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Agraf Agraf
MP
Niveau 10
14 août 2019 à 21:06:21

Nearby :d) Comment !? Mes commentaires manqueraient de style ahah ?
Même si j'affectionne moi aussi l'outil rhétorique qui consiste à appliquer les remarques énoncées à l'énoncé lui-même, il n'est pas pertinent ici puisque mes remarques sont relatives à un texte littéraire mais n'ont aucune prétention à être elle-même de la littérature.

Je te rejoins sur le fait que l'interprétation dépende du lecteur, je l'ai moi-même mentionné. Pour autant, es-tu en désaccord avec les remarques que j'ai formulé ou est-ce de l'enculage de mouches ? Parce que si tu penses que Julien est au sommet de son art et que ni son texte, ni sa narration ne souffrent d'aucune faiblesse, alors autant le lui dire directement plutôt que de sous-entendre que ce que je raconte est "relatif" parce que tout est relatif et que relativement à des appréciations diverses et contradictoires, ptêt bien que son texte pourrait être meilleur que du Proust ou de quelque autres auteurs dont il se revendique ?

Arkanis87 Arkanis87
MP
Niveau 20
16 août 2019 à 20:54:10

Il y a des choses qui ne changent jamais.
Après l’effort, le réconfort ! Ma vie a toujours été rythmée par ce proverbe. C’est donc naturellement que mes sens d’aventurier s’éveillent, à nouveau taquinés par les rayons solaires. En sursis de mes obligations, je prépare mon pèlerinage sudiste estival qui, comme à son habitude, revêt malgré moi un caractère cérémoniel. Ainsi me voilà voguant sur la mer d’asphalte en guise d’acclimatation.

Pis je bloquette sur la suite j'arrive pas à choisir où je veux emmener le récit et comment l'emmener :hap:

A-San A-San
MP
Niveau 10
09 septembre 2019 à 21:35:21

Voilà, un petit extrait d’une histoire, pas sur le Japon (pour une fois) et dont le style change de mes habitudes. Vos retours sont les bienvenus.
.

Les éclairages défectueux de l’arrêt du bus fournissaient la seule lumière majeure du plan. D’autres lampadaires tordus par la rouille, gorgeant ce panorama des plus comminatoires, illuminaient à peine les trottoirs. Des silhouettes d’immeubles cyclopéens sinueux masquaient la lueur de la lune. Les pixels de l’image déformaient la moindre ligne du décor infâme. La fumée puante d’une bouche d’égout, les charognes des rats débordant des caniveaux, chacun de ses éléments décadents élaborait cette toile morbide.

Un Homme, préservé de la folie sociale de notre temps, n’oserait plus s’aventurer dans ses recoins délaissés, signe de l’ancienne société. Pourtant, nombreux drogués, malades, dégénérés, exclus, dealers, hommes, femmes, autres dénominations défiant les raisonnements scientifiques les plus primaires, tous ses êtres méprisants, dotés de pensée chimérique instruite par une société régit par la haine découlant d’une bien-pensance et de progrès dément, trainaient dans les environs. La jeune femme présente sur l’image, isolé des quartiers animés de la ville, attendait patiemment à l’arrêt. Le modèle daté de la caméra n’enregistrait pas le son, mais l’image ne laissait planer aucun doute, sur l’harmonie silencieuse ininterrompue par la cacophonie d’un moteur de bus.

Le point de prise filmait l’arrêt au second plan, au bout d’un long trottoir marqué de la violence de l’oubli. Par ici, une nouvelle forme insidieuse pénétra dans le champ. L’homme oscillant se révéla avec un accoutrement présageant ses intentions ignobles. Affamé de ne pas recevoir sa dose habituelle, il avait vendu son tibia droit en échange d’une poignée de billet. Sous l’emprise de son état second, à la recherche de toute forme de plaisir, même interdit, il se préparait à en gouter un d’une rareté.

VeyIi VeyIi
MP
Niveau 10
09 septembre 2019 à 23:11:12

Je te rejoins sur le fait que l'interprétation dépende du lecteur, je l'ai moi-même mentionné. Pour autant, es-tu en désaccord avec les remarques que j'ai formulé ou est-ce de l'enculage de mouches ?

C'est de l'enculage de mouches https://image.noelshack.com/fichiers/2019/18/4/1556814669-beret-en-peau-de-genou.png

Rien à voir avec le relativisme, je prenais juste la remarque de Yugo, qui préfère tout ce qui est très oralisé, comme une critique du style que Julien emprunte, plutôt que du style de Julien lui-même

Et du coup l'injonction à épurer le texte même là où ça nuirait à "l'ambiance" devient vite "ben non cherche pas à écrire comme Proust" au lieu de "Cherche à mieux écrire comme Proust"

Message édité le 09 septembre 2019 à 23:14:35 par VeyIi
VeyIi VeyIi
MP
Niveau 10
09 septembre 2019 à 23:18:56

Le 09 septembre 2019 à 21:35:21 A-San a écrit :
Voilà, un petit extrait d’une histoire, pas sur le Japon (pour une fois) et dont le style change de mes habitudes. Vos retours sont les bienvenus.
.

Les éclairages défectueux de l’arrêt du bus fournissaient la seule lumière majeure du plan. D’autres lampadaires tordus par la rouille, gorgeant ce panorama des plus comminatoires, illuminaient à peine les trottoirs. Des silhouettes d’immeubles cyclopéens sinueux masquaient la lueur de la lune. Les pixels de l’image déformaient la moindre ligne du décor infâme. La fumée puante d’une bouche d’égout, les charognes des rats débordant des caniveaux, chacun de ses éléments décadents élaborait cette toile morbide.

Un Homme, préservé de la folie sociale de notre temps, n’oserait plus s’aventurer dans ses recoins délaissés, signe de l’ancienne société. Pourtant, nombreux drogués, malades, dégénérés, exclus, dealers, hommes, femmes, autres dénominations défiant les raisonnements scientifiques les plus primaires, tous ses êtres méprisants, dotés de pensée chimérique instruite par une société régit par la haine découlant d’une bien-pensance et de progrès dément, trainaient dans les environs. La jeune femme présente sur l’image, isolé des quartiers animés de la ville, attendait patiemment à l’arrêt. Le modèle daté de la caméra n’enregistrait pas le son, mais l’image ne laissait planer aucun doute, sur l’harmonie silencieuse ininterrompue par la cacophonie d’un moteur de bus.

Le point de prise filmait l’arrêt au second plan, au bout d’un long trottoir marqué de la violence de l’oubli. Par ici, une nouvelle forme insidieuse pénétra dans le champ. L’homme oscillant se révéla avec un accoutrement présageant ses intentions ignobles. Affamé de ne pas recevoir sa dose habituelle, il avait vendu son tibia droit en échange d’une poignée de billet. Sous l’emprise de son état second, à la recherche de toute forme de plaisir, même interdit, il se préparait à en gouter un d’une rareté.

"cyclopéens sinueux" ça donne une image bizarre
deux adjectifs à la suite ça fait vite too much mais là en plus ils ont rien à voir

Le reste est plutôt chouette mais j'ai du mal avec le point de vue
Pourquoi on dirait qu'on décrit un film en externe si au final le narrateur peut se permettre de tout connaître du type à l'intérieur (y compris ce qui n'apparaît pas à l'image) à la fin ?

Ah et ta dernière phrase a l'air coupée en plein milieu
D'une rareté ? "Une" laisse penser à une suite, une rareté à quelque chose

Message édité le 09 septembre 2019 à 23:23:18 par VeyIi
A-San A-San
MP
Niveau 10
10 septembre 2019 à 11:40:31

Merci de ton commentaire

Le 09 septembre 2019 à 23:18:56 VeyIi a écrit :

Le 09 septembre 2019 à 21:35:21 A-San a écrit :
Voilà, un petit extrait d’une histoire, pas sur le Japon (pour une fois) et dont le style change de mes habitudes. Vos retours sont les bienvenus.
.

Les éclairages défectueux de l’arrêt du bus fournissaient la seule lumière majeure du plan. D’autres lampadaires tordus par la rouille, gorgeant ce panorama des plus comminatoires, illuminaient à peine les trottoirs. Des silhouettes d’immeubles cyclopéens sinueux masquaient la lueur de la lune. Les pixels de l’image déformaient la moindre ligne du décor infâme. La fumée puante d’une bouche d’égout, les charognes des rats débordant des caniveaux, chacun de ses éléments décadents élaborait cette toile morbide.

