Pour ça il faut se rendre aux premières pages.

Je ne connaissais absolument rien de Xavier Dolan avant de voir le film. Bon comme tout le monde j'en ai entendu parler pendant le festival de Cannes, son prix partagé avec Godard, son discours,... mais rien du cinéaste lui-même. J'avais pas vu d'images du film non plus. Du coup découverte totale.

Et c'était vraiment très bien. Pourtant c'est à priori le type de film bardé d'effets pop qui me sort par les yeux. Je veux dire... la musique qui intervient très régulièrement, le jeu sur le cadre, c'est souvent le genre de choses qui servent à cacher le vide des personnages... et pourtant il y a un truc, une fusion qui se fait entre le spectateur et les personnages, quelque chose qui m'a profondément touché. J'ai été ému par cette histoire comme je l'ai rarement été (c'est à dire qu'avoir les yeux humides devant une scène rythmée par du Céline Dion, c'est un sacré exploit), on est happé dans le film et ça tient essentiellement au charisme des personnages. Ca ne passe par pas grand chose mais Dolan le retranscrit admirablement bien. Et même le jeu sur le format n'est jamais grossier et sert le propos du film. Le cadre comprime les personnages et bouche leur avenir, je trouve que c'est un procédé très intelligent dans la mesure ou il y a un jeu constant avec le hors-champ qui participe de la frustration du spectateur. Même les scènes musicales sont très belles grâce entre autres à la sincérité des personnages à l'écran. Que ce soit Anne Dorval ou l'excellent Antoine-Olivier Pilon (et sans oublier l'interprète de Kyla dont je ne me rappelle plus du nom), on les aime très vite. A ce propos j'ai trouvé le film particulièrement cruel à leur égard lors de certaines scènes. Bon si on écoute Dolan en interview c'est la société qu'il dépeint qui est cruel mais quand même, je le trouve assez pessimiste (même si le dernier plan du film tend à prouver le contraire) et il y a une scène en particulier que je trouve très dure une fois qu'on a appris à connaitre les trois personnages principaux, une scène qui m'a personnellement mis assez mal à l'aise.

En fait je trouve que le film se finit trop tard, un bon quart d'heure trop tard. Pour moi tout aurait pu se terminer après une certaine séquence ponctuée par la musique de Ludovic Einaudi qui synthétise tous les thèmes que Dolan distille dans le film: rêve, réalité, espoir .

Mais très honnêtement ce défaut de fin ce n'est pas grand chose sur les deux heures et quart que dure le film, c'est plus puissant et intéressant que ça.

Mommy n'était pas un film que j'avais envie d'aimer. Déjà, Dolan m'énerve avec sa tête à claques et son côté jeune premier. Puis bon, j'ai tendance à me méfier des films trop adulés, sans compter cette idée de format "trop concept" dont je doutais de la pertinence. Mais bon il faudrait que j'arrête avec mes préjugés de merde, parce qu'on a un grand film là.

Comme beaucoup, je trouve que ça aurait pu s'arrêter plus tôt. Disons que l'avant-dernière scène en particulier n'est pas des plus pertinentes, la dernière rattrape bien le tout en revanche. Mais on tombe dans l'un peu trop didactique alors que Dolan avait sa fin parfaite servie sur un plateau.

Sinon, bah tuerie. Parce qu'on pouvait craindre le film rempli d'effets de style, et ça l'est. Mais ils ne sont pas dérangeants, tout simplement parce que derrière tu as des putains de personnages, des relations ultra-crédibles. Qu'est-ce qu'on y croit, on a cette mère à la limite du vulgaire, ce fils qui fait des horreurs, mais on les adore. Parce que le film nuance, il nous montre le pire comme le meilleur de chaque personnage, des scènes terrifiantes et d'autres remplies de bonheur tout simple. Et je craignais le drame assez oppressant, mais non le film est souvent très drôle, rempli de lumière, d'espoir. Ce qui n'empêche pas les moments assez durs et bien poignants.

Et ce 1:1 est superbement utilisé, on sent que c'est réfléchi, que Dolan a bossé sa composition. On se concentre presque uniquement sur les personnages, très peu de décor, la caméra bouge beaucoup et c'est vraiment saisissant, notamment lors des scènes de dispute. Et sérieux, un cinéaste qui me donne les larmes aux yeux avec une séquence qui a pour fond sonore Wonderwall, je crois qu'il mérite toute mon admiration.

Une claque, dans mon top 3 de l'année assurément.

Faut dire que moi je n'avais vu aucun film de lui, donc c'était vraiment des préjugés de merde basés sur son image

Moi c'est juste que j'ai une punaise de flemme d'aller au cinéma

C'est dommage, surtout que celui-ci c'est vraiment à voir au ciné !

J'y vais dans la semaine , mais c'est juste que ça me parait nul de payer autant pour regarder un film dans une salle remplie de gens et qu'en plus , c'est pas la porte à côté

Avant de voir Mommy j'en avais rien à foutre de Dolan, désormais c'est un réal' que je vais suivre de très très près.

Mais apparemment c'est un mec capable du pire comme du meilleur.

Je vais y aller très rapidement

Quelqu'un a la musique durant le rêve ?

svp merci

J'ai finalement trouvé https://www.youtube.com/watch?v=hN_q-_nGv4U&list=PLn-Ovkr-1myau_cvrqNqPg2pThCRF1mJ6&index=9
J'ai failli verser ma petite larme lors de ce passage, magique.

