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Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
12 décembre 2019 à 08:26:34

:coeur:
Merci de ta lecture !

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
12 décembre 2019 à 09:11:12

Matthieu se réveille dans les draps bien chauds de son petit lit d'enfant, quoi qu'il soit un jeune homme en phase d'en finir avec la classe de Terminale. Il s'ébroue dans tous les sens, à la vitesse d'un escargot, et profite encore d'une demi-heure d'accalmie, d'un répit dans les plis chaleureux de ses draps, symbole s'il en est de la mollesse, de la paresse animant très souvent cette jeunesse lycéenne.

Contenant son érection matinale dans l'idée de ne plus jamais se branler comme avant, se trouvant ridicule à jouir ainsi à son age de sa main droite, il enfile un jogging et s'étire devant les volets qu'il ouvre grand sur le jour des amoureux de la Saint-Valentin. Dans le lointain, les oiseaux chantent. En face de lui, à quelques vingt mètres, c'est le bout de jardin et le début de forêt qui commence. Il y a une petite pelouse qui se métamorphose en herbes denses, à l'orée de la pente conduisant carrément dans un mur immense de sinistres végétaux dépouillés de leurs feuilles. Rien de vivant à l'horizon nonobstant les trilles volatiles et le bêlements régulier de petits chevreaux en provenance de l'étable. Rien à venir pour Matthieu en ce jour de Saint-Valentin. Il enfonce ses pieds dans des pantoufles rembourrées et s'agrippe les bras sur le frisson d'un instant. Refermant la fenêtre opaque de buée qu'il avait ouverte peu avant pour profiter de la matinale froideur, il tourne le dos à la muraille d'arbres tristes, à sa vue réduite sur le monde montagneux en hauteur, et plonge dans son quotidien, baissant le regard avec maigre entrain en direction du contenu de son sac d'école.

Il pèse et joue dans la main avec chacune de ses affaires avant de les faire glisser dans le sac ouvert. Il perd un temps précieux ainsi, mais il s'en fiche. En ce jour un peu triste pour les solitaires, il aime à contempler sa vieille trousse et son vieil agenda, souvenirs de jours un peu moins mornes du temps où Jessica n'avait pas encore déménagée. Ecrit au tipex, ce produit dégueulasse qui blanchit les doigts de nos lycéens, figurait ceci sur la trousse surannée : "Jessica coeur Matthieu". Mignon, n'est-il pas? Il suffit cependant d'un mois et de trente-cinq kilomètres de distance pour clore cette idylle gravée sur textile. Il glisse avec amertume la petite trousse dans l'ouverture béante du sac et se précipite cette fois vers la porte de sa chambre débouchant sur un couloir, puis sur un escalier, puis sur le rez-de-chaussé. Au passage, nous pouvons noter qu'il n'adresse nul regard à cette gravure de la vierge, pourtant immense, reposant en vis-à-vis à sa chambre sur une petite commode de bois de chêne. Il n'adresse nulle considération pareillement à ces deux jougs à cornes accrochés le long du mur de l'escalier droit, équipements de labour pour boeufs dont on ne sait s'ils servirent vraiment ici. Après tout, il n'y a pas de boeufs par ici. Et puis, que labourerait-on? A quelques mille mètres d'altitude, sur des versants pentus? Ces observations, jamais Matthieu ne les fit. Il se contente d'évoluer, sans curiosité aucune, dans le cadre de naissance de sa jeune existence. Ainsi descend-il les escaliers, sans penser à rien d'autre qu'au bliss qui l'habite.

A-San A-San
MP
Niveau 10
12 décembre 2019 à 10:49:19

Le 12 décembre 2019 à 09:11:12 Julien-Gracq7 a écrit :
Matthieu se réveille dans les draps bien chauds de son petit lit d'enfant, quoi qu'il soit un jeune homme en phase d'en finir avec la classe de Terminale. Il s'ébroue dans tous les sens, à la vitesse d'un escargot, et profite encore d'une demi-heure d'accalmie, d'un répit dans les plis chaleureux de ses draps, symbole s'il en est de la mollesse, de la paresse animant très souvent cette jeunesse lycéenne.

