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Sujet : Dans les pas de Genghis Khan

News culture
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume - la révolution simienne est en marche !
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Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
12 octobre 2016 à 11:56:38

Samedi 3 septembre

J’ai passé une matinée tranquille à la maison, à bosser sur le carnet de route. J’ai commencé à mettre toutes mes notes qui trainaient un peu partout sur le fichier Word, pour deux raisons. Au cas où je les perdrai tout d’abord, on n’est jamais trop prudent. Et ensuite afin d’estimer la quantité de pages que j’ai à écrire jusque-là. Je serai ainsi en mesure de savoir où se situera ce passage sur Saint-Pétersbourg, encore non écrit à l’heure d’aujourd’hui, dans le journal de bord papier. Dima et Alena pourront donc me laisser un petit mot au bon endroit. Quand à passer à la rédaction de toutes ces notes, il y en a bien trop, je ne pourrais rattraper ce retard qu’une fois en Sibérie. Nous partons cet après-midi tous trois pour Peterhof, en voiture, je ne sais pas trop à quoi m’attendre.

C’est un complexe immense, il y en a toujours davantage à admirer. Voilà deux heures que nous y sommes, et nous n’avons parcouru que la moitié des jardins. Peterhof est un petit bourg situé à l’ouest du delta de la Nieva, sur la rive sud du Golfe de Finlande. C’est ici que les Empereurs ont fait bâtir leur résidence d’été, ils y parvenaient en bateau, et passaient de long mois à flâner ici. Ce n’est pas pour rien que Peterhof est surnommé le Versailles russe. Un palais principal immense, aux teintes oscillant entre le blanc et l’ocre. Des toits de cuivre rehaussés d’or fin et de statues dorées dominent la colline et le domaine qui s’étale en contrebas, le long des rives. D’autres palais plus petits, tels Monplaisir ou Marly, apporte encore davantage de touches françaises à cet ensemble architectural exceptionnel. Plusieurs dizaines de pavillons sont disséminés à travers le parc, offrant un lieu de repos bienfaiteur pour Sa Majesté en promenade. Le visiteur d’aujourd’hui se contente de bancs pour soulager ses jambes douloureuses. Mais ce qui fait la renommée de Peterhof, c’est son système de fontaine dont même Versailles pourrait être jaloux. Il y en a plus d’une centaine, cent quarante-quatre pour être précis. Sculptures ouvragées, jets montant jusqu’à vingt mètres, cascades artificielles, c’est un bijou technologique que nous ont livré les ingénieurs du XVIIIème siècle. Aucune pompe, l’eau est acheminée depuis un réservoir situé en hauteur à vingt bornes de là, la pression fait le reste. Ce sont de véritables merveilles, je reste béat devant chacune d’entre elles.
Mais mes muscles ne suivent plus, je ne rêve que d’un siège pour y poser mon séant.

La soirée fut plutôt cool, une de leur amies était venue dîner. J’avais cuisiné des pâtes à la carbonara, mélange qui leur a semblé bien étrange. J’avais également préparé des chèvres chauds, sans fromage de chèvre. C’était de la vache, mais qui était bien coulant également, c’était fort bon. De longues discussions, d’interminables parties d’uno, je m’apprête à passer une nuit que j’espère reposante.

Dimanche 4 septembre

J’ai passé ma matinée au lit, à me reposer. Je suis éreinté, je ne récupère plus, je n’avance plus. J’ai commencé à écrire mes cartes postales de Moscou, j’en ai trente-et-une à envoyer aux quatre coins du globe. Elles étaient déjà en ma possession, cadeau de Conny, ma prof de russe de Dublin.
Nous avons ensuite été en ville avec Dima, afin de voir les alentours du centre. Je trouve que nous avons beaucoup marché, pour au final ne pas voir grand-chose. Seule la cathédrale de Smolny avait de l’intérêt. Toute de blanc et de bleu vêtue, elle se détachait clairement sur le ciel gris. Un vraie perle de beauté !
Nous sommes à un arrêt de bus, mais je ne suis pas certain que Dima sache réellement quelle ligne prendre, il nous a déjà pas mal baladé pour venir jusqu’ici. Il ne quitte pas son portable, à la recherche de la direction à suivre, moi j’aurais demandé aux gens qui attendent à l’arrêt, m’enfin bon… Je n’ai qu’une hâte, rentrer à la maison.

Une décoration dans des tons bruns et ocres, des couleurs chaudes rehaussées de touches dorées. La cathédrale Alexandre Nevski n’a rien qui la différencie particulièrement des autres vues jusque-là, je les trouve toutes magnifiques. Mais j’ai pu y vivre un frisson unique, je ferai donc l’impasse sur les ornements visuels. Nous y étions à l’heure de la messe, moment d’une intensité particulière. Un prêtre, si tant est qu’on les appelle ainsi, lisait un livre en russe, sa voix était amplifiée par de nombreux haut-parleurs. Chacun circulait à sa guise, ici pour adresser une prière aux icônes, là pour allumer une bougie. Ce n’était pas un moment statique, l’absence de chaises aidant en cela. Les femmes sont toutes voilées, celles ayant oublié le leur peuvent emprunter un bout de tissu à l’entrée. J’ai pu ressentir une grande ferveur de la part de ces gens, leur foi était nettement visible. Cette croyance qui imprégnait l’air m’a fortement marqué, je n’avais encore jamais rien ressenti de tel auparavant. Ils sont convaincus que leurs suppliques seront entendues, j’étais à la fois fasciné par un tel dévouement, mais également effrayé devant tant de naïveté. Ont-ils seulement raison ?

Épuisé par tant de marche, je me suis écroulé en rentrant, et n’ai pu résister aux assauts du sommeil. Après une petite sieste, je me suis attelé à la préparation du dîner, une quiche ! Ce fut fort bon et fort apprécié par mes hôtes. Il est maintenant déjà tard, mais Morphée ne souhaite plus m’accueillir en son royaume. J’en profite pour planifier ma journée de demain, mais la grosse fatigue est toujours là.

Suledhel Suledhel
MP
Niveau 10
12 octobre 2016 à 19:53:22

Je lis je lis mais j'ai vraiment pas le temps de commenter pour le moment, désolée :-(

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
12 octobre 2016 à 20:11:41

Fais comme moi, prends des notes et rédige un mois et demi plus tard :noel:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
15 octobre 2016 à 10:42:27

Je me suis entre-temps décidé à faire une carte pour Saint-Pétersbourg, elle arrive peut-être un peu tard désolé. ^^ (Qualité photo merdique :-( ) J'invite les éventuels lecteurs à ne pas prendre trop de retard, parc qu'une fois que j'aurais rédigé Moscou, je vais pouvoir tout poster le reste d'un coup (ou presque). :hap:
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/41/1476520811-carte-spt.jpg

Lundi 5 septembre

J’ai mis du temps à démarrer ce matin. Afin de me réveiller en douceur, je me suis regardé Koh-Lanta. Prêt à affronter l’air libre, j’ai débuté par la tournée des banques, non loin de la maison, afin de me dégoter davantage de sous. Trois établissements, trois échecs. Une employée m’a même proposé de retirer dix fois cinq mille au distributeur pour obtenir le montant que je désirais. Elle n’a pas capté l’histoire de commission apparemment… Mais le quatrième fut le bon, j’ai désormais cinquante mille roubles en poche, environ sept cents euros. De quoi, je l’espère, survivre pour trois mois, voire plus.
Je suis passé par la gare, afin de vérifier si les salles d’attente disposaient de prises électriques. Bonne nouvelle, il y en a, je pourrais donc y venir directement demain matin, en quittant l’appartement en même temps que Dima et Alina. Mon ordi branché, ce seront quelques heures de gagnées afin d’avancer sur le carnet de route. J’ai déniché non loin un drapeau russe, pour ma frangine qui en fait collection, ainsi qu’une carte postale pour moi-même. Je suis maintenant sur la perspective Nevski, les Champs-Elysées de Saint-Pétersbourg, et me dirige vers le nord. De nombreuses étapes m’attendent, j’espère avoir le temps de tout voir.

