Triple épisode azéri sur les deux pages précédentes

Deux rendez-vous demain ; en fin de matinée (11h30/12h) pour la première partie du GP d'Europe et vers 19h30 pour la seconde

Saison 6 : https://docs.google.com/document/d/14S4TIfRErd2aBXG-2rcNoTqkQ6p8BGJ1ITnswlUhURs/edit?usp=sharing

2023 (S6), Chapitre 13 (n°221) : Fâcheuse coïncidence

Vendredi 28 avril 2023, Nürburgring, Nürburg
Il l’a vraiment fait. Je n’y crois pas. Il l’a vraiment putain de fait. Je me suis rendu à Cologne mercredi pour parler de l’incident de Bakou, présenter des excuses fausses en faisant croire qu’elles étaient sincères, mais son bureau était déjà vidé. On n’a pas de team manager ce week-end et c’est Michele, ce parfait inconnu qui ne connaît presque rien à la F1, qui assure l’intérim en attendant qu’Audi intronise Andreas Seidl, actuellement manager général, au rôle de team manager. Questions de dénominations ou je-ne-sais-pas-quoi, il aurait été plus adéquat d’avoir Seidl d’entrée de jeu mais, pour ce week-end, il faudra faire avec Michele.
Au circuit, ce jeudi, les médias me harcèlent pour savoir s’il y a une guerre civile en train de se développer au sein de l’écurie, vous pensez bien que je n’allais pas dire oui, alors j’ai feint de dire que non, que le départ d’Arturo était pour raisons personnelles, mais je crois que ces types sont déjà au courant du fond de l'affaire.
Dans le même temps, ma vie privée s’accélère : entre deux séances de psychologie avec Gabriella, je passe un coup de fil à Karl qui fait des progrès significatifs en rééducation et que j’ai prévu d’aller voir bientôt, ensuite j’appelle Andrea qui est au front depuis une semaine avec la tourmente qui m’agite, ça n’arrête pas. Difficile de garder la tête froide avec autant d'événements autour de moi.

En libres 1, Sebastian dicte assez violemment le tempo : quatre dixièmes, disons gentiment que ça pique les fesses. Je tente de ne pas trop faire attention mais c’est quand même marquant, tout le paddock se demande d’où il a sorti des chronos pareils, sachant qu’il n’est pas uniquement question de meilleur tour mais également de rythme sur les autres tours.

L’après-midi, pour une fois, ce n’est pas une Audi qui prend le meilleur chrono mais Vandoorne, le troisième des quatre hommes de cette lutte précoce pour le titre. A force de querelles, c’est peut-être lui ou Russell qui va tirer son épingle du jeu, qui sait. Néanmoins, je suis deuxième et Sebastian n’est “que” troisième de la séance, un petit soulagement après la frayeur du matin.

Samedi 29 avril 2023, Nürburgring, Nürburg
Q1, ai-je besoin d’en parler ? Non, très clairement, non. Hormis la première Q2 de la carrière de Mick Schumacher, il n’y a pas beaucoup de matière à alimenter une chronique. En plus, il a été bien aidé par le tête à queue dans son dernier tour du malheureux Zoranovic, dont les performances suivent assez bien la forme de ses initiales V et Z.
En Q2, rien à signaler hormis le quasi-exploit du revenant Ráfaga, visiblement bien remis de sa blessure aux cervicales contractée en Chine et qui l'avait privé de la manche azérie. Tout le monde est passé en tendres car le Nürb est sujet à de faibles écarts et que je n’avais pas vraiment envie de me faire piéger.

Pour la troisième séance, je sais que le favori du jour est mon équipier, si on peut encore appeler ça un équipier. La séance est placée sous le signe de l’indécision : personne ne se détache vraiment et, après un tour, je suis deuxième derrière Seb pour quatre centièmes mais derrière nous, c’est compact. Ricciardo, dixième, n’est qu’à six dixièmes, à peine plus d’une demie seconde entre les dix hommes de tête !

Tout le monde peut donc être en pole et je me sens plus que jamais prêt à lancer toutes mes armes dans la bataille. Néanmoins, je vois mes adversaires sortir un à un mais les couvertures chauffantes sont toujours chaussées et des mécaniciens s’affairent à l’arrière.
Niki : Quelque chose qui cloche ?
Steven : Oui, il y a une fuite sur les freins arrière, on va essayer de réparer mais on ne garantit rien…
Niki : De quoi tu parles ? C’est impossible, il reste trois minutes…
Steven : Non, rien n’est perdu.
Niki : Prenez votre temps pour la réparer. Ca ne vaut pas la peine de croire quoi que ce soit. La séance est presque finie.
Steven : C'est toi qui vois...