Contenant son érection matinale dans l'idée de ne plus jamais se branler comme avant, se trouvant ridicule à jouir ainsi à son age de sa main droite, il enfile un jogging et s'étire devant les volets qu'il ouvre grand sur le jour des amoureux de la Saint-Valentin. Dans le lointain, les oiseaux chantent. En face de lui, à quelques vingt mètres, c'est le bout de jardin et le début de forêt qui commence. Il y a une petite pelouse qui se métamorphose en herbes denses, à l'orée de la pente conduisant carrément dans un mur immense de sinistres végétaux dépouillés de leurs feuilles. Rien de vivant à l'horizon nonobstant les trilles volatiles et le bêlements régulier de petits chevreaux en provenance de l'étable. Rien à venir pour Matthieu en ce jour de Saint-Valentin. Il enfonce ses pieds dans des pantoufles rembourrées et s'agrippe les bras sur le frisson d'un instant. Refermant la fenêtre opaque de buée qu'il avait ouverte peu avant pour profiter de la matinale froideur, il tourne le dos à la muraille d'arbres tristes, à sa vue réduite sur le monde montagneux en hauteur, et plonge dans son quotidien, baissant le regard avec maigre entrain en direction du contenu de son sac d'école.

Il pèse et joue dans la main avec chacune de ses affaires avant de les faire glisser dans le sac ouvert. Il perd un temps précieux ainsi, mais il s'en fiche. En ce jour un peu triste pour les solitaires, il aime à contempler sa vieille trousse et son vieil agenda, souvenirs de jours un peu moins mornes du temps où Jessica n'avait pas encore déménagée. Ecrit au tipex, ce produit dégueulasse qui blanchit les doigts de nos lycéens, figurait ceci sur la trousse surannée : "Jessica coeur Matthieu". Mignon, n'est-il pas? Il suffit cependant d'un mois et de trente-cinq kilomètres de distance pour clore cette idylle gravée sur textile. Il glisse avec amertume la petite trousse dans l'ouverture béante du sac et se précipite cette fois vers la porte de sa chambre débouchant sur un couloir, puis sur un escalier, puis sur le rez-de-chaussé. Au passage, nous pouvons noter qu'il n'adresse nul regard à cette gravure de la vierge, pourtant immense, reposant en vis-à-vis à sa chambre sur une petite commode de bois de chêne. Il n'adresse nulle considération pareillement à ces deux jougs à cornes accrochés le long du mur de l'escalier droit, équipements de labour pour boeufs dont on ne sait s'ils servirent vraiment ici. Après tout, il n'y a pas de boeufs par ici. Et puis, que labourerait-on? A quelques mille mètres d'altitude, sur des versants pentus? Ces observations, jamais Matthieu ne les fit. Il se contente d'évoluer, sans curiosité aucune, dans le cadre de naissance de sa jeune existence. Ainsi descend-il les escaliers, sans penser à rien d'autre qu'au bliss qui l'habite.

Pas grand-chose à dire, on sent que tu te maintiens dans la qualité que tu offres habituellement. Cependant, j'ai noté un truc qui m'a dérangé. Le point de vue du narrateur me semble plutôt étrange, enfin j'ai du mal à le situer, est-il 100% externe ou est-il omniscient externe ? Je pensais d'abord qu'il était omniscient, mais que tu sors "nos lycéens" ça m'a beaucoup troublé, s'il était omniscient je pense qu'il aurait mieux fallu dire "les lycées", enfin bref, juste pour dire que ça m’a plutôt troublé.

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
12 décembre 2019 à 19:37:17

Merci pour ce retour A-san.

Je ne suis pas du tout au point sur les règles de la narration, la manière de raconter, aussi je ne pourrai pas te répondre clairement, je fais tout à l'instinct.

Disons que dans l'idée j'aimerai développer une narration assez caractérisée, qui interpelle le lecteur si besoin et émette des jugements sur l'action, les personnages, en plus de donner quelques précisions plus scientifiques sur les manières d'habiter le rural profond.

A-San A-San
MP
Niveau 10
12 décembre 2019 à 21:18:43

Le 12 décembre 2019 à 19:37:17 Julien-Gracq7 a écrit :
Merci pour ce retour A-san.

Je ne suis pas du tout au point sur les règles de la narration, la manière de raconter, aussi je ne pourrai pas te répondre clairement, je fais tout à l'instinct.

Disons que dans l'idée j'aimerai développer une narration assez caractérisée, qui interpelle le lecteur si besoin et émette des jugements sur l'action, les personnages, en plus de donner quelques précisions plus scientifiques sur les manières d'habiter le rural profond.