Un Homme, préservé de la folie sociale de notre temps, n’oserait plus s’aventurer dans ses recoins délaissés, signe de l’ancienne société. Pourtant, nombreux drogués, malades, dégénérés, exclus, dealers, hommes, femmes, autres dénominations défiant les raisonnements scientifiques les plus primaires, tous ses êtres méprisants, dotés de pensée chimérique instruite par une société régit par la haine découlant d’une bien-pensance et de progrès dément, trainaient dans les environs. La jeune femme présente sur l’image, isolé des quartiers animés de la ville, attendait patiemment à l’arrêt. Le modèle daté de la caméra n’enregistrait pas le son, mais l’image ne laissait planer aucun doute, sur l’harmonie silencieuse ininterrompue par la cacophonie d’un moteur de bus.

Le point de prise filmait l’arrêt au second plan, au bout d’un long trottoir marqué de la violence de l’oubli. Par ici, une nouvelle forme insidieuse pénétra dans le champ. L’homme oscillant se révéla avec un accoutrement présageant ses intentions ignobles. Affamé de ne pas recevoir sa dose habituelle, il avait vendu son tibia droit en échange d’une poignée de billet. Sous l’emprise de son état second, à la recherche de toute forme de plaisir, même interdit, il se préparait à en gouter un d’une rareté.

"cyclopéens sinueux" ça donne une image bizarre
deux adjectifs à la suite ça fait vite too much mais là en plus ils ont rien à voir

Ok je vais voir pour remplacer ça. "Des silhouettes d’immeubles cyclopéens difformes" ou "Les silhouettes cyclopéennes d'immeubles difformes" ça passent mieux ou pas ?

Le reste est plutôt chouette mais j'ai du mal avec le point de vue
Pourquoi on dirait qu'on décrit un film en externe si au final le narrateur peut se permettre de tout connaître du type à l'intérieur (y compris ce qui n'apparaît pas à l'image) à la fin ?

Disons que dans la scène, le personnage principal de l'histoire regarde ses images (c'est dit bien après l'extrait, et par la suite quand les personnages vont sortir du cadre on passe sur une autre caméra). Sinon je tente de créer cette impression réel que quelqu'un est face à une image qu'il regarde, tout en allant plutôt loin dans les détails pour créer cette sorte d'ambiance tordu et malsaine. Peut-être que mes deux idées ne se marient pas au final

Ah et ta dernière phrase a l'air coupée en plein milieu
D'une rareté ? "Une" laisse penser à une suite, une rareté à quelque chose

Oui je comprends, c'est l'aspect extrait qui laisse se sentiment d'inaccomplissement, c'est une chose que j'explique bien après (enfin au cas où tu ne l'aurais pas deviné, il se prépare à la violer)

A-San A-San
MP
Niveau 10
19 septembre 2019 à 22:52:46

Les éclairages défectueux de l’arrêt du bus fournissaient la seule lumière majeure du plan. D’autres lampadaires tordus par la rouille, gorgeant ce panorama des plus comminatoires, illuminaient à peine les trottoirs. Les silhouettes d’immeubles cyclopéens difformes masquaient la lueur de la lune. Les pixels de l’image déformaient la moindre ligne du décor infâme. La fumée puante d’une bouche d’égout, les charognes des rats débordant des caniveaux, la végétation agonisante, chaque élément décadent élaborait cette toile de morbidité.

Un Homme, préservé de la folie sociale de notre temps, n’oserait plus s’aventurer dans ses recoins délaissés, signe de l’ancienne société. Pourtant, nombreux drogués, malades, dégénérés, exclus, dealers, hommes, femmes, autres dénominations défiant les raisonnements scientifiques les plus primaires, tous ses êtres méprisants, dotés de pensée chimérique instruite par une société régit par la haine découlant d’une bien-pensance et de progrès dément, trainaient dans les environs. La jeune femme présente sur l’image, isolée des quartiers animés de la ville, attendait patiemment à l’arrêt. Le modèle daté de la caméra n’enregistrait pas le son, mais son comportement ne laissait planer aucun doute sur l’harmonie silencieuse ininterrompue par la cacophonie annonciatrice de l’arrivée imminente du bus.

Le point de prise filmait l’arrêt au second plan, au bout d’un long trottoir marqué de la violence de l’oubli. Par ici, une nouvelle forme insidieuse pénétra dans le cadre. La silhouette se révéla être un homme oscillant, vêtu d’un accoutrement présageant ses intentions ignobles. Affamé de ne pas recevoir sa dose habituelle, il avait vendu son tibia droit en échange d’une poignée de billet. Sous l’emprise de son état second, à la recherche de toute forme de plaisir, même interdit, il se préparait à en gouter un d’une rareté. Sa lugubre présence ne tarda pas à se faire remarquer par sa future victime, réveillant chez elle une peur longtemps oubliée dans son monde hypocrite rempli d’idéaux utopiques. Pour la toute première fois de sa vie, elle se retrouvait face à un homme de chair et de sang.

David, écœuré face à la préparation de ce spectacle, s’éloigna de l’écran de son ordinateur. Dans le tchat, plusieurs lanceurs d’alertes, ou plutôt rabatteurs, attirèrent une meute avide de plaisir charnel inaccessible. La femme, dans un élan de stupidité, conjura l’homme de s’éloigner d’elle, au risque de violer les lois sur l’espace obligatoire entre un homme et une femme de dix mètres dans les zones non réservées. Cet acte d’outrage à la gent féminine, inculqué dans un article de loi aberrant, ne découragea pas la motivation abjecte de l’homme, tandis que les messages du tchat, chargés de mot abrupt et ignoble, témoignèrent de la montée d’une certaine excitation perverse.

L’envie surpassa la douleur de son handicap. Déterminé à l’abuser, il unit ses forces dans une course poursuite avec sa proie qui les conduit dans les boyaux des ruelles environnantes. À leurs disparitions du plan, le tchat se remplit de lien. Intrigué par une curiosité malsaine, David cliqua. Une nouvelle page de son navigateur s’ouvrit, mais trop lentement, les deux avaient déjà traversé le cadre et une nouvelle URL l’orienta autre part.

De lien en lien, de caméra en caméra, le décor s’assombrissait, les entrainant dans la noirceur d’un monde oublié. Ici, plus personne n’interviendrait, ils se trouvaient au fond d’une impasse jonché des restes d’entrepôts de l’ancienne zone industrielle de la ville. Les spectateurs impuissants se réjouissaient de cette situation que David ne put supporter une seconde de plus, il ferma la fenêtre, préférant basculer sur un autre panorama plus paisible. Une simple rue du centre-ville endormit. Plaqué sur ses murs de pierre rouge, des affiches de tête décapitée et des hommes éventrés en l’honneur du dernier jeu de massacre à la mode.

Le monde au nom du bien avait mené à cette société calamiteuse, affichant sans vergogne sa folie monstrueuse aux yeux de tous. Le jour où des féministes haineuses affamées de pouvoir déferlèrent une haine pervertie en dehors des réseaux sociaux, marqua d’une pierre noire la grande fresque de l’humanité. Très vite, nombreux justicier auto proclamé, être pathétique, raclure rampante dans les méandres de Facebook ou de Twitter, prophète d’une égalité illusoire et partisan de la discrimination positive rejoignirent ce mouvement. Armé de discours sournois, ils aliénèrent le monde, car après tout, qui dirait non à un soi-disant progrès vertueux, hormis de rare courageux crucifié sur les autels de l’intolérance et du fascisme. En à peine une dizaine d’années, les systèmes sociaux mutèrent en un bordel incohérent juridique, où chaque loi de plus en plus abrutissante se basés sur une seule chose « chacun vit sa vie comme il le sent ». Cette unique phrase à elle seule, dépouillée d’une moindre nuance, ouvrit la porte à toute forme d’horreur. De cette idéologie, découlèrent les plus grandes absurdités dont aucun honnête Homme de Confucius ne pouvait entrevoir l’existence au sein de sa raison. Un nouvel ordre, cherchant plus à diviser qu’unir, brisa la nature humaine en son cœur. Ainsi, les sentiments jugeaient autrefois bon, tel que l’amour ou l’empathie, connurent de vives condamnations auprès d’un grand public qui dissipa sa définition au début de ce nouvel âge d’obscurantisme. Dans le but d’en empêcher l’expression directe, les hommes et les femmes furent séparés dans des quartiers distincts, en guise d’ultime réponse aux problématiques de l’émancipation, et l’intégralité du système se reconcentra sur la réussite personnelle de l’individu, au détriment de l’esprit de groupe. Quelques quartiers, souvent miteux, restaient mixtes à condition que les populations n’entamèrent pas d’exode, laissant derrière eux des cimetières de forme en béton volumineux aux périphériques des majestueuses cités, jadis berceau des grandeurs de la pensée et de la civilisation. Dans ses conditions austères, l’État se chargea de la survie de la race dans des élevages, terme récupéré à l’exploitation des animaux maintenant régulés par rapport à un système calqué de l’ancienne société, où subsistait uniquement oppresseur à exterminer et oppressé à protéger. Il était bien plus facile de respecter des quotas de parité et éthique, si des scientifiques créaient les fœtus artificiels dans des bocaux que laisser les aléas de la génétique agirent en toute liberté. David appartenait à ses nouvelles générations, élevaient par la suite dans des centres coupés de la réalité du monde extérieur, à passer des heures dans des salles à subir, les sophismes et mensonge d’une société ayant dévié de sa devise primordiale de liberté en imposant un monde où la manière de pensée était régulée de la naissance jusqu’à la mort. À la majorité, ligne d’arrivée de ce parcours hideux, les individus s’introduisaient enfin dans une vie active. L’intégralité de ce cheminement, David n’en gardait aucun souvenir. Il était même incapable d’affirmer avec certitude s’être toujours appelé David.

