Union des Soviets du Forum Politique,

Pezz se leva au milieu du Soviet Suprême - plein à craquer- que son oeil humide balaya comme une caresse. D'une voix tremblante, il dit:
" - Mes chers camarades... Lorsque j'ai annoncé, ici-même, la venue de Paulop, notre frère de Libéralie, je doutais de vous. Aujourd'hui, je m'en excuse. Et c'est avec une certaine émotion que je puis dire : " Paulop, mon frère, sois le bienvenue parmi nous. "
La tirade de Paulop souleva un tonnerre d'applaudissements. Paulop y répondit par un léger hochement de tête.
L'instant de communion ne fit pas long feu. Appiodici le chassa en se levant, au milieu de ses collègues. D'un doigt inquisiteur, il pointa Paulop et les commissaires du Peuple, dont Pezz coordonnait l'action :
" - Pezz ! S'écria-t-il. Alors que la réaction saigne nos camarades à Actu, nous pactisons avec un laquais du Grand Capital !
Des bravos se mêlèrent aux hurlements indignés. L'assemblée socialiste était coutumière de ces effets de styles. D'aucun les considérait comme des traditions, un folklore didactique. De grands professeurs avaient étudié ces spasmes qui étreignaient le grand corps à la renverse de la gauche. Ils en avaient conclu que ça en jetait.
Pezz, comme Paulop, en avaient l'habitude. Pezz surtout, qui devait chaque fois batailler avec le représentant Appiodici et souffrir de son fiel.
- Camarade Appiodici, dit doucement le Grand Pote de Socialie, si j'ai invité Paulop parmi nous, c'est justement pour parler du problème qui nous fait tous souffrir.
- Et comment, lui, pourrait-il en souffrir ? Car, comme d'autres, j'ai entendu parler de ces libéraux qui participent aux massacres sur Actu.
Les cris d'indignations crurent. Mais si Appiodici en étaient à l'origine, il n'en était plus la cible. Tout le monde avait, en effet, entendu parler de ce mystérieux inquisiteur qui partout saignait à blanc ce qui lui paraissait trop rouge.
Pezz allait répliquer à ces rumeurs, mais Paulop ne lui en laissa pas le temps. Il lui prit le bras et se leva. D'un commun accord, Pezz autorisa Paulop à répondre.
Quand le premier son sortit de son corps d'Elfe, le silence se fit. N’impressionnant nullement le Appo, qui le regardait avec morgue.
" - Mes amis... le chao qui a gagné Actu nous touche comme vous...
- Pas comme nous, non ! S'écria Appo, dont l'exclamation tomba à plat. Certains de ses camarades se permirent même de le dévisager. Paulop continua comme si de rien n'était.
-... Si le sang libéral ne coule pas sur Actu... nos larmes, elles, coulent. Je peux comprendre l'amertume de certains d'entre vous. Mais... Si nous étions, nous, libéraux, comme les gens d'Actu... aurions-nous laissé en vie le socialiste tombé chez nous il y a cela quelques jours ?
- Livrez-le nous, alors !
Paulop fixa du regard Appo, qui ne se laissa pas démonter par cet effet de style.
- Le destin du socialiste Caporal_blutch lui appartient, et à lui seul. Il décidera de son destin. C'est sa liberté.
Des chuchotements inquiets accompagnèrent des ricanements. Quand un libéral parle de liberté, cela fait toujours rire les esprits avides de contradiction.
- Je sais que le nombre de réfugiers augmente chaque jour, et que leurs conditions de vie sont difficiles. Nous, libéraux, moi, Modérateur du Forum Politique, je viens à vous en vous proposant de l'aide. Si nous ne pouvons pas accueillir toute la misère d'Actu, nous pouvons prendre notre part.
- On comprend que tu sois intéressé, dit Appo, à chaque fois qu'un socialiste vient chez vous, ou bien il n'en revient pas, ou bien il nous revient libéral !
La sortie du belge aux origines italiennes s'accompagna d'une volée d'éclats de rire. Moins enclin à la plaisanterie, un autre socialiste se leva :
- Assez ! Vous riez, vous discourez, et l'essentiel nous passe sous le nez ! Nous ne pourrons pas indéfiniment accueillir la misère du monde et tendre la joue la gauche...
Le jeune camarade avait retenu toute l'attention, et tous réagissaient à ses propos.
- Ils ne sont pas faciles à gérer, dit Paulop à Pezz. Celui-ci haussa des épaules, sereins. Mais la suite du discours le fit sursauter.
- Il nous faut agir ! Répliquons, répliquons ! Pas de quartier pour les fachos, pas de facho dans nos forums ! Défendons-nos camarades !
Une bourrasque orgasmique balaya l'assemblée.
- Je m'y attendais, soupira Pezz. Mes amis ! La guerre ne résoudra pas le problème... Qui es-tu, camarade, pour ainsi l'évoquer impunément !
- IamEdward !
- Bien, Edouard...
- Heu, non, Grand Pote Pezz, IamEdward... c'est mon pseudo. IamEdward...
- Bien, dit Pezz, Iamedouard...
- Edward...
Pezz râla, agacé.
- Edward ou Edouard ?
- IamEdward.
- C'est ce que je dis, IamEdouard.
- Non... c'est IamEdward...
- Cessons cette dialectique linguistique, rouspéta Appo, je suis d'accord avec le camarade Edouard, nous devrions rendre leur monnaie de leur pièce à ces fascistes de merde, au lieu de jouer les sociaux-traitres en marchandant nos camarades réfugiers avec les libéralistes.
Pendant que l'assemblée n'en avait que pour Appo, Pezz se tourna vers Paulop.
- Je vais réunir mon conseil pour contrecarrer l'assemblée, il me faut reprendre le contrôle de la situation.
- En auras-tu le temps ?
- Le temps qu'ils organisent le temps de parole, mon conseil aura déjà pris une résolution.
- Les bellicistes ont l'air bien organisé chez toi...
Paulop suivit Pezz sous l'halali général, l'air détaché. Il en avait l'habitude. En descendant des escaliers, ils croisèrent Kotaro, le commissaire aux affaires économiques.
- Désolé, Grand Pote, pour mon retard, mais les routes ne sont plus sûrs et...
- Je n'ai pas le temps d'écouter tes excuses, Kotaro, l'assemblée est sous l'emprise de quelques excités, et nous devons la contrecarrer, sinon nous serons en guerre avec Actu avant la fin de la journée.
Ayant finit de cracher ses mots, Pezz dépassa son commissaire sans attendre Paulop, un peu déboussolé par l'activisme soudain du Grand Pote.
- Ah, Paulop, tu-es là ? Tu n'as pas trop été embêté sur les routes ?
- Je sais voler.
- Ah, oui, c'est vrai... "