Ok, je vois. Dans ce cas, je te conseillerai plus de poser l'idée dès le début (ne me demande pas la manière, j'en ai aucune idée), ça évitera qu'on soit surpris de voir ça au milieu du texte

Message édité le 12 décembre 2019 à 21:20:34 par A-San
Putosphynx Putosphynx
MP
Niveau 7
13 décembre 2019 à 02:43:30

Le 12 décembre 2019 à 09:11:12 Julien-Gracq7 a écrit :
Matthieu se réveille dans les draps bien chauds de son petit lit d'enfant, quoi qu'il soit un jeune homme en phase d'en finir avec la classe de Terminale. Il s'ébroue dans tous les sens, à la vitesse d'un escargot, et profite encore d'une demi-heure d'accalmie, d'un répit dans les plis chaleureux de ses draps, symbole s'il en est de la mollesse, de la paresse animant très souvent cette jeunesse lycéenne.

Contenant son érection matinale dans l'idée de ne plus jamais se branler comme avant, se trouvant ridicule à jouir ainsi à son age de sa main droite, il enfile un jogging et s'étire devant les volets qu'il ouvre grand sur le jour des amoureux de la Saint-Valentin. Dans le lointain, les oiseaux chantent. En face de lui, à quelques vingt mètres, c'est le bout de jardin et le début de forêt qui commence. Il y a une petite pelouse qui se métamorphose en herbes denses, à l'orée de la pente conduisant carrément dans un mur immense de sinistres végétaux dépouillés de leurs feuilles. Rien de vivant à l'horizon nonobstant les trilles volatiles et le bêlements régulier de petits chevreaux en provenance de l'étable. Rien à venir pour Matthieu en ce jour de Saint-Valentin. Il enfonce ses pieds dans des pantoufles rembourrées et s'agrippe les bras sur le frisson d'un instant. Refermant la fenêtre opaque de buée qu'il avait ouverte peu avant pour profiter de la matinale froideur, il tourne le dos à la muraille d'arbres tristes, à sa vue réduite sur le monde montagneux en hauteur, et plonge dans son quotidien, baissant le regard avec maigre entrain en direction du contenu de son sac d'école.

Il pèse et joue dans la main avec chacune de ses affaires avant de les faire glisser dans le sac ouvert. Il perd un temps précieux ainsi, mais il s'en fiche. En ce jour un peu triste pour les solitaires, il aime à contempler sa vieille trousse et son vieil agenda, souvenirs de jours un peu moins mornes du temps où Jessica n'avait pas encore déménagée. Ecrit au tipex, ce produit dégueulasse qui blanchit les doigts de nos lycéens, figurait ceci sur la trousse surannée : "Jessica coeur Matthieu". Mignon, n'est-il pas? Il suffit cependant d'un mois et de trente-cinq kilomètres de distance pour clore cette idylle gravée sur textile. Il glisse avec amertume la petite trousse dans l'ouverture béante du sac et se précipite cette fois vers la porte de sa chambre débouchant sur un couloir, puis sur un escalier, puis sur le rez-de-chaussé. Au passage, nous pouvons noter qu'il n'adresse nul regard à cette gravure de la vierge, pourtant immense, reposant en vis-à-vis à sa chambre sur une petite commode de bois de chêne. Il n'adresse nulle considération pareillement à ces deux jougs à cornes accrochés le long du mur de l'escalier droit, équipements de labour pour boeufs dont on ne sait s'ils servirent vraiment ici. Après tout, il n'y a pas de boeufs par ici. Et puis, que labourerait-on? A quelques mille mètres d'altitude, sur des versants pentus? Ces observations, jamais Matthieu ne les fit. Il se contente d'évoluer, sans curiosité aucune, dans le cadre de naissance de sa jeune existence. Ainsi descend-il les escaliers, sans penser à rien d'autre qu'au bliss qui l'habite.

