Toyota, un scepticisme affiché depuis toujours

Toyota n'a jamais véritablement cru au tout électrique. L'ancien président du géant automobile, Akio Toyoda, l'a récemment réaffirmé, soulignant que l'industrie automobile commence à comprendre qu'il n'y a pas UNE seule solution pour réduire les émissions de carbone. Toyota se positionne en faveur d'un scénario électrifié, avec des alternatives mixtes comme les véhicules hybrides.

Les arguments de Toyota sont solides : le marché actuel n'est pas suffisamment vaste pour soutenir la croissance de l'électrique, les batteries sont encore "trop grandes, coûteuses et lourdes" et l'autonomie reste un casse-tête dans certaines situations.

Les ventes de voitures électriques ont augmenté sans relâche ces deux dernières années. 2022 s'est conclue avec 10 millions d'unités vendues, avec une prévision de 14 millions à la fin de 2023. Cependant, des indices laissent à penser que cette tendance pourrait être remise en question.

Volkswagen a signalé une baisse de 50% de ses commandes en Europe, malgré une augmentation de 45% des livraisons de ses voitures électriques. Sur le marché espagnol, les perspectives ne sont pas très favorables non plus. Ford a revu à la baisse ses prévisions de production et de vente, tandis que Renault a vendu 228 000 véhicules électrifiés en 2022, loin de sa prévision de 500 000.

Les subventions au service du marché de l’électrique

La popularité de la voiture électrique varie considérablement d'un pays à l'autre. En Norvège, où la vente de véhicules électriques est largement subventionnée, les voitures électriques représentent 84,3% des immatriculations. À l'inverse, en Espagne et en Italie, le pourcentage d'immatriculations de voitures électriques pures est respectivement de 5,2% et 3,9%. Pourtant, l'essence reste reine. Selon l'Association Européenne des Constructeurs Automobiles (ACEA), la part de marché des voitures électriques augmente, mais très modestement. En Allemagne, les ventes de voitures électriques ont chuté de près de 28,6% suite à la fin des subventions généreuses.

L'histoire des marchés allemand et norvégien révèle le principal problème du véhicule électrique : sans subventions, les acheteurs sont réticents. Les prévisions ne sont pas optimistes quant à une égalité future des prix entre les voitures à essence et électriques, à l'exception notable de Tesla.

La firme d'Elon Musk a réussi à réduire le prix de la Model 3 à moins de 43 000 euros cette année. L'objectif pour les années à venir est clair : continuer à réduire le prix pour éviter un ralentissement du marché. Avec pourquoi une future Model 2 encore moins chère vers les 25 000 euros.

Dans ce contexte, la position de Toyota, qui mise sur une diversité de solutions plutôt que sur le tout électrique, semble de plus en plus pertinente. Diversifier pour mieux régner.