La question de la place de Steam au sein de la vente de jeux vidéo se pose depuis bien longtemps. Plateforme pionnière créée par Valve, elle a longtemps vampirisé le marché des jeux PC, au point que la justice s'est plusieurs fois penchée sur le sujet.
Depuis quelques années, plusieurs plateformes de vente de jeux dématérialisés sont apparues, parmi lesquelles GOG et surtout l'Epic Games Store. En 2017, la Commission Européenne avait lancé une enquête pour abus de position dominante, et en janvier 2021, la firme a été condamnée pour avoir géobloqué l'achat de jeux vendus moins chers dans l'espace européen. Aujourd'hui l'affaire qui nous intéresse se déroule du côté des Etats-Unis, et plus particulièrement du côté du tribunal de district ouest de l'Etat de Washington.
Finalement, Valve pourrait à nouveau se retrouver devant la justice
Au sein de cette Cour se trouve le juge John C. Coughenour, qui estime que Valve pourrait se servir de sa position dominante pour "menacer et exercer des représailles contre les développeurs qui vendraient leurs jeux moins chers sur d'autres plateformes ou chez d'autres détaillants". La décision prononcée le 6 mai vient contredire celle datant d'octobre, dans laquelle les consommateurs étaient priés de passer par un arbitrage pour régler le litige. Avec cette nouvelle décision, toutes les personnes qui n'ont pas signé l'accord d'arbitrage peuvent poursuivre la procédure contre Steam et Valve.
La clause de la Nation la plus favorisée pointée du doigt
Selon le juge, "la société applique prétendument ce régime grâce à une combinaison de règles écrites et non écrites "imposant ses propres conditions sur la façon dont même" les jeux non compatibles avec Steam sont vendus et tarifés". Dans la plainte initiale déposée par Wolfire Games l'an dernier, sont pointée du doigt la commission de 30% prises sur les ventes, la possibilité de bloquer les clés, de révoquer les accès éditeurs, et l'utilisation par Valve de la clause de la Nation la plus Favorisée, qui aurait permis de faire monter les prix. Cette clause, selon le site officiel Vie-Publique.fr, fonctionne de la manière suivante :
La clause de la nation la plus favorisée est une mesure de non-discrimination, permettant à un État de bénéficier des mêmes avantages commerciaux que tout autre État, pour l’importation d’un produit similaire. Historiquement, elle a pu constituer un outil de domination. (...) Mais ce principe connaît des limites, dues en particulier aux inégalités de développement entre les États et à la multiplication des statuts dérogatoires.