Déjà la 1ère phrase on voit que tu maîtrises difficilement le français. "Quoi qu'il soit" signifie une incertitude quant à cette personne.
Ce que tu voulais utiliser est, à mon avis: "Bien qu'il soit", qui signifie exactement "même si il est".
J'ai préféré m'arrêter là... :hap:

VeyIox VeyIox
MP
Niveau 10
13 décembre 2019 à 05:20:55

Il a écrit "quoi que" à la place de "quoique" mais sinon l'emploi est bon. C'est bel et bien synonyme de "bien que", pas besoin de remplacer

Message édité le 13 décembre 2019 à 05:23:31 par VeyIox
Putosphynx Putosphynx
MP
Niveau 7
13 décembre 2019 à 06:21:08

Le 13 décembre 2019 à 05:20:55 VeyIox a écrit :
Il a écrit "quoi que" à la place de "quoique" mais sinon l'emploi est bon. C'est bel et bien synonyme de "bien que", pas besoin de remplacer

Ah oui en effet, au temps pour moi. :-(
Comme quoi ce forum permet toujours d'apprendre quelque chose... :ok:
https://www.lalanguefrancaise.com/orthographe/quoique-ou-quoi-que-orthographe/

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
13 décembre 2019 à 06:22:13

Merci, je vais corriger ça.
A vrai dire cette phrase me plait guère, je vais peut-être songer à une formulation différente pour introduire un décalage entre l'âge du personnage et le caractère enfantin de son mobilier.

A-San A-San
MP
Niveau 10
13 décembre 2019 à 07:48:16

Bah tiens pour une fois il y a du monde ici, ça fait plaisir.

A-San A-San
MP
Niveau 10
16 décembre 2019 à 12:04:30

Salut, comme je n'étais pas satisfait de mon extrait précédent, j'en ai fais une nouvelle version qui, j'espère, aura autant de succès que les précédents :-) . Rappel : j'écris dans un style que je ne maitrise pas du tout (la première personne sous forme de lettre écrite), donc tous vos avis sont les bienvenus. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les extraits précédent, mais pour ceux qui les veulent, en voici les liens.

Extrait 1 : https://www.jeuxvideo.com/reptilovitch/forums/message/1041638602
Extrait 2 : https://www.jeuxvideo.com/reptilovitch/forums/message/1045021658
Extrait 3 : https://www.jeuxvideo.com/reptilovitch/forums/message/1046614946
Extrait 4 (ancienne version) : https://www.jeuxvideo.com/reptilovitch/forums/message/1047946122