Dieux tout puissants ! Sainte Mère ! Jésus Marie Joseph ! Je n’ai pu m’empêcher de jurer en pénétrant dans la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Un frisson me parcourt de la tête aux pieds, le monument est une œuvre exceptionnelle. Ses courbes extérieures m’avaient déjà charmé. Typique de ce que j’assimile à l’architecture religieuse russe, l’édifice a traversé les âges. Des briques rouges, jaunes, vertes ou bleues, de nombreux tableaux offrant de multiples détails à la façade, des dômes aussi farfelus les uns que les autres. Dorés à la feuille d’or, rehaussés de pics ou en spirale, et toujours toutes ces couleurs !
Mais l’intérieur dépasse tout ce à quoi je pouvais m’attendre. La nef est courte, séparée des bas-côtés par quatre imposantes colonnes sur chaque flanc. Des voûtes aux lignes sinueuses, un dôme en son centre. Les vitraux sont transparents, éclairant cette merveille. La surface entière de la cathédrale, exceptés les pieds en marbre des piliers, est recouverte de mosaïques. Tout, absolument tout. C’est prodigieux, fabuleux, je trouve difficilement mes mots. Je dois m’asseoir quelques instants afin d’écrire en direct cette scène, qu’il me sera impossible de retranscrire aussi bien par la suite.
Mais par où commencer ? L’or domine, c’est certain. Notamment au niveau du chœur, d’où Jésus, ou peut-être Dieu, me regarde, un livre ouvert à la main. Les larges piliers des murs latéraux reprennent de multiples figures humaines, toutes auréolées d’un cercle doré, sans doute des saints. Leur nom est écrit à côté en caractères cyrilliques anciens. C’est sensationnel. Les mosaïques sont si fines. En y regardant de plus près, chaque petite pierre mesure moins d’un centimètre carré. Je n’ose imaginer le nombre de fragments recouvrant l’ensemble de l’édifice. Entre les scènes de saints, des ribambelles de fleurs de toutes les couleurs viennent séparer les tableaux. Sur les voûtes, différentes scènes de la vie de jésus sont représentées, entouré de ses apôtres, ou prêchant à la population. J’ai vraiment du mal à vous décrire toute cette beauté. Heureusement, les photos sont autorisées à l’intérieur, c’est la première des églises où c’est le cas. Je vais donc prendre le plus de clichés possibles car je ne peux retranscrire sur papier ce frisson que j’ai ressenti en entrant. Peut-être le percevrez-vous à travers les photos…

Je viens de me rappeler que mon téléphone disposait d’un dictaphone, cela me sera sans doute beaucoup plus pratique pour écrire. Car, jusqu’à maintenant, je ne faisais que prendre des notes, par-ci, par-là, pour ensuite me permettre de replonger plus tard dans les scènes afin de les rédiger. Mais tant qu’à y être, autant les composer tout de suite, ou plutôt, les raconter à mon téléphone.
Me voici donc au cœur du parc de l’Amirauté, juste en face du bâtiment du même nom. Des murs jaunes, un toit recouvert d’or, il abrite aujourd’hui la Marine russe, et n’est donc pas ouvert au public. Les jets de la fontaine centrale expulsent l’eau à plusieurs mètres de hauteur, j’en reçois quelques gouttes lorsque le vent s’agite. Cela est fort agréable, en cette journée où pas un nuage ne trouble le ciel bleu. Le soleil est haut, dardant ses rayons sur ma peau exposée. J’ai presque peur d’attraper des coups de soleil. Je viens d’achever mon sandwich, préparé ce matin avant de partir, ou plutôt, les oiseaux l’ont achevé. Je n’avais plus très faim, le pain a donc fini dans leur estomac. Un ou deux pigeons tout d’abord, puis une dizaine, puis toute une flopée de moineaux affamés qui venaient manger jusque dans ma main, une sensation fort agréable. Je suis assis sur un des bancs blancs entourant la pièce d’eau, il fait chaud, il fait bon. Je suis bien là, mais il me faut continuer, ma journée est loin d’être terminée.

La cathédrale Saint Isaac mit près de quarante ans à être bâtie, malgré les quinze mille personnes employées. Elle n’a pourtant rien d’exceptionnel, un dôme central immense, toujours recouvert de la feuille d’or d’origine, et encerclé par une colonnade qui se prête à la promenade. Mais la légende disait que l’architecte mourrait lorsque l’édifice serait ouvert. Auguste de Montferrand, celui-là même à l’origine de la colonne sur la place du palais, a donc pris son temps. Saint Isaac fut consacrée en 1858, son concepteur mourut à peine un mois plus tard, victime d’une pneumonie. Coïncidence ?
Après plusieurs séries d’escaliers, je profite de la vue sur la cité. Rien d’exceptionnel, des toits de cuivre oxydés, des parcs aux lignes droites, la Nieva et, au loin, une nuée de grues indiquant l’emplacement du port. Quelques cumulus se sont invités, j’espère qu’ils s’éloigneront rapidement.

Le ciel de Saint-Pétersbourg s’est teinté de gris, une pluie fine s’est mise à tomber. Il faisait si bon ce matin, que je n’ai rien pris pour me couvrir. Heureusement, j’arrive à temps à la forteresse de Saint Pierre et Paul. Elle est située sur une petite île, au milieu de la rivière, en face de l’Ermitage. C’est là que Pierre Le Grand décida en 1703 de bâtir une citadelle afin de faire face aux armées suédoises. Mais la guerre ayant pris fin peu de temps après, ces fortifications ne furent jamais assiégées. Néanmoins, son importance fut capitale, car Pierre décida de faire de l’endroit son premier port. La place forte abrite aujourd’hui le musée de l’Histoire de la Saint-Pétersbourg impériale, mais pas que. Située sur la place centrale, la cathédrale Pierre et Paul est la plus importante de toute la Russie. Elle n’a d’égale que la basilique de Saint Denis, au nord de Paris. Sont ici enterrés tous les tsars, empereurs et impératrices de ce qui fut l’Empire de Russie. Pierre le Grand bien entendu, mais aussi Alexandre Ier, qui défit les armées napoléoniennes, ou bien Nicolas II, qui ne survécut pas à la révolution rouge. L’intérieur de l’édifice est, comme toujours, superbe, loin de ce que nous sommes capables de faire en Europe. Les tons sont pastel, du vert, du rose, et un petit peu de dorure sur les chapiteaux des colonnes. L’iconostase lui, attire le regard dès l’entrée. Il est entièrement recouvert d’or, un chef-d’œuvre. Je l’ai devant les yeux, c’est tout simplement magnifique. Les touristes s’y pressent, tout le monde veut sa photo. Les lumières artificielles font scintiller sur nos rétines tant de détails découpés à la feuille d’or. Quelques tableaux colorés sont incrustés dans la façade ornée de multiples statues. C’est ébouriffant. Jusqu’où donc les merveilles de cette religion orthodoxe vont-elles m’étonner ? Je ne suis qu’à Saint-Pétersbourg, qui fut capitale pendant peu de temps finalement. Que sera Moscou ? Quels prodiges vont donc renfermer les bulbes de Saint Basile ? Face à ce que j’observe ici, j’ai du mal à l’imaginer. Je vais poursuivre ma visite, et prendre quelques photos, elles sont encore une fois autorisées, heureusement pour vous.

Putain mais c’est pas possible, ils sont partout ! À l’Ermitage, à l’église Saint Sauveur, maintenant ici, on ne peut circuler nulle part. Ces groupes de touristes débarqués des bateaux de croisière par milliers envahissent complètement l’espace. Il y a au moins dix groupes dans la cathédrale, impossible de s’y déplacer. Ça me stresse d’être entouré d’autant de gens, qui en plus n’écoutent que leur guide et ne laissent pas le passage libre. Je me suis dépêché de sortir de là, je n’en pouvais plus. Après avoir vu la cathédrale, je m’en vais aller faire un tour du côté du musée d’Histoire, afin d’en apprendre encore un peu sur les souvenirs de Saint-Pétersbourg.

Mardi 6 septembre

Moskovski Vokzal. Voilà deux heures que je patiente là, dans une des salles d’attente de la gare. L’air est saturé des parfums d’huile du restaurant voisin. Je n’ai, depuis mon arrivée, cessé de bosser. Tout d’abord, m’occuper des photos d’hier et de dimanche, prêtes à être mises sur Facebook dès que je retrouverai Internet. Ensuite, j’ai ajouté dans mon livre de vocabulaire russe les mots récemment appris que j’avais griffonnés sur des papiers volants. Enfin, j’ai terminé de mettre au propre toutes mes notes sur mon fichier Word. Je n’en aurais désormais plus une seule, je mets tout sur le dictaphone, cela m’évitera bien des tracas plus tard. Il me reste encore plus de deux heures avant que mon train ne quitte Saint-Pétersbourg, pour un trajet de quatre heures. Mon objectif est d’écrire cinq mille mots aujourd’hui, et de rattraper un peu le retard pris depuis plus de trois semaines. J’ai passé un excellent séjour dans cette cité, notamment grâce à Dima et Alina. Notre dernière soirée ensemble fut tranquille, petite promenade jusqu’à l’université polytechnique avant de rentrer dîner. Ils auront été de très bon hôtes, je ne regrette pas de les avoir connus. Les suivants m’attendent dès ce soir à Moscou, une famille avec deux petites filles. Je quitte ma première étape russe ravi d’avoir croqué un peu de cette culture que je souhaitais découvrir depuis si longtemps.

