav.
Nous prîmes position à distance d’engagement, et observâmes plus attentivement l’endroit.

-Je vois rien. Commenta Endril en scrutant les lieux à l’aide de sa lunette grossissante.
-Clivia pour Uriel un, on passe flammèche, vous nous voyez ? Questionna Telrav en scrutant le ciel.
-Uriel un pour Clivia, affirmatif, Reman vous voit. Répondit la voix de Percius Ostorius.
-Clivia pour Uriel un, REMSI ? Enchaîna Telrav.
-Uriel un pour Clivia, la deuxième division progresse au nord-ouest de votre position, et la SOC est déjà en train de prendre position près de Fort-Shabeh. Restez en attente. Ne lancez pas l’assaut avant le signal.
-Le signal ? Questionna bêtement Rexus. Quel signal ?
-La SOC est un signal à elle seule. Plaisanta Titus. Les mecs réveillent tout Cyrodiil à chaque fois qu’ils font une manœuvre. Un assaut sur une position ennemie, tu penses bien, ça va s’entendre dans tout Tamriel.
-Varen un pour Uriel un, REMSI ? S’enquit Telrav en scrutant méticuleusement les environs.
-Uriel un pour Varen un, en place au nord-est de Zafiir, à distance de tir et en attente. Répondit une voix dans mon casque.
-Weston un pour Uriel un, REMSI ? Enchaîna le chef de section.
-Uriel un pour Weston un, en approche par l’ouest, trois minutes. Répondit une autre voix.

Rexus souffla comme un phoque, posa son bouclier par terre et s’assit lourdement dessus. Endril de son côté, continua de scruter les alentours de Zafiir dans sa lunette grossissante.
-M’ouai… Je vois des ombres et j’entends des voix, mais ça n’a pas l’air super actif quand même… Observa le Dunmer.
-Il est quatre heures du mat’. Fit remarquer Titus. Ils doivent avoir quelques sentinelles qui patrouilles pour le principe, et basta.
-Ces putains de terroristes ne dorment jamais. Commenta Telrav en s’asseyant à son tour. Posez-vous quelques minutes, mais gardez quand même l’oeil ouvert. On est jamais à l’abri de rien avec ces connards de sauvages.

Nous restâmes plusieurs minutes en attente, à flâner mollement tout en gardant un oeil vaguement attentif en direction du petit village. Les seuls échanges que nous eûmes durant le quart d’heure suivant furent l’annonce de l’arrivée de la section Weston sur sa position, et un compte-rendu de Celwen, nous expliquant qu’elle ne voyait que trois sentinelles armées se balader dans les rues du patelin, mais qu’il était probable que les bâtiments en abritent beaucoup d’autres.
Sinon…
Sinon ben, on se faisait un peu chier, en fait, et l’heure tardive n’aidait pas...
-Rexus ! Vociféra soudain Telrav.
-Je dors pas ! Je dors pas ! Répondit le colosse d’un air un peu trop brusque pour être crédible.
-... vous trouvez pas ça bizarre, que nos rations de combat aient un meilleur goût que la cantine de Fort-Lancier ? Questionna Titus tout en observant le cookie dans lequel il venait de croquer. Je sais que les cuistots de Fort-Lancier ont pour mot d’ordre de faire des repas équilibrés, et que les rations de combat sont surtout là pour nous bourrer vite fait de calories en condition de combat, mais quand même… Qu’est-ce qui peut bien justifier une telle différence de goût ? 
-Le fait que nos cuistots sont des fonctionnaires qui se foutent de tout, alors que les fabricants de rations sont des entreprises privées qui doivent proposer un truc un minimum convenable si elles veulent arracher un contrat avec la Légion. Répondit Endril sans même décoller son oeil de sa lunette.
-Voilà ce qu’il faudrait faire tiens, privatiser les opérateurs échelon un ! Lança soudain Telrav d’un air mesquin. Comme ça, vous seriez bien obligé d'arrêter de vous taper dessus si vous vouliez vraiment re-signer chaque année avec le RAC ! 
-Ça existe déjà, et ça s’appelle des guildes. Répondis-je. Et ça marche vraiment pas bien hein. Suffit de voir comment la guilde des guerriers ou les vigiles de Stendarr salopent systématiquement les contrats de protection que leur sous-traite l’Empire.
-Gné gné gné ! Officier je-sais-tout ! Railla le chef de section en me jetant un caillou. Peut-être que les vigiles de Stendarr auraient mieux fait leur travail s' ils n’avaient pas reçu de la main d’oeuvre comme toi à l’époque.
-Alors ça c’est d’un niveau… Marmonnai-je.

Nous fûmes brusquement interrompus dans nos chamailleries par la voix de Percius Ostorius.
-Sections pour Clivia, préparez-vous, la SOC lance l’assaut ! Nous indiqua la voix du major.