Quelques mois auparavant, il sortait d’un état de léthargie profonde inexpliquée. Les médecins spéculaient sur un possible accident cérébral, en l’absence de blessure physique pouvant indiquer la trace de grave traumatisme nécessaire à la condition de son état, mais les examens approfondis ne révélèrent aucun symptôme. Ni le patient, ni les médecins ne purent trouver une explication logique à ce sommeil, ni à son étrange perte de mémoire définitive. Le trou noir au méandre de son esprit n’avait épargné que de rare réminiscence inutile, ainsi, lors de ce qu’on pouvait qualifier de deuxième naissance, la découverte d’un monde si fou et incohérent plongea David dans un effroi permanent. Ses tentatives de réunir les rares morceaux épargnés du néant de la photo de son histoire, ne menèrent qu’au désespoir et au seuil de la folie. Il tenta même en vain, de s’abrutir à regarder des vidéos pédopornographiques diffuser en boucle à la télévision ou les compilations de suicide après le journal du soir.

Aux yeux des autres, David n’était même plus un humain à remettre les vertus du système en question, il était un fou, une bête de foire qu’on cherchait à cacher, ou à éliminer lorsque ses dernières devenaient trop bruyantes. Affronter les regards extérieurs l’effrayés tellement qu’il sortait que pour chercher le strict nécessaire à ses besoins vitaux. Depuis, il vivait en ermite dans un endroit qu’il supposait être chez lui. Un ridicule appartement deux pièces, dévorées par la moisissure qui s’acharnait sur l’immeuble situé dans une des zones mixtes.

Sur les huit étages, seul le quatrième était habité par David et une autre malheureuse, sa voisine. Il se rappelait l’avoir croisé une seule fois à son retour au seuil de sa porte, une belle jeune femme, arborant des vêtements pauvres en couleur et une peau plus froide que la neige. Sa coiffure sombre descendait jusqu’au haut de sa jupe et était taillée de manière à arborer le moins possible son visage. Au contraire de son voisin, elle partait travailler chaque jour à sept heures trente-deux du matin pour rentrer à sept heures trente-deux du soir. David le savait, car un étrange rituel les lier. À chacun de ses départs et de ses retours, elle frappait à quatre reprises le mur qui les séparer, et David ne manquait jamais de répondre de la même manière. Les deux ignoraient la moindre note émise par la voix de l’autre, mais se sentaient intiment lier par cette façon de procéder.

David ne connaissait pas la nature exacte de son travail. Il supposait, allégrement, qu’elle travaillait dans une bibliothèque, car un immense livre noir encombrait ses bras lors de leur unique rencontre, probablement un grand classique rescapé des buchés de la censure bien-pensante. Une femme de prime abord à l’opposé des normes de son époque, cultivant les savoirs anciens et sachant supporter la proximité avec le sexe opposé, en somme, elle était une perle rare au milieu d’un océan noirci de frénésie.

David éteignit un à un les six écrans sur son bureau, disposés comme les points d’une face d’un domino de six posé à l’horizontale. L’un diffusait en permanence la majorité de son appartement, enregistrant sa face desséchée de vingt-neuf ans épuisés de chercher la logique dans un monde qui en était dépourvu. Cela n’était pas le résultat d’un égo surdimensionné, son image le répugnait, mais dans l’immédiat, elle réussissait à lui donner une réelle sensation de compagnie. Dans son dos, sa chambre appauvrie d’une moindre décoration hormis d’un lit en fer rouillé, et d’une armoire délabrée maigrement remplie. À sa droite contre le mur, une cuisinière recouverte de crasse à moitié déglinguée. Derrière la porte du fond, la salle de bain figé dans un état lamentable.

Une fois la lumière émise par ses écrans retiré, l’appartement sombra dans une obscurité profonde, susurrant à son oreille l’appel de son lit sur lequel il s’écroula de fatigue.

A-San A-San
MP
Niveau 10
19 septembre 2019 à 22:53:54

Le passage se trouve au tout début, et j'ai un peu peur qu'il soit trop lourd et trop indigeste pour un premier chapitre. Qu'en pensez-vous ?

yo47 yo47
MP
Niveau 32
20 septembre 2019 à 09:47:29

Pour un premier chapitre c'est lourd certes, mais je le trouve beau dans sa lourdeur. C'est beau être fouillis et remplis d'adjectifs tous plus maussades les uns que les autres, on ressent le poids péjoratif et je pense que c'est l'effet voulu. La lecture sera faite si des personnes aiment ce point de vu pessimiste de toutes manière, la lourdeur des tournures rajoutent de ce point de vu.

Je ne sais pas si t'as pigé ce que je voulais dire, mais pour résumé : j'aime bien et non ça ne fais pas trop.

A-San A-San
MP
Niveau 10
20 septembre 2019 à 11:33:16

Le 20 septembre 2019 à 09:47:29 Yo47 a écrit :
Pour un premier chapitre c'est lourd certes, mais je le trouve beau dans sa lourdeur. C'est beau être fouillis et remplis d'adjectifs tous plus maussades les uns que les autres, on ressent le poids péjoratif et je pense que c'est l'effet voulu. La lecture sera faite si des personnes aiment ce point de vu pessimiste de toutes manière, la lourdeur des tournures rajoutent de ce point de vu.

Je ne sais pas si t'as pigé ce que je voulais dire, mais pour résumé : j'aime bien et non ça ne fais pas trop.

Si ne t'inquiète pas, j'ai parfaitement compris. Merci beaucoup pour ton commentaire très motivant :ange:

Scarytaupinet Scarytaupinet
MP
Niveau 10
25 septembre 2019 à 19:51:58

Les silhouettes d’immeubles cyclopéens difformes :d) j'aurais plus dit "les cyclopéennes silhouettes d'immeubles difformes", t'as des petits jeux d'assonance et d'allitération au sein des GN et c'est plus sympa

ils se trouvaient au fond d’une impasse jonché :d) ils se trouvaient au fond d’une impasse jonchée

un bordel incohérent juridique :d) un incohérent bordel juridique

des quotas de parité et éthique :d) des quotas éthiques et de parité / des quotas de parité et d'éthique

Il était bien plus facile de respecter des quotas de parité et éthique, si des scientifiques créaient les fœtus artificiels dans des bocaux que laisser les aléas de la génétique agirent en toute liberté :d) Il était bien plus facile de respecter des quotas de parité et éthique, si des scientifiques créaient les fœtus artificiels dans des bocaux, que de laisser les aléas de la génétique agirent en toute liberté

David appartenait à ses nouvelles générations, élevaient par la suite dans des centres coupés de la réalité du monde extérieur :d) David appartenait à ses nouvelles générations, élevées par la suite dans des centres coupés de la réalité du monde extérieur

état de léthargie profonde inexpliquée :d) état inexpliqué de léthargie profonde

que de rare réminiscence inutile :d) que de rares réminiscences inutiles

des vidéos pédopornographiques diffuser en boucle à la télévision :d) des vidéos pédopornographiques diffusées en boucle à la télévision

les compilations de suicide :d) les compilations de suicides

Aux yeux des autres, David n’était même plus un humain à remettre les vertus du système en question, il était un fou, une bête de foire qu’on cherchait à cacher, ou à éliminer lorsque ses dernières devenaient trop bruyantes. :d) ses dernières quoi ? J'imagine ses questions mais là la chaîne anaphorique marche pas vu qu'y a pas d'antécédent clair

Affronter les regards extérieurs l’effrayés tellement :d) Affronter les regards extérieurs l’effrayait tellement

Un ridicule appartement deux pièces, dévorées par la moisissure :d) alors là soit "Un ridicule appartement de deux pièces, dévorées par la moisissure" ou "Un ridicule appartement deux pièces, dévoré par la moisissure"

Il se rappelait l’avoir croisé une seule fois :d) Il se rappelait l’avoir croisée une seule fois

était taillée de manière à arborer le moins possible son visage :d) à arborer ? Le terme me semble pas adéquat là

un étrange rituel les lier :d) un étrange rituel les liait

le mur qui les séparer :d) le mur qui les séparait

intiment lier par cette façon :d) intimement liés par cette façon

un immense livre noir encombrait ses bras lors de leur unique rencontre :d) un immense livre noir avait encombré ses bras lors de leur unique rencontre

cuisinière recouverte de crasse à moitié déglinguée :d) ah je t'avouerais que le "déglinguée" fait un peu tâche là, trop oral pour le reste de ton récit

Une fois la lumière émise par ses écrans retiré :d) Une fois la lumière émise par ses écrans retirée

Bah en vrai j'ai bien aimé, le trait est ultra-forcé mais c'est aussi la saveur du texte. J'aime pas forcément de ouf ouf le postulat de base (dans le sens où c'est quand même très anti-féministe, pas que je sois offusqué mais c'est très convenu comme position sur internet) mais c'est ça qui le rend intéressant eheh :noel: Le truc qui est cool c'est que t'accentues vraiment le truc et faut pousser là-dedans pour garder l'originalité que t'as su chopper

Message édité le 25 septembre 2019 à 19:55:58 par Scarytaupinet
yo47 yo47
MP
Niveau 32
26 septembre 2019 à 09:16:48

Je pose cet extrait, le chapitre 1 finalement :

Alors que les premiers lampadaires s'allumaient, une voiture usée traversa ce chemin sombre, éclairant les trottoirs de ses phares. La pluie tombait de plein fouet sur la route. La conductrice, seule à bord, regardait à travers le halo de lumière que projetait son véhicule.