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
18 octobre 2016 à 08:40:28

Mercredi 7 septembre

https://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1476772771-carte-moscou.jpg

Je suis arrivé à bon port, Sergueï m’attendait à la station de métro. Moscou. Capitale de l’actuelle Russie. Dernière étape avant l’Oural. Je suis hébergé par une famille qui m’a invité après ma demande ouverte sur Couchsurfing. Sergueï et Julia vivent dans les faubourgs est de la cité. Ils ont deux petites filles, Dacha, treize ans, et Alice, dix ans. Une soirée tranquille avec eux, passée à discuter, dans une langue que seuls nous pouvons comprendre. Deux-trois mots d’anglais par-ci, deux-trois mots de russe par-là, et surtout, une bonne dose de langage des signes. J’ai eu Maman sur Skype hier soir pour un bref moment, tout le monde va bien.
Me voici marchant au pied du mur du Kremlin, ses briques rouges en imposent. Je me rends au tour gratuit du centre-ville, que j’espère plus intéressant que celui de Saint-Pétersbourg. Quelques premières impressions… La capitale ne semble pas être aussi bien organisée que sa consœur sur la Baltique. Tout d’abord dans le métro, toutes les machines automatiques à distribuer les tickets sont hors-service, il n’y a donc que deux déplorables caisses, une file de quinze minutes pour acheter un malheureux ticket. Ensuite, la circulation automobile. Tout n’est que bouchons et coups de klaxons, c’est un capharnaüm monstre. C’est assez hallucinant de voir le nombre de voitures qui peuvent s’entasser dans l’extrême centre. Après le tour gratuit, je devrais passer ma journée au Kremlin, elle risque d’être longue malgré l’heure déjà tardive. J’essaierai de me lever plus tôt demain matin afin de disposer de davantage de temps pour découvrir toutes les richesses de la ville.

Commençons par le commencement, quelques généralités. Moscou abrite douze millions de personnes en son sein, si l’on y ajoute la banlieue, cela donne un total de seize millions d’habitants. Dix-sept millions de touristes ont visité la capitale l’année dernière, augmentant drastiquement la densité de population, surtout durant les mois chauds. La visite débute au pied d’un monument consacré à Methodius et Cyril. Ces deux évêques du IXème siècle étaient venus de Grèce afin de christianiser les tribus slaves. Ils devaient pour cela traduire la Bible, et ont donc créé un alphabet leur permettant de transcrire sur papier les saintes paroles à partir des sons slaves. Il comptait à l’origine quarante-six caractères, issus du grec ou de l’hébreu, il n’en compte aujourd’hui plus que trente-quatre. La guide me plait, elle est souriante, parle bien anglais, je sens que le tour va me plaire. Encore ne faut-il pas qu’elle s’acharne à nous parler d’acheter ceci ou d’acheter cela.

Le tour fait une petite pause au très célèbre « Magasin GUM ». Situé sur la Place Rouge, en face du Kremlin, il est l’un des symboles de Moscou. GUM est l’acronyme formé par les initiales russes des Grands Magasins Gouvernementaux. C’est un énorme centre commercial de plusieurs hectares, mais pas n’importe lequel de ces temples de la consommation moderne. Quatre barres de bâtiments parallèles abritent une multitude de boutiques. L’architecture n’a rien à envier à celle de Paris, toute en colonnes et sculptures ouvragées. Les murs sont dans des tons jaunes pâles, les balcons en fer forgé peint d’un noir profond. Les vitrines du rez-de-chaussée sont encadrées d’un bois clair, le sol est couvert de dalles de granite lisses. L’espace entre les édifices est surmonté de trois longues verrières de plus d’un kilomètre chacune, accueillant le badaud à l’abri du temps maussade. Je déguste une des boules de glace GUM, parfum noisette, dont la recette n’a pas changé depuis l’époque stalinienne.
Cet immense complexe a ouvert en 1893, c’était alors un gigantesque marché où chacun pouvait venir soit acheter, soit vendre, un espace dédié au négoce bâti par l’Empire. Lorsque les communistes arrivèrent au pouvoir, ils nationalisèrent l’endroit, conservant sa fonction. Chacun pouvait venir se fournir, mais seul le gouvernement écoulait la marchandise, au même prix que partout ailleurs. Après la chute de l’URSS, seules des marques prestigieuses telles Hermès, Dolce&Gabanna ou Chanel ont pu se payer les loyers exorbitants de ces emplacements au cœur de Moscou. Aujourd’hui, on ne retrouve à GUM que des boutiques de luxe, la seule chose que l’on peut se payer, c’est cette glace à cinquante roubles.

Nous poursuivons sur la Place Rouge, qui accueille en ce moment un spectacle ou un truc du genre. L’essentiel de sa surface est occupé par des gradins, l’accès en est interdit. Elle est cernée par plusieurs édifices, tous symboles de la capitale. GUM derrière moi, les murs du Kremlin en face. Le drapeau russe flotte sur le sénat, où travaille généralement Poutine. Au pied des fortifications, une petite pyramide rouge abrite la momie de Lénine, à qui l’on peut rendre visite trois fois par semaine. Sur ma gauche, les multiples dômes colorés de la cathédrale Saint Basile resplendissent sur le ciel bleu. Sur ma droite, le premier musée russe, le musée d’histoire, est abrité dans un majestueux palais de briques écarlates. Cette place légendaire est fascinante, il y a tant à y découvrir, j’y reviendrai.

Le tour s’achève au pied du Kremlin, dans les jardins d’Alexandre. Il fut absolument passionnant, plein d’anecdotes historiques que je ne vous conterai point ici. Je pense, une fois arrivé en Sibérie, vous faire une petite rubrique hebdomadaire sur l’Histoire de la Russie, dans laquelle j’incorporerai toutes ces petites historiettes. La guide était très bien, rien à voir avec celui de Saint-Pétersbourg, je lui ai donc laissé toute la menue monnaie dont je disposais, deux cent cinquante roubles, environ 3.50 euros. J’aurais bien voulu donner plus, mais je ne disposais plus que d’un très très gros billet. J’ai faim, je me dirige donc à nouveau vers GUM, où elle nous a indiqué pouvoir trouvé un restaurant sympa, avec un self-service, qui n’a apparemment pas pris une ride depuis l’ère soviétique. Je m’approcherai ensuite du Kremlin où je passerai le reste de la journée. Il y a trop à faire, trop à voir, et je dispose de bien trop peu de temps, il me va falloir me lever très tôt demain matin.

Je sors à l’instant de Stolvaya n°57, situé au dernier étage du centre commercial GUM. Ce restaurant a conservé les standards soviétiques, la décoration n’a rien d’exceptionnel, des colonnes de marbre et quelques voûtes qui s’apparentent à l’ensemble du centre commercial. C’est un self-service, donc nous nous servons entrée, plat et dessert selon nos envies, il y a un large choix de plats typiquement russes. Tout y est comme à l’ère de Staline, pesé. La nourriture est mise dans notre assiette sur une balance, il ne peut ainsi y avoir aucune contestation. J’ai très bien mangé, une salade de harengs joliment dressée, puis une espèce de boule de viande hachée garnie aux champignons, avec des courgettes succulentes. Bien que l’endroit soit peu cher, la cuisine y est très bien faite. J’ai terminé par une sorte de crotte très crémeuse, à base de pâte d’amande, recouverte de cacao. Peut-être un peu trop lourd pour terminer le repas. Le tout était accompagné d’une boisson quelque peu particulière. Un verre d’eau dans lequel nageait un abricot sec, enfin, il ne l’était plus. Je n’avais encore jamais vu cela, et je dois avouer que c’était très bon. À la fin du festin, il est recommandé de suivre les instructions de la petite carte sur la table, « Camarade, faisons un marché, nettoie après avoir mangé! ». J’ai donc le ventre bien tendu, plein d’énergie pour aller visiter le fameux Kremlin.