Je fais signe à Dimitri, l’un des mécanos, de m’aider à sortir de la voiture. Je retire mes gants, enlève mon casque, pose le tout calmement devant les caméras et quitte le stand furieux dans la ferme intention d’aller chercher un haut gradé de cette foutue écurie mais je suis raisonné au dernier moment par Richard, qui avait tout vu du coin de l’oeil.

Richard : Hey, Niki, calme-toi !
Niki : C’est du sabotage putain, c’est inadmissible !
Richard : Chut, chut, fais moins de bruit, du calme. Ca tombe au mauvais moment, c’est vrai, mais ça arrive. Ca n’a rien à voir, je t’assure.
Niki : Cette équipe est une poudrière ! Arturo avait raison !
Richard : Alors toi aussi tu veux quitter le navire ?
Niki : Ouais et tu ferais mieux de me suivre, sinon ils t’auront aussi !
Richard : Ne baisse pas les bras, tu es en train de perdre ton combat. Alors tu vas retourner dans le garage, calmer ta colère en allant voir tes marmots et demain tu gagnes, ok ?
Niki : Ils feront tout ce qu'ils peuvent pour m'empêcher d'avoir le dernier mot, ça ne sert à rien !
Richard : Laisse le temps au temps, tu verras que ça sera nickel plus tard et que le problème d'aujourd'hui n'a rien à voir avec de la politique. Tu parles sous le coup de l'émotion mais ne dis pas des choses que tu pourrais regretter. Fais profil bas, aller les voir ne servira pas ta cause. Le garage est de l'autre côté, allez.

Grille de départ :
1 Vandoorne (REN) 2 Vettel (AUD)
3 Gasly (REN) 4 Russell (MCL)
5 Verstappen (RBR) 6 Kofler (AUD)
7 Leclerc (FER) 8 Ticktum (RBR)
9 de Vries (MCL) 10 Ricciardo (FER)
11 Ráfaga (SAU) 12 Sette Câmara (WIL)
13 Ocon (SAU) 14 Bottas (WIL)
15 Sainz (AMR) 16 Schumacher (DAL)
17 Pérez (HAA) 18 Zoranovic (AMR)
19 Ghiotto (DAL) 20 Zhou (CHR)
21 Maini (HAA) 22 Aitken (CHR)

Après avoir calmé un peu ma fureur avec mes “marmots”, comme dit Richard, je découvre le classement de la qualif : c’est Vandoorne qui s’empare de la pole devant Seb, comme quoi Stoffel a aussi de quoi tirer son épingle du jeu. Pour moi, seulement la sixième place, pas idéal, c’est sûr. Ce n'est pas la mer à boire mais c'est quand même embêtant. J'aurai préféré partir plus haut car le Nürb n'est pas un circuit où il est facile de dépasser mais il faudra faire avec, en espérant que la mécanique soit avec moi...

Je ne pense pas que ce soit volontaire de la part d'Audi, par contre il est compréhensible que Niki puisse penser à un sabotage. Je suis content de voir que Richard peut prendre un peu plus d'importance maintenant qu'Arturo est parti, et j'ose espérer voir une guerre des clans dans l'équipe.

Question : où va partir Arturo ?
Je le vois bien chez Ferrari pour redresser la Scuderia.

Le 25 septembre 2019 à 12:18:51 Barcelone97 a écrit :
Je ne pense pas que ce soit volontaire de la part d'Audi, par contre il est compréhensible que Niki puisse penser à un sabotage. Je suis content de voir que Richard peut prendre un peu plus d'importance maintenant qu'Arturo est parti, et j'ose espérer voir une guerre des clans dans l'équipe.

Question : où va partir Arturo ?
Je le vois bien chez Ferrari pour redresser la Scuderia.

Je parie qu'il va aller chez McLaren pour que Niki ce McLarix y aille aussi

+ Bon Niki par contre la paranoïa stop

Gabi « Niki je suis poursuivie aide moi »
Niki « Mais t’es parano »
Niki « SABOTAGE  »

Vous avez jamais expérimenté cette contagion de paranoïa ?

Le 25 septembre 2019 à 11:52:53 Elektronomia a écrit :
En plus, il a été bien aidé par le tête à queue dans son dernier tour du malheureux Zoranovic, dont les performances suivent assez bien la forme de ses initiales V et Z.

