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Sujet : Livre fini, mon avis..

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ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
15 mars 2017 à 21:50:56

En parlant de Giraudoux, je continue de me relire les Lettrines de Gracq en ce moment et il a ce mot aimable pour l'auteur susnommé :

La littérature pacifiste d'après-guerre (d'après la guerre de 1914) mettait ses complaisances à développer le thème suivant; quand les États seront gouvernés non plus par des généraux et des marchands de canons, mais par des enfants du peuple qui auront fait quatre ans de tranchée dans la piétaille, on sera tranquille, on ne verra plus jamais ça.
Moyennant quoi on a catapulté au pouvoir Mussolini et Hitler - l'un et l'autre anciens "Frontkämpfer" absolument typiques et se donnant pour tels - et on a vu. Cette constatation simpliste, sur laquelle il n'y a pas à ergoter, entache pour moi définitivement une œuvre comme
La Guerre de Troie n'aura pas lieu de bêtise distinguée.

Ultravixen Ultravixen
MP
Niveau 10
15 mars 2017 à 22:10:10

Toujours en verve le Juju :o))
En parlant de lui, j'aimerais beaucoup le lire un jour, mais j'ai du abandonner deux fois Les rivages des Syrtes, vraiment sa plume m’assomme, je ne sais pas quel titre prendre pour tenter de nouveau son style sans m'y noyer ?

ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
15 mars 2017 à 22:27:10

Faudrait plutôt tenter sa non-fiction du coup, parce que ses autres romans me semblent d'un onirisme assez parallèle.

King-Drogba King-Drogba
MP
Niveau 10
22 avril 2017 à 18:24:40

Lecture de Marthe de Huysmans aujourd'hui à la bu, je copie mon avis SC, c'était pas ouf. Il a eu une fort bonne idée de planter tôt le naturalisme.

Curieux roman de jeunesse que ce Marthe de Huysmans, seconde œuvre achevée par l'auteur en 1876 pour une publication librairie, en Belgique d'abord où il avait ses assises, puis relativement peu de temps après en France.

Court roman de fille, parfois décousu et fréquemment un peu expédié, il raconte dans la grande tradition naturaliste de l'époque portée par Zola et surtout par les Goncourt la vie d'une jeune ouvrière, héroïne éponyme du roman, oscillant constamment entre la prostitution, la demi-mondanité et le milieu artistique au gré d'une passion avortée avec Léo, un jeune poète trop facilement rattachable à la figure de l'auteur.

L'essentiel du roman semble présenter l'histoire somme toute assez détestable d'une femme brusquée par ses désirs contradictoires, insatisfaite mais épouvantée par la solitude, vulgaire mais repoussée par la bêtise, tour à tour amoureuse et lubrique, avec comme figure périphérique et obsessive celle du jeune auteur qu'elle ne mérite pas, qu'elle traite bien mal et qui triomphe victorieusement malgré son délaissement à proportion qu'elle s'enfonce elle-même dans l'abjection – on ne s'étonne guère de voir qui tient la plume derrière cette vision hypocrite qui fait du personnage de Léo repoussé dans les marges le vrai héros, insupportablement moraliste en creux, de ce conte parisien trop artificiel dans ses étalages d'argot et de descriptions juxtaposantes.

Pourtant, le XIIe et dernier chapitre du roman vient briser ce carcan en livrant sans cohérence nette à travers un personnage secondaire la dernière lettre du poète, qui s'abandonne à la vie rangée et bourgeoise du mariage avec une femme qu'il n'aime pas au sein d'un éloge paradoxal remarquable par l'amertume de son ironie, et qui invite à reconsidérer tout le reste avec plus de prudence.

Il serait sûrement signifiant de s'attarder pour finir sur le caractère naturaliste propre aux débuts littéraires de Huysmans, dans ce roman tout de baquet, de lavabo et de déjections que la critique contemporaine à sa publication aura voulu mettre en opposition concurrentielle avec l’œuvre des Goncourt. On ne le fera pas, tant le roman paraît de ce point de vue conventionnel et stérile dans son rattachement à l'esthétique de chiotte propre au romanesque qui se développe dans ces années-là.