https://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1476772775-carte-kremlin.jpg

Première étape du Kremlin, le musée de l’armurerie, il renferme les plus beaux trésors de la couronne russe. Je commence par le premier étage, qui présente l’argenterie. Il est difficile de savoir où porter les yeux, tant le regard est attiré de tout côté. De l’or, de l’argent, des pierres précieuses, toutes les vitrines brillent par leur éclat. Vaisselle, couronnes, croix, encensoirs, des livres à la couverture finement ciselée. Tout n’est que luxe, certains des grimoires me font particulièrement envie, c’est un enchantement pour les yeux. On y trouve également les œuvres d’une maison de joailliers très connus. Une maison à l’origine russe, la maison Fabergé. Elle est surtout connue pour ses œufs de Pâques, dont plusieurs sont ici exposés. Ce sont des œuvres d’art absolument sublimes qui nécessitaient généralement de six à huit mois de fabrication. La maison Fabergé est aujourd’hui internationalement reconnue et est un des grands noms du luxe actuel. Je poursuis ma visite vers la salle suivante, l’audioguide dans les oreilles me délivrant des commentaires sur ces objets tous plus fabuleux les uns que les autres.
Hallebardes et épées couvrent les murs, tandis que de nombreuses armures emplissent les vitrines. La pluparts sont des dons diplomatiques faits aux tsars russes de la part des monarchies européennes. La salle suivante présente des plats, des vases, des cornes d’abondance et des pièces d’orfèvrerie uniques, un régal pour les yeux. Un escalier descend au rez-de-chaussée, ma découverte de ce lieu est loin d’être achevée.
Une interminable succession de vêtements impériaux nous accueille. Capes brodées, robes imposantes et chausses de cuir laissent ensuite la place aux aubes dorées et mitres épiscopales. La visite se termine par les carrosses de la famille régnante, tous aussi beaux les uns que les autres. Plus d’une heure à en prendre plein la vue, c’était sublime, dommage que je n’ai pu prendre de photos…

La place centrale du Kremlin est encadrée par quatre églises, consacrées cathédrales. Des murs blancs, des dômes dorés, l’effet est impressionnant. Elles se ressemblent toutes, et je n’ai pas été fasciné plus que cela à l’intérieur. Elles servent de nécropoles depuis plus d’un demi-millénaire, pour les évêques, princes ou tsars de Moscou. Les tombeaux sont surplombés par des peintures délavées ou des iconostases impressionnantes, mais cela n’incite pas vraiment à l’introspection. Les hordes de touristes allemands, espagnols ou chinois y sont sans doute pour quelque chose également. Impossible de de déplacer librement, il faut même faire la queue pour y rentrer. C’est l’horreur, c’est difficile à supporter, et en plus je suis déjà naze, je ne profite donc pas vraiment de l’instant.

Il est dix-sept heures, je dois avouer être quelque peu déçu de ma visite. Le Kremlin est un symbole à la fois moscovite et russe qui rayonne à travers le monde, forcément, tout le monde veut le visiter. Le Kremlin, c’est la forteresse originelle des princes de Moscou, là où tout a commencé. Le Kremlin, c’est un ensemble de petites cathédrales et de palais. Le Kremlin, c’est avant tout un piège à touristes. Les palaces sont tous occupés par les différentes branches du gouvernement, empêchant leur accès. L’un d’entre eux abrite même le bureau de Monsieur Poutine en personne, d’où les nombreux gorilles parsemant les jardins. Les monuments religieux quant à eux offrent peu à voir, par rapport à ce que j’ai pu observer à Saint-Pétersbourg. En outre, ils sont blindés de gens, difficile de savourer sa visite. De plus, les photos sont interdites dans l’enceinte des bâtiments. Les coupoles figurent donc sur les cartes SD, mais les peintures internes, malheureusement non. Seules les collections de l’armurerie valent vraiment le détour, elles m’ont fortement impressionné. Bon, certes, je ne regrette pas d’être venu, car le Kremlin, c’est aussi quelque chose d’incontournable à voir. Mais le prix d’entrée pour l’ensemble, mille deux cents roubles, environ dix-sept euros, me fait quelque peu tiquer par rapport à ce qui est accessible, je trouve cela fort dommage.
Il est dix-sept heures, je suis sur les rotules mais il fait encore jour. Je vais donc voir ce que je peux visiter aux alentours.

Je continue mon tour vers le sud, vers la Cathédrale Saint Sauveur et ses dômes d’or déjà entraperçus ce matin. Surélevée, elle a toute sa place dans le paysage. Malheureusement, je n’ai pu y entrer, parce que je suis en short. Oui, c’est complètement idiot, mais c’est comme ça, tenue correcte exigée… Donc demain, je mettrai un pantalon afin de pouvoir rentrer partout où je veux. Pantalon bleu et flashy, évidemment.
Autre chose à noter de Moscou, que la guide nous a commenté ce matin et que je ne fais qu’observer. Les moscovites n’aiment pas leur maire. Pourquoi ? Parce que ce dernier s’est lancé dans une énorme campagne de rénovation de la ville. Piétonisation des rues, destruction des bâtiments décrépis, reconstruction, création de parcs, la capitale entière est en travaux. N’importe où se porte le regard, l’on peut apercevoir des grues, des échafaudages ou bien des engins de chantier, c’est tout bonnement impressionnant. Toute cité a certes l’habitude de recevoir un petit coup de frais de temps à autre, mais ici, c’est absolument partout. Moscou se prépare pour le mondial de foot 2018, tout doit être parfait, tout doit être beau. Les moscovites ont donc encore deux années à endurer ce titanesque chaos qui, j’en suis certain, ne peut qu’embellir cette ville déjà sublime.

Me voici dans le parc Gorky, qui fait partie d’une succession d’espaces verts suivant la rivière au sud de la vieille ville. Le premier d’entre eux, Muzeon, est très particulier. Ses pelouses sont parsemées de statues, d’inspiration gréco-romaine ou art moderne. Une galerie est également présente sur le site. Le Parc Gorky lui, m’a l’air beaucoup plus étendu. J’ai atteint la fontaine centrale, non loin de la porte monumentale de l’entrée principale, aux rangées de colonnes typiques de la démesure soviétique. La pièce d’eau expulse son jet à une dizaine de mètres de haut, en rythme avec une musique classique crachée par les enceintes. Le soleil se couche, il est déjà tard, je ne le traverserai pas, et vais m’empresser de retrouver le métro.

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
18 octobre 2016 à 08:41:05

Jeudi 8 septembre

Deuxième jour à Moscou, j’ai débuté au niveau du grand théâtre, qui ne rouvrira seulement que samedi, après sa fermeture estivale. Malheureusement pas de ballet russe donc. Pas de cirque non plus, celui-ci garde également portes closes jusqu’au mois d’octobre. J’ai ensuite voulu aller voir Lénine, il y avait une queue phénoménale, j’ai renoncé. J’ai voulu visiter la cathédrale Saint Basile, elle n’ouvre qu’à onze heures. Je parcours donc les rues vers le nord du centre-ville, constellé de nombreux hôtels et palais des XIXème et XXème siècles. J’ai également déniché une poste, envoyer une carte postale à l’international ne revient qu’à cinquante centimes d’euros. Mais ma promenade se trouve quelque peu écourtée, il pleut des cordes. J’espère que c’est passager, car je n’ai pris ni k-way, ni chaussures de rando. Je suis donc déjà trempé, le sweat comme les chaussures. Si cela ne se calme pas, je vais devoir prendre un métro jusqu’à la clinique, où j’ai rendez-vous chez le dentiste pour réparer ma putain de dent. Dent cassée à Saint-Pétersbourg en mangeant de la pastèque, cette blague… J’ai rendez-vous dans une heure, ça ne se calme pas, ça sent les transports en commun.

Il est treize heures, je sors de chez le dentiste. L’un de mes collages avait commencé à foutre le camp, il a dû tout nettoyer pour en remettre un autre, supposé plus adhésif. Comme à mon habitude, il a dû m’assommer avec les anesthésiants, en vain. Il ne se fait pas chier au niveau des tarifs par contre, quatre-vingt-dix euros dans mon cul… J’ai plus ou moins séché après ma douche improvisée, seules mes chaussures restent imbibées de flotte. Je continuerai à patauger dans mon jus jusqu’à ce que je rentre à la maison. Je me dirige maintenant vers le monastère Saint Pierre, recommandé par Sergueï, et dans lequel je vais apparemment pouvoir me remplir la panse.

