Voici les jeux les plus vendus de 2020 en Europe

L'ISFE et l'EGDF, deux syndicats européens des éditeurs de jeux vidéo, ont publié un bilan de l'industrie vidéoludique sur le Vieux continent en 2020. Une année particulière durant laquelle les joueurs européens ont dépensé plus de 23 milliards d'euros au total, soit une hausse de 22% comparé à 2019. Entre 2018 et 2019, la hausse des dépenses n'était que de 3%. Cinq pays concentrent la majorité des revenus : France, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni et Italie, avec 17,6 milliards d'euros générés dont 44% provenant du marché des consoles, 40% du marché des jeux mobile, 14% du marché des PC et seulement 2% pour les services de streaming et de jeu à la demande. Pour aller encore plus loin dans les détails, 40% des revenus sont issus du dématérialisé (ventes de jeux en téléchargement, microtransactions...), 40% des jeux mobiles, et les 20% restants du marché physique.

Le bilan dévoile également les neuf jeux les plus vendus (en nombre d'unités) de 2020 sur le continent européen. Sans surprise, FIFA 21 est en tête, suivi par l'éternel GTA V et FIFA 20. Trois nouveautés sont présentes avec Call of Duty Black Ops Cold War (4e), Animal Crossing New Horizons (5e) et Assassin's Creed Valhalla (8e). Voici le classement :

1. FIFA 21
2. Grand Theft Auto V
3. FIFA 20
4. Call of Duty : Black Ops Cold War
5. Animal Crossing : New Horizons
6. Tom Clancy's Rainbow Six Siege
7. Call of Duty : Modern Warfare
8. Assassin's Creed Valhalla
9. Red Dead Redemption 2

Vous pouvez consulter le bilan complet ici.

Gearbox (Borderlands) ouvre un nouveau studio à Montréal

Gearbox prend de l'ampleur. La firme a annoncé l'ouverture à Montréal d'un nouveau studio, qui s'ajoute à celui installé à Québec depuis 2015 et au studio principal basé au Texas depuis plus de vingt ans. À terme, 250 personnes constitueront cette nouvelle équipe, ce qui portera le nombre total d'employés de Gearbox à 850. Tout ce petit monde va travailler sur la franchise Borderlands et sur une nouvelle licence, sous la direction de Sébastien Caisse et Pierre-André Déry, qui avaient déjà accompagné les débuts de Gearbox Studio Québec.

Rappelons qu'en février dernier, Gearbox a été racheté par le groupe suédois Embracer (THQ Nordic, Koch Media, Deep Silver...) pour 1,3 milliard de dollars. Cette acquisition n’a pratiquement rien changé au mode de fonctionnement du studio de Québec, assure Pierre-André Déry : "la gestion de projet, les ressources humaines, les opportunités d’affaires relèvent entièrement de Gearbox. Mais on a une grande liberté créative, on bâtit le studio, les productions et les équipes comme on le souhaite. En gros, on a carte blanche", déclare-t-il dans les colonnes de La Presse.

Gearbox travaille actuellement sur Tiny Tina's Wonderlands, prévu pour début 2022. L'entreprise édite également des jeux développés par des studios tiers (Godfall, Homeworld 3, Tribes of Midgard...).

Aeon Must Die refait surface malgré les accusations de ses anciens développeurs

Annoncé en 2018 puis mis en lumière lors du State of Play d'août 2020, le beat'em up Aeon Must Die ! n'a plus donné de nouvelles pendant de longs mois, avant de refaire surface la semaine dernière. Son éditeur Focus Home Interactive a rediffusé le trailer qui avait déjà été présenté, confirmant ainsi la sortie du jeu pour 2021... au grand désarroi de ses anciens développeurs. Pour rappel, la majorité de l'équipe de développement avait démissionné et accusé - preuves et témoignages à l'appui - la direction du studio estonien Limestone Games d'alimenter des conditions de travail toxiques et oppressantes, entre autres allégations (retards de paiement, refus de compenser les heures supplémentaires et d'accorder des congés maladie, menaces de licenciement, "vol" de la propriété intellectuelle du jeu...). Focus avait réagi en publiant, le 7 août 2020, un communiqué qui promettait d'enquêter sur le sujet et de prendre des mesures appropriées.