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Ce silence absolu, à la fois public et universitaire autour de notre projet, attira de manière inexplicable les intérêts de la plus prometteuse des étudiantes de ma faculté, Lorie — une éperdue admiratrice des travaux de Freud sur le subconscient et des possibles liens entre ses recherches avec d’antiques sources occultes. Pour une raison insensée, les circonstances de son arrivée apparaissent dans ma mémoire comme une suite d’image floue de forme à l’agencement incohérent, traduisant probablement l’absence entière de souvenir à ce sujet. Parfois, dans les moments où mon esprit dérivait sur les eaux cauchemardesques des vastes océans infernaux de la folie, à la suite de mon retour de Himan, j’en venais à suggérer que sa présence puisse être la première manifestation d’une éminente force invisible, apparentée dans les anciens textes occultes au destin. Ce peut-il que j’ai rêvé sa participation à l’expédition ? Ou que l’entièreté de notre périple ne soit le résultat des premières démences abject de la vieillesse ? J’en doute, car aucune once cauchemardesque mentale n’aurait pu dépeindre Lorie avec une si grande précision, que son sort m’apparut alors comme une évidence, tel un mathématicien résoudrait une simple addition. Elle était une jeune femme, d’ascendance paysanne par sa mère, et intellectuel par son père doctorant en psychologie dans les prestigieuses universités de Paris. Son caractère féminin se composait/se constituait d’un dynamisme additionné à une curiosité irritante de la pire des garces. En quelques mots, Lorie m’impressionnait autant qu’elle m’agaçait. Sa curiosité, à supposer que de telles données puissent être quantifiables, dépassait les frontières du commun, entrainant une fâcheuse instabilité dans ses études. Lorie s’intéressait à tout, à l’art, à la science, à l’histoire, à la sociologie et à la majorité des domaines enseignés à mon université. Son intrusion impolie dans les différents cursus et ses tenues provocantes dignes des putains du trottoir ne l’aidèrent nullement à acquérir une forme de sympathie auprès de mes collègues, une vraie honte de la part d’une jeune femme aussi talentueuse qu’elle. Néanmoins, un événement de son passé mérite d’être rapporté ici, car il ne fait que confirmer mes dires sur cette force invisible qui l’avait poussé à se joindre à nous — tous les éléments qui vont suivre peuvent être consultés dans son dossier personnel à l’université ou dans les archives de l’hôpital psychiatrique Maison-Blanche à Paris. À l’âge de six ans à la suite de circonstance non rapporté, un psychologue avait diagnostiqué chez elle une forme de démence, apparentée à divers troubles schizophréniques et divers symptômes d’une psychose aggravée, pour laquelle elle fut internée deux ans à Maison-Blanche. De nombreux rapports du personnel hospitalier agrémentaient le dossier, et ils n’étaient point difficiles d’y relier des coupures de journaux évoquant le suicide d’une des infirmières chargées de surveiller son cas aux alentours de cette période d’internement — coupure que j’adjoindrai également à mes présentes lettres. Les commentaires des médecins parlaient d’un trouble passager, déclenché par une latence du développement des neurones dans le lobe frontal et occipital du cerveau. D’après leurs dires, que je soupçonne d’être volontairement altérés, Lorie aurait eu une relation persistante avec un ami imaginaire nait de ses propres neurones demeurés. Quelques notes dispersées dans les feuilles évoquaient cependant une chose bien plus effrayante encore que des simples caprices d’une gamine attardée. En effet, elle menait parfois avec lui des conversations très étranges et très naturelles, qui dépassaient le cadre des capacités d’une entité créée par la force de son esprit. Les mots « bizarre » et « vraisemblable » revenaient régulièrement dans ses remarques manuscrites, recueillies auprès d’une dizaine de médecins réputée. Un commentaire, du psychiatre Durand Alphonse, me traumatisait particulièrement, celui-ci concernait un entretien avec la patiente, durant laquelle une chose invraisemblable s’était produite. En haut à droite du document concerné, dont la mise en page rappelait celle des rapports médicaux standards, avait été rajouté en grosse lettre « Incident 34, 14 décembre 1942 » — il s’agit du seul document de ce type à l’intérieur du dossier, probablement introduit par inadvertance. Les horaires, indiqués au stylo rouge dans la marge, étaient suivis de la structure suivante, une question — posé par le docteur Durand — et la réponse retranscrite — formulé par Lorie. Aucune d’entre elles ne posait de problème particulier, et tous suivaient méthodiquement ce système simpliste de question-réponse à l’exception de la dernière entrée, dont les traits d’encre étaient plus appuyés et moins droit que les précédentes. La question avait été précipitamment barrée de manière à camoufler l’entièreté de chacune de ses lettres, m’empêchant ainsi de vous délivrer plus de précision sur le contexte de cet incident. Les mots, inscrits à la suite de cette grande ligne noire d’encre, n’étaient nullement la retranscription des paroles de Lorie, mais les observations du docteur Durand à cet instant précis. Sa main, tremblante sur le moment, avait exprimé son ressenti par rapport au plan scientifique, se gardant d’exprimer l’état de terreur qui devait l’avoir envahi. Face à lui, Lorie venait de parler plusieurs langues mortes avec une perfection inatteignable pour son jeune âge. Dans le lot, en plus du latin et divers anciens dialectes indigènes, Durand nota plusieurs mots aux sonorités si étranges qu’il ne sut de quel langage elle aurait pu provenir. Pire, les explications de Lorie sur l’acquisition soudaine de ce savoir défiaient toute cohérence et tous les diagnostiques mis en avant dans le dossier. Cette seule réponse à elle seule, que Durand avait synthétisée, pouvait remettre en cause une immense partie des connaissances de la neuropsychologie. Je n’ose imaginer le choc qu’avait dû éprouver le docteur Durand, quand Lorie lui expliqua de la manière la plus innocente et naïve possible propre à l’enfant, qu’elle tenait ce savoir de ce prétendu ami imaginaire. L’écriture du docteur, se détériorant aux furs et à mesure, les dernières phrases devinrent illisibles. Les lettres, auparavant si méticuleuses et soigneuses, n’étaient plus que des vagues ou des semblants de mot difforme — malgré mes recherches obstinées, je n’ai jamais pu retrouver la moindre trace du Durand Alphonse après ce jour-là. La fin du dossier se concluait par un événement tout aussi étrange. En 1943, une légère amnésie soudaine se serait provoquée chez Lorie. Le rapport des médecins insistait sur la perte des souvenirs liée à l’intégralité de son internement et de ses raisons. Ainsi, Lorie réfuta l’existence de son ami imaginaire comme elle réfuta sa capacité à pouvoir parler le latin ou les autres langues anciennes. Elle sortit de Maison-Blanche peu de temps après.