Alors que j’ai pu entrapercevoir le soleil quelques instants, me donnant l’occasion de plus ou moins me réchauffer, voici qu’il pleut à nouveau. Je sors à l’instant du restaurant du monastère de Saint Pierre. Ce dernier se situe au nord du centre, et a malheureusement l’air à l’abandon. La peinture des escaliers s’effrite, les briques des colonnes se désolidarisent, il y a un grand besoin de rénovation. La plus grande des tours est d’ailleurs entourée d’un échafaudage. L’argent semble manquer, c’est sans doute pour cela que le restaurant reste ouvert, afin de faire quelques bénéfices. Il se situe en dessous de l’église principale, dans ce qui a jadis dû être une crypte. Une toute petite salle aux murs peints de couleurs vives, ils arborent les portraits de différents apôtres ou saints. Ces derniers sont au moins une trentaine, nous toisant de leur hauteur. Jésus lui, veille sur notre repas depuis le plafond. C’est tout comme hier un self et j’ai mangé un repas pour moins de cinq euros dans un cadre pour le moins insolite. Me voici patientant sous des arches tel Noé, à contempler le déluge. Que faire ? Très bonne question. Je pourrais aller visiter le musée d’Histoire, seulement, c’est à au moins une bonne demi-heure de marche. Ai-je vraiment envie d’être à nouveau mouillé, ou dois-je attendre que la pluie cesse ?

Il faudrait savoir ce qu’il veut là-haut. Voilà qu’il fait à nouveau chaud, la faute au soleil qui trône seul dans le ciel. C’est un coup à tomber malade tous ces changements subits. Je viens d’explorer la cathédrale de Saint Basile le Bienheureux, ou plutôt devrait-on dire les cathédrales. Car l’édifice est en réalité un ensemble de dix chapelles réunies ensemble par la suite. Son histoire fut mouvementée, et regorge d’anecdotes.
Son nom officiel est Cathédrale de l’Intercession-de-la-Vierge. C’est Ivan IV, le terrible, qui ordonna sa construction en 1555 afin d’honorer la prise de Kazan, un royaume voisin. La légende dit également qu’il l’aurait fait afin de se repentir de toutes mauvaises actions. À l’origine blanche surmontée de coupoles dorées, les rénovations du XVIIème siècle lui ont donné les couleurs qui la caractérisent aujourd’hui. Malgré son aspect chaotique, l’ensemble est bel et bien symétrique, en forme d’étoile à huit branches. Une église centrale pour la Vierge et huit chapelles autour commémorant chaque jour important du siège de Kazan. Reliées par des galeries et des escaliers couverts, elles forment un ensemble harmonieux. En 1588, une dixième chapelle est construite au-dessus d’une tombe voisine. C’est la dernière demeure de Basile, un fol-en-Christ décédé une trentaine d’années plus tôt, qui aura marqué les moscovites par sa vie si particulière. Il mendiait toute l’année nu, portait des chaines afin d’expier sans cesse ses fautes, il avait choisi de dédier sa vie à Dieu. Face à tant de dévotion, il est resté dans les mémoires, la population se rendait sur sa tombe comme sur celle de n’importe quel homme saint. Canonisé vers 1580, il finira par donner son nom à l’ensemble religieux tout entier.
L’intérieur est richement décoré, peintures et sculptures se retrouvent à chaque coin de ce labyrinthe. Iconostases dorées, voûtes bariolées, c’est aussi flamboyant que l’extérieur. Les bulbes des dômes n’ont rien à envier à ceux de Saint-Pétersbourg, il y a tant de couleurs, tant de teintes, c’est superbe et indescriptible.
Je ne sais trop vers où me diriger maintenant, vers le musée d’histoire ou bien dois-je poursuivre ma promenade dans les rues de Moscou ?

J’ai finalement fait un tour au musée d’histoire, mais un tour très rapide, l’ensemble des panneaux explicatifs étant rédigés en russe. Seule l’architecture pouvait s’avérer quelque peu intéressante, les objets présentés étant ceux présents dans tout musée d’archéologie qui se respecte. Après avoir évité de justesse une autre averse, j’ai continué à me balader dans les rues de la capitale. Beaucoup d’arches fleuries, de zones piétonnes fort agréables et richement décorées, pour finalement rejoindre la rue Arbat. Elle n’a rien de plus que les autres, si ce n’est que nous l’avons longuement vue en cours avec Conny. C’était jadis la seule rue piétonne de Moscou, elle a su garder son caractère inédit, et regorge de vendeurs à la sauvette. Peintures, dessins, mais également livres. Je suis reparti d’un premier stand avec trois ouvrages de contes pour enfants qui me semblent accessibles à ma personne. Mais une dizaine de mètres plus loin, deuxième stand, quatre œuvres supplémentaires. Me voilà donc suffisamment équipé pour étudier.
Il est cinq heures et demie, déjà bien tard. Je suis à nouveau dans le métro, direction la maison. Ce soir c’est moi qui cuisine, au programme : ratatouille et far breton.

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
19 octobre 2016 à 21:00:47

Jeudi 8 septembre (2) (Il en restait un bout sur le dictaphone désolé :hap: )

Ils ont eu l’air d’apprécier la ratatouille et le far, même si d’ordinaire ils ne mangent pas autant. En effet, leur diner se compose généralement d’un bol de fromage frais avec des céréales, ajout de confiture ou lait selon les envies de chacun. Un tout petit peu plus tard, un thé avec une petite sucrerie, ce qui bien entendu ne suffit pas à mon estomac. Ils ont donc ce soir mangé très peu, la marmite est encore pleine. J’ai ensuite eu droit au numéro du russe lobotomisé. La discussion a dérivé sur l’Ukraine, je l’ai vite regretté. Sergueï prétend se renseigner à différentes sources, et semblait croire que ce n’était pas mon cas. Il voulait absolument me montrer les carnages réalisés par les méchants ukrainiens, alors que les russes sont eux tout gentils et ne tuent personne. Mais bien sûr ! Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu ! Je sais bien que ce l’on nous montre dans les médias occidentaux est incomplet, il n’y a pas que les vilains rebelles qui font des morts, mais également les néo-nazis ukrainiens que nous avons mis au pouvoir, jetant à bas un président démocratiquement élu. Tout ceci, comme la Syrie, n’est qu’un jeu de pouvoir entre quelques personnes dans ce monde, Poutine, Obama et ses toutous. Le petit peuple lui, subit. J’ai été rapidement lassé d’entendre Sergueï répéter encore et toujours que l’Europe niait les choses, que l Russie ne voulait pas la guerre, blablabla… Des fait de propagande dont je suis conscient, mais le gouvernement russe fait de même, et excite sa population envers les mauvais américains et européens. J’en ai eu un bel exemple ce soir.
Petite parenthèse sur le forum Écriture, dont je n’ai pas parlé depuis un certain temps, depuis l’élection en fait. Première affaire pour l’Impératrice Elfindel ! Ce jeudi soir, notre ex-modo, Marty, nous a posté la fin de son interview de modération. Il l’a un peu bâclée, sans doute par manque de temps, il avait déjà l’air très pris au moment où je l’ai quitté. Quoi qu’il en soit, Yugo, comme toujours, a rebondi là-dessus, il s’est lancé dans une attaque complètement personnelle envers Marty, notamment sur son orientation sexuelle et ses croyances. Marty refuse d’accepter ce qu’il est en se tournant vers Dieu, je refuse d’accepter ce que je suis en partant à l’autre bout du monde. Notre situation est la même, j’ai été blessé par les propos de Yugo. Peu de gens sont au courant de ce que je cache, et j’ai confiance en ces personnes-là. J’osais espérer trouver du soutien en eux, mais voici que l’un d’eux exprime son mépris pour les lâches qui fuient au lieu de s’accepter. J’ai fait par de ma douleur à Yugo, je vais voir ce qu’il me répond, je me suis vraiment senti touché indirectement par son attaque envers Marty.
Sinon, pour en revenir à Moscou, ma journée de demain sera longue, et malheureusement humide, car l’été est bel et bien fini, demain, c’est pluie. Ça tombe mal, j’ai déjà visité tous les musées qui m’intéressaient, il ne me reste que les extérieurs… Notamment deux parcs de l’ère soviétique, l’un célébrant la victoire sur les nazis, l’autre l’URSS. Si l’horloge me le permet, j’irai également plus au sud, voir un autre site où trônent vieilles églises et palais de bois, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Je devrais également retrouver Stepan à dix-sept heures dans le centre-ville. Stepan, mais qui est-ce ? Seuls mes lecteurs fidèles pourront peut-être s’en souvenir, c’est un jeune étudiant russe que j’avais hébergé en février dernier à Dublin. Il est prévu que nous nous revoyons pour un verre, en espérant ne pas être en trop mauvais état après cette longue journée. Mais bonne nouvelle, je ne serai pas à pied, mes hôtes me prêtent une trottinette pour explorer ces immenses lieux de l’ère stalinienne.

