De même, Aristote déclare que la nature du temps est obscur, qu'on ne peut pas l'interpréter en termes de changement, car le changement affecte les objets et que le temps reste toujours égal à lui-même (on voit là les limites de la pensée antique, un physicien contemporain contredirait Aristote).
On a souvent l'idée que le Temps est contradictoire, en ce qu'il nourrit et détruit les êtres. Pour Montaigne, être vivant, c'est "être mourant" : naître, c'est arriver dans le Temps, qui inexorablement nous mène à la mort.
La question de l'écoulement du temps peut aussi être interprété comme le mouvement, la transformation incessante des choses : si tout était immobile, il n'y aurait pas de temps. Le penseur chrétien Saint Augustin s'interroge : et si les mouvements de l'Univers étaient ce que l'on appelle le Temps, qui ne serait donc qu'un arrangement entre les choses et pas une réalité séparée du reste, que l'on peut isoler ?
Un dernier up! La bibliographie arrive avec la seconde partie ce soir.
Bon, bah apparemment tout le monde s'en fout
Je lis au fur et a mesure, je rattrape mon retard par petites doses, bon boulot l'auteur
Je lis au fur et a mesure, je rattrape mon retard par petites doses, bon boulot l'auteur
Merci, c'est gentil Introduction générale en page 5 et leçon 1 en page 6.
Oui j'ai déjà dépassé la page 6 j'ai commencé il y a quelques jours
Suite et fin de la leçon d'aujourd'hui!
La causalité
La causalité, également appelée principe de cause à conséquence, en vertu duquel si je lâche ma pomme elle tombe par terre. Cela paraît évident, cependant le philosophe anglais David Hume l'a contesté. Il explique que c'est l'habitude qui nous fait penser cela. Quand on lâche une pomme, elle tombe. Comment sont reliés ces deux événements ? L'habitude nous les montre se suivre. Cela est toujours arrivé depuis que l'Homme existe. Mais doit-on pourtant en conclure que cela sera toujours le cas ? L'idée que la pomme monte au lieu de tomber n'a rien d'incohérent, si ce n'est qu'elle heurte un esprit habitué à ce que cela se passe comme ça. Nos expériences scientifiques nous ont conduit à formuler une loi, celle de la gravitation : cependant, cette connaissance peut demain se révéler inappropriée si les événements changent. C'est donc une thèse sceptique, qui met en doute l'évidence de la causalité que propose David Hume. Emmanuel Kant nuance son propos : il se pourrait bien en effet que la causalité ne soit pas qu'une simple habitude mais la façon dont l'esprit humain découpe la réalité, un « filtre » parmi d'autres, notamment le temps et l'espace (voir plus haut).
Le déterminisme
On appelle « déterminisme » le fait de pouvoir prédire un événement à partir d'un autre. Si l'on admet que la réalité suit un système de cause à conséquence, on pourrait imaginer que tout est prévisible. C'est la vision de Laplace, qui propose de penser à un être connaissant parfaitement l'état de l'Univers à un moment donné. Son « démon » pourrait dès lors prédire la totalité de ce qui va se passer. Il apparaît cependant, à la lumière des découvertes modernes en physique, que cela est impossible : la mécanique quantique montre qu'observer des particules quantiques conduit à provoquer des changements dans l'état de ces dernières. Une part d'imprévisiblité, de hasard semble exister dans notre Univers, ce qui conduit à ruiner l'idée d'un déterminisme pensé comme absolu, tout du moins en ce qui concerne la prévision. Tout est peut-être déterminé, mais on ne pourra pas, nous observateurs finis, tout prédire.
Nécessaire / contingent
On appelle « nécessaire » quelque chose qui n'aurait pas pu ne pas être ou être différemment. On appelle « contingent » quelque chose qui aurait pu être différent ou ne pas être. Leibniz, avec son « principe de raison suffisante », en concluait à l'existence de Dieu, de par l'apparente contingence de l'Univers. Il faut cependant souligner que cela est un cadre dans lequel pense la raison humaine ; cela permet-il d'être certain de connaître la réalité ? Rien ne nous dit que nous pouvons appliquer nos catégories mentales à la réalité dans ce qu'elle a de plus profonde, au-delà des phénomènes. De plus, poser un Être nécessaire ne conduit pas à conclure qu'il s'agit du Dieu des religions ; il pourrait être tout à fait différent des visions que l'on en donne dans les livres.
Et du coup, la liberté humaine ?
J'en parlerai dans la prochaine leçon, en même temps que j'aborderai la question du rapport entre l'esprit et le corps.
Bibliographie
Alban Gonord (dir.), Le temps, Corpus Philosophie, GF Flammarion.
Frédéric Lauries, L'espace. Leçon philosophique, Major, PUF.
Les textes majeurs à lire sont :
Aristote, Physique, GF Flammarion.
Saint Augustin, Confessions, livre X, Folio classique, Gallimard.
David Hume, Enquête sur l'entendement humain, GF Flammarion.
Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, GF Flammarion.
La lecture des ouvrages du physicien Etienne Klein, vulgarisateur et philosophe, est très sympathique. Je vous la recommande!
J'irai lire tout ça.
J'irai lire tout ça.
Merci
Up!
Beau boulot
C'est toi qui décide des thèmes où y'a moyen de t'en soumettre ?
Beau boulot
C'est toi qui décide des thèmes où y'a moyen de t'en soumettre ?
J'ai décidé des thèmes, regarde en page 1 cependant, une question par mp est toujours possible si tu veux des informations plus précises. J'en profite pour réviser mes cours, je suis sur la métaphysique donc je serai plus disposé à te fournir des informations là-dessus. Après, tu peux toujours me soumettre ta question, je verrai ce que je pourrai faire
Up! Je tiens à mettre un lien extraordinaire, pour ceux qui comprennent l'anglais, celui de la Stanford Enclyclopedia of Philosphy : http://plato.stanford.edu/index.html
Up
up
pauvre topic
Il est ou l'auteur ? Putain... C'est quoi son nouveau pseudal?