Message édité le 16 décembre 2019 à 12:05:05 par A-San
pathereal pathereal
MP
Niveau 4
16 décembre 2019 à 19:42:04

Pour A-San : C'est vraiment pas mal du tout. L'histoire est intéressante, captivante, et bien écrite, sauf quelques fautes du genre un ami imaginaire nait de ses propres neuronnes et un entretien durant laquelle
Sinon j'ai bien aimé.

Message édité le 16 décembre 2019 à 19:43:23 par pathereal
A-San A-San
MP
Niveau 10
16 décembre 2019 à 20:01:49

Le 16 décembre 2019 à 19:42:04 PAtheReal a écrit :
Pour A-San : C'est vraiment pas mal du tout. L'histoire est intéressante, captivante, et bien écrite, sauf quelques fautes du genre un ami imaginaire nait de ses propres neuronnes et un entretien durant laquelle
Sinon j'ai bien aimé.

Merci beaucoup pour ton commentaire :ange:

CaramelSolide CaramelSolide
MP
Niveau 6
21 décembre 2019 à 19:55:34

Et un jour on se réveille, et la lumière est différente, comme plus dorée, la poussière qui tombe au travers est plus fine, et tous les bruits du quotidien sonnent étrangers. On froisse les draps en se levant, on ne sait plus très bien qui on est, et l'on regarde l'espace vide avec des yeux qui reviennent de loin. On se demande où est passée la douleur et combien de temps s'est écoulé, et au chant des oiseaux dehors on comprend que l'on vient de renaître.

A-San A-San
MP
Niveau 10
21 décembre 2019 à 19:58:55

Le 21 décembre 2019 à 19:55:34 CaramelSolide a écrit :
Et un jour on se réveille, et la lumière est différente, comme plus dorée, la poussière qui tombe au travers est plus fine, et tous les bruits du quotidien sonnent étrangers. On froisse les draps en se levant, on ne sait plus très bien qui on est, et l'on regarde l'espace vide avec des yeux qui reviennent de loin. On se demande où est passée la douleur et combien de temps s'est écoulé, et au chant des oiseaux dehors on comprend que l'on vient de renaître.

Plutôt pas mal, par contre je peux pas te donner un avis plus détaillé sur un texte aussi court. On sent cependant une sorte de réelle maîtrise à l'intérieur de ton extrait.

CaramelSolide CaramelSolide
MP
Niveau 6
21 décembre 2019 à 20:46:07

En fait c'est pas un extrait, c'est l'entrée d'aujourd'hui de mon journal. :-(
Ls vie est une grosse pute et les peines de cœur sont des abominables salopes, je me suis jamais senti aussi vivant et moribond à la fois. Ce court texte est un fantasme du jour où je me serai remis de cette merde.

AlternativeShit AlternativeShit
MP
Niveau 14
22 décembre 2019 à 02:24:38

Coucou :hap:
N'ayant pas eu de commentaire page 4, étant retombé sur ce topic par hasard, et étant sur mobile, je reposte le même extrait. J'ai désormais bien avancé, mais je suis toujours curieux d'avoir des avis :)

Il leva des yeux qu’il voulait indéchiffrable vers la silhouette de Drack, qui se détachait par-dessus la lueur pluvieuse. Il tenta de mesurer l’intelligence qui courait dans les veines artificielles de cette machine. D’estimer l’ampleur de cet être, qui était parvenu à se hisser au-dessus de la hiérarchie d’Arakma - pire : qui avait créé sa propre hiérarchie – sans succomber, ni fléchir. Et un frisson lui parcourut l’échine. S’il voulait mener à bien sa tâche, il lui faudrait être infiniment malin. C’était un défi plus grand encore que celui du Totem, plus immense encore que tous les périls qu’il avait pu braver. Influer sur cette montagne de fer. Se frayer un droit de parole, suggérer l’impensable sans jamais se trahir. Et il avait plus à perdre que son bras. Son intégrité toute entière était en jeu. L’intégrité de sa personne, et les liens, inamovibles, qui soudaient les différentes parties de lui-même entre elles. Deux entrevues avec le tyran, et il sentait déjà ces liens faiblir, les cordes s’effiler. Et il sentait monter en lui, subtilement, imperceptiblement, la tentation de succomber aux idéaux de son adversaire. Qu’en serait-il une fois la prochaine Tempête passée ? Et les cinq suivantes ? Pouvait-il les traverser en compagnie de l’Inflexible sans se travestir totalement ? Pouvait-il se faire assez solide et étanche ? Pouvait-il danser avec les faiblesses du tyran, sans que Drack ne le remarque ?