Vendredi 9 septembre

Je suis hébergé par une famille de mutants. Oui, des mutants. Ou bien des extra-terrestres, des aliens, des reptiliens, tout ce que vous voulez, toujours est-il qu’ils ne sont pas humains. Outre le fait qu’ils mangent autant que des piafs, ils dorment très peu. Tout le monde se couche tard, même les filles ne sont pas au lit avant 23h00, pour se lever le lendemain matin aux aurores. Le plus performant étant le père, profitant de cinq heure trente de sommeil à peine. Pour ma part, je n’arrive pas à suivre, je suis complètement sur les rotules. J’espère pouvoir faire une grasse matinée demain matin.
Je suis sorti aujourd’hui avec mon k-way et mes chaussures de rando, car la météo annonçait de la pluie, pluie que je n’ai toujours pas vue, cela viendra peut-être plus tard. Je suis également aventuré au-dehors avec une belle crève, car la douche d’hier ne m’a pas été des plus profitables. J’ai le nez complétement bouché, les sinus douloureux, la gorge gonflée, trop cool. En ce vendredi, je fais la tournée en métro des différents parcs aux alentours de la ville. Le premier d’entre eux, VDNX, est un parc à la gloire du système communiste. Ces initiales signifient « Exposition des réalisations de l'économie nationale de l'URSS ». Le nom officiel a changé depuis la chute de l’Union, mais les initiales sont restées. Ce complexe fait plusieurs kilomètres carrés, j’aurais pu l’explorer à pied dans la journée, mais je n’aurais vu que lui. La trottinette gentiment prêtée va me permettre de voir l’ensemble de ce centre à vitesse grand V, pour ensuite filer vers le Parc Pobedy, de l’autre côté de la ville. Je verrai peut-être même un troisième site si je suis efficace. Le temps est maussade, plutôt frais, une sculpture élancée surmontée d’une fusée tranche le gris du ciel. Insensible au froid, elle glorifie les cosmonautes russes ayant exploré l’espace. Un monument impressionnant, à voir ce que me réserve encore cet endroit.

Une immense fontaine recrache des dizaines de jets d’eau dans un bassin gigantesque. Tout n’est que dorures, la corne d’abondance centrale, mais également les multiples statues de femmes l’entourant. Celles-ci doivent, à mon avis, représenter chacune des républiques qui composaient jadis l’URSS. Au-delà des parterres de fleurs qui l’encerclent, se dresse une dizaine de temples à la gréco-romaine. Certains portent l’inscription de pavillon n°1, n°2 ou n°5, mais d’autres sont surnommés d’une inscription beaucoup plus symbolique. Carélie, Arménie, Kazakhstan, je pense que chacun d’eux devait symboliser l’un des membres de cette union quasi sacrée. Une musique digne des plus belles années staliniennes retentit un peu partout, portée par de multiples haut-parleurs. On s’y croirait vraiment ! Devant le plus grand des édifices, sans doute celui de la Sainte Mère Russie, trône la statue de Lénine, père fondateur du communisme et figure incontournable de l’URSS. Ses dernières volontés n’ont pas été respectées, il souhaitait profiter d’un sommeil éternel auprès de sa mère à Saint-Pétersbourg, son futur sera beaucoup plus glorieux. Son corps momifié repose en effet dans un mausolée spécialement construit, sur la Place Rouge, tel un sanctuaire, où tous peuvent voir l’homme d’état, qui reste ici pour chacun un héros national.

Le parc du VDNX est immense. Voilà près d’une heure que j’y suis, et je viens tout juste d’atteindre l’autre bout. Je dois avouer ne pas être un grand fan de la trottinette, je suis plutôt vélo d’habitude, mais j’arrive à trouver plus ou moins mon rythme en alternant le pied pousseur. Je suis un peu naze, je me pose donc un petit quart d’heure, sur un banc, tranquille, afin de grignoter quelque chose et de poursuivre l’écriture de mes cartes postales. Ce sont les premières que je vais envoyer, mis à part les deux déjà expédiées à la maison. J’en ai en tout trente et une qui partiront vers pas moins de huit pays différents, écrites dans cinq langues. J’aimerais pouvoir finir cela avant ce soir, histoire de les poster et de ne plus en parler. Mais revenons au VDNX. Ce n’est pas seulement un lieu à la gloire du régime soviétique, c’est également un site qui fut dessiné pour la promenade et la détente, avec de nombreux étangs et lacs. Un endroit également dédié au sport, avec son hippodrome et ses écuries, tout comme les innombrables pistes cyclables. Certaines routes y passent, mais je n’y ai vu jusqu’à maintenant que très peu de véhicules, la plupart étant des camions de livraison pour les différents cafés et restaurant parsemant l’endroit, ou bien des bus déposant les piétons un peu partout. Le VDNX a été fondé en 1939 comme un grand parc d’exposition agricole. Nikita Khrouchtchev le détournera vingt ans plus tard pour glorifier les réalisations technologiques et scientifiques de l’Union. En 1991, de nombreux pavillons furent achetés par des entreprises privées, qui les utilisent aujourd’hui comme vitrine d’exposition pour leurs produits. Il fait surtout bon s’y promener, l’endroit est vaste et arboré, un havre de tranquillité dans cette capitale qui vit à cent à l’heure.

Le parc Pobedy, à l’ouest de la ville, est situé sur une colline connue aujourd’hui dans l’Europe entière. C’est au sommet de ce monticule qu’un jour de septembre 1812, un certain Napoléon, après une campagne fulgurante dans les plaines, s’attendait à se voir remettre la capitulation du tsar. Mais son attente fut vaine. En effet, les armées russes avaient fui plus au sud et Alexandre III décida de faire patienter l’Empereur corse jusqu’à l’arrivée de son plus fidèle allié, l’hiver glacial russe. Moscou incendiée et ses réserves détruites, Napoléon n’eut d’autre choix que d’entamer la retraite. Il avait été victorieux sur le champ de bataille, mais les russes avaient tout de même gagné. Le retour en France ne fut pas facile, fut même une débâcle. Le froid fut impitoyable, et les troupes du Premier Empire n’y étaient point préparées. Harcelées par les cosaques, ce fut une Bérézina.
Aujourd’hui se dresse ici un musée, non pas dédié à la victoire de 1812, comme ils l’appellent ici, mais à la grande guerre patriotique de 1941 à 1945. Cette période m’intéressant beaucoup moins, je n’y ai pas pénétré. Le parc est beaucoup plus petit que VDNX et compte finalement peu à voir, si ce n’est le monument central dédié aux guerriers tombés, le musée et une église couverte de dômes d’or. Je pense que je vais donc me diriger, en métro évidemment, et non à trottinette, vers un troisième site, abritant de nombreux édifices anciens.

Je viens d’arriver au parc Kolomenskoye, qui longe la rivière au sud de la ville, ce sera ma dernière étape pour aujourd’hui. Les vastes collines accueillent plusieurs sites historiques, pour certains d’origine, pour d’autres importés d’ailleurs, notamment de nombreuses églises en bois des régions nord de la Russie. On y trouve également le palais de Pierre Ier reconstitué, tout comme l’église de l’Ascension, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. À l’origine sur la route du village de Kolomna, la propriété renfermant palais et églises appartenait à la famille impériale jusqu’à leur désaveu. Ce ne fut que bien plus tard que furent importés d’autres édifices afin de créer un ensemble architectural unique et représentatif de la Russie.
Je me trouve face au fleuve, la macarena résonne au loin, émanant des enceintes d’un bateau. Un canard s’ébroue, il n’a toujours pas plu, je passe un très bon moment.