Sigthorsson chez Aston Martin

Comme Monarch, je parie pour McLaren

Première partie https://www.jeuxvideo.com/elektronomia/forums/message/996428284

2023 (S6), Chapitre 14 (n°222) : Seul au monde

Dimanche 30 avril 2023, Nürburgring, Nürburg
Le Nürburgring a une grande histoire, c’est indéniable, mais je me passerai bien de ce circuit. Je n’y avais pas piloté depuis près de dix ans, comme à peu près tout le monde dans ce paddock, et j’avais donc eu l’occasion d’oublier que je n’aimais pas ce tracé. Je trouve qu’il est similaire au Hungaroring, le charme en moins. Il est difficile de dépasser ici, encore plus qu’en Hongrie d’après moi, parce que vous enchaînez les virages à vitesse moyenne, à la queue leu-leu.
Ce n’est pas un constat très positif quand vous partez sixième alors que votre voiture peut viser la victoire, mais c’est néanmoins mon état d’esprit. Depuis mon coup de sang avorté, l’abcès a dégonflé, mais j’espère réellement que Richard dit vrai et que ce problème de freins hier n’était qu’une coïncidence. S’il y a bien une chose qui m’anéantirait ça serait que la lutte entre Vettel et moi tourne à la déloyale et, aujourd’hui, si elle doit le faire, ça sera forcément à son avantage. Je suis conscient de cela donc je la joue profil bas car une remarque de trop et je peux me retrouver avec un syndrome de Webber sur le dos.

Lorsque les feux s’éteignent, je parviens à prendre un bon départ, départ qui coûte sa place à Max Verstappen. Je me retrouve derrière Gasly, lui-même bien blotti dans le diffuseur de Russell, qui laisse déjà un écart se créer avec les deux leaders.
J’ai identifié le virage 1 comme opportunité de dépassement privilégiée et, alors que je passe à l’attaque, on me donne la consigne de ralentir et de ne pas dépasser.

Steven : Reste derrière Gasly, le Safety Car sort, De Vries est planté dans les graviers, il y a des débris sur la piste dans le dernier virage.
Niki : Personne d’autre impliqué ?
Steven : Ticktum a continué mais il va devoir passer aux stands. Gère bien les températures avant le restart.

Le début de saison cauchemardesque de Nyck continue. Hormis son podium dimanche dernier à Bakou, il n’a inscrit que deux points, pendant que Russell semble bien s’acclimater à sa nouvelle équipe.
Lors du restart, je ne suis pas en mesure de tenter sur Pierre, à aucun moment d’ailleurs. Je reste cloîtré dans l’aileron noir et bleu de la Renault, c’est la première fois de la saison que je bloque vraiment derrière un pilote. Au tour 14, lassé par le fait de ne rien pouvoir faire, je décide de prendre le taureau par les cornes.

Niki : On ferait mieux de passer au plan C, non ?
Steven : Et le plan B ?
Niki : Ca ne marchera pas.
Steven : C’est toi qui vois. Tu veux rentrer ce tour ?
Niki : Oui.

Mon pari est culotté, c’est le seul mot qui correspond. Le plan B, c’était de tenter de faire mes deux premiers relais en tendres et de finir en mediums mais je ne crois pas que ça permette de faire l’undercut à Gasly et Russell, alors on passe directement au plan C : deux relais en tendres, plus courts que prévu et un finish en...durs. Vous aussi vous aviez oublié que ce pneu existait encore, pas vrai ?
Je m’engouffre donc dans les puits tour 14 et suis le premier des leaders à m’arrêter. Les pneus tendres sont censés aller jusqu’au tour 17 ou 18, mais, pour une fois, je ne vais pas aller aussi loin. Mon second arrêt est prévu tour 29, je vais devoir aller au charbon.
Lorsque les autres s’arrêtent, l’effet est instantané : ces quatre tours sans personne devant avec des pneus neufs et mon Audi au max de ses capacités m’ont permis de passer devant les deux chicanes mobiles qui m’empêchaient jusque là d’entrevoir le podium. Me voilà troisième mais Vandoorne et Vettel ne sont nulle part, à des années lumière devant.

Même avec le temps gagné entre mon deuxième arrêt et le leur, je ne les aperçois pas, hormis Stoffel, que je vois garé sur le bas-côté au tour 47, avec un moteur fumant : la voie est pavée pour une victoire de Vettel, fais suer.