Et effectivement, ce fut une véritable tempête de canonnades, de beuglements et de détonations en tous genres qui retentit subitement dans le lointain, à plusieurs kilomètres au nord-ouest de notre position. Là-bas, quelque part au-delà de ces collines accidentées, l’on aurait dit que deux titans venaient soudain de se rentrer dedans, et de se taper dessus en faisant trembler ciel et terre. Et c’était pas une métaphore: je sentais littéralement le sable trembler sous mes pieds.
Fallait pas demander comment ça pétait là-bas, à Fort-Shabeh…

-Et ben… Déglutit Rexus en observant le lointain lui aussi. Ils sont encore pires que le PRAX eux, quand ils s’y mettent...
-C'est la cavalerie. Conclut Telrav. Bon, préparez-vous ! Tous en ligne !

Bientôt, un tintamarre indescriptible envahit le silence nocturne d’Elsweyr. Partout au nord et au nord-ouest de notre position, des détonations, des cris et des échos en tous genre commencèrent à s'élever, signe que les régiments réguliers de cavalerie lançaient eux aussi l’assaut sur leurs objectifs respectifs. Et pour être tout à fait honnête, ce boucan infernal avait quelque chose de grisant tout à coup. Partout dans le nord d’Elsweyr, l’impitoyable cavalerie impériale entrait en scène, se déchaînait, faisait ce pourquoi elle avait été entraînée. Elle avançait en masse, écrasait tout sur son passage tel un rouleau compresseur, et montrait par la même occasion à tous les ennemis de l’Empire ce qu’il en coûtait de s’en prendre à l’un de ses citoyens.
Comment les Do’Traaji auraient-ils pu résister à ça ? Comment auraient-ils seulement pu ne pas prendre leurs jambes à leurs cous ? Dix-milles cavaliers enragés leurs avaient été lâchés dessus, et étaient en train de les assaillir de tous les côtés en même temps...
-Clivia pour Uriel un, on passe vague rouge ! Confirma Telrav tout en nous intimant l’ordre d’avancer sur Zafiir en formation.
-Clivia pour Varen un, vague rouge ! Confirma une autre voix dans mon casque.
-Clivia pour Weston un, vague rouge ! Enchaîna une autre.
-Sections pour Clivia, bien reçu. Conclut la voix de Percius. Vague rouge.

Nous fonçâmes vers les premiers bâtiments du village, en ligne, nos arbalètes levées. Probablement que le tintamarre qui régnait désormais dans le désert nocturne avait réveillé les pensionnaires du patelin, car de multiples cris de panique et autres bruits de pas précipités se firent rapidement entendre devant nous.
-HE ! ILS SONT LA ! ILS SONT LA ! Beugla soudain une voix depuis l’un des bâtiments.

Des claquements d’arbalète à répétition retentirent sur la position présumée de la section Weston. Il y eut d’autres cris, d’autres bruits de pas, et l’instant d’après, ce fut une bonne trentaine de Khajiits en guenilles qui apparut dans notre champ de vision. Hélas pour eux - et précisément comme le prévoyaient les tactiques militaires impériales - le fait de fuir la section Weston les avait amené droit sur nous.
Ce fut un véritable carnage…
Des claquements d'arbalètes retentirent de tous les côtés en même temps. Moi-même, j’appuyai à plusieurs reprises sur la gâchette, l’oeil rivé dans la mire, criblant sans scrupules des terroristes complètement pris au dépourvu. Et ils tombèrent, par paquets entiers, les uns après les autres… Ceux qui tentèrent de faire demi-tour pour nous échapper furent pris en étau par la section Varen - entre - temps apparue sur notre droite - et furent abattus eux aussi, sans sommation, comme des animaux.
Comme tout ennemi de l’Empire...
L’assaut n’avait duré que quelques secondes à peine, mais lorsque nous gagnâmes finalement les rues du petit village de Zafiir, et pûmes dresser plus précisément le bilan de cette attaque éclaire, le constat fut sans appel: près d’une cinquantaine de Do’Traaji venaient d’être liquidés, purement et simplement, alors que le RAC de son côté, avait toujours ses dix-huit opérateurs.
-Clivia pour Uriel un, on passe cimetière. Conclut Telrav en effleurant son casque de la main gauche.
-Uriel un pour Clivia, bien reçu. Cimetière.
-Fouillez les maisons, mais faites gaffe. Enchaîna le chef de section à l’attention de tout le monde. Il y a peut-être des mecs qui se planquent, et on est pas à l'abri d’une rune explosive.

Les opérateurs commencèrent à se disperser dans le petit patelin. Cela dit, il n’y avait pas grand chose à fouiller. Une dizaine de maisons délabrées réunies de part et d’autre d’une seule et unique rue, et c’était à peu près tout. Par contre, bien malgré le fait que nous étions réparties en trois sections autonomes, c’était bien Telrav qui semblait endosser le rôle de commandant de circonstances, car les chefs des sections Varen et Weston lui obéissaient sans broncher. Probablement était-ce une question d’expérience, ou d'ancienneté…
-Alors ? Questionnai-je en approchant d’Hastrel Velarius, occupé à fouiller les corps au beau milieu de la rue.
-Alors… Alors voilà. Répondit simplement le Khajiit.
-Je parlais de l’opération en elle-même. Précisai-je.
-J’avais bien compris.