Je suis dans un état lamentable. La journée fut longue, très longue, trop longue. Et intense en effort physique. De plus, je manque de nombreuses heures de sommeil, ce qui n’arrange pas les choses. Après le parc Kolomenskoye, j’ai rejoint Stepan en ville, j’avais hébergé ce dernier par l’intermédiaire de Couchsurfing lors de sa visite en Irlande. Il était venu avec sa petite copine et une autre de ses amies. Notre discussion balançait entre un anglais et un russe approximatifs. Après un bref tour du centre, nous nous sommes posés dans un pub. Deux pintes de cidre, quelques cochonneries à grignoter, et une bonne leçon de russe. J’ai abordé avec lui certaines notions qui me faisaient grandement défaut, telle la formation du futur. Son amie était là également, un vrai moulin à parole, j’ai eu du mal à la suivre. Je suis ravi de l’avoir retrouvé et passé quelques moments avec lui.
Je ne tiens plus, j’ai pris un cachet pour déboucher mes sinus obstrués, je vais me coucher.

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
19 octobre 2016 à 21:01:23

Samedi 10 septembre

Petite grasse matinée, enfin, j’étais levé à 9h30. Nous ne sortirons sans doute que sur l’heure de midi, j’ai donc eu le temps de terminer mes cartes postales, il m’en restait quelques-unes malgré toutes celles faites hier dans le métro et les parcs. J’ai également fait le check-in pour l’avion, Sergueï imprimera le ticket à son bureau. Le premier métro pour me rendre à l’aéroport demain matin sera à 5h30, réveil difficile en perspective.
C’est aujourd’hui l’anniversaire de la fondation de la ville de Moscou, qui fête ses 869 ans. Plusieurs événements ou animations ont lieu un peu partout dans la capitale, je ne sais pas où ils ont prévu de m’emmener, la journée s’annonce encore fort longue.

Moscou fête son 869ème anniversaire. Pour l’occasion, la cité entière est en fête. Nous avons rejoint l’avenue Tverskaya, l’une des plus larges de la ville, où ont été installées de nombreuses attractions. Le thème de cette année est le cinéma russe, on y retrouve donc de nombreux acteurs dans des costumes divers et variés. Soldats du temps de Napoléon ou de la seconde guerre mondiale, tsars et impératrices en tout genre, mais également personnages de science-fiction ou de comédies locales. Les rues sont également investies par les arts du cirque et des miniatures des monuments de Moscou. Tout cela été monté et installé en une seule nuit, car je suis passé là hier avec Stepan, et le bitume était encore propriété des voitures.
N’entre pas qui veut. L’ensemble de l’avenue m’a l’air bouclé, pour y entrer, il faut passer par des portiques de sécurité et fouille du sac. La foule déambule donc sans crainte d’un quelconque attentat. Même le climat a été sécurisé, Julia m’a dit que des avions avaient pulvérisé des produits chimiques sur les nuages afin qu’il ne pleuve pas, donc ça reste gris mais ça ne mouille pas.
De nombreux bancs permettent de faire une pause, tout comme les coins aménagés de nombreux poufs. Il est possible de restaurer sur place, sandwich ou glaces sont au menu. Des tables sont couvertes de jeux de société, les enfants peuvent même faire un tour en roller sur une gigantesque piste dressée là.
Tout cela est fort intéressant, je découvre la culture russe au travers de ses chants, de ses danses et de son cinéma. Sergueï n’est pas là, il est encore au travail, je suis avec Julia, Dacha et Alissa, et elles ne sont pas très bavardes, mais bon, nous devrions retrouver Sergueï plus tard, la conversation sera sans doute plus animée.

Dimanche 11 septembre

Me voici à la gare de Pavelski, quelque peu somnolent, j’attends le train pour l’aéroport. J’ai hier passé une excellente soirée, après une éprouvante journée. Nous avons regardé la fin du film que nous avions commencé à visionner jeudi, ce fut fort intéressant, Sergueï m’a également passé l’autre long-métrage dont il disposait avec les sous-titres anglais. Ils m’ont laissé un message dans mon carnet de route, je leur ai abandonné une carte postale bretonne, comme à mon habitude. Je ne regrette absolument pas de les avoir rencontrés, ils furent une famille géniale.
Une autre tribu m’attend ce soir. Alexander et sa femme ont trois filles, c’est tout ce que je sais. Ils viennent me chercher à l’aéroport sur le coup de treize heures. J’ai deux heures vingt minutes d’avion, que je mettrai à profit pour achever ma nuit. Ma journée, elle, sera plus courte que la normale, le décalage horaire me délestant de deux heures. La Sibérie est si proche, je la touche presque des doigts.

Je n’ai jamais été aussi près de rater un avion. J’ai pourtant pris le premier métro, puis immédiatement après le train express vers l’aéroport, mais c’est à l’enregistrement des bagages que cela a mis du temps. Je n’ai pourtant pas fait la queue très longtemps en prenant la file réservée aux parents avec enfants, comme j’ai pu le comprendre une fois cerné par des dizaines de gosses. Je ne parle pas russe, ils n’avaient qu’à l’inscrire en anglais. Mais mon sac à dos étant en dehors des tailles standard, il m’a fallu le déposer à autre guichet avant de revenir récupérer mon billet. Tout un micmac m’a pris trois bons quarts d’heure, et j’ai dû courir pour attraper l’avion de justesse. Mais j’y suis, je décolle pour la Sibérie.

Suledhel Suledhel
MP
Niveau 10
19 octobre 2016 à 21:37:42

Je lis ça demain matin, si on ne m'appelle pas au secours pour aller bosser malgré ma demi-journée de congé :p) Prépare-toi aux notifications :sournois:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
19 octobre 2016 à 22:16:29

Argh j'ai peur :peur:

Suledhel Suledhel
MP
Niveau 10
20 octobre 2016 à 10:24:48

Boh ça va il restait pas taaaaant de photos que ça finalement :hap: Tiens c'était calculé que tu sois là pour l'anniversaire de Moscou ou c'était juste un heureux hasard ? ^^

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
20 octobre 2016 à 15:04:21

Je l'ai pas précisé, mais c'était un heureux hasard! https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474719519-risitas662.gif
Encore merci d'être aussi fidèle! :coeur:

Pseudo supprimé
Niveau 8
24 octobre 2016 à 13:36:10

"et une bonne leçon de russe. J’ai abordé avec lui certaines notions qui me faisaient grandement défaut, telle la formation du futur. Son amie était là également, un vrai moulin à parole"

Les Russes disent souvent "tak,tak, tak..." ~~ C'est l'équivalent je crois de "bon, bon, bon..."

HelpingFR HelpingFR
MP
Niveau 25
24 octobre 2016 à 18:27:28

J'en suis à la visite du Kremlin (7 septembre), je dois avouer que ça faisait un moment qu'un bon gros plan explicatif m'avait passionné, et je trouve qu'il y a quelque chose à améliorer sur le coup.
Je me rappelle des divers conseils comme quoi mieux vaut éviter les pavés d'explication, j'ai un peu l'impression de retrouver ça et c'est ce qui me repousse un peu à la lecture de certains passages du carnet... Un peu trop d'explication explicative en fait :oui:
Je pense qu'il faudrait que tu trouve un moyen de t'impliquer personnellement dans la narration afin de nous plonger avec toi dans l'histoire somme toute assez riche de l'Est :oui:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
24 octobre 2016 à 19:25:00

Ostulug, merci pour ta lecture, et le tak c'est complètement ça! :ok:

Un énorme merci pour ta lecture Helping, ainsi que pour le commentaire. Bon, va falloir m'expliquer, parce que j'ai pas compris ce que tu voulais dire là https://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1475401891-valls2.gif

C'est quoi de l'explication explicative? Un pavé d'Histoire chiant? Une description inintéressante? Des morceaux de vie dont tu t'en branles?

Parce que tu parles du Kremlin, où je n'ai fait que trois passages, celui sur la description des merveilles de l'armurerie, qui m'avait inspiré, trois lignes bidon sur les églises et ensuite mon ressenti. Donc je vois pas trop en fait.
En général j'évite au maximum d'expliquer où, comment j'y vais etc, je préfère donner des ressentis sur les lieux, et j'ajoute des cartes des villes pour préciser un peu les choses. Mais j'essaye d'insérer un peu de données aussi, histoire que ça fasse pas trop mec qui raconte sa vie...

Quels passages t'ont repoussé en particulier? Que je puisse cerner davantage le problème. Parce que là je vois pas :-(

Je vais justement aborder la longue histoire russe au travers de chroniques, que je vais essayer de pas faire trop chiantes, mais bon, c'est pas gagné, j'ai pas trouvé l'idée miracle...

