Pour ne pas laisser le terrain médiatique se faire cannibaliser par l’imminente présentation Unpacked des Galaxy S25 de Samsung, OnePlus a décidé de dégainer le premier. À sa ceinture deux nouveaux smartphones : le OnePlus 13 et le OnePlus 13R. Autrement dit, son nouveau flagship et son nouveau flagship killer.

Si l’on s’en tient strictement au prix, ces dénominations ne sont pas volées. Avec son prix de lancement (à partir de 1029 euros), le OnePlus 13 boxe dans la cour des plus grands. De son côté, son petit frère vient s’intercaler dans une fourchette de prix assez malicieuse. Suffisamment sous la barre des 1000 euros pour ne pas effrayer nos porte-monnaies encore engourdis des fêtes. Et quelque peu au-dessus des 500 euros, histoire de montrer tout de même qu’il a quelques arguments technologiques à faire valoir.

Cependant, avant de postuler à la première couronne de flagship killer de 2025, le OnePlus 13R devra d’abord se débarrasser d’une concurrence féroce sortie fin 2024. J’ai nommé : le Galaxy S24 FE que nous avons déjà testé et le Xiaomi 14T Pro.

La fiche technique du OnePlus 13R

Prix et disponibilité

Le OnePlus 13R est disponible en précommande pour des livraisons qui débuteront le 14 janvier 2025. Lancé dans une unique configuration (12/256 Go) et en deux coloris (noir et argent), ce smartphone affiche un prix de 769 euros. Soit 70 euros de plus que le tarif du OnePlus 12R à sa sortie. Fichue inflation…

Un design classique, mais efficace

Reprenant l’esthétique de son grand frère, mais également celui de son prédécesseur, le OnePlus 13R se présente sous la forme d’un parallélépipède rectangle aux bords plats et aux coins arrondis. Jusqu’ici rien de révolutionnaire. Pour autant l’exécution globale est à saluer. Le cadre en aluminium est d’excellente facture, tandis que le dos, bien qu’en plastique, ne sonne pas creux.

Malgré son allure classique, le OnePlus 13R tente par petites touches de s’émanciper de la masse. À commencer par son bloc photo arrondi, signature des OnePlus, qui a la bonne idée de ne pas être centré. Ainsi, lorsqu’on tient le smartphone d’une main, on se sent moins gêné. Bien que très légères, les différences chromatiques entre le bloc, les capteurs et son cerclage sont agréables à l'œil. Cependant, il est dommage que l’excroissance de ce bloc rende légèrement bancal le smartphone lorsqu’il est posé sur une table. Cela reste très léger tout de même, on vous rassure.

Autre coquetterie chère à OnePlus, le bouton slider. Ce petit interrupteur permet de mettre le smartphone en mode sonnerie, vibreur ou silencieux. Une fonction plutôt pratique et qui ne s’enclenche jamais accidentellement dans une poche. Quelque peu imposant (161,7 x 75,7 x 8,02 mm), notamment pour les plus petites mains, le OnePlus 13R reste pour autant relativement maniable. Cela étant dû à une bonne répartition de ses 206 grammes.

Côté résistance, le 13R est logiquement moins bien loti que son grand frère, mais il possède tout de même une certification IP65. Par contre, petite spécificité bienvenue, c’est le premier téléphone OnePlus à utiliser une protection Gorilla Glass 7i. Une évolution de la première génération de Gorilla Glass Victus censée mieux protéger l’écran des rayures. Si comme moi vous avez la fâcheuse tendance à mettre dans la même poche vos clefs et votre smartphone, vous ne pourrez qu’apprécier cette nouvelle.

Écran, pas de jaloux dans la fratrie

Avec son écran OLED 6,78 pouces, le OnePlus 13R se place dans le panier haut des smartphones aux plus grandes dalles. D’une technologie Quad HD+, cette dernière affiche une résolution de 2780×1264 pixels, soit un affichage de 450 ppp. C’est un ratio plus que suffisant pour proposer un rendu ultra-détaillé.

En matière de colorimétrie, le OnePlus 13R est plutôt bien calibré dès sa sortie d’usine. Aucune dérive chromatique n’est perceptible et si les couleurs vous paraissent trop chatoyantes, aucun problème. De nombreux réglages sont à votre disposition pour trouver chaussure à votre pied. Tout comme son grand frère, le OnePlus 13R dispose d’une sacrée luminosité. Jusqu’à 1600 nits et à 4500 nits en pic. Si bien qu’à son maximum dans une pièce sombre, elle nous éblouit presque. Autant donc vous dire qu’en extérieur, la lisibilité ne vous posera pas de problème.

Toujours comme son grand frère, le 13R bénéficie d’une compatibilité HDR10+ et de la technologie LPTO. Ainsi, il est possible de profiter d’un taux de rafraîchissement adaptatif allant de 1 à 120 Hz. Et en fonction de vos activités, il est également possible de bloquer ce taux à 60 Hz ou à 120 Hz. Hormis sur la définition, OnePlus a jugé bon qu’il ne soit pas nécessaire de faire trop de différence en matière d’écran entre ses deux nouveaux smartphones. Ce que nous apprécions.

Performance, la meilleure puce de…2024

Effet de gamme oblige, le OnePlus 13R ne se voit pas doter de la dernière surpuissante SnapDragon 8 Elite qui équipe le OnePlus 13. Est-ce un réel désaveu ? Pas vraiment, puisque notre larron du jour hérite de la puce star des modèles les plus huppés de 2024, la Snapdragon 8 Gen 3.