Il décida que oui. Et à cette idée, une exultation plus grande encore que celle qu’il ressentait lorsqu’il entrapercevait le boitier de commande du Totem monta en lui. Ça allait être dangereux. Il allait devoir passer le reste de sa vie sur un fil ténu, presqu’inexistant. Ni Drack, ni Temper, ni personne ne savait l’engagement qu’il venait silencieusement de prendre. Et personne ne devrait jamais le savoir. Lui-même ne devait se l’avouer qu’à moitié, qu’aux détours les plus invisibles de ses pensées. Il savait pourtant, alors qu’il imprimait cet ordre absolu dans toutes les fibres de son corps, que son existence ne serait désormais plus régie que par ça. Mais y’avait-il plus belle façon de vivre ? Il prit une longue inspiration. Une énergie nouvelle souleva son torse, et la multitude de petites douleurs qui l’accablait depuis des jours s’évapora, comme pour faire la révérence devant son choix.
_ C’est bon, Drack, fit en s’éclaircissant la gorge.
Drack mit un certain temps à réagir, alors que les mots de Samar se perdaient entre les quatre murs de la pièce. Il trembla insensiblement, comme si quelque chose en lui se refusait à fonctionner. Puis il se retourna méthodiquement, lui assénant un regard lourd de sens. Les deux individus s’estimèrent un moment, dans le silence qui naissait entre les gouttes de pluie. L’homme-machine s’était complètement figé, mais Samar pouvait lire dans son attitude une satisfaction contenue, pleine de reconnaissance inavouée. Et une colère, froide. Et de la violence. La même violence qui secouait les tripes, lorsque les prémisses d’une Tempête se dessinaient à l’horizon. Puis Drack brisa cette écrasante parenthèse, et arbora un grand sourire tordu, déchiqueté par le métal. Il s’approcha de lui avec sa lourdeur caractéristique, et se rassit dans sa chaise avec un soulagement manifeste.
_ C’est bon, Samar ? fit-il. Tu acceptes ?
Samar tenta de soutenir aussi longtemps que possible son regard, qui ne l’avait pas quitté une seconde. Puis baissa les yeux, faisant mine de réfléchir.
_ Qu’en sera-t-il de mes filles ? demanda-t-il finalement d’un air hésitant. Quels sont tes plans ?
_ Samar, édicta Drack, et le ton de sa voix força Samar à relever l’échine. Tu acceptes ? Je veux t’entendre le dire.
A nouveau Samar esquiva les pupilles de la machine. Mais, comme attiré magnétiquement, il s’y replongea brusquement et affirma aussi fermement que possible :
_ C’est bon, Drack. J’accepte.
Le sourire de Drack réapparut, se frayant un chemin à travers les multiples couches métalliques de son visage. Puis il s’élargit, créant un fossé déchiqueté d’un point de la mâchoire à l’autre.
Samar imprima ce moment dans sa mémoire. Il savait qu’il reverrait souvent ce même sourire. Il savait que la façon dont les plaques tordues de sa figure glissaient les unes contre les autres lui deviendraient familier, au point qu’il en tirerait de l’affection.

Il se vit à nouveau en train de combattre le Totem. Là où il ne voyait plus aucune issu, il en voyait maintenant une, qui se dessinait timidement sous les éclats du soleil. C’était une issu que personne n’avait jamais considérée. A vrai dire, elle n’existait pas vraiment. Mais il l’avait découverte, et il allait l’explorer. Pour la beauté du geste. Pour le plaisir d’aller jusqu’au bout, et d’étendre ses limites jusqu’au point de rupture final. Il répondit au sourire de Drack avec un autre sourire, presque sincère. Voilà. Voilà comment battre l’Inflexible. En se laissant emporter par son mouvement.

AlternativeShit AlternativeShit
MP
Niveau 14
22 décembre 2019 à 02:28:15

J'aime beaucoup ton style CaramelSolide :oui:
Je me demande ce qu'il donnerait en dehors d'un journal.