Une lecture plutôt sans intérêt de mon point de vue donc, que j'aurais du mal à recommander même pour l'efficacité de son mot conclusif. On retient tout de même, page 74 de mon édition – la vieille 10/18, collection « fins de siècles » vendue avec Les Sœurs Vatard – ce chiasme étrange qui fait cumuler à un terme au sein de la même syntaxe des fonctions objet et sujet en même temps : « Léo s'imaginait avoir fait un grand sacrifice en associant Marthe à sa vie, elle, était convaincue qu'elle se dévouait pour lui ».

E-180 E-180
MP
Niveau 27
02 mai 2017 à 21:52:50

La peau de chagrin de Balzac

Ce livre m'a confirmé ce que j'avais vaguement senti lors de la lecture d'autres Balzac (ça doit être mon 6-7ème).

Tant que Balzac s'attache à décrire et raconter l'ascension, la chute ou tout simplement les petits drames et joies de la vie quotidienne j'adore. Pareil pour ses descriptions, ses portraits, sa lucidité prophétique, son sens de la formule, je m'en lasse pas.

Mais quand il commence à peindre des relations d'amour ou de désir, je déconnecte (Raphael et Phoedora ici). Une sorte de voile opaque recouvre les actions des personnages et leur relations. On se tape des descriptions générales très vagues où on évoque des récurrences, des mouvements dans les passions, des changements d'ascendance de l'un sur l'autre, mais presque jamais un dialogue ou un événement rapporté qui a valeur de scène iconique, le flou total.

Et là sur 250p., ça a beau en faire que 50, j'en peux plus, je souffre affreusement, je m'embrume, j'erre. La relation est toujours dominée par une espèce de dialectique maître-esclave où les rôles s'inversent, où l'apparence domine, mais où tout peut rapidement se retourner en faveur du dominé.

Il y a aussi ça chez Stendhal avec Julien Sorel et Mathilde de la Mole mais la description de la vie mentale est très détaillée, le rapport de force aussi. Chez Balzac je ne vois rien qui y ressemble.

Voilà, je voulais juste coucher cette impression pour essayer de la clarifier un peu. À part ça, le livre m'a ravi. J'aimerais bien en commencer un autre bientôt, mais j'ai assez peu de temps et j'en ai pas de court sous la main à part Le Médecin de campagne dont je sais rien :(

Pour info, ceux où j'ai ressenti la même chose:
- La Duchesse de Langeais
- La fille aux yeux d'or
- Le Père Goriot peut-être un peu

ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
02 mai 2017 à 22:04:08

C'est intéressant le Médecin parce que ça fait partie, comme le Curé d'ailleurs - pas de Tours, celui du village -, des rares Balzac qui présentent une proposition de théorisation sociale et pas "juste" la mise en lumière des dysfonctionnements.

Lis les Illusions Perdues, le début et la fin de la seconde partie ont de très bonnes scènes "d'amour", dans des styles assez différents. Le Lys dans la vallée sinon, même si le projet de subversion ironique de l'intérieur du romantisme est particulier. J'aime beaucoup, dans une perspective encore très différente, ce qu'il fait de l'amour et du désir à travers le traitement répétitif et feuilletonesque - mais déconstruit - du baron Hulot dans La Cousine Bette.

E-180 E-180
MP
Niveau 27
02 mai 2017 à 22:44:39

Merci des conseils.

Illusions Perdues attend depuis un moment sur ma bibliothèque, je le garde pour une période plus tranquille.

Le Lys dans la vallée j'avais essayé il y a 3-4 ans, j'avais dû lire 30 pages en une après-midi. J'avais bloqué comme rarement, j'en garde un souvenir tétanisant :peur:

Pseudo supprimé
Niveau 7
02 mai 2017 à 22:50:51

Le 02 mai 2017 à 21:52:50 E-180 a écrit :
La peau de chagrin de Balzac

Ce livre m'a confirmé ce que j'avais vaguement senti lors de la lecture d'autres Balzac (ça doit être mon 6-7ème).