Il n’y a donc pas vraiment de quoi s’inquiéter en matière de performances, d’autant que ce chipset est accompagné par une mémoire vive conséquente de 12 Go. Une combinaison largement suffisante pour effectuer de nombreuses tâches simultanément et pour lancer des applis lourdes, comme de la retouche de photo ou vidéo basique.

Cependant, notons tout de même que le OnePlus 12R de l’an dernier proposait 16 Go de mémoire vive. Est-ce que OnePlus a voulu raboter pour faire quelques économies ? Pas vraiment. Avec cette configuration, le fabricant a sans doute privilégié la stabilité du framerate à la course de la puissance pure. Une course qui aurait nécessairement fait chauffer le smartphone lors de longues sessions de gaming. Comme ce fut souvent le cas avec la Snapdragon 8 Gen 3 l’an dernier sur de nombreux smartphones.

Un choix judicieux puisqu’il nous a été possible de lancer de nombreux jeux dans des configurations maximales sans avoir la désagréable sensation d’une montée en température. Comme souvent maintenant sur les smartphones de ce prix, il est plus utile d’avoir un smartphone avec une bonne gestion thermique, qu’une Ferrari dont on utilise à peine 80% de la puissance.

Un dernier mot rapide sur la partie logicielle. Le OnePlus 13R tourne bien évidemment sous Android 15 avec la surcouche maison Oxygen 15. Une interface fluide et pratique qui inaugure enfin cette année quelques nouveautés d’IA pour se mettre à la page. Bien que nous soyons encore loin des cadors proposant 7 années de mises à jour, sachez également que le 13R coupe la poire en deux en proposant quatre.

Pour plus de détails sur l’ensemble de ces sujets, nous vous invitons à consulter notre test du OnePlus 13.

Photo, le OnePlus 13R peut-il faire de l’ombre au S24 FE et au Xiaomi 14T Pro ?

Logiquement à nouveau, le OnePlus 13R est légèrement moins fourni technologiquement en photo que son grand frère plus huppé, le OnePlus 13.

Pour autant son armada n’a pas à rougir face à la concurrence, voyez plutôt :

• Un capteur principal de 50 Mpx avec un capteur Sony LYT-700 et ouverture à ƒ/1,8.
• Un ultra grand-angle de 8 Mpx avec une ouverture à ƒ/2,2.
• Un téléobjectif de 50 Mpx avec une optique équivalente à 47 mm et un zoom optique x2.
• Enfin, à l’avant, un capteur de 16 Mpx est présent avec une ouverture f/2,4.

Disons-le d’emblée, le OnePlus 13R possède un très bon capteur principal. Le piqué est excellent, la gestion de la balance des blancs idoine et la colorimétrie fidèle. Par temps pluvieux, il nous a parfois étonnés d’être aussi à l’aise dans les nuances de gris. Et lors des rares éclaircies, il a su convenablement gérer des panel de couleurs regroupés en un endroit.Seuls quelques flux lumineux l’ont parfois mis un peu en difficulté, notamment en situation de contre-jour.

Par contre, l’ultra grand-angle aura moins nos faveurs. Non pas par parce qu’il assombrit la photo, un défaut pourtant récurrent sur ces capteurs, mais plutôt pour son manque de rigueur sur les bords. La netteté n’est pas toujours optimale, même lorsque l’on prend le temps de bien faire la mise au point. Cependant, pour prendre des clichés de paysages ou de monuments, il dépannera sans mal.

De son côté, le téléobjectif a le mérite de ne pas proposer un lissage logiciel trop intempestif. Certains pourraient penser que les photos manquent un peu de vigueur, mais elles sont plutôt fidèles à ce que l'œil humain perçoit en réalité. Les détails sont bien présents et aucune dérive chromatique n’est à signaler.

De même, la gestion du bokeh sur les portraits se fait de manière intuitive. Le seul vrai défaut de ce capteur est de parfois trop sous-exposer la périphérie des photos. Enfin, de nuit, le OnePlus 13R a toujours su se montrer convaincant. Contrairement à Samsung qui abuse parfois sur la saturation, le 13R arrive à rehausser une scène sans pour autant la travestir.

Au moment de compter les points, le OnePlus 13R termine selon nous sur la deuxième marche du podium. Un poil en dessous du Xiaomi 14T Pro, mais une petite tête au-dessus du Galaxy S24 FE.

Autonomie confortable même pour les plus gourmands

Avec ses nouveaux smartphones, OnePlus voit grand en matière de batteries. En effet, les OnePlus 13 et 13 R sont tous les deux dotés d’un accumulateur monstre de 6000 mAh. Bien évidemment, l'endurance sera grandement dépendante de votre manière d’utiliser le smartphone. Cependant, même en étant très gourmand, il tient largement une journée.

Au moment de le poser sur la table de nuit pour dormir, il affiche même encore fièrement entre 30 et 35% de batterie. De quoi tenir une bonne demi-journée supplémentaire. Et en étant moins glouton, notamment sur le taux d’affichage, la luminosité ou encore sur les sessions de jeux 3D, il m’a même été possible de tenir deux jours.

Enfin, avec sa charge rapide filaire de 80 W, il vous sera possible en théorie de faire reprendre totalement des forces au OnePlus 13R en 50 minutes. Une théorie que nous n’avons pas pu vérifier, puisque le constructeur chinois se la joue désormais comme sur les smartphones à plus de 1000 euros. Il n’intègre pas de chargeur dans la boîte.

Conclusion