La jeune femme tourna la tête vers la fenêtre et distingua l'hôpital au loin. Des souvenirs lui revinrent. Le teint pâle et morne des murs trop blancs. La désagréable agression du désinfectant dans ses narines. Le silence perturbé par l'électrocardiogramme. C'est ici qu'ils l'avaient nommée Jane Doe. *

Jane se concentra de nouveau sur la route. Elle repéra une place entres deux voitures. Le luxe de ces dernières contrastait avec la sienne.

Elle ouvrit la portière et déploya un parapluie noir mat qui se fondit dans l'épaisseur ébène de la nuit. L'odeur du béton mouillé parvint jusqu'à ses narines. Ses escarpins se plantèrent dans l'eau gisant au sol. Le praliné de ses cheveux accentuait l’étincelle pétillante de ses yeux noisettes. Elle était délicatement maquillée d'un peu de mascara et d'une fine couche de rouge à lèvre. Ce dernier s'accordait à sa robe, couleur carmin, ouverte dans le dos. L'assurance qu'elle dégageait compensait sa petite taille.

Le parking était désert, le temps ayant obligé les convives à aller s'abriter. Jane parvint devant le portail de la grande villa où deux videurs se tenaient de chaque côté, abrités sous une toiture improvisée. Elle montra son invitation et pénétra dans le jardin masqué par la pluie et la nuit. Elle entraperçut tout de même quelques statues sur son chemin.

La jeune femme arriva devant des escaliers de marbre menant à l'entrée. Elle manqua d'y tomber tant les escarpins n'étaient pas pratiques sur des marches humides.

À l'intérieur se mélangeaient l'ancien et le moderne ; de grands lustres scintillants parcouraient le plafond, haut de trois mètres. Les tables étaient affublées de leurs nappes argentées et de vaisselles en porcelaine. La vue était grandiose mais peu surprenante : c'était la villa d'une famille suffisamment riche pour acheter toute une région.

Un serveur vint lui proposer quelques amuse-bouches. Jane refusa, ayant grignoté avant de venir, mais se dirigea néanmoins vers le bar ; celui-ci était reculé dans un coin sombre, pour ne pas mêler les ivrognes aux autres. Elle s'assit sur un tabouret, puis interpella la barmaid. Après une courte réflexion, elle commanda sa mixture favorite : un mélange d'alcool de noix de coco et de soda trop sucré. L'employée émit une grimace de dégoût puis la servit.

La jeune femme scruta l'endroit ; à coté du bar se dressait une arche qui donnait directement sur un grand hall au tapis rouge et chandeliers étincelants. Tout était là pour que les convives puissent briller parmi les étoiles.

Devant la piste de danse se tenait une estrade munie d'un micro. Les couleurs de la région d'Arroise étaient disposées aux alentours. Enfin, quelques écrans passaient le même film en boucle, présentant la famille Edward pour en faire les louanges.

Jane aperçut un jeune homme aux allures athlétiques qui s'approchait d'elle, il dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s’accordaient sur un ton léger à ses yeux gris. Il était bien plus grand que Jane.

Une fois à son niveau, il tendit la main pour l'inviter à danser. Jane accepta, son verre déjà vidé, elle s'ennuyait.

Ils arrivèrent sur la piste, et debutèrent un slow au milieu des autres invités, la musique était lente et mélancolique.

« J'ai remarqué que vous aviez l'embarras du choix. Pourquoi m'avoir proposé cette danse ? questionna la jeune femme, pour rompre le silence.

– J'aime la couleur de votre robe. Peu osent porter quelque chose d'aussi voyant dans ce genre de gala.

– Il est bon de se démarquer, poursuivit-elle en souriant.

– Alors, pourquoi avez-vous accepté de venir danser ?

– Disons une vision du passé.

– Alors je ne suis que l'ombre d'un ex ?

– C'est plutôt l'ex qui est un peu ombrageux, nuança Jane »

Ces derniers mots marquèrent un temps de réflexion. Le jeune homme fit tourner Jane sur elle-même au rythme de la musique désormais plus rapide.

La jeune femme entreprit de continuer la conversation, elle ne souhaitait pas avoir de questions trop indiscrètes sur ce qu'elle venait de dire.

« Connaissez-vous l'hôte ?

– Ronald Edward ? Pas personnellement, non, mais j'ai travaillé pour lui, sans vraiment le vouloir.

– Donc pourquoi êtes-vous ici ?

– Je connais deux trois personnes, dit-il sur un ton peu convaincant.

– Nous dansons et parlons, mais je ne connais toujours pas votre nom?

– Vince, Vince Kelvin. Et vous ?

– Hum... Jane, Jane je ne sais trop quoi, hésita-t-elle en rivant son regard au sol.

– Jane Doe ?

– Exact, vous avez donc compris que je suis amnésique ! rétorqua-t-elle en arborant un faux sourire.

– Eff... »

Soudain les lumières s'éteignirent et il s'interrompit.

Le silence s'installa alors dans la pièce, les invités attendaient leur hôte. La jeune femme s'éloigna de son interlocuteur pour avoir une meilleure vue.

Un homme apparut sur l'estrade. Un grand sourire aux lèvres, des cheveux bruns tirant vers le gris et une longue barbe qui lui donnait l'allure d'un philosophe Grec. Il sourit longuement en regardant la foule, faisant mine de chercher du regard quelques personnes.

Après une brève attente de fin d'applaudissements, il se racla la gorge et accueillit d'abord les invités d'un geste sobre, puis annonça :

« Bonjour à tous, merci d'avoir accepté cette invitation ; j'espère que vous trouvez la soirée agréable.»

Il adressa un signe au technicien pour augmenter légèrement le volume du micro, puis à un autre de glisser les lumières vers lui. Pas de doute, il savait montrer sa supériorité.

Son charisme hors norme prit le relais et laissa des spectateurs avides de paroles. Jane les regardait, comment pouvait-on être à ce point obnubilé par un seul homme ?

Malgré tout elle fut captivée à son tour, mais par la partie qui l'intéressait.

« … L'homme est fragile, nous sommes obligés de trouver tous les remèdes possibles adéquats à chaque maladie, à chaque parasite, à chaque virus. C'est le but même de mon entreprise, la Edward's Corp. En cherchant activement comment freiner la progression du cancer, l'un de nos hommes a fait une découverte majeure ! »

Il marqua une pause théâtrale, le temps d'observer le suspens prendre au cœur du public.

« Là où nous ne cherchions pas, ignorant une science pourtant si vaste. La géologie, et oui... dans les terres Sudiste, entres les pyramides de la région d'Akhâ se trouve un précipice donnant sur une grotte. En son sein, des milliers d'exemplaires d'une merveille de notre Terre : le souffle ardent. »

Il se retourna en balançant son bras vers l'écran placé derrière lui.

Sur cet écran, une pierre transparente, dont l'intérieur couleur crème était à la limite de l'opacité d'un nuage. De légers filaments rougeâtres, comme un simple souffle, traversaient cette pierre de part en part. Jane eut un haut le cœur en voyant cela, comme une vision d'un passé pas si lointain.

« La Terre nous en a fait don. Cette pierre a le pouvoir de littéralement détruire une tumeur, il suffit de plusieurs modifications de sa matière pour en faire une arme contre le cancer. »

Voilà pourquoi la jeune femme était là, elle avait décroché ce travail au sein de l'entreprise. Elle ne se souvenait que de cela : ces pierres, ses études et sa capacité d'analyse hors norme. La géologie faisait partie de son passé, sans aucun doute. Ce fut de manière naturelle qu'elle étudia de nouveau cette science. Elle avait par la suite postulé dans plusieurs entreprises avant d'être reçue dans l'Edward's Corp qui effectuait une politique de recrutement très active. Maintenant, elle savait pourquoi.