Le contrecoup de ma stratégie, ces pneus durs, se fait ressentir dans cette partie de la course : l’écart avec Russell et Gasly diminue alors qu’eux sont équipés de tendres neufs, tandis que mes durs ont déjà une quinzaine de tours dans les pattes. Néanmoins, j’arrive, à mon tour, à leur faire comprendre à quel point il est difficile de dépasser ici et George n’arrive pas à tenter quoi que ce soit, c’est ainsi que je franchis la ligne deuxième, à vingt-huit secondes de Sebastian, qui aura été solitaire après l’abandon de Vandoorne.

Steven : C’est P2 Niki, belle remontée. Bravo.
Niki : C’était une bonne course, tu ne crois pas, WILSOOOOOONNNNN ?!?!?!
Steven : C’était une bonne course, Chuck. Ne t’en fais pas, tu as fait ce qu’il fallait aujourd’hui.
Niki : Excuse-moi Wilson ! Je suis désolé ! (rires)
Steven : Ha ha. (rires) On se voit dans le parc fermé.

Classement final du Grand Prix :
1 Vettel (Audi)
2 Kofler (Audi)
3 Russell (McLaren)
4 Gasly (Renault)
5 Verstappen (Red Bull)
6 Ricciardo (Ferrari)
7 Leclerc (Ferrari)
8 Bottas (Williams)
9 Ráfaga (Sauber)
10 Ocon (Sauber)

Championnat pilotes Championnat constructeurs

Deuxième, c’est une bonne opération, surtout que ça semblait loin d’être acquis après une dizaine de tours. Un nouveau podium, un nouveau gros résultat qui me permet de garder la tête pour neuf unités sur Seb, que je ne congratule même pas dans le parc fermé. Les scènes de joie doivent être particulières à la télé puisqu’on attend chacun notre tour pour aller féliciter les mécanos. Même si je fais croire que je suis seul au monde au sein de l’écurie - c’est une blague que Steven et moi nous amusons à faire en faisant référence à l’excellent film dans lequel joue Tom Hanks - il y en a quand même ici qui ne m’apprécient, vous en trouverez certainement à condition de ne pas chercher trop haut dans la hiérarchie. A propos de hiérarchie, après un peu plus de deux mois d’existence de notre voiture, on s’attend sérieusement à être copiés. Les autres écuries découvrent peu à peu nos secrets par des regards - George reluque notre voiture à chaque fois dans le parc fermé - et des photos volées et on s’attend à ce que les premiers résultats de cela arrivent en Espagne. Comme toujours en F1, dès qu’une écurie domine, il y a deux chemins : soit les autres tentent de faire interdire les évolutions de l’équipe en question, soit ils font de leur mieux pour copier. Ici, c’est la deuxième option et c’est tant mieux car, pendant qu’eux nous copient, nos gars peuvent chercher d’autres petites bêtes dans le règlement pour nous permettre de garder le contrôle...

Je comprends rien à toutes les références cinématographiques (je suppose) que Niki utilise à la radio en fin de course, du coup au lieu d'être drôle, c'est juste gênant

Le 25 septembre 2019 à 23:43:59 Mouf67 a écrit :
Je comprends rien à toutes les références cinématographiques (je suppose) que Niki utilise à la radio en fin de course, du coup au lieu d'être drôle, c'est juste gênant

NOOOOOOONNNN
C'EST PAS POSSIBLE

Et en face c'est pas Laurent Ournac, c'est pas Omar Sy, c'est Tom Hanks

Seuls au monde ou pas, m'en bats les couilles... seuls monde ou pas, Tom Hanks, machin chouette, rien à foutre

C'est un secret pour personne ici, j'ai zéro culture cinématographique et c'est pas prêt de changer tant j'aime pas cet art

Belle stratégie de Niki.
Ça fait bizarre de le voir en tête du championnat.

Le 27 septembre 2019 à 07:32:19 Barcelone97 a écrit :
Belle stratégie de Niki.
Ça fait bizarre de le voir en tête du championnat.

La question c'est : va-t-il falloir s'habituer à cette image ?