On l'avait déjà posté en plus

Sur Spotify tu peux aussi trouver une playlist de toutes les musiques du film.

Moi j'attends la critique de Schaffer pour me faire une idée

Autant l'avouer tout de suite : j'ai la plus grande antipathie pour le personnage de Xavier Dolan. Pseudo-prodige de 25 ans partisan présomptueux d'un cinéma nouveau, qui vient chialer à Cannes parce qu'il n'a pas eu la Palme, qui s'offusque aux réactions de Godard sur son film au point de lui répondre un pitoyable mensonge. Bref, je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un film du bonhomme, mais Mommy ne partait pas gagnant dans ma tête.

Je partais même avec de sérieux à-prioris, m'attendant à un cinéma précieux et tape à l'oeil, suresthétisé, et grotesque. Finalement, le film est un peu plus que ça. Parce que le matériau de Dolan n'est pas mauvais et quand il reste dans la simplicité, il parvient parfois à toucher. J'aime bien le côté oedipien de cette relation mère-fils que Dolan a quand même l'audace de pousser presque jusqu'au bout, sans crainte de tomber dans le malsain. Un bon point pour lui.

Mais quel gâchis, mes amis, quel gâchis ... Quel est le vrai problème de Xavier Dolan cinéaste finalement ? C'est qu'il est foncièrement nombriliste et que son cinéma suinte l'égo. Tellement persuadé d'être génial qu'il voit toujours plus grand, toujours plus fort, réduisant son film à une sinistre performance. C'est vraiment too-much à tous les niveaux. Dolan a d'abord un vrai problème stylistique : il n'est pas bon metteur en scène. La réalisation manque clairement d'originalité, alternant des champs contre-champs sous-bergmaniens et des séquences tapageuses au possible. Avec, comme cerise sur le gâteau, une utilisation de la musique des plus détestables où Dolan se contente de passer sa playlist MP3 aléatoirement. Avec le surdécoupage et les contre-jour hasardeux que pratique le cinéaste ici, on n'est jamais très loin du clip ou de la pub. Bref, ce n'est pas bien jojo.

Xavier Dolan, malgré toute l'originalité qu'il revendique, a de bonnes grosses influences, que l'on sent assez violemment. Les ralentis, la musique, le jeu sur les couleurs, évoquent clairement Wong Kar-Wai. Mais le hongkongais a bien entendu beaucoup plus de talent que le jeune auteur. Et puis, y a aussi le spectre des frères Dardenne qui plane là-dessus.

Mais le vrai souci n'est pas là. Le vrai souci, c'est que l'on sent toujours le petit opportuniste derrière la caméra qui développe une pseudo-esthétique pop et contemporaine pour se faire remarquer. C'est d'autant plus méprisable dans les moments les plus graves du film, où le tic maniériste de mise en scène (un ralenti par exemple) n'est plus seulement vain mais aussi franchement déplacé.

C'est dommage parce que l'on sent malgré tout que Dolan porte une certaine affection à ses personnages mais il se sent toujours plus important qu'eux, au point d'incruster son égo partout. C'est trop faux, tout ça, ça ne tient que sur le volontarisme du cinéaste.

Artificiel, oui. Vraiment artificiel. Et larmoyant. Parce que le film avec ses montages-séquences clipeux et musicaux n'a d'autre vocation qu'appuyer bêtement l'émotion. Et c'est triste à dire parce que dans les simples scènes de dialogue ou dans les séquences les plus épurés du film, Mommy peut sonner juste. Ca lui arrive. Mais il faut que Dolan vienne tout saboter en en faisant trop. C'est comme le format 1:1, véritable gadget pour épater la galerie, auquel Dolan vient donner une piètre justification en cours de film avec les changements de format. Quand ils sont heureux, le format s'élargit, et quand ils sont dans la merde, il se resserre. Pour la subtilité et l'originalité, on repassera dans dix ans, Xavier.

D'ailleurs, l'astuce finit par se retourner contre lui et le film de s'enfermer dans des schémas vus et revus, le rendant encore un peu plus académique.

Too-much, écoeurant, comme une grosse tartine briochée de nutella et de chantilly. Et c'est pour cela que l'oeuvre ne tient pas la distance et qu'elle finit par sembler interminable.

En fait, Godard l'a mieux dit que moi : un film de vieux réalisé par un jeune.

Lewul va gueuler, je te préviens .

Et je ne comprends pas le procès que vous faites à Dolan sur son soi-disant ego, il semble être tout le contraire d'un sale con qui a pris la grosse tête dans ses interviews.

Après je suis d'accord sur les dérives un peu "pubardes" du film (qui sont à priori propre à son style si tout le reste de sa filmo est à l'image de son premier long et de Mommy) mais je trouve ça assez dilué dans ce film précis, ça ne t'agresse pas continuellement non plus.

Enfin quelque part je peux comprendre que ce soit du cinéma qui te débecte un peu vu tes standards.

Vu à l'instant, je me suis pris une grosse claque sur la gueule.

Nan, nan, c'est son avis ! (Je suis juste pas d'accord m'enfin)
Nan mais Dolan j'ai rien à lui reprocher, il a jamais été con ni rien, au contraire il est super intéressant, mais pareil j'ai du mal avec le mec Enfin moins qu'avant.