Perdue dans ses pensées, elle comprit que le discours se terminait quand les applaudissements la réveillèrent. Elle ne resta pas plus longtemps et se dirigea vers la sortie, en emportant son parapluie.

A-San A-San
MP
Niveau 10
27 septembre 2019 à 13:53:12

Le 25 septembre 2019 à 19:51:58 scarytaupinet a écrit :
Les silhouettes d’immeubles cyclopéens difformes :d) j'aurais plus dit "les cyclopéennes silhouettes d'immeubles difformes", t'as des petits jeux d'assonance et d'allitération au sein des GN et c'est plus sympa

ils se trouvaient au fond d’une impasse jonché :d) ils se trouvaient au fond d’une impasse jonchée

un bordel incohérent juridique :d) un incohérent bordel juridique

des quotas de parité et éthique :d) des quotas éthiques et de parité / des quotas de parité et d'éthique

Il était bien plus facile de respecter des quotas de parité et éthique, si des scientifiques créaient les fœtus artificiels dans des bocaux que laisser les aléas de la génétique agirent en toute liberté :d) Il était bien plus facile de respecter des quotas de parité et éthique, si des scientifiques créaient les fœtus artificiels dans des bocaux, que de laisser les aléas de la génétique agirent en toute liberté

David appartenait à ses nouvelles générations, élevaient par la suite dans des centres coupés de la réalité du monde extérieur :d) David appartenait à ses nouvelles générations, élevées par la suite dans des centres coupés de la réalité du monde extérieur

état de léthargie profonde inexpliquée :d) état inexpliqué de léthargie profonde

que de rare réminiscence inutile :d) que de rares réminiscences inutiles

des vidéos pédopornographiques diffuser en boucle à la télévision :d) des vidéos pédopornographiques diffusées en boucle à la télévision

les compilations de suicide :d) les compilations de suicides

Aux yeux des autres, David n’était même plus un humain à remettre les vertus du système en question, il était un fou, une bête de foire qu’on cherchait à cacher, ou à éliminer lorsque ses dernières devenaient trop bruyantes. :d) ses dernières quoi ? J'imagine ses questions mais là la chaîne anaphorique marche pas vu qu'y a pas d'antécédent clair

Affronter les regards extérieurs l’effrayés tellement :d) Affronter les regards extérieurs l’effrayait tellement

Un ridicule appartement deux pièces, dévorées par la moisissure :d) alors là soit "Un ridicule appartement de deux pièces, dévorées par la moisissure" ou "Un ridicule appartement deux pièces, dévoré par la moisissure"

Il se rappelait l’avoir croisé une seule fois :d) Il se rappelait l’avoir croisée une seule fois

était taillée de manière à arborer le moins possible son visage :d) à arborer ? Le terme me semble pas adéquat là

un étrange rituel les lier :d) un étrange rituel les liait

le mur qui les séparer :d) le mur qui les séparait

intiment lier par cette façon :d) intimement liés par cette façon

un immense livre noir encombrait ses bras lors de leur unique rencontre :d) un immense livre noir avait encombré ses bras lors de leur unique rencontre

cuisinière recouverte de crasse à moitié déglinguée :d) ah je t'avouerais que le "déglinguée" fait un peu tâche là, trop oral pour le reste de ton récit

Une fois la lumière émise par ses écrans retiré :d) Une fois la lumière émise par ses écrans retirée

Bah en vrai j'ai bien aimé, le trait est ultra-forcé mais c'est aussi la saveur du texte. J'aime pas forcément de ouf ouf le postulat de base (dans le sens où c'est quand même très anti-féministe, pas que je sois offusqué mais c'est très convenu comme position sur internet) mais c'est ça qui le rend intéressant eheh :noel: Le truc qui est cool c'est que t'accentues vraiment le truc et faut pousser là-dedans pour garder l'originalité que t'as su chopper

Merci beaucoup pour ton commentaire et tes corrections, ça m'aide beaucoup :ange:
Sinon, je voulais juste rebondir sur ce que tu qualifies de postulat de base. Je ne fais pas vraiment un truc antiféministe, mais plutôt contre les extrêmes du féminisme ET de la bien-pensance. C'est une sorte de dystopie préventive, si je peux dire les choses ainsi, bien que le monde est plus le cadre de l'histoire et non le sujet principal de l'histoire.

Yo47 si tu lis ce message, je ferais un commentaire de ton extrait ce soir

VeyIi VeyIi
MP
Niveau 10
27 septembre 2019 à 20:43:49

T'as une écriture encore un peu rentre dedans dans ta manière d'aborder le polémique A-San

Le premier casse-gueule quand tu touches à l'opinion c'est de rendre ton avis trop évident au point de faire passer le texte lui-même au second plan. Là dans ton texte on sent très vite que c'est un commentaire critique sur le féminisme et du coup l'histoire en elle-même devient un prétexte, et la crédibilité du tout est plus fragile. Je pense que ce qui accentue ce genre d'effet c'est quand ton narrateur commente la politique. Un récit orienté c'est pas un problème, mais si tu présentes un narrateur relativement neutre/extérieur qui finalement balance full commentaire politique au cours du récit, le lecteur est plus facilement éjecté en se disant "ok c'est l'auteur qui parle", et ça passe moins bien que si tu distilles l'opinion dans des personnages du récit par exemple, que tu fais interagir entre eux

En tout cas quand le registre est un minimum polémique, soit je fais passer les passages critiques par le dialogue, soit je fais un narrateur-personnage, qui peut commenter à loisir l'époque et duquel je peux forcer le trait (même quand je suis d'accord avec lui), parce qu'il a une personnalité. Mais donner une personnalité au narrateur sans qu'il soit personnage ça fait vite "salut je suis l'auteur voilà mon avis", et je sais pas ça passe moins facilement

Bref ça peut encore gagner en présentation, mais ça se voit ces derniers temps que tu progresses sur le style, tu t'essayes à des formulations littéraires etc c'est pas mal

Message édité le 27 septembre 2019 à 20:47:12 par VeyIi
A-San A-San
MP
Niveau 10
27 septembre 2019 à 22:08:21

Le 26 septembre 2019 à 09:16:48 Yo47 a écrit :
Je pose cet extrait, le chapitre 1 finalement :

Alors que les premiers lampadaires s'allumaient, une voiture usée traversa ce chemin sombre, éclairant les trottoirs de ses phares. La pluie tombait de plein fouet sur la route. La conductrice, seule à bord, regardait à travers le halo de lumière que projetait son véhicule.

La jeune femme tourna la tête vers la fenêtre et distingua l'hôpital au loin. Des souvenirs lui revinrent. Le teint pâle et morne des murs trop blancs. La désagréable agression du désinfectant dans ses narines. Le silence perturbé par l'électrocardiogramme. C'est ici qu'ils l'avaient nommée Jane Doe. *

Jane se concentra de nouveau sur la route. Elle repéra une place entres deux voitures. Le luxe de ces dernières contrastait avec la sienne.

Elle ouvrit la portière et déploya un parapluie noir mat qui se fondit dans l'épaisseur ébène de la nuit. L'odeur du béton mouillé parvint jusqu'à ses narines. Ses escarpins se plantèrent dans l'eau gisant au sol. Le praliné de ses cheveux accentuait l’étincelle pétillante de ses yeux noisettes. Elle était délicatement maquillée d'un peu de mascara et d'une fine couche de rouge à lèvre. Ce dernier s'accordait à sa robe, couleur carmin, ouverte dans le dos. L'assurance qu'elle dégageait compensait sa petite taille.

Le parking était désert, le temps ayant obligé les convives à aller s'abriter. Jane parvint devant le portail de la grande villa où deux videurs se tenaient de chaque côté, abrités sous une toiture improvisée. Elle montra son invitation et pénétra dans le jardin masqué par la pluie et la nuit. Elle entraperçut tout de même quelques statues sur son chemin.

La jeune femme arriva devant des escaliers de marbre menant à l'entrée. Elle manqua d'y tomber tant les escarpins n'étaient pas pratiques sur des marches humides.

À l'intérieur se mélangeaient l'ancien et le moderne ; de grands lustres scintillants parcouraient le plafond, haut de trois mètres. Les tables étaient affublées de leurs nappes argentées et de vaisselles en porcelaine. La vue était grandiose mais peu surprenante : c'était la villa d'une famille suffisamment riche pour acheter toute une région.

Un serveur vint lui proposer quelques amuse-bouches. Jane refusa, ayant grignoté avant de venir, mais se dirigea néanmoins vers le bar ; celui-ci était reculé dans un coin sombre, pour ne pas mêler les ivrognes aux autres. Elle s'assit sur un tabouret, puis interpella la barmaid. Après une courte réflexion, elle commanda sa mixture favorite : un mélange d'alcool de noix de coco et de soda trop sucré. L'employée émit une grimace de dégoût puis la servit.