Hastrel Velarius me jeta un coup d’oeil, puis enchaîna face à mon regard insistant:
-Il y a pas grand chose à dire va. On les a attaqué, on les a éliminé. On a fait notre boulot, point.
-Hmmm.
-... mais t’as pas l’air de partager cette vision des choses. Glissa le Khajiit.

Non effectivement. Pour moi, on ne les avait pas seulement éliminé. On les avait défoncé, on leur avait niqué leur mère, et on avait posé nos grosses couilles sur leurs fronts. Mais ça bizarrement, Hastrel Velarius ne semblait pas en être satisfait. Il eut fait partie de la DRI, j’aurais compris son sens de la mesure, mais le RAC était une unité de cavalerie. La modestie, c’était pas notre truc. Le respect et le détachement en toutes circonstances non plus, d’ailleurs. Ce n’était pas la philosophie de la cavalerie impériale, ce n’était pas dans cette optique là que l’on était formé.
Nous, on nous avait formé pour être agressifs, offensifs, et pour démolir sans scrupule quiconque s’opposerait à l’Empire. La décence, c’était un truc de fantassin.
Bizarrement, j’avais l’impression que le Khajiit essayait de cacher quelque chose en cet instant précis. Comme une forme d'amertume… A l’évidence, ce massacre ne lui avait pas plu, et j’étais persuadée qu’en ce moment même, il devait se poser beaucoup de questions sur ses choix de vie, ainsi que sur la raison de sa présence ici...
-Bingo ! Lança soudain l’un des opérateurs de la section Varen depuis l’une des maisons.
-Vous avez quelque chose ? Questionna Telrav en approchant de l'endroit indiqué.
-Assez de parchemins pour faire péter toute la cité impériale ! Fanfaronna l’opérateur.
-Clivia pour Uriel un, fortune, je répète, fortune. Commenta le chef de section en effleurant son casque de la main gauche. Menace éliminée, et cache trouvée.
-Uriel un pour Clivia, bien reçu. Répondit la voix de Percius Ostorius. Fortune.

Il y eu un bref silence, au bout duquel le major reprit:
-Sections pour Clivia, faites péter tout ça, puis rejoignez le point d’exfiltration. On en a terminé ici.
-Clivia pour Uriel un, bien reçu. On rejoint le point d’exfil, on se réarme, puis on fait jonction avec le onzième à Fort-Shabeh.
-Négatif Uriel un, vous ne m’avez pas bien compris. Coupa aussitôt la voix de l’officier légat. On en a terminé ici. Rejoignez la périphérie nord de Dune, et faites jonction avec la brigade logistique. La deuxième division vous y rejoindra.
-Hein quoi ?! Déjà ?! Glapit le chef de section en oubliant tout son protocole de communication magique par la même occasion.

Un étrange mutisme s’éleva parmi les opérateurs présents à Zafiir. De part et d'autre, des regards curieux furent échangés en silence.
-Affirmatif Uriel un. Conclut la voix de Percius Ostorius dans nos casques. La SOC, le deuxième, le quatrième, le neuvième et le onzième de cavalerie ont capturés leurs objectifs, et sont en train de les sécuriser en ce moment même. Par ailleurs, le PRAX et la DRI viennent de confirmer l’élimination de quatre chefs de guerre locaux. Les différentes cellules du renseignement indiquent déjà un retrait massif des Do’Traaji vers le sud.

Nouveau silence…
-L’opération vague rouge est un succès messieurs ! Annonça fièrement la voix de Percius. La région de Dune est à nous !

A oui OK en faites il on tout boucle en une nuit

Par contre pour velarius je pense que soit il est déçu de l'opération car il n'avait jamais vu un telle massacre avant. Soit car les victimes sont des kajhit comme lui

Voilà je me suis refait les deux trilogies. Je suis prêt à prendre celle-ci en route.

Bon j'ai pris un peu de retard avec ma semaine de fou mais en principe ça devrait sortir aujourd'hui ou demain.

J'attend ça mon khey

La sweeeeeeeeeet

Désolé khey j''écris et j'avance mais j'ai pris du retard à cause du taff et avec la fatigue accumulée c'est plus difficile de se concentrer.

Normalement ça arrivera demain. Et je vais tenter de faire se suivre plusieurs chapitres le week end.

Bon courage à toi mon black

Bon, page suivante.

Pou faire de la place et que ce soit lisible, donc je poste quelques messages.

Encore un.

C'est un gros chapitre (oui je meuble )

Encore un petit.