Le 15 mai 2021 à 16:20:13 LycanParesseux a écrit :

Le 15 mai 2021 à 15:17:15 :
J'attaque l'iliade puis l'odysée derrière, même si bon je dois connaitre les 3/4 de l'histoire au travers des films/mythes ou légendes. On verra bien

Quelle édition ?

Classique pocket, traduction de Leconte de Lisle. J'ai fais erreur en choisant celui-là ? J'ai juste pris le bouquin le moins cher a la librairie

Le 15 mai 2021 à 17:08:59 :

Le 15 mai 2021 à 16:20:13 LycanParesseux a écrit :

Le 15 mai 2021 à 15:17:15 :
J'attaque l'iliade puis l'odysée derrière, même si bon je dois connaitre les 3/4 de l'histoire au travers des films/mythes ou légendes. On verra bien

Quelle édition ?

Classique pocket, traduction de Leconte de Lisle. J'ai fais erreur en choisant celui-là ? J'ai juste pris le bouquin le moins cher a la librairie

Je ne sais pas, je cherche justement une bonne édition pour ces livres.

[21:05:07] <zahbout>
Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet.

Pour Marcel Pagnol, l'écrivain français le plus populaire du XXème siècle, et le plus connu au monde avec Victor Hugo, Genet est le plus grand écrivain français du XXème siècle.

Pagnol ne connaissait apparemment pas Proust ou Gide, sinon il a raison, la prose de Genet est de la poésie, c'est du Rimbaud en plus beau 💞

Quelqu'un sait pourquoi je reçois des notifications des gens de ma blacklist ?

en pleine lecture de l'épée de vérité de terry goodkind. je suis sur le tome 2

À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

[01:10:19] <wahl-icht>
en pleine lecture de l'épée de vérité de terry goodkind. je suis sur le tome 2

Quels mangas en signature ?

Je débute Coulez mes larmes, dit le policier de P.K.D

Il n'y a aucune page sans intérêt dans le roman, il est ultra condensé, tu ne sembles pas avoir réussi à percevoir le sous-texte qui donne du corps au roman derrière la très apparente et très illusoire absence d'action du personnage.

A l'occasion balance une page via wikisource ou autre, ou même en photo, qui te semble particulièrement chiante pour l'expérience, on est nombreux à aimer le roman ici je suis sûr qu'on pourrait essayer de te faire voir où se situe l'intérêt.

Frédéric est une sorte d'anti-héros ou une victime de lui-même: il ne sait pas où s'orienter dans une époque changeante, il abuse de ses privilèges, il s'attache à tout mais ne termine rien, il s'éprend mais n'est même pas sûr de ses passions. Ses idéaux se confondent avec son désoeuvrement, et c'est ainsi qu'il finit par incarner son époque pour Flaubert j'imagine - ne serait-ce que par une sorte de sincérité si on le compare avec les autres personnages encore plus perclus de défauts (sauf madame Arnoux). Et il faut laisser au gros Gustave son talent de peindre un tableau complet, excessivement riche et minutieux de sa société. Pour moi la partie du milieu était la plus forte, c'est là qu'on sent le mieux les dynamiques en présence.
Je me suis quand même demandé où était l'éducation dans tout ça.

Bah tu vois Pellerin typiquement, qui peut donner l'impression de ne servir à rien, opère en même temps à deux niveaux très distincts : c'est un ressort comique très efficace que cet artiste raté qui passe son temps à faire le cuistre alors qu'il ne vaut rien, et en même temps précisément parce que c'est un loser il change constamment d'école selon la mode et, de la même manière qu'Arnoux entre sa revue et son usine, c'est une sorte de métonymie vivante des évolutions de l'art dans cette société, de ce qu'en font les bourgeois surtout.

Et Pellerin n'a presque aucune importance significative dans le roman : mais moi qui ne suis pas foutu de retenir une citation avec ma mémoire, je pense que je n'oublierai jamais la précision, lorsqu'ils parlent de femmes : Pellerin trouvait les tigres supérieurs dans l'ordre esthétique (je paraphrase de mémoire), parce que je trouve ça hilarant.

Sa bassesse en plus avec tout ce qui tourne autour du portrait de la maréchale est géniale de mesquinerie minable, mais elle constitue un rappel très efficace de la façon dont les changements de statut de Frédéric influent sur sa relation avec Rosanette qui a va connaître beaucoup de changements jusqu'à leur dernière scène commune.

Cette correspondance entre tous les éléments au sein du même roman, et le fait qu'en plus ils opèrent toujours sur deux ou trois sens différents en même temps, c'est dingue de maîtrise. Et en plus c'est une maîtrise à la fois macro (ça joue sur toute la structure) et micro parce que l'humour pince sans rire du narrateur-juge que Flaubert fait presque totalement disparaître mais pas tout à fait est brillant niveau style.