La jeune femme scruta l'endroit ; à coté du bar se dressait une arche qui donnait directement sur un grand hall au tapis rouge et chandeliers étincelants. Tout était là pour que les convives puissent briller parmi les étoiles.

Devant la piste de danse se tenait une estrade munie d'un micro. Les couleurs de la région d'Arroise étaient disposées aux alentours. Enfin, quelques écrans passaient le même film en boucle, présentant la famille Edward pour en faire les louanges.

Jane aperçut un jeune homme aux allures athlétiques qui s'approchait d'elle, il dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s’accordaient sur un ton léger à ses yeux gris. Il était bien plus grand que Jane.

Une fois à son niveau, il tendit la main pour l'inviter à danser. Jane accepta, son verre déjà vidé, elle s'ennuyait.

Ils arrivèrent sur la piste, et debutèrent un slow au milieu des autres invités, la musique était lente et mélancolique.

« J'ai remarqué que vous aviez l'embarras du choix. Pourquoi m'avoir proposé cette danse ? questionna la jeune femme, pour rompre le silence.

– J'aime la couleur de votre robe. Peu osent porter quelque chose d'aussi voyant dans ce genre de gala.

– Il est bon de se démarquer, poursuivit-elle en souriant.

– Alors, pourquoi avez-vous accepté de venir danser ?

– Disons une vision du passé.

– Alors je ne suis que l'ombre d'un ex ?

– C'est plutôt l'ex qui est un peu ombrageux, nuança Jane »

Ces derniers mots marquèrent un temps de réflexion. Le jeune homme fit tourner Jane sur elle-même au rythme de la musique désormais plus rapide.

La jeune femme entreprit de continuer la conversation, elle ne souhaitait pas avoir de questions trop indiscrètes sur ce qu'elle venait de dire.

« Connaissez-vous l'hôte ?

– Ronald Edward ? Pas personnellement, non, mais j'ai travaillé pour lui, sans vraiment le vouloir.

– Donc pourquoi êtes-vous ici ?

– Je connais deux trois personnes, dit-il sur un ton peu convaincant.

– Nous dansons et parlons, mais je ne connais toujours pas votre nom?

– Vince, Vince Kelvin. Et vous ?

– Hum... Jane, Jane je ne sais trop quoi, hésita-t-elle en rivant son regard au sol.

– Jane Doe ?

– Exact, vous avez donc compris que je suis amnésique ! rétorqua-t-elle en arborant un faux sourire.

– Eff... »

Soudain les lumières s'éteignirent et il s'interrompit.

Le silence s'installa alors dans la pièce, les invités attendaient leur hôte. La jeune femme s'éloigna de son interlocuteur pour avoir une meilleure vue.

Un homme apparut sur l'estrade. Un grand sourire aux lèvres, des cheveux bruns tirant vers le gris et une longue barbe qui lui donnait l'allure d'un philosophe Grec. Il sourit longuement en regardant la foule, faisant mine de chercher du regard quelques personnes.

Après une brève attente de fin d'applaudissements, il se racla la gorge et accueillit d'abord les invités d'un geste sobre, puis annonça :

« Bonjour à tous, merci d'avoir accepté cette invitation ; j'espère que vous trouvez la soirée agréable.»

Il adressa un signe au technicien pour augmenter légèrement le volume du micro, puis à un autre de glisser les lumières vers lui. Pas de doute, il savait montrer sa supériorité.

Son charisme hors norme prit le relais et laissa des spectateurs avides de paroles. Jane les regardait, comment pouvait-on être à ce point obnubilé par un seul homme ?

Malgré tout elle fut captivée à son tour, mais par la partie qui l'intéressait.

« … L'homme est fragile, nous sommes obligés de trouver tous les remèdes possibles adéquats à chaque maladie, à chaque parasite, à chaque virus. C'est le but même de mon entreprise, la Edward's Corp. En cherchant activement comment freiner la progression du cancer, l'un de nos hommes a fait une découverte majeure ! »

Il marqua une pause théâtrale, le temps d'observer le suspens prendre au cœur du public.

« Là où nous ne cherchions pas, ignorant une science pourtant si vaste. La géologie, et oui... dans les terres Sudiste, entres les pyramides de la région d'Akhâ se trouve un précipice donnant sur une grotte. En son sein, des milliers d'exemplaires d'une merveille de notre Terre : le souffle ardent. »

Il se retourna en balançant son bras vers l'écran placé derrière lui.

Sur cet écran, une pierre transparente, dont l'intérieur couleur crème était à la limite de l'opacité d'un nuage. De légers filaments rougeâtres, comme un simple souffle, traversaient cette pierre de part en part. Jane eut un haut le cœur en voyant cela, comme une vision d'un passé pas si lointain.

« La Terre nous en a fait don. Cette pierre a le pouvoir de littéralement détruire une tumeur, il suffit de plusieurs modifications de sa matière pour en faire une arme contre le cancer. »

Voilà pourquoi la jeune femme était là, elle avait décroché ce travail au sein de l'entreprise. Elle ne se souvenait que de cela : ces pierres, ses études et sa capacité d'analyse hors norme. La géologie faisait partie de son passé, sans aucun doute. Ce fut de manière naturelle qu'elle étudia de nouveau cette science. Elle avait par la suite postulé dans plusieurs entreprises avant d'être reçue dans l'Edward's Corp qui effectuait une politique de recrutement très active. Maintenant, elle savait pourquoi.

Perdue dans ses pensées, elle comprit que le discours se terminait quand les applaudissements la réveillèrent. Elle ne resta pas plus longtemps et se dirigea vers la sortie, en emportant son parapluie.

Alors, ceci est mon avis, qui est plus une sorte d’avis général (je ne suis pas du tout doué pour trouver les points problématiques dans un texte). Donc, prends-le avec beaucoup de recul et de pincette.

Globalement, j’ai plutôt apprécié, l’histoire a l’air intéressante, mais tu as certaines coquilles. Déjà, j’ai trouvé quelques répétions qui m’ont sauté aux yeux (les « dernières » et surtout « les jeunes femmes » en début de paragraphe), rien de grave par contre, ça ne rend pas le texte trop lourd, mais tente de les éviter à l'avenir. Sinon, l’un des problèmes, je trouve, est que ton texte reste trop simple, avec des fulgurances, prenons par exemple cet extrait : Jane aperçut un jeune homme aux allures athlétiques qui s'approchait d'elle, il dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s’accordaient sur un ton léger à ses yeux gris. Il était bien plus grand que Jane., la dernière phrase de la description, comparée aux restes, parait trop simple, trop fade, ça casse vraiment le rythme, de même je pense que tu mériterais de développer certaines scènes (je trouve que parfois ça va trop vite). En général, je pense que ton texte devrait gagner en complexité, il te manque un truc que je n’arrive pas à définir.

À part ça, on sent que tu as déjà certaines bonnes bases, je n’ai pas buté sur des mots à la lecture, niveau orthographe aucune grosse erreur ne m’a sauté aux yeux. Tente de te demander comment faire pour que chaque phrase ne ressemble pas à la précédente et comment mieux étirer le fil de tes idées. Et on me l'avait dit souvent quand je débutais et comme un idiot je ne l'avais pas appliqué jusqu'à récemment, mais lis.

A-San A-San
MP
Niveau 10
27 septembre 2019 à 22:44:56

Le 27 septembre 2019 à 20:43:49 VeyIi a écrit :
T'as une écriture encore un peu rentre dedans dans ta manière d'aborder le polémique A-San

Le premier casse-gueule quand tu touches à l'opinion c'est de rendre ton avis trop évident au point de faire passer le texte lui-même au second plan. Là dans ton texte on sent très vite que c'est un commentaire critique sur le féminisme et du coup l'histoire en elle-même devient un prétexte, et la crédibilité du tout est plus fragile. Je pense que ce qui accentue ce genre d'effet c'est quand ton narrateur commente la politique. Un récit orienté c'est pas un problème, mais si tu présentes un narrateur relativement neutre/extérieur qui finalement balance full commentaire politique au cours du récit, le lecteur est plus facilement éjecté en se disant "ok c'est l'auteur qui parle", et ça passe moins bien que si tu distilles l'opinion dans des personnages du récit par exemple, que tu fais interagir entre eux

En tout cas quand le registre est un minimum polémique, soit je fais passer les passages critiques par le dialogue, soit je fais un narrateur-personnage, qui peut commenter à loisir l'époque et duquel je peux forcer le trait (même quand je suis d'accord avec lui), parce qu'il a une personnalité. Mais donner une personnalité au narrateur sans qu'il soit personnage ça fait vite "salut je suis l'auteur voilà mon avis", et je sais pas ça passe moins facilement

Bref ça peut encore gagner en présentation, mais ça se voit ces derniers temps que tu progresses sur le style, tu t'essayes à des formulations littéraires etc c'est pas mal

Je te remercie de ton commentaire :ange:

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais mon problème est que je me retrouve globalement avec que trois personnages important, dont deux qui ne parle quasiment pas et le troisième qui est un peu le résultat final du parcours, que je devrais expliquer en amont. Puis, comme je l'ai dis, le monde est plus un cadre à l'histoire, et non le sujet (en tout cas d'une manière plus indirecte). Puis d'une certaine manière, David (qui n'est pas 100% sains d'esprit) partage l'avis du narrateur sur le monde autour de lui.

