C'était à prévoir après l'annonce des performances commerciales décevantes de Ghost Recon Breakpoint, et dans une moindre mesure de Tom Clancy's The Division 2. Ubisoft a présenté aujourd'hui des résultats semestriels en berne, mais l'éditeur français se montre confiant pour l'avenir.
Si le chiffre d'affaires d'Ubisoft a tenu le coup lors du semestre clos le 30 septembre dernier, notamment grâce à la "solidité du back catalogue" (les jeux précédemment parus), on ne peut pas en dire autant en ce qui concerne les bénéfices, impactés par "des dépréciations sur Ghost Recon Breakpoint". Paru le 4 octobre, le TPS a enregistré "des ventes très décevantes sur les premières semaines", mais Ubisoft ne compte pas l'abandonner pour autant et prévoit d'importants ajustements.
Quelques satisfactions sont tout de même soulignées par l'éditeur dans son communiqué, notamment Assassin's Creed Odyssey, qui a connu une accélération lors du dernier trimestre et continue à faire mieux qu'Assassin's Creed Origins en termes d'engagement quotidien des joueurs, de ventes et "d'investissement récurrent des joueurs" (ventes d’objets, DLC/Season Pass...). Rainbow Six Siege a quant à lui passé la barre des 50 millions de joueurs enregistrés, avec là aussi un nombre d'utilisateurs actifs en hausse par rapport au trimestre précédent.
Période | Chiffre d'affaires | Bénéfice opérationnel | Bénéfice net |
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Avril à septembre 2018 | 767 millions d'euros | 94,3 millions d'euros | 140,7 millions d'euros |
Avril à septembre 2019 | 697,5 millions d'euros (-9,1%) | 9,3 millions d'euros (-90,1%) | 909 000 euros (-99,3%) |
Ubisoft mentionne également une "forte croissance du PC, portée notamment par Uplay". Et pour cause : sur les six derniers mois, l'éditeur a généré 27% de son chiffre d'affaires grâce au PC, contre 21% à la même période l'an passé. La PS4 reste la plateforme majeure avec 34% des recettes, devant la Xbox One (19%), le marché mobile (10%), la Nintendo Switch (5%). Les 5% restants viennent des produits dérivés.
Comme annoncé la semaine dernière, Ubisoft a revu drastiquement à la baisse ses objectifs annuels et prévoit désormais un chiffre d'affaires de 1,45 milliard (contre 2,18 milliards d'euros précédemment), tandis que le bénéfice opérationnel attendu a été divisé par dix, passant de 480 millions à "20 à 50 millions d'euros". Jusqu'en mars 2020, l'éditeur va se contenter de proposer de nouveaux contenus pour ses jeux actifs et lancer ses productions sur Google Stadia (notamment Assassin's Creed Odyssey et Ghost Recon Breakpoint).
Mais les perspectives d'avenir sont plus réjouissantes : sur l'exercice fiscal 2020-2021, Ubisoft devrait sortir cinq jeux AAA : les trois titres reportés (Watch Dogs Legion, Gods & Monsters, Rainbow Six Quarantine) et probablement un nouvel Assassin's Creed, qui profiteront de l'impulsion donnée par la nouvelle génération de consoles fin 2020 et qui seront "optimisés" sur ces machines. Trois à quatre AAA sont également prévus pour 2021 et au-delà, dont Skull and Bones.
Parmi nos nombreux relais de croissance, l’arrivée de la prochaine génération de consoles, l’ouverture du marché asiatique et le lancement avec Tencent de nos franchises sur mobile sont de puissants leviers de croissance à moyen terme. Forts d’un bilan financier très solide, d’une capacité de production sans égale, d’équipes de développement parmi les meilleures de l’industrie, et d’une faculté reconnue à nous adapter et à progresser, nous envisageons l’avenir avec confiance. Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft.
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