Tant que Balzac s'attache à décrire et raconter l'ascension, la chute ou tout simplement les petits drames et joies de la vie quotidienne j'adore. Pareil pour ses descriptions, ses portraits, sa lucidité prophétique, son sens de la formule, je m'en lasse pas.

Mais quand il commence à peindre des relations d'amour ou de désir, je déconnecte (Raphael et Phoedora ici). Une sorte de voile opaque recouvre les actions des personnages et leur relations. On se tape des descriptions générales très vagues où on évoque des récurrences, des mouvements dans les passions, des changements d'ascendance de l'un sur l'autre, mais presque jamais un dialogue ou un événement rapporté qui a valeur de scène iconique, le flou total.

Et là sur 250p., ça a beau en faire que 50, j'en peux plus, je souffre affreusement, je m'embrume, j'erre. La relation est toujours dominée par une espèce de dialectique maître-esclave où les rôles s'inversent, où l'apparence domine, mais où tout peut rapidement se retourner en faveur du dominé.

Il y a aussi ça chez Stendhal avec Julien Sorel et Mathilde de la Mole mais la description de la vie mentale est très détaillée, le rapport de force aussi. Chez Balzac je ne vois rien qui y ressemble.

Voilà, je voulais juste coucher cette impression pour essayer de la clarifier un peu. À part ça, le livre m'a ravi. J'aimerais bien en commencer un autre bientôt, mais j'ai assez peu de temps et j'en ai pas de court sous la main à part Le Médecin de campagne dont je sais rien :(

Pour info, ceux où j'ai ressenti la même chose:
- La Duchesse de Langeais
- La fille aux yeux d'or
- Le Père Goriot peut-être un peu

Je l'ai eu en lecture obligatoire en 6ème. [[sticker:p/1lmk]]

ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
03 mai 2017 à 10:53:47

J'ai détesté aussi en première lecture, mais mine de rien y a de la qualité. Le rejet de Paris de la représentation par exemple, c'est pas quelque chose d'ultra balzacien en soi et il utilise très bien de courts paragraphes torchés dans le cabinet ministériel pour souligner le désir du personnage de repartir.

M. de Mortsauf aussi est un sacré personnage, qui arrive presque sans être utilisé par l'auteur à faire peser sa survivance de zombie partout sur l'intrigue.

J'ai un peu de mal avec l'évolution du caractère de la comtesse mais ça échappe aux clichés faciles sur la fin dans son écriture hystérique.

Y a un travail sur la marge et les coulisses très sympa dans le Lys.

Politien Politien
MP
Niveau 10
03 mai 2017 à 12:15:40

Je viens de finir le plus beau livre d'Hemingway : For sale: baby shoes, never worn la lecture fut longue et ardue, mais tellement poignante que cela en valait le détour, je vous le conseille :(

ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
05 mai 2017 à 09:49:25

Terminé Enquête sur la disparition d’Émilie Brunet d'Antoine Bello à l'instant.

Je n'ai pas envie d'en faire une critique en propre alors je jetterai pêle-mêle quelques impressions de lecture.

Comme pas mal de monde, je l'ai ouvert en pensant que ce serait une réécriture littéraire médiocre de Memento - que je n'aime pas - réadaptée à la structure du policier façon Agatha Christie. Non, malgré ses défauts nombreux c'est un jeu méta bien plus intéressant par rapport à la littérature que ne l'est le film de Nolan en vis-à-vis du cinéma ou du montage.

On a des réflexions pas inintéressantes - mais banales pour qui trempe un peu dans la critique moderne - sur la place du lecteur et de l'écrivain, il arrive bien à manier le paradoxe et l'indécision pour brouiller les frontières énonciatives entre auteur - lecteur - narrateur mais c'est fait d'une façon enfantine.