Suite demain vers 17h/17h30

N'oubliez pas que vous pouvez pronostiquer sur le top 10 du championnat jusqu'à dimanche, pour rappel : https://www.jeuxvideo.com/elektronomia/forums/message/995668572
Les classements après l'Europe :

(Oui, j'ai supprimé mon post précédent mais j'avais oublié un détail de taille )

Saison 6 : https://docs.google.com/document/d/14S4TIfRErd2aBXG-2rcNoTqkQ6p8BGJ1ITnswlUhURs/edit?usp=sharing

RAPPEL : Concours pronostics https://www.jeuxvideo.com/elektronomia/forums/message/996737620

2023 (S6), Chapitre 15 (n°223) : Changement d’architecture

Après le Grand Prix d’Europe, j’ai eu besoin de m’isoler, de souffler. En dix jours, les choses ont été très vite : l’accrochage en Azerbaïdjan, la démission d’Arturo, le problème en qualifs à Nürburg, c’est assez rude. Dans une phase où j’ai besoin d’être au top parce que les Grand Prix s’enchaînent rapidement en Europe, il faudrait que je sois 24/7 avec Stefan pour m’assurer d’être physiquement et mentalement prêt.
Je suis revenu en Autriche, au bercail, parce que c’est là que je me sens le mieux. Le fait d’accompagner Karl dans sa rééducation me fait du bien. Il recommence à se tenir debout sur ses jambes sans aide sans toutefois pouvoir se déplacer à proprement parler, mais ses progrès sont encourageants malgré tout et l’accompagner dans ce processus est important pour moi.
Dans mon pays, il y a aussi mes parents, qui sont de précieux conseil quand je dérape, professionnellement comme personnellement. Mon père est plus explosif, il sait faire entendre sa voix, vous fait clairement comprendre ce qui ne va pas, tandis que ma mère est dans la réflexion, c’est la “colère tranquille” comme on l’appelait avec Sophia : peu d’éclats de voix, peu de paroles déplacées, peu de paroles tout court mais, quand ma mère parle, c’est qu’elle a vraiment quelque chose d’important à dire et qu’elle a déjà préparé tous les arguments de sa défense, ainsi elle vous sort un argumentaire qui tient debout comme une maison d’architecte. Quand j’étais gosse, ça donnait lieu à d’étranges disputes de couple entre mes parents : il n’y a que mon père qui élevait la voix alors, avant mes dix ou douze ans, j’étais persuadé que c’était lui qui était en tort, mais plus tard j’ai compris que ma mère était tout autant énervée que lui mais bien moins expressive. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être l’hybride de mes parents, j’ai une grande maîtrise de mon sang-froid, à l’image de ma mère, mais quand ça dépasse la limite, j’explose un peu sur le même modèle que mon père.

En ce jeudi après-midi, j’ai reçu un appel de ce fameux Schulz, le gros monsieur qui a dirigé l’assaut contre moi à Bakou et qui voulait me prévenir de l’intronisation en tant que team manager d’Audi Sport F1 d’Andreas Seidl. Ancien de Porsche en WEC, un temps pressenti chez McLaren quand ils n’allaient pas fort, il a finalement atterri chez nous à l’hiver et va prendre les rênes de l’écurie ; je ne sais pas si son arrivée était prévue pour faire partir Arturo ou s’il s’est juste trouvé au bon endroit au bon moment.
Dans la foulée, c’est Seidl qui m’a appelé en personne pour qu’on fasse connaissance à proprement parler, pour qu’on prenne contact et qu’on évoque rapidement la ligne de conduite de l’écurie dans les prochains mois. A nouveau, l’objectif annoncé est de ramener les deux titres à Cologne en décembre ; je suis prêt à voguer dans cette direction, à condition qu'il n'y ait pas de favoritisme, ce que Seidl n’a ni confirmé ni infirmé. Il affirme être neutre vis-à-vis des pilotes étant donné qu’il vient de prendre ses fonctions mais j’attend de tester sa neutralité quand je serai à sept dixièmes de Seb à Monaco ou Montréal - sur un circuit dangereux - et que je serai plus rapide.

Même si je semble calme et posé, la réalité est toute autre aujourd'hui. Gabriella continue sa parano et veut absolument qu’on déménage. Elle me met la pression inutilement et ça commence sérieusement à m’énerver ; ma patience envers elle a pris fin et on entre dans une phase critique dont je refusais d’avouer l’existence jusqu’ici. Juste avant qu’on aille en Espagne, pour son Grand Prix préféré, je commence sérieusement à saturer de l’avoir sur le dos en permanence, cette notion de “fusion” qui s’est instaurée entre nous depuis plusieurs mois est étouffante, ce n’est pas la vision du couple que j’ai car je ne suis pas ce genre d’écervelé qui pense pouvoir recoller les deux moitiés de l’androgyne. Je parviens tout juste à garder mes nerfs mais ma mère sent qu’il y a une durite qui est débranchée chez moi.

