Le financement participatif est actuellement dans une situation assez délicate, quelque part entre le succès fou et l'émergence de divers soucis de confiance, de sécurité et de sérieux. Indiegogo teste actuellement une éventuelle solution venant résoudre un problème épineux, celui des campagnes de financement réussies qui ne débouchent pourtant pas sur quoi que ce soit de concret ou s'éloignent trop des délais de livraison estimés. Si certains meneurs de projets n'hésitent pas à rembourser les donateurs, d'autres s'y refusent, soit parce qu'ils ne le peuvent pas, soit... par pure malhonnêteté. Plusieurs cas de ce genre se sont déjà présentés, certains traînant à présent leurs dossiers devant la justice.

TechCrunch a donc repéré qu'Indiegogo, la seconde plate-forme de crowdfunding après Kickstarter, teste sur un projet de bracelet connecté un système d'assurance qui garantit le remboursement du don de 129 dollars si l'objet n'est pas mis à disposition dans un délai de trois mois suivant la date de livraison initiale prévue. Une assurance qu'il faut néanmoins payer 15 dollars. En test actuellement, on ignore si cette option sera ultérieurement étendue à tous les projets, ni même si son montant sera pondéré par celui du don. Si l'option devait conserver un tarif de 15 dollars, son intérêt pour les petits projets sera nettement plus discutable.

Qu'un tel concept apparaisse sur Indiegogo n'est pas très étonnant, Indiegogo a en effet une politique assez différente de celle de Kickstarter, la plate-forme se montrant moins restrictive sur le tri des projets qu'elle affiche, quitte à laisser passer des idées pour le moins douteuses, ainsi que sur les règles imposées à leurs porteurs. Une option permet par exemple de conserver les montants récoltés même si la campagne n'atteint pas ses objectifs, ce qui représente évidemment un gros risque pour les donateurs. Rien d'étonnant donc à ce que le site joue avec l'idée d'une assurance. L'idée de faire payer les donateurs n'en reste pas moins étonnante, d'autant que Kickstarter a, il y a peu, choisi d'inciter les créateurs à se responsabiliser et à prévoir des solutions claires de remboursement.

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