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
22 décembre 2019 à 20:54:30

C'est aussi le temps des coups de gueules, entre deux coups de barres et trois petits pets nerveux. Un vieux type vient de publier son dernier ouvrage. Une petite brochure tenant sur dix page, calibri 12, vil torche-cul mal écrit ayant pour objet de faire se dresser haut le poing de l'employé tertiaire et de sa ménagère quinquagénaire. Mais dans leur maison bien au chaud, tu penses, faudrait pas plaisanter tout de même. Ou bien dans la rue, pour de rares courageux. Brandir le poing un dimanche, le long d'une artère balisée, d'un parcours ordonné à l'avance, pour une petite trotte de deux heures avec supplément de bière et de merguez.

Alors qu'elle ne lit plus, ma mère, elle n'en demeure pas moins baba, de l'air du temps. "Indignez-vous!", ça sonne bien faut reconnaître. C'est un bel ordre de bataille pour aller grailler des saucisses place de la république un week-end. Enfin, même pour les manifs elle commence à ne plus avoir la force, à perdre la foi. Cependant elle gueule, et comment! Et comme c'est inélégant, relevant du boule-dogue! Et ce que ça bave, postillonne depuis son gouffre béant, grand ouvert.

Ils sont pathétiques les week-ends qu'on se tape alors. Le repas passe devant la télé à entendre de vieux Boomer raconter comment que c'est pas bien ceci, cela... à en entendre d'autres gueuler des bêtises du type "fâchés mais pas fachos!", comme si que Mussolini était ressuscité, comme si qu'on était l'Allemagne des années Trente, comme si qu'il fallait se justifier de quelque chose, se prémunir contre la peste dès qu'on ressentait le besoin d'hurler, ou de parader en ville, pour défendre ses idéaux et ses petits intérêts. ça l'amuse en tout cas, ma mère. Elle se prend au jeu et les soutiens, les manifestants. Du haut de son canapé, le cul bien godé dans un tas de coussins moelleux, elle accompagne les cris de la foule d'aboiements intempestifs. Pour qui? On ne sait pas. Sans doute qu'elle croit symboliquement à un immanent, comme la justice, par exemple, qui serait partout et en nous, qui nous gratifierait de nos juste valeurs, de nos bonnes intentions, de nos idéaux bien rangés... C'est un triste spectacle quand même. Rien de plus risible qu'un passionné de politique qui se prend de colère et d'injures du haut de la petite misère de son existence minable. Mais alors quelqu'un qui en vient à gueuler pour lui seul devant son poste de télévision! ça deviendrait presque triste tant les carences intellectuelles de la personne s'en ressentent sur le moment!

Comment? Je dis des mots trop durs, c'est ça? Excuse-moi, je parle pour moi et au nom de la génération du néant, du relativisme extrême, du fatalisme, voire du cynisme. On emmerde les idéaux et on chie sur les passionnés, c'est comme ça. Et puis, poses-toi la question, toi qui as des gosses ou qui vas en avoir. Comment ta progéniture te verra dans ces moments-la où tu te mettras pitoyablement en scène, à aboyer, à éructer presque ainsi qu'un foutu veau?! Devant tes traits disgracieux déjà rongés par les âges qui se tendent, s'étirent quelques dernières fois pour déformer ta face laide, rongée par la colère, bientôt par la mort et déjà par la vieillesse, par ta folie animale et la détresse de ton intellect qui vaque, vaque loin d'ici depuis longtemps?! Met-toi à la place de tes enfants, et comprends donc mes mots crus et les leurs qu'ils ne disent pas!

Dans le fond, je suis une âme bien charitable. Si tu retenais cet enseignement j'en serai déjà comblé, tu vois. ça pourrait épargner un spectacle écoeurant à tes enfants , ce qui n'est tout de même pas rien comme réussite!

A-San A-San
MP
Niveau 10
23 décembre 2019 à 00:26:31

Message à ceux qui postent des extraits ici

Bonjour à tous, je suis désolé de vous en informer si tardivement, mais je rentre à la campagne pour les fêtes (j'y suis déjà) où ma connexion internet est vraiment pas terrible, et malheureusement le temps risque de me manquer pour pouvoir commenter vos avis correctement.
Donc je vous informe que je ne commenterai plus les extraits jusque facilement le 13 janvier. Je serai également injoignable pendant un moment.
Désolé pour l'attente, et passer tous de bonne fête de fin d'année.

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