J'attends ta réponse avec impatience :hap:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
26 octobre 2016 à 13:19:13

Lundi 12 septembre

Sacha, diminutif d’Alexander, et Elena sont hier venus me récupérer à l’aéroport. Ils habitent Miass, à une centaine de kilomètres de Tcheliabinsk, la plus grande cité de la région. Miass est une petite ville de cent vingt mille habitants, perdue entre lacs et montagnes de l’Oural. Ils ont récemment fait acquisition de la maison, dans une banlieue proche du centre. Point de barres de logement ici, mais de modestes demeures adossées à une colline faisant face à un très beau lac. La bâtisse est en bois, surmontée de tôles. Mais à l’intérieur, l’isolation est très bien faite et les murs sont recouverts de plâtre. Il y a deux chambres, je dors sur le canapé du salon. La cuisine est spacieuse, avec tables et chaises, et la salle de bain dispose de tout le confort nécessaire. Un immense garage et un grand jardin complètent le tout. Nous nous sommes arrêtés à Tcheliabinsk et j’ai pu me trouver nez à museau avec un chameau, symbole de la province, figure du commerce passé avec les steppes d’Asie centrale. Cela augure de nombreuses aventures futures. J’ai ensuite fait la connaissance de leurs trois filles, Sonia, Lana et Vica, respectivement huit, six et presque deux ans. Les deux premières sont plutôt réservées tandis que la dernière est un vrai chimpanzé. Après quelques courses et un repas sommaire, j’étais couché de très bonne heure, et ai pu faire un long dodo.
Aujourd’hui journée tranquille, je me suis occupé des premières photos de Moscou, n’ai malheureusement pas eu le loisir de me pencher sur mon carnet de route, et ai passé plusieurs heures à jouer avec Vica et Lana. Elles ne vont pas à l’école, ce qui risque de me poser problème, car elles sont tout le temps là. C’est en effet Elena, la mère, qui leur fait la classe. Mais quand ? Aujourd’hui, elles n’ont rien fait, si ce n’est aller en cours de musique ce matin, et là, nous partons pour la danse. J‘ai bien peur que toutes les trois n’occupent la plupart de mon temps, et que je n’en ai point pour étudier mon russe et travailler sur mon carnet de route. Je vais ce soir retrouver Mia, avec qui je suis en contact depuis plus d’un an, afin de voir quels seront mes horaires, où je devrais travailler, et quel type d’activité je devrais exactement mettre en place. En gros, en quoi consiste ce volontariat. Une fois mes horaires fixés, je pourrai planifier mes journées entre russe, jeux et carnet de route.

Première rencontre avec Mia en fin de journée, elle m’a l’air un tout petit peu débordée avec ses deux enfants. En fait, elle gère un club d’anglais, mais rien n’a de contours précis, rien n’est vraiment défini. De ce que j’ai pu en comprendre, elle a un partenariat avec une école dans laquelle elle propose du théâtre anglophone, et ce deux fois par semaine, mais elle n’a pas encore constitué de groupe, n’a donc pas commencé, je suis pour l’instant sans travail. Elle souhaite également organiser d’autres types d’événements, du genre café de langues ou bien débat autour de la France, du voyage, ce genre de rencontres. Seulement, elle n’a ni lieu, ni dates, ni programme. Elle m’a demandé d’y réfléchir afin de voir les idées que je pourrais en tirer. En gros, faut que je l’aide à organiser son truc. Je suis donc pour l’instant entièrement libre, je vais peut-être pouvoir accompagner Elena avec ses propres élèves, car cette dernière est professeur d’espagnol et d’anglais, donc ça peut s’avérer intéressant. Si j’ai vraiment beaucoup de temps libre, je verrai peut-être pour m’organiser de petites escapades de deux ou trois jours, pourquoi pas au-delà du cercle polaire.
La journée fut plutôt improductive niveau carnet, mais j’ai construit de bonnes bases sociales avec les enfants et avec Elena. Sacha est lui plus réservé, il me sera plus difficile de communiquer avec lui, surtout que son anglais est limité. Je suis fatigué, c’est tout pour aujourd’hui, bonne nuit.

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26 octobre 2016 à 13:49:30

Le 24 octobre 2016 à 19:25:00 Mandoulis a écrit :
Ostulug, merci pour ta lecture, et le tak c'est complètement ça! :ok:

Un énorme merci pour ta lecture Helping, ainsi que pour le commentaire. Bon, va falloir m'expliquer, parce que j'ai pas compris ce que tu voulais dire là https://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1475401891-valls2.gif

C'est quoi de l'explication explicative? Un pavé d'Histoire chiant? Une description inintéressante? Des morceaux de vie dont tu t'en branles?

Parce que tu parles du Kremlin, où je n'ai fait que trois passages, celui sur la description des merveilles de l'armurerie, qui m'avait inspiré, trois lignes bidon sur les églises et ensuite mon ressenti. Donc je vois pas trop en fait.
En général j'évite au maximum d'expliquer où, comment j'y vais etc, je préfère donner des ressentis sur les lieux, et j'ajoute des cartes des villes pour préciser un peu les choses. Mais j'essaye d'insérer un peu de données aussi, histoire que ça fasse pas trop mec qui raconte sa vie...

Quels passages t'ont repoussé en particulier? Que je puisse cerner davantage le problème. Parce que là je vois pas :-(

Je vais justement aborder la longue histoire russe au travers de chroniques, que je vais essayer de pas faire trop chiantes, mais bon, c'est pas gagné, j'ai pas trouvé l'idée miracle...

J'attends ta réponse avec impatience :hap:

En fait, il y a certains passages où on a l'impression que l'action s'arrête. Je crois que l'exemple qui me parle le mieux pour parler de pavé d'explication expilcative, ça doit être la ville qui passe de mains en mains au fil du temps (patapé, j'ai plus le nom en mémoire [[sticker:p/1kks]] ).
Après, c'est peut-être vraiment subjectif, mais les passages que j'aime bien sont ceux où les touristes te font chier, ou lorsque tu te plains du manque d'accessibilité du Kremlin, les difficultés quoi :noel: . Et sur le coup, je me disais que tu pourrais tenter une implication similaire, je sais pas trop si je suis clair sur le coup :noel:

Je vais m'appliquer à essayer de rattraper le reste des carnets, et si je localise un passage en particulier qui reflète bien mon ressenti, je te le citerai :oui:

Sur ce, je vais lire un ou deux jours là :hap:

Mandoulis Mandoulis
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Niveau 25
26 octobre 2016 à 13:54:10

Ok, je vois, les petits pavés sur l'histoire de Tallinn.
Le moyen de m'impliquer personnellement dans l'Histoire de l'est est trouvé https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474488564-jesus38.png
Je dois d'ailleurs poster la première chronique juste après ce que je viens de mettre. Mais c'est pas encore écrit, et c'est pas chose gagnée https://image.noelshack.com/fichiers/2016/30/1469541957-risitas198.png

HelpingFR HelpingFR
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26 octobre 2016 à 14:04:15

Bon, pour le coup, je commente le 8 Septembre partie 1 [[sticker:p/1jnf]]

Bon, déjà, t'as pas de chance, une dent foutue pour une pastèque ? Dur :(
Et quand j'ai lu le prix, au début, j'ai cru lire quatre-vingt dix mille euros, j'ai dû relire une troisième fois pour remettre mes yeux en face des trous :rire:
Le temps ne t'es pas favorable, quel suspens, Doudoulito tombera-t-il malade le lendemain ?
Sinon, pour la Cathédrale, j'ai trouvé l'histoire vraiment sympa. Mention spéciale pour l'anecdote sur le mendiant à poil avec ses chaînes. Il est devenu un saint, là où à notre époque, il aurait un bon meme sur YouTube...

HelpingFR HelpingFR
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Niveau 25
26 octobre 2016 à 14:19:16

8 Septembre partie 2

La propagande russe binaire :rire: Je comprend ta lassitude sur le coup, j'ai ressenti la même chose en essayant d'aborder le cas Clinton au sein de ma famille :hap:
J'ai voulu commenter la partie sur le forum, mais je n'ai pas envie de remuer la merde qui date de bientôt deux mois.
Sinon, je me rappelais pas de Stepan moi [[sticker:p/1ntz]]
Suis-je un infidèle ? https://www.noelshack.com/2016-34-1472254091-picsart-08-24-09-44-53.jpg

Message édité le 26 octobre 2016 à 14:19:24 par HelpingFR
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