Par contre svp commentez aussi le texte de Yo47, j'ai l'impression de l'écraser :-(

VeyIi VeyIi
MP
Niveau 10
27 septembre 2019 à 23:19:56

Ses escarpins se plantèrent dans l'eau gisant au sol.

L'eau ne gît pas

Jane accepta, son verre déjà vidé, elle s'ennuyait.

Tout ça dans la même phrase et dans cet ordre c'est un peu étrange (vu qu'on sait qu'elle accepte avant même de savoir qu'elle s'ennuie), mieux vaut réarranger dans l'autre sens et/ou utiliser de la ponctuation plus forte pour séparer les idées les unes des autres. Ou au contraire utiliser des termes de liaisons nets, montrer qu'elle accepte parce qu'elle s'ennuie, parce qu'on comprend le sous-entendu mais à la lecture cette phrase sonne faux.

Ils arrivèrent sur la piste, et debutèrent un slow au milieu des autres invités, la musique était lente et mélancolique.

Même remarque finalement, t'as tendance à coller dans la même phrase des idées sans lien réel. Ici il faudrait un point après "invités", d'autant plus que la première partie c'est de l'action, la seconde de la description.

Soudain les lumières s'éteignirent et il s'interrompit.

C'est assez difficile à croire, il commence "eff", puis les lumières s'éteignent, puis il s'interrompt, comme s'il n'avait pas eu le temps de terminer le mot. C'est la tournure de ta phrase qui donne cet effet parce que tu mentionnes un évènement (et donc fais passer du temps) entre le moment où il commence le mot et celui où il s'interrompt.

Fin bon je te donne mon ressenti sur des détails vu que c'est évidemment bien écrit dans l'ensemble, j'ai un peu de mal avec l'abondance de descriptions au début mais c'est probablement moins lourd que dans le roman moyen

A-San A-San
MP
Niveau 10
28 septembre 2019 à 22:15:43

Besoin d'avis, sur deux formulations différentes. Pour poser le contexte, je vous laisse l'extrait qui le précède.

Les quatre coups de sa voisine l’extirpèrent de la rêverie d’une plaine grisâtre, recouverte de l’ombre titanesque d’une identité suprême au contour indéfinissable, dévorant la moindre couleur de ce décor naturel plongeant dans les infinis tréfonds obscurs du néant. David, à peine sorti de ses songes cauchemardesques, courut vivement de son lit jusqu’au mur pour frapper à son tour.

1- L’ascenseur de l’immeuble fonctionnait toujours, malgré la machinerie datée suppliant la mort de l’achever à chaque activation douloureuse des engrenages rouillés et des chaines tremblotantes. L’insupportable hurlement mécanique ébranla David de quelque sueur froide, mais à force, il s’habituait à ce crie si particulier qu’il qualifiait de mélange de chocs entre deux morceaux de fer et de pleurs d’un nouveau-né.

ou

2- L’ascenseur de l’immeuble fonctionnait toujours, malgré la machinerie datée d’engrenage rouillé et de chaine tremblotante, dont l’insupportable hurlement mécanique suppliait la mort de l’achever à chaque nouvelle activation douloureuse du mécanisme. Une sueur froide dégoulina le long de la colonne vertébrale apparente de David habitué à entendre ce cri si particulier de choc entre des morceaux de fer et de pleurs d’un nouveau-né.

yo47 yo47
MP
Niveau 32
29 septembre 2019 à 23:09:58

Le 27 septembre 2019 à 22:08:21 A-San a écrit :

Le 26 septembre 2019 à 09:16:48 Yo47 a écrit :
Je pose cet extrait, le chapitre 1 finalement :

Alors que les premiers lampadaires s'allumaient, une voiture usée traversa ce chemin sombre, éclairant les trottoirs de ses phares. La pluie tombait de plein fouet sur la route. La conductrice, seule à bord, regardait à travers le halo de lumière que projetait son véhicule.

La jeune femme tourna la tête vers la fenêtre et distingua l'hôpital au loin. Des souvenirs lui revinrent. Le teint pâle et morne des murs trop blancs. La désagréable agression du désinfectant dans ses narines. Le silence perturbé par l'électrocardiogramme. C'est ici qu'ils l'avaient nommée Jane Doe. *

Jane se concentra de nouveau sur la route. Elle repéra une place entres deux voitures. Le luxe de ces dernières contrastait avec la sienne.

Elle ouvrit la portière et déploya un parapluie noir mat qui se fondit dans l'épaisseur ébène de la nuit. L'odeur du béton mouillé parvint jusqu'à ses narines. Ses escarpins se plantèrent dans l'eau gisant au sol. Le praliné de ses cheveux accentuait l’étincelle pétillante de ses yeux noisettes. Elle était délicatement maquillée d'un peu de mascara et d'une fine couche de rouge à lèvre. Ce dernier s'accordait à sa robe, couleur carmin, ouverte dans le dos. L'assurance qu'elle dégageait compensait sa petite taille.

Le parking était désert, le temps ayant obligé les convives à aller s'abriter. Jane parvint devant le portail de la grande villa où deux videurs se tenaient de chaque côté, abrités sous une toiture improvisée. Elle montra son invitation et pénétra dans le jardin masqué par la pluie et la nuit. Elle entraperçut tout de même quelques statues sur son chemin.

La jeune femme arriva devant des escaliers de marbre menant à l'entrée. Elle manqua d'y tomber tant les escarpins n'étaient pas pratiques sur des marches humides.

À l'intérieur se mélangeaient l'ancien et le moderne ; de grands lustres scintillants parcouraient le plafond, haut de trois mètres. Les tables étaient affublées de leurs nappes argentées et de vaisselles en porcelaine. La vue était grandiose mais peu surprenante : c'était la villa d'une famille suffisamment riche pour acheter toute une région.

Un serveur vint lui proposer quelques amuse-bouches. Jane refusa, ayant grignoté avant de venir, mais se dirigea néanmoins vers le bar ; celui-ci était reculé dans un coin sombre, pour ne pas mêler les ivrognes aux autres. Elle s'assit sur un tabouret, puis interpella la barmaid. Après une courte réflexion, elle commanda sa mixture favorite : un mélange d'alcool de noix de coco et de soda trop sucré. L'employée émit une grimace de dégoût puis la servit.

La jeune femme scruta l'endroit ; à coté du bar se dressait une arche qui donnait directement sur un grand hall au tapis rouge et chandeliers étincelants. Tout était là pour que les convives puissent briller parmi les étoiles.

Devant la piste de danse se tenait une estrade munie d'un micro. Les couleurs de la région d'Arroise étaient disposées aux alentours. Enfin, quelques écrans passaient le même film en boucle, présentant la famille Edward pour en faire les louanges.

Jane aperçut un jeune homme aux allures athlétiques qui s'approchait d'elle, il dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s’accordaient sur un ton léger à ses yeux gris. Il était bien plus grand que Jane.

Une fois à son niveau, il tendit la main pour l'inviter à danser. Jane accepta, son verre déjà vidé, elle s'ennuyait.

Ils arrivèrent sur la piste, et debutèrent un slow au milieu des autres invités, la musique était lente et mélancolique.

« J'ai remarqué que vous aviez l'embarras du choix. Pourquoi m'avoir proposé cette danse ? questionna la jeune femme, pour rompre le silence.

– J'aime la couleur de votre robe. Peu osent porter quelque chose d'aussi voyant dans ce genre de gala.

– Il est bon de se démarquer, poursuivit-elle en souriant.

– Alors, pourquoi avez-vous accepté de venir danser ?

– Disons une vision du passé.

– Alors je ne suis que l'ombre d'un ex ?

– C'est plutôt l'ex qui est un peu ombrageux, nuança Jane »

Ces derniers mots marquèrent un temps de réflexion. Le jeune homme fit tourner Jane sur elle-même au rythme de la musique désormais plus rapide.

La jeune femme entreprit de continuer la conversation, elle ne souhaitait pas avoir de questions trop indiscrètes sur ce qu'elle venait de dire.

« Connaissez-vous l'hôte ?

– Ronald Edward ? Pas personnellement, non, mais j'ai travaillé pour lui, sans vraiment le vouloir.