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Un an plus tard, la situation n'est visiblement pas réglée. Les anciens développeurs d'Aeon Must Die, qui ont depuis formé un nouveau studio nommé Mishura Games, ont fait part de leur confusion sur Twitter : "les problèmes juridiques relatifs à la situation n'ont pas été résolus, et d'autres problèmes sont survenus par la suite", peut-on lire. Selon eux, la propriété intellectuelle d'Aeon Must Die fait toujours l'objet d'un litige, la marque du jeu n'existe pas, Focus n'a pas enquêté sur la situation comme promis, et ils n'ont pas été payés pour leur travail sur le trailer et sur la plupart des animations du jeu.

De son côté, Focus affirme (via GamesIndustry) qu'un audit social a été mené par deux firmes indépendantes : une internationale, l'autre basée en Estonie. "Aucune accusation visant le management de Limestone n'a été confirmée", indique Focus. L'éditeur assure également ne jamais avoir imposé de "crunch" : "Limestone et Focus ont décidé de prolonger le développement du jeu (qui était à l'origine prévu pour début 2020, NDLR) pour donner aux équipes le temps de sortir un jeu de qualité dans de bonnes conditions. De plus, Focus a augmenté le budget pour assurer le bon développement du projet", nous dit-on.

Les anciens développeurs du jeu maintiennent malgré tout leur position, selon laquelle la situation n'est pas résolue. Ils indiquent avoir tenté de parvenir à un accord à la fois avec Limestone et Focus, mais ils n'ont pas reçu de nouvelles de la part de l'éditeur depuis août 2020 et de leur ancien employeur depuis mai dernier.

Activision Blizzard : l'État de Californie dénonce des destructions de preuves

Le mois dernier, le DFEH (Department of Fair Employment and Housing) de Californie a déposé une plainte contre Activision Blizzard, qui devra répondre à des allégations de sexisme, de discrimination et de harcèlement moral systémiques. Comme le rapporte Axios, cette plainte a été mise à jour lundi dernier et ne parle plus "d'employés" mais de "travailleurs". Un terme qui permet d'inclure les témoignages des sous-traitants et autres personnels dont le contrat de travail est temporaire.

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La version actualisée de la plainte indique également qu'Activision Blizzard ne s'est pas montré coopératif avec le DFEH pour son enquête, citant par exemple des accords de non-divulgation qui obligent les employés à parler d'abord à l'entreprise avant de contacter l'agence gouvernementale, ou encore le choix de faire appel au cabinet d'avocat WilmerHale, jugé hostile aux mouvements syndicaux et trop proche de la direction. Le département des ressources humaines de l'éditeur est également accusé d'avoir détruit des documents liés à l'enquête, en violation avec ses obligations.

Dans les colonnes d'IGN, un porte-parole d'Activision Blizzard dément ces accusations. "Nous avons pris les mesures nécessaires pour préserver toutes les informations utiles à l'enquête de la DFEH", assure l'éditeur, qui en profite pour rappeler certains changements opérés ces dernières semaines : changements de personnels haut placés, plus grande transparence sur l'égalité des salaires, remaniement des procédures d'embauche... De plus, Activision Blizzard déclare avoir "transmis des preuves claires que (le groupe) ne pratique pas de disparités de rémunération ou de promotion liées au genre, qu’il y a de plus en plus de diversité parmi les dirigeants, et qu’un nombre croissant de femmes occupe des postes de direction dans l’entreprise".

Pour rappel, plus de 3000 employés d'Activision Blizzard ont signé une lettre ouverte exigeant des changements au sein de l'entreprise. Le groupe, présent sur Twitter, a déclaré que ses demandes n'ont pas encore été satisfaites.

En bref dans l'actualité business de la semaine

• Bungie a annoncé que depuis sa séparation avec Activision, en janvier 2019, 20 millions de joueurs supplémentaires ont essayé Destiny 2. Passé free-to-play en octobre 2019, le jeu accueillera sa prochaine extension, La Reine Sorcière, le 22 février 2022.
• Lance Barr, concepteur de la NES et SNES, a annoncé son départ de Nintendo après 38 ans passés chez le constructeur japonais. Il a précisé qu'il compte "passer à d'autres projets".
• EA a mis gratuitement à disposition cinq brevets technologiques dédiés à l'accessibilité dans les jeux vidéo, qui peuvent donc désormais être utilisés par tous les développeurs. Parmi ces brevets figure le système de ping utilisé dans Apex Legends.