Claudia : Tu es sûr de ton coup ?
Niki : De quoi tu parles ?
Claudia : Ce déménagement, tu es en sûr ?
Niki : Tu vois bien l’état dans lequel Gabi est. On ne peut pas rester à Monaco, sinon elle me suivra partout éternellement.
Claudia : Ce n’est pas du déménagement en soi que je veux parler, c’est d’elle.
Niki : Comment ça ?
Claudia : Je vois bien que ça ne tient plus trop, vous deux. Tu ne vas pas te torturer infiniment si tu n’es pas heureux, je trouve ça étrange que tu veuilles l’emmener dans tes cartons en Suisse, je vois bien que tu n’en peux plus.
Niki : J’y pense, parfois. Souvent, même. Je me dis que ça ne vaut plus le coup, je ne sais plus quoi en penser. La situation actuelle me dérange, je n’en peux plus mais j’ose croire que ça ira mieux après.
Claudia : Ca ira mieux jusqu’à la prochaine paranoïa, oui. On va jouer à un petit jeu : quand est-ce qu’elle t’a réveillé en pleine nuit pour la dernière fois ?
Niki : …
Claudia : Cette nuit ?
Niki : Oui.
Claudia : Pourquoi est-ce qu’elle est en boucle sur cette histoire ?
Niki : Je ne sais pas. Elle est persuadée de les avoir revus il y a deux jours, elle pointait du doigt dans une direction mais il n’y avait personne de louche à cet endroit-là...Elle agit de façon étrange si elle veut mais le fait qu’elle me l’inflige commence à m’agacer. Je n’ai plus envie d’être patient.
Claudia : Alors pourquoi est-ce que tu continues ?
Niki : Parce que je n’ai pas envie que les enfants en souffrent.
Claudia : Ils en souffriront plus si vous passez votre temps à vous disputer...Si c’est la seule raison pour laquelle tu t’attaches à elle, ce n’est pas recevable.
Niki : Il n’y a pas que ça...On a vécu des choses ensemble, ça fait presque quatre ans qu’on s’est rencontré, trois ans qu’on vit ensemble, on a vécu tant de choses tous les deux, je ne peux pas. Il y a quelque chose qui nous unira toujours, ce sont ces épreuves : je l’ai aidé à retrouver sa famille, elle m’a aidée à surmonter la mort de Sophia, on a deux enfants, on a vécu le traumatisme d’Anna, je ne peux pas.
Claudia : Niki, ce n’est pas de l’amour ça. C’est de la sympathie, de la pitié…
Niki : Mais c’est important à mes yeux quand même. Ca nous a uni. Qu’est-ce que tu me dirais de faire, toi ?
Claudia : Si tu me poses la question, c’est que tu sais ce que tu veux entendre parce que tu sais très bien ce que je vais te répondre. Mais tu veux juste que je le dise à ta place…
Niki : Dis-le à ma place, s’il te plaît.
Claudia : Je pense que ça a trop duré, tu as trop fait pour elle et elle ne t’a rien offert en retour. Tu as été trop bon avec elle, trop positif, trop gentil, même en faisant tout dans l’ordre tu ne la libéreras jamais de l’étreinte de ces démons qui l’habitent. C’est un constat qu’il faut établir, maintenant. Arrête les frais, Niki.

Maman Kofler Mais je sens venir le chantage au suicide ou un truc du genre de cette p*te de Gabi

Gabriella continue sa parano et veut absolument qu’on déménage

Jusqu'à ce que les méchants messieurs la retrouve dans les montagnes suisses et qu'elle veuillent déménager au fin fond de l'Islande

Le 28 septembre 2019 à 17:59:19 Mouf67 a écrit :
Maman Kofler Mais je sens venir le chantage au suicide ou un truc du genre de cette p*te de Gabi

Gabriella continue sa parano et veut absolument qu’on déménage

Jusqu'à ce que les méchants messieurs la retrouve dans les montagnes suisses et qu'elle veuillent déménager au fin fond de l'Islande

"Mais je t'assure Niki, ils sont facile à reconnaître, l'un est blanc et l'autre est noir, je ne peux pas les confondre ils me suivent partout où je vais. Même au supermarché ils sont là déguisés en tant qu'employé "