Après une longue attente et quelques reports, New World, MMO d’Amazon Games, vient finalement de sortir le 28 septembre 2021. Une bonne nouvelle pour les fans de jeux en ligne, mais surtout pour la filiale du géant du commerce derrière le projet, dont c’est le premier titre d’envergure à voir officiellement le jour, suite à de nombreux essais et annulations. Le jeu de la dernière chance ?
Le MMO New World est peut-être synonyme de nouveau monde à explorer pour de nombreux joueurs, mais il marque surtout une étape importante pour Amazon Games. En près de dix ans d’existence, il s’agit du premier projet d’envergure à voir vraiment le jour pour la filiale du géant américain, bien que celle-ci prépare son entrée sur le marché du jeu vidéo depuis longtemps, attendant le bon moment pour se lancer. En octobre dernier, c’est le FPS compétitif Crucible, annulé quelques mois après sa sortie, qui a fait les frais de cette stratégie. Une décision radicale qui n’était d’ailleurs pas une première, Amazon Games ayant déjà réservé le même sort au jeu en ligne Breakaway, deux ans plus tôt. “Nous n’avons pas réalisé la percée qui aurait fait de ce jeu ce que nous espérions tous” expliquait alors l’équipe de développement, s’excusant du bout des lèvres. Au fil du temps, les porte-paroles d’Amazon Games tiendront des propos similaires sur les projets en cours, comme nous vous l’expliquions dans un précédent article. À croire que la société avait peur de mal faire. L’annulation du MMO Le Seigneur des Anneaux serait quant à elle liée à une affaire de droits.
Plus le droit à l’erreur
Même si la sortie de New World fut repoussée à plusieurs reprises et que son lancement souffre maintenant de petites déconvenues, l’heure est sans doute au soulagement pour Amazon Games. Voire à la fête, New World ayant réalisé le meilleur lancement de l’année 2021 sur Steam avec un pic à 700.000 joueurs en simultané le premier jour, dans le prolongement d’une bêta déjà engageante côté audience, en juillet dernier. Sans oublier les spectateurs au rendez-vous sur Twitch pour l’occasion. “New World doit être notre jeu phare (...) ne serait-ce que pour le moral de nos équipes” explique dans le New York Times Christoph Hartmann, vice-président d'Amazon Games. Après les échecs passés, la société doit réussir son coup.
Il faut dire que le géant américain n’a pas eu froid aux yeux au moment de se lancer dans le jeu vidéo, ne cherchant pas à racheter des studios déjà existants. À l’instar de Google, Amazon est parti de zéro, ce qui lui a valu quelques mauvaises surprises. La société a par exemple cherché à imposer son moteur maison, Lumberyard, à ses équipes de développement, quand bien même il était loin d’être adapté au projet en question. “Faire Breakaway avec ce moteur était comme conduire un train alors que les voies étaient en train d’être posées” affirme un journaliste du Wall Street Journal. Depuis, le logiciel est en libre d’accès.
New World - Des débuts prometteurs ? (Gameplay)
500 millions par an
L’un dans l’autre, en marge de ses principales activités, Amazon dépenserait 500 millions de dollars chaque année pour ses activités jeux vidéo d’après Bloomberg. “Une somme qui ne comprend pas sa filiale Twitch, ni sa plateforme de jeu dans le cloud Luna”, précise de son côté Le Figaro. La société cherche à avoir un impact plus global sur l’industrie du jeu vidéo. Elle se chargera d’ailleurs prochainement de l’édition du MMO coréen Last Ark pour l’occident. Et avec le succès de New World, il y a des chances pour que cet impact s'agrandisse. En mars dernier, la filiale ouvrait un nouveau studio à Montréal pour créer un triple-A.