Les voitures électriques posent des dilemmes aux constructeurs automobiles

Vendre moins, mais plus cher. La théorie à laquelle s'accrochent les constructeurs automobiles n'est pas toujours vraie. Si réduire le volume des ventes en le compensant par des prix plus élevés et une chose, avoir des voitures en portefeuille qui ne sont pas rentables en est une autre. Et vous savez quoi, c’est exactement ce qui est arrivé à Renault. Comme le rapporte Caradisiac, le constructeur français a arrêté de proposer les versions hybrides rechargeables du Captur et de la Megane sur son configurateur.

Crédit Photo : Renault

La raison de ce changement conséquent : les ventes sont très faibles et ne compensent pas l'investissement consenti pour les mettre sur le marché. Bien que leurs prix soient bien plus élevés, avec des écarts allant jusqu'à 10 000 euros par rapport au modèle de base, les quelques voitures mises sur le marché ne compensent pas tout à fait cet écart. Ces derniers mois, le prix des voitures a pour la plupart grimpé en flèche (sauf chez Tesla). Le plus grand engagement envers la technologie, les améliorations de la sécurité et les améliorations de la consommation et de l'efficacité ont provoqué une croissance excessive du coût des véhicules presque partout en Europe.

La différence de prix entre thermique et hybride rechargeable fait mal à l’industrie

Il faut dire qu'avec l'arrivée de la pandémie d'abord et de la guerre d'Ukraine ensuite, la pénurie de semi-conducteurs a amené les firmes à changer leur façon d'appréhender le marché : vendre moins, mais plus cher commençait à être perçu favorablement, notamment par Renault. Mais la théorie ne peut pas être extrapolée à toutes les marques. Porsche a annoncé il y a quelques semaines que ses voitures ne sont pas assez chères pour réaliser les bénéfices qu'elles attendent dans les années à venir. Tandis que Volkswagen dit ne pas être intéressé par la production d'une voiture électrique de masse si la marge bénéficiaire est inférieure à 6 %.

Crédit Photo : Renault

Et le positionnement de Renault est plus proche de ce second postulat. La différence de prix entre les hybrides rechargeables et l'essence est si élevée que le Captur est 151 % plus cher - 143 % pour la Megane. Pour remettre les choses dans leur contexte, une Mercedes EQE, devenue rentable avec un écart de plus de 20 000 euros par rapport à la Mercedes Classe E de base, est proportionnellement moins chère. À cela, il faut ajouter que, proportionnellement, la prime payée par le client pour une Mercedes EQE est bien moins pénible pour sa poche que pour le client qui vise un Captur ou une Megane hybride rechargeable.

À ce qui précède, il faut ajouter qu'il est probable que les personnes recherchant une Renault Captur ou une Megane hybride rechargeable souhaitent investir dans une seule et unique voiture, adaptée à la ville et à l’autoroute, tout en disposant d’un grand coffre. Problème : ils ne trouveront pas leur bonheur avec une Megane ou un Captur hybride rechargeable. Par là, il faut donc comprendre que c’est une technologie qui ne convient ni au client ni aux fabricants. En conclusion, Renault ne renonce pas à l'hybride rechargeable (qui est une alternative valable à la voiture électrique), mais la marque confirme qu'il s'agit d'une motorisation qui sera réservée aux véhicules plus gros, où la hausse des prix est plus facile à justifier.