Le jeu formel sur la plastique du texte est limité mais efficace.

L'ensemble est très naze lorsqu'on se rend compte que c'est simplement une exégèse feignante de Bayard, et on s'en rend compte vite.

La fin utilise de manière paresseuse le suspend.

En gros c'est un truc pour faire découvrir le méta-littéraire et les ruptures initiées par le nouveau roman à un lecteur non-averti qui découvrira ça de manière ludique grâce à une enquête policière, mais en-dehors de ça c'est médiocre.

ComeOnChelsea ComeOnChelsea
MP
Niveau 10
05 mai 2017 à 09:51:41

Comme d'hab chez Bello en fait il se greffe sur des réflexions qui sont pas inintéressantes en elles-mêmes - bon pas Bayard par contre - mais dont il fait quelque chose de pauvre et facile, de très américain en fait. C'est de l'esbroufe à deux balles facilement. A chaque livre lu il me fatigue un peu plus.

Si ça permet à des gens qui ne sont au fait d'aucune critique littéraire de s'interroger par exemple sur les théories de la réception, pourquoi pas en soi, mais j'en doute.

Pseudo supprimé
Niveau 9
20 juillet 2017 à 22:00:26

"Ca devient même pédagogique si on prend en compte que des gros tas comme Onfray viennent encore nous expliquer sur les plateaux que Jésus n'a jamais existé."

Onfray le mythiste :rire:

En réalité je pense qu'il ne croit pas lui-même à ses conneries. D'ailleurs dans le traité d'athéologie il laisse une porte ouverte en disant qu'entre Jésus homme et Jésus Dieu il y a un large spectre de possibilités. Il s'est radicalisé par la suite. En plus il a lu la plupart des historiens qui traitent la question, dont Petitfils. Enfin je sais pas ça me paraît difficile au XXIe siècle de nier l'existence de Jésus tant les arguments et croisements de données archéologiques et historiques sont nombreux.

BarbuEtBarbant BarbuEtBarbant
MP
Niveau 6
01 août 2017 à 18:13:30

J'ai lu dans l'aprem les Conversations à Buenos Aires entre Sabato et Borges, acquises hier. Il me semble que je les avais vu mentionnées par quelqu'un sur ce forum.

J'ai été déçu. J'ai pas tendance à accorder grande foi en cet espèce d'idéal socratique de la conversation, et je trouve les propos échangés relativement banals eu égard au talent immense des deux hommes.

Reste, comme toujours lorsque l'on lit des écrivains lecteurs, la qualité de leur retransmission des textes mais on ne décolle que trop rarement du statut de l'anecdote, envisagée ici dans son sens le moins flatteur.

Une déception relative.

170millimetre 170millimetre
MP
Niveau 8
03 août 2017 à 18:03:52

:d) Du côté de chez Swann de Marcel Proust

J'ai mis du temps à aimer ce livre, finalement en me forcant un peu j'ai fini par aimer son stylé et la qualité des phrases, et puis l'histoire de ce grand cocu de Swann m'a quand même bien fait rire.

J'ai bien mis du temps à appréhender ce style particulier, et chiant au premier abord qui parle beaucoup de fleurs, de personnes banales et de situations tout autant banales mais elles sont si bien écrites que j'ai finis par aimer... il sublime bien le banal.

Message édité le 03 août 2017 à 18:07:53 par 170millimetre
JerichoTheBest JerichoTheBest
MP
Niveau 41
04 août 2017 à 10:32:07

Je viens de finir L'Homme qui rit de Victor Hugo.

Je ne vais pas faire un pavé, même si le livre en mériterait un, mais je vais quand même noter quelques traits du livre que j'ai remarqué.

Concernant la structure du livre tout d'abord, j'ai été étonné du découpage en plusieurs parties, assez nombreuses, mais qui ne desservent pas l'histoire. Commencer par l'introduction d'Ursus et de son loup, encore seuls, cosntituent une bonne introduction et nous fait déjà aimer Ursus, qui est déjà très drôle. Le livre est donc vraiment bien découpé, je pense par exemple à la partie entière sur le nauffrage des comprachicos, celle ou Gwynplaine est amené au suicide et la conclusion, magnifiquement triste.