– Donc pourquoi êtes-vous ici ?

– Je connais deux trois personnes, dit-il sur un ton peu convaincant.

– Nous dansons et parlons, mais je ne connais toujours pas votre nom?

– Vince, Vince Kelvin. Et vous ?

– Hum... Jane, Jane je ne sais trop quoi, hésita-t-elle en rivant son regard au sol.

– Jane Doe ?

– Exact, vous avez donc compris que je suis amnésique ! rétorqua-t-elle en arborant un faux sourire.

– Eff... »

Soudain les lumières s'éteignirent et il s'interrompit.

Le silence s'installa alors dans la pièce, les invités attendaient leur hôte. La jeune femme s'éloigna de son interlocuteur pour avoir une meilleure vue.

Un homme apparut sur l'estrade. Un grand sourire aux lèvres, des cheveux bruns tirant vers le gris et une longue barbe qui lui donnait l'allure d'un philosophe Grec. Il sourit longuement en regardant la foule, faisant mine de chercher du regard quelques personnes.

Après une brève attente de fin d'applaudissements, il se racla la gorge et accueillit d'abord les invités d'un geste sobre, puis annonça :

« Bonjour à tous, merci d'avoir accepté cette invitation ; j'espère que vous trouvez la soirée agréable.»

Il adressa un signe au technicien pour augmenter légèrement le volume du micro, puis à un autre de glisser les lumières vers lui. Pas de doute, il savait montrer sa supériorité.

Son charisme hors norme prit le relais et laissa des spectateurs avides de paroles. Jane les regardait, comment pouvait-on être à ce point obnubilé par un seul homme ?

Malgré tout elle fut captivée à son tour, mais par la partie qui l'intéressait.

« … L'homme est fragile, nous sommes obligés de trouver tous les remèdes possibles adéquats à chaque maladie, à chaque parasite, à chaque virus. C'est le but même de mon entreprise, la Edward's Corp. En cherchant activement comment freiner la progression du cancer, l'un de nos hommes a fait une découverte majeure ! »

Il marqua une pause théâtrale, le temps d'observer le suspens prendre au cœur du public.

« Là où nous ne cherchions pas, ignorant une science pourtant si vaste. La géologie, et oui... dans les terres Sudiste, entres les pyramides de la région d'Akhâ se trouve un précipice donnant sur une grotte. En son sein, des milliers d'exemplaires d'une merveille de notre Terre : le souffle ardent. »

Il se retourna en balançant son bras vers l'écran placé derrière lui.

Sur cet écran, une pierre transparente, dont l'intérieur couleur crème était à la limite de l'opacité d'un nuage. De légers filaments rougeâtres, comme un simple souffle, traversaient cette pierre de part en part. Jane eut un haut le cœur en voyant cela, comme une vision d'un passé pas si lointain.

« La Terre nous en a fait don. Cette pierre a le pouvoir de littéralement détruire une tumeur, il suffit de plusieurs modifications de sa matière pour en faire une arme contre le cancer. »

Voilà pourquoi la jeune femme était là, elle avait décroché ce travail au sein de l'entreprise. Elle ne se souvenait que de cela : ces pierres, ses études et sa capacité d'analyse hors norme. La géologie faisait partie de son passé, sans aucun doute. Ce fut de manière naturelle qu'elle étudia de nouveau cette science. Elle avait par la suite postulé dans plusieurs entreprises avant d'être reçue dans l'Edward's Corp qui effectuait une politique de recrutement très active. Maintenant, elle savait pourquoi.

Perdue dans ses pensées, elle comprit que le discours se terminait quand les applaudissements la réveillèrent. Elle ne resta pas plus longtemps et se dirigea vers la sortie, en emportant son parapluie.

Alors, ceci est mon avis, qui est plus une sorte d’avis général (je ne suis pas du tout doué pour trouver les points problématiques dans un texte). Donc, prends-le avec beaucoup de recul et de pincette.

Globalement, j’ai plutôt apprécié, l’histoire a l’air intéressante, mais tu as certaines coquilles. Déjà, j’ai trouvé quelques répétions qui m’ont sauté aux yeux (les « dernières » et surtout « les jeunes femmes » en début de paragraphe), rien de grave par contre, ça ne rend pas le texte trop lourd, mais tente de les éviter à l'avenir. Sinon, l’un des problèmes, je trouve, est que ton texte reste trop simple, avec des fulgurances, prenons par exemple cet extrait : Jane aperçut un jeune homme aux allures athlétiques qui s'approchait d'elle, il dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s’accordaient sur un ton léger à ses yeux gris. Il était bien plus grand que Jane., la dernière phrase de la description, comparée aux restes, parait trop simple, trop fade, ça casse vraiment le rythme, de même je pense que tu mériterais de développer certaines scènes (je trouve que parfois ça va trop vite). En général, je pense que ton texte devrait gagner en complexité, il te manque un truc que je n’arrive pas à définir.

À part ça, on sent que tu as déjà certaines bonnes bases, je n’ai pas buté sur des mots à la lecture, niveau orthographe aucune grosse erreur ne m’a sauté aux yeux. Tente de te demander comment faire pour que chaque phrase ne ressemble pas à la précédente et comment mieux étirer le fil de tes idées. Et on me l'avait dit souvent quand je débutais et comme un idiot je ne l'avais pas appliqué jusqu'à récemment, mais lis.

Merci pour ton commentaire, je dois avouer que plus je lis, plus je me rends compte de ce que tu dis. Quelque chose manque, et je pense aussi qu"il s'agit de complexité. Il faut que je mette la main dessus, merci :ok:

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
30 septembre 2019 à 09:33:30

Un beau foutoir après le patacaisse. Un sacré bazar remué par le passage de dromadaires sauvages, voilà ce que m'inspira la vue de sa chambre. Dans le rectangle gris du sol se trouvaient des abats-jours roses et bouffants, de je ne sais quelles lampes bizarres, en micmac et brillants comme des friandises orientales. Il y avait répandu ci et là, en petites dunes, des tapis, des coussins, des tissus et des couvertures. Un paquet d'objets textiles aux couleurs flamboyantes des premières de l'arc-en-ciel, avec des motifs arabes figurés, cousus dessus. Une fumée violette assez épaisse qui prenait à la gorge, un double écran d'ordinateur qui donnait sur des logiciels sons, une petite Laura effondrée sur son fauteuil de bureau le visage trempé de sang et les cheveux en plumeau; c'était encore ça le plus étrange.

Je me précipitai comme un bédouin enfiévré par les rayons du soleils. C'est à dire que je divaguai, trébuchai dans le mauve de la fumée et le carmin des carpettes. Je perdis un temps fou à me trainer pour secourir la souffrante et, une fois arrivé, les bras ballants, l'esprit pantois, je ne fus même pas en mesure de réveiller la dormeuse. J'étais happé par le rouge qui lui voilait la face. La nuque en arrière, elle offrait le visage au plafond et je pus voir clairement que le liquide n'en finissait pas de couler. De couler par où? C'était bien la question. Le sang avait l'air de se déplacer, de se mouvoir consciemment comme une salamandre sur le clair de peau de Laura. Il dessinait des arabesques, défiait les lois de la gravité en remontant vers la pointe angulaire du nez, tout en spirale. Mes yeux suivirent le tracé de ce qui s'apparentait à un tatouage tribal en cours d'exécution. J'étais un peu perdu, la fatigue et l'odeur de pavot n'aidait pas.

Tournant de l'oeil, ma faible conscience se fixa sur l'unité centrale de l'ordinateur. Un fil branché remontait en serpentin jusqu'à un casque audio qui recouvrait les oreilles de Laura. Une piste son sur le double écran d'ordinateur dessinait d'impressionnantes courbes, une myriade de grésillements superposés les uns sur les autres, comme un tracé d'encéphalogramme de trois-cent cerveaux réunis. J'enlevais le casque de Laura et regardai un peu hébété l'objet d'où sortait des sons qui me flanquèrent la frousse. Comme un long hennissement bovin, porté par un son d'orgue, ponctué par saccades d'étranges bruits de respiration, surplombé en cadence par de petites notes d'un instrument désaccordé. Mes bras se repliaient sur eux-même, ils apportaient le casque vers mes oreilles. J'aurais écouté la terrible musique si un regard perçant ne m'avait pourfendu, la seconde suivante. C'était Laura sur son siège, réveillée désormais, qui me scrutait sans mot dire de ses énormes yeux de reptiles. Ses prunelles bleues délavées sur une triste mine blafarde scrutaient mon âme avec une maigre considération, avec un dédain profond. Elle projetait sa vision en moi et y lisait un vide. C'est l'impression qu'elle me fit. Je sursautai et fis tomber le casque, aussitôt elle s'anima, se leva et s'exclama : "Tant de bazar!", balayant sa chambre d'un regard.

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