La question du financement du journal (j'ai pas eu envie de développer tes autres exemples pour rester sur celui qui m'intéressait le plus spontanément) je vois mal comment on peut juger que ça ne porte "aucune réflexion". C'est l'époque où la presse atteint vraiment le stade de média de masse qui concerne absolument tout le monde dans la société, il y a des journaux pour toutes les classes, et c'est là aussi où on invente des formes de manipulation de l'opinion publique sur lesquelles on vit encore totalement, c'est là où on invente le financement par la publicité et par la starification de polémistes, Flaubert parle et montre tout ça, c'est notamment ce qui conduit au duel.

Là encore, la conjonction entre la description des mécaniques sociales, historiques, politiques et l'histoire intime des personnages est parfaite.

Que ça te fasse chier c'est tout à fait ton droit, personne ne le niera jamais puisque ça n'a pas de sens de déplacer la conversation sur ces terrains ; mais on ne peut pas dire que ça ne parle de rien, que ça ne jette pas d'éclairage.

Et on peut faire ça pour tout dans le bouquin.

On ne va pas se mentir, Flaubert, c'est chiant.

Mais c'est esthétique et intelligent, quoi que long, et sinueux.

Aïe aïe aïe

Pour rester dans le thème du roman naturaliste/réaliste et de l'ennui, je suis sur Manette Salomon des frères Goncourt, et putain que c'est insignifiant.

Là pour le coup il n'y a vraiment aucune unité dans l'oeuvre, c'est assez catastrophique de lire 200 pages sans presque aucune scène forte qui marquerait un tournant dans la vie des personnages, de ne pas réussir à retranscrire l'ambiance d'un milieu (en l'occurrence celui de la peinture/bohême de 1850), et de parler aussi peu de peinture. Il y a un surplomb du narrateur qui désincarne complètement les personnages, on se situe à une distance qui tue toute implication, ça rend fou d'enchaîner des scénettes inconséquentes qui flottent mollement au milieu de rien.

En comparaison j'ai lu L'Education il y a presque 7 ans et je me souviens encore de la "rencontre" entre Frédéric et Mme Arnoux sur le bateau au début et de plusieurs autres passages. Ca ne suffit bien sûr pas pour justifier la qualité du roman, mais je pense que ça indique une densité de sens et un foisonnement d'humanité assez exceptionnels. Le machin des Goncourt j'oublie littéralement la page après l'avoir lu. D'ailleurs si c'était pas vaguement en vue d'un travail pour la fac je l'aurais balancé.

Et pourtant le survivant des deux se vantera dans son journal, et pas qu'une fois, d'avoir littéralement inventé la littérature moderne.

Les frérots c'est les Freezer du game, petits teigneux insupportables. Et quand ils se faisaient étriller par la critique, ils répliquaient "cilisionist"

Ils ont inventé le 18-25.

En tout cas je recommande à tout le monde de posséder le journal des Goncourt à mettre dans ses chiottes par exemple c'est vraiment très drôle d'aigreur, de jalousie, de haine, et en prime on apprend plein d'anecdotes rigolotes et triviales (donc inconnues et surprenantes) sur la vie au XIXe.

Tout fan du siècle doit avoir ça.

Je passe une partie non-négligeable de mes journées à lire des gens malsains s'insulter sur Twitter/Youtube/18-25, quand j'ouvre un livre j'essaie de fuir un peu cette négativité

Manette je trouve ça plutôt bien écrit et certaines descriptions valent le coup, mais ça surnage dans le superflu, quand je tombe sur un de ces passages j'ai plus la concentration et la force pour leur accorder l'attention qu'ils méritent, dommage.

Des fois ils sont pas haineux, ils sont simplement égocentriques et méprisants

Mais par exemple j'ai appris que le "secret santa" prisé des jeunes cons de 25 ans du tertiaire aujourd'hui ça se pratiquait déjà à la fin du XIXe dans les salons de l'impératrice.

Ce genre de petites info qui font bouger tes représentations j'aime bien. Ca crée des ponts, ça rapproche de la vie concrète de ces gens. Ca donne du corps.

L'éducation m'avait ennuyé aussi. Dans sa correspondance, Flaubert parlait d'une grande ambition de faire un roman sur rien, et qui se tiendrait par le style. Ça m'a beaucoup fait rire. Si vous êtes partisan, il y a une lecture choisie sur France Culture, par le doubleur de Daniel Craig. Perso, je trouve qu'il a une voix, mais il écrase l'émotion. Il faut, je crois, un peu d'hystérie pour être un bon diseur de littérature.

Et c'est assez triste de voir qu'un minuscule récit de Balzac explose sans appel leur pavé et fertilise infiniment plus le discours sur la peinture qu'ils ne le font.

Edit: Ah oui, j'aime bien aussi ce genre d'anecdote.