Concernant les personnages, je les ai trouvé bien écrit, Gwynplaine et Ursus étant mes deux préférés. J'aurais quand même voulu en savoir un peu plus sur Barkilphedro, même si Hugo nous fait bien comprendre pourquoi il agit.

Concernant la critique adressée à Hugo sur cette période, disons-le, assez méconnue de l'Angleterre, je trouve qu'elle sonne assez juste. C'est un livre qui critique l’aristocratie, avec comme scène d'apothéose l'excellent discours de Gwynplaine à la chambre des Lords, que j'ai trouvé d'une justesse impressionnante. De même que les "coutumes" anglaises (le chapitre sur la cave pénale) ou la description des prisons et du fonctionnement de la justice royale ont étés très enrichissantes. Je remercie d'ailleurs l'édition de nous avoir mis une chronologie à la fin du livre pour nous aider à nous situer dans le temps. Cromwell avait du être un sacré personnage.

Enfin, concernant le style, je l'ai trouvé très bien, quoiqu'un peu difficile au début (je pense par exemple à la très longue description des fleurs ou des possessions de tous les Lords anglais avec leurs noms...). Mais on s'y fait, et bien que le livre possède beaucoup de descriptions, on s'ennuie peu. La scène ou Gwynplaine découvre le gibet par exemple aurait pu être affreusement banale mais Hugo la sublime.
J'ai aussi beaucoup aimé les analogies présentes dans le livre. Par exemple, on découvre Ursus au début, seul avec son lit pour qu'au final, Gwynplaine et Déa meurent à la fin, et Ursus et Homo se retrouvent seuls, comme au début. De même que Gwynplaine finit noyé, tout comme les comprachicos. Ou encore Gwynplaine qui, "prisonnier" de son château, frappe à toutes les portes tout comme lors qu'enfant, il cherchait un abri pour lui et Déa

Je terminerai par l'édition livre de poche, même si la chronologie et le dossier en général à la fin du livre sont une bonne idée, la préface et les notes de bas de page sont peut-être en trop, nous expliquer à CHAQUE fois le destin de tel ou tel personnage cité ou nous spoiler dans la préface, c'est moyen. Nous expliquer les termes du vocabulaire aurait largement suffi.

E-180 E-180
MP
Niveau 27
22 août 2017 à 23:32:02

La Steppe, Tcheckhov

J'ai lu ici et là que c'était un texte important de Tchekhov que je connais plutôt pour quelques pièces théâtres et pas pour des nouvelles/romans.

J'ai trouvé ça assez faiblard parce que très mécanique et peu spontané. Ca raconte le voyage d'un gamin qui quitte sa mère pour aller dans une ville à quelques jours de voyage dans le but d'entrer au collège, voyage qui a pour cadre la steppe. Tchekhov adopte un double ton, la nouvelle balance entre le réalisme et le fantastique (ou plutôt l'étrange) qui naît des yeux de l'enfant confronté à l'inconnu.

Seulement, l'expérience du gamin n'est pas assez fouillée pour que ce soit intéressant, pour que des images évocatrices apparaissent et qu'un monde mental se construise. À chaque petite péripétie ou rencontre on a droit à ses sentiments, ses petites peurs et joies d'enfants, mais toujours prévisibles, rien d'original ou de touchant. Et à force ça devient mécanique et vain, jusqu'aux derniers mots du roman qui font très exercice de style. Ce qui m'a frappé c'est ce manque de subtilité qui fait qu'on se retrouve exactement face à l'histoire qu'on avait imaginé en lisant le dos du bouquin.

J'en suis venu à m'interroger sur Tchekhov. J'avais lu vite fait quelques pièces comiques courtes qui auraient pu passer pour du bon théâtre de boulevard et La Mouette qui m'a pas laissé un souvenir impérissable, mais bon ce n'est qu'un jugement de branleur à l'emporte-pièce.

