Après une année difficile pour les jeux vidéo, les mauvaises nouvelles continuent. Cette fois-ci, elle touche l'E3 : le plus gros salon du secteur qui vient de fermer définitivement. Cet événement, qui se déroulait au États-Unis, mettait en avant les constructeurs de machines et les éditeurs de jeux vidéo pendant 3 jours. « Après plus de deux décennies d'E3, chacun plus important que le précédent, l'heure est venue de dire "au revoir". Merci pour les souvenirs » a déclaré l’ESA (association commerciale à but non lucratif qui représente les intérêts de l'industrie du jeu aux États-Unis) dans un post X (ex Twitter).

L’un des premiers coups durs pour les organisateurs avait été en 2019, quand Sony avait annoncé ne pas vouloir participer à la manifestation. Cependant, c’est la pandémie de Covid-19 qui a eu raison de l’événement. Le virus, qui entraîne un confinement mondial en 2020, oblige la direction à annuler le salon. En 2021, toujours en raison de la pandémie, une édition uniquement en ligne est proposée. En 2022, l’E3 n’a pas lieu, mais sans raisons données de la part des organisateurs. Même cette année avec la levée des restrictions, l’exposition n’avait toujours pas eu lieu.

Une industrie vidéoludique qui a saisi de nouvelles opportunités

L’E3 avait fini par devenir un format obsolète en raison du changement des habitudes des joueurs. Les plus grands éditeurs de jeux vidéo ne voulaient plus participer à la manifestation préférant des communications dématérialisées. En effet, le prix des stands les plus petits pouvait varier entre 300 et 500 000 euros. Des coûts atteignant même des millions d’euros pour les plus gros emplacements (entre 5 et 10 millions en moyenne). Les exposants s’étaient plusieurs fois plaints d’autant que de moins en moins de professionnels étaient présents ce qui n'assuraient plus un retour sur investissement. Les éditeurs avaient donc fait le choix de réaliser leur propre événement en ligne permettant de ne plus avoir à subir les frais de stand, les frais de déplacement et les délais stricts pour les présentations.

« N'importe laquelle de ces grandes entreprises peut créer une vitrine individuelle et également s'associer à d'autres événements de l'industrie pour présenter l'étendue des jeux », a réagit Pierre-Louis, président et PDG de L’ESA face à la fermeture de l’E3 dans les colonnes de The Washington Post. « C'est passionnant pour notre industrie, et cela signifie que c'est une opportunité pour eux d'explorer comment attirer de nouveaux publics de différentes manières » a-t-il conclu.