Posséder une voiture électrique n’est pas toujours de tout repos. Si une récente étude a mis en lumière que de nombreux propriétaires d’un tel véhicule regrettaient leur achat en raison des tarifs de l’électricité et du manque de transparence associé aux bornes de chargement sur l’espace public, d’autres problématiques viennent s’ajouter à celles déjà citées.

Parmi elles, on trouve celle liée aux trajets en bateau, qui impliquent de garer la voiture électrique sur un bateau destiné à réaliser un trajet pour aller d’un point à un autre par voie maritime. Malheureusement, il s’avère que ces derniers mois, différents incidents de grande ampleur ont terni la réputation des véhicules de ce genre. On peut notamment citer, en mars 2022, le naufrage dans les Açores du cargo Felicity Ace, qui a été victime d’un gigantesque incendie imputé à la présence de voitures électriques dans sa cale. Non seulement le navire a coulé, mais il a entraîné avec lui 4000 voitures, dont un grand nombre de modèles de luxe.

Une compagnie norvégienne refuse les voitures électriques d’occasion

Ce drame maritime a poussé la compagnie norvégienne Höegh Autoliners à refuser le transport de voitures électriques d’occasion. « Nous nous engageons à assurer la sécurité de notre équipage et de notre cargaison et avons donc décidé de ne pas transporter de voitures électriques d’occasion », a-t-elle annoncé dans un communiqué publié peu de temps après le naufrage du Felicity Ace.

La plupart des autres compagnies se montrent plus tolérantes, mais refusent cependant la recharge des véhicules électriques à bord durant les traversées. Cependant, cela n’a visiblement pas évité un nouveau drame du même style, survenu cette fois-ci à la fin du mois de juillet 2023. Le cargo Fremantle Highway a pris feu au large des Pays-Bas, non loin d’un site écologiquement sensible. À son bord, 3800 voitures, dont 500 roulants à l’électrique.

Heureusement, l’incendie a pu être maîtrisé, et le cargo a pu être remorqué début août jusqu’à un port néerlandais. Mais les voitures électriques présentes à bord sont soupçonnées d’avoir joué un rôle important dans l’incendie, notamment en raison de l’aspect très inflammable des batteries présentes à l’intérieur de ces véhicules.

Selon un rapport de l’assureur Allianz Global Corporate & Specialty, 209 incendies de navires ont été signalés en 2022, soit le nombre le plus élevé en une décennie et 17% de plus qu’en 2021. Sur ce total, 13 se sont produits sur des transporteurs de voitures, mais le nombre de véhicules électriques impliqués n’a cependant pas été précisé.

Corsica Linea prend des mesures liées aux voitures électriques

En fin de semaine dernière, le site Numérama rapportait que la compagnie de ferries Corsica Linea, qui dessert la Corse depuis la France métropolitaine, a pris des mesures liées aux véhicules électriques. Ces dernières sont toujours acceptées à bord de ses bateaux, mais à une condition : leurs batteries ne doivent pas être remplies à plus de 30% de leur capacité. « Cette mesure est mise en place afin de se prémunir d’un risque potentiel d’auto-inflammation d’une batterie d’un véhicule stationné dans le garage du navire », justifie la compagnie maritime.

De plus, toute opération de chargement d’un véhicule est interdite à bord, et cela concerne même les vélos et les trottinettes électriques. Reste que, dans le cas d’une voiture, cette contrainte implique une organisation supplémentaire avant de prendre le ferry, notamment de ne pas recharger la voiture à bloc, et de prévoir un temps de recharge à l’arrivée si nécessaire. De quoi compliquer potentiellement des vacances à venir.

Notons enfin que toutes les compagnies de ferries ont le droit d’imposer leurs propres règles en la matière : il n’existe pas de réglementation générale à l’heure actuelle. Alors si vous envisagez de prendre un ferry avec une voiture électrique prochainement, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de la compagnie concernée, pour éviter une éventuelle mauvaise surprise.