Ah et je viens de finir Roman avec cocaïne, ça faisait longtemps que j'avais pas été attristé à ce point. Les relations mère-fils où le fils maltraite sa mère qui l'idolâtre, je trouve ça affreux.

Message édité le 22 août 2017 à 23:36:35 par E-180
W_Wenders W_Wenders
MP
Niveau 10
23 août 2017 à 00:08:41

J'avais vu une représentation de La Mouette mis en scène par Ostermeier (enfin c'était un spectacle qui tournait depuis un moment je crois, donc il était plus directement aux manettes) j'avais bien aimé le côté mécanique assez appuyé des interactions familiales, qui finissent presque systématiquement mal, dans l'excès des passions, ça doit être assumé non? C'est quasiment du Racine au fond, avec un nombre de personnages plus important en revanche, qui se prête mal à la lecture peut être.
Mais ça reste fort, même si c'est lent comme du théâtre russe se doit de l'être :hap:

Puis le passage avec le cliché du jeune théâtreux qui fait des trucs chelous, comme maintenant on enregistre des casseroles pour faire de la musique, rendait super bien sur scène.

Puis ce côté excessivement tragique c'est ce qui fait tout le charme de la pièce au fond, pour la même raison que Corto en Sibérie est l'un des meilleurs Corto Maltese.

Message édité le 23 août 2017 à 00:10:45 par W_Wenders
E-180 E-180
MP
Niveau 27
23 août 2017 à 00:23:18

Ma lecture date, j'en garde peu de souvenirs, juste une impression qu'a pas grande valeur.

Bon, dès octobre Oncle Vania est joué au Théâtre Essaion (Paris), paraît que c'est excellent, j'en profiterai pour me (re)faire une idée.

Pour rester dans les russes, quelqu'un a déjà lu Ivan Bounine, plus particulièrement ses nouvelles?

Message édité le 23 août 2017 à 00:23:38 par E-180
Mousse-Boule Mousse-Boule
MP
Niveau 10
14 septembre 2017 à 08:01:24

J'ai fini L'Acacia de Claude Simon, pour les cours, que je n'étais pas parvenu à achever la première fois en sortie de ma lecture du Vent.

Quelle erreur, c'est un véritable chef-d’œuvre, en cela qu'il ajoute à une capacité évocatrice forte une technicité d'une maîtrise absolument folle dans sa syntaxe en dilatation constante qui repousse la phrase - ou absolutise la phrase - au profit de plus petites unités syntaxiques qui fonctionnent par agglutination.

Le refus chronologique du roman dans sa composition est très intéressant, il vient foutre un coup de balai dans la représentation traditionnelle des deux guerres en les amalgamant presque en un seul évènement, non plus conditionné par la fin de la noblesse d'épée impériale mais se construisant avec elle dans une logique là aussi d'association de fragments, brisant la linéarité, qui rappelle l'engagement cubiste de jeunesse de l'écrivain. Le tout tend vers une dernière - ou première - scène lourde de conséquence au sein même pourtant de sa grande banalité, avec cette vision végétale et régénératrice qui tend ses bras en direction de l'écrivain, pour la naissance consommée d'une âme d'artiste. Ce qui fait la force de l'acte (de sa tentative), c'est d'essayer d'ériger l'artiste en père de sa propre substance spirituelle, dans une tentative génétique osée de s'accoucher soi-même par l'écriture.

C'est un roman d'une très grande importance, publié il y a moins de trente ans d'ailleurs - mais par un vieil homme de l'ancien temps -, qui nous permet de relativiser un peu les conneries habituelles sur la mort programmée de la littérature française et d'oublier quelques instants, au parfum de ses pages, l'odeur d'immondice qui se dégage du catalogue des éditions de minuit en ce moment.

Message édité le 14 septembre 2017 à 08:02:17 par Mousse-Boule
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