Première chronique du forum où j'apparais (en dehors de celle que j'écris évidemment), merci chef putain.

Mais ça me fait bizarre d'appeler à la guerre alors que mon projet professionnel c'est de devenir un hippie pacifiste qui critique la société moderne en jouant du Djembé

http://youtu.be/l2rw8mII7DA?t=58s

La chronique originelle ressort de terre...tout arrive.

jerry de la chronique qui revient du monde des morts en mode "ça fait 2 ans que j'ai pas posté lol"

Paulop VOLE c'est énorme! Merci, Ô Caporalblutch, d'exister.

Je connaissais pas cette chronique, il faut admettre que le bonhomme a beaucoup de talent. Par moment j'ai presque faillis croire lire Emile Zola.

Il a de l'avenir le petit gars.

Le 15 novembre 2014 à 01:15:04 caporablutch4_1 a écrit :
Union des Soviets du Forum Politique,

Paulop suivit Pezz sous l'halali général, l'air détaché. Il en avait l'habitude. En descendant des escaliers, ils croisèrent Kotaro, le commissaire aux affaires économiques.

Les choses ont bien changé. Va falloir réécrire tout ça.

Kotaro serait le Xiaoping de l'USFP

Kotaro agent triple, commissaire économique chez les cocos, les libéraux et sur Actu

Kotaro, le maitre des tableaux excel