La valeur d’une voiture électrique repose grandement sur sa batterie

La voiture électrique ne deviendra pas moins chère tant que le prix de ses batteries ne baissera pas. Si, d'une manière générale, construire une voiture électrique est moins cher en raison de la plus grande simplicité requise lors de sa production, les batteries restent essentielles pour faire baisser le prix de ce type de véhicule. L’année 2022, illustre d’ailleurs parfaitement ce postulat. En effet, lors de l’exercice précédent, le prix du lithium a tellement augmenté que les fabricants ont fini par répercuter le coût de fabrication sur les consommateurs.

L'augmentation a notamment poussé Volkswagen et Renault à recalculer leurs chiffres et à avouer qu'il n'y avait pas de voiture électrique bon marché en vue. Face à ce scénario, l'industrie cherche depuis longtemps des solutions. Et pour le moment, le chemin semble tirer dans deux directions, les batteries NMC (nickel, cobalt et manganèse), NCA (nickel, cobalt et aluminium) pour les véhicules les plus chers et LFP (lithium, fer, phosphate) pour les voitures les moins chères. Mais l’arrivée du challenger sodium pourrait tout changer et offrir de nouvelles perspectives à l’industrie automobile qui va devoir de plus en plus composer avec des voitures électriques dans un futur proche.

Le sodium va peut-être changer l’avenir des batteries de voitures électriques

Et si Jules Verne avait prédit que le sel pouvait être la solution miracle pour les batteries de voitures électriques, avec le Nautilus ? Dans Vingt Mille Lieues sous les mers, l’écrivain de science-fiction vantait les mérites des piles au sodium, et vous savez quoi, près de 150 ans après ses écrits, l’industrie automobile est peut-être sur le point de lui donner raison. Bien que le lithium semble invincible lorsqu'il s'agit d'offrir la densité énergétique la plus élevée, certaines marques pourraient donc commencer à s'intéresser de plus près aux batteries à base de sodium.

J’ai voulu ne demander qu’à la mer elle-même les moyens de produire mon électricité. (…) Le sodium seul se consomme, et la mer me le fournit elle-même. Je vous dirai, en outre, que les piles au sodium doivent être considérées comme les plus énergiques, et que leur force électromotrice est double de celle des piles au zinc. Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne, 1870

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Bloomberg explique, que le sodium est un matériau qui offre une densité énergétique inférieure à celle du lithium. Comprenez donc par ici, qu'à taille de batterie identique, une batterie au sodium pourra parcourir moins de kilomètres qu'une au lithium. Cependant, le média américain souligne que le sodium a le potentiel de gagner du terrain sur le lithium à l'avenir. Selon leurs calculs, avec une production suffisante, il est possible de diviser par deux le coût final de la batterie, en profitant de la chaîne de production des batteries au lithium.

Mais si le rendement est inférieur, quel est l’avantage pour l’industrie ? D’un côté purement factuel, extraire et transformer le sodium pour l’utiliser dans des batteries coûte beaucoup moins cher que le lithium, ce qui peut favoriser la production. À côté de ça, cela aurait aussi un impact sur le prix du lithium, puisque ce minerai ne serait donc plus autant « sous pression », si un autre élément chimique venait à le concurrencer. De plus, les piles au sodium ont un autre avantage non négligeable sur leurs rivales : la durée de vie. Car s’il est vrai que la densité énergétique du sodium est plus faible que celle du lithium, sa longévité, elle, peut être son véritable atout face aux autres minerais. En revanche, et même si les tests sur le sodium n’en sont encore qu’à leurs prémices, il y a fort à parier que nous en entendrons davantage parler dans les prochaines années.