"pas compris"
L'histoire de ta vie manifestement mais enfin, tout de même, si tu veux puncher fais au moins l'effort de ventiler un peu la merde qui te sert de cervelle. Je m'ennuie de plus en plus.
Bon, j'en ai un peu marre, tu persistes dans ton déni sans apporter du neuf ni varier tes injures qui restent aussi lamentables. Je m'emmerde. Je pourrais confronter les citations d'origine et ce que t'en dit mais je n'ai plus envie de te consacrer les trois minutes qui seraient nécessaires à l'opération.
Tu rédiges un post qui n'a pas de sens, je comprends pas, tu prends ça pour une victoire, c'est de ton niveau. Moi je vais prendre ça pour un signe, m'en aller et te laisser la satisfaction du dernier mot.
De nous deux Dieu sait quel est le juste
Le daesh du jvc.
De nous deux Dieu sait quel est le juste
C'est pas celui qui crie son nom le plus fort.
La rhétorique en marche !
Le 12 mai 2017 à 16:57:50 Yedachorem a écrit :
De nous deux Dieu sait quel est le juste
C'est pas celui qui crie son nom le plus fort.
Plait-il ?
Tu t'exprimes encore moins bien que l'obsédé d'Orly.
(bien dans le sens "clairement", naturellement)
Histoire de upper le topic, une comptine fascinante:
Monsieur Miroir marchand d'habits
est mort hier soir à Paris
Il fait nuit
Il fait noir
Il fait nuit noire à Paris.
Funèbre, Chansons, Soupault
Un des poèmes de Darwich de l'anthologie à lire pour l'agreg que j'ai adoré. C'est sacrément rythmé, il y a quelques images vraiment saisissantes, j'imagine bien une instru derrière.
____________________
Nous sortirons
Nous sortirons.
Nous l’avons dit :
Nous sortirons.
Nous vous l’avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes.
Nous sortirons de nous-mêmes
Vers une marge blanche, méditer le sens de l’entrée et de la sortie.
Nous sortirons d’ici peu.
Notre père qui était en nous est rentré chez sa mère, le Verbe.
Nous avons dit :
Nous sortirons.
Étrennez une foulée en d’un sang qui a débordé de nous
Et inondé vos canons.
Arrêtez, cinq minutes, ces avions en piqué.
Interrompez, trois minutes encore, le bombardement par terre et par mer,
Que sortent ceux qui sortent et entrent ceux qui entrent...
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons.
Laissez donc une petite place pour les derniers adieux.
Que la paix soit sur nous, que la paix soit sur nous.
Nous rangerons nos membres dans les valises.
Arrêtez donc cinq minutes ce bombardement,
Que les belles élégantes lavent leurs seins des baisers passés.
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes.
Nous sortirons de nous-mêmes.
Au bord de la mer, nous avons jeté le rivages de nos corps et nous nous sommes brisés
Comme une tempête de palmiers, lorsque nous vous avons vaincus et remporté la victoire sur nous-mêmes,
Ajouté aux rues une ombre qui accorde la ville et son sens,
Qui invoque le Père et le Fils et l’Esprit, où que nous migrions et aussi loin que nous partions.
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons.
Entrez donc, sept nuits brèves seulement, dans la nouvelle Jéricho.
Vous n’y trouverez pas une fillette à qui voler la natte, ou un garçonnet à qui voler les papillons.
Vous ne trouverez pas un mur sur lequel placarder vos ordres qui proscrivent le lilas de Chine et nous proscrivent.
Vous ne trouverez pas un cadavre sur lequel graver les psaumes de votre périple dans les fables.
Vous ne trouverez pas un balcon qui donne sur la Méditerranée en nous.
Vous ne trouverez pas une rue pour y monter la garde.
Et vous ne trouverez pas traces de vous et ne trouverez pas traces de nous.
Nous sommes sortis peu avant la sortie.
Ne faites pas de signe de victoire au-dessus des cadavres.
Ici nous sommes.
Là-bas nous sommes.
Et nous ne sommes ni là-bas, ni là.
Ici nous sommes, sous les éléments et sommes un sang tapi dans l’air que vous égorgez.
Nous sortirons.
Nous l’avons dit :
Nous sortirons.
Bombardez notre ombre...
Notre ombre
Menez-la captive à sa mère, la terre, ou suspendez-la aux châtaigniers.
Vous êtes où nous ne sommes pas !
Entrez dans votre illusion et labourez notre illusion.
Nous sortirons
Nous avons dit :
Nous sortirons du commencement de la mer,
Dans un tué, cinq blessés et cinq minutes,
Après la chute des communautés dans le vacarme de l’affrontement du fer et du clan.
Nous sortirons de chaque maison qui nous a vu détruire un char sur nous-mêmes, ou dans son voisinage.
Nous sortirons de chaque mètre et de chaque journée, ainsi que les bédouins sortent de nous.
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes, vers nous.
Nous sortirons de nous-mêmes
Vers la parcelle de mer blanche, bleue.
Nous étions là-bas et là.
L’absence métallique signale notre présence.
Beyrouth était là-bas
Et là.
Et nous étions sur la parcelle de terre ferme, une horloge et une journée d’œillets.
Adieu à ceux qui, peut-être, de notre temps, viendront silencieux
Et de notre sang, viendront debout pour que nous entrions.
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons lorsque nous rentrerons.
Le 26 août 2017 à 10:20:11 ComeOnChelsea a écrit :
Un des poèmes de Darwich de l'anthologie à lire pour l'agreg que j'ai adoré. C'est sacrément rythmé, il y a quelques images vraiment saisissantes, j'imagine bien une instru derrière.
____________________Nous sortirons
Nous sortirons.
Nous l’avons dit :
Nous sortirons.Nous vous l’avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes.
Nous sortirons de nous-mêmes
Vers une marge blanche, méditer le sens de l’entrée et de la sortie.Nous sortirons d’ici peu.
Notre père qui était en nous est rentré chez sa mère, le Verbe.Nous avons dit :
Nous sortirons.
Étrennez une foulée en d’un sang qui a débordé de nous
Et inondé vos canons.
Arrêtez, cinq minutes, ces avions en piqué.
Interrompez, trois minutes encore, le bombardement par terre et par mer,
Que sortent ceux qui sortent et entrent ceux qui entrent...Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons.
Laissez donc une petite place pour les derniers adieux.
Que la paix soit sur nous, que la paix soit sur nous.
Nous rangerons nos membres dans les valises.
Arrêtez donc cinq minutes ce bombardement,
Que les belles élégantes lavent leurs seins des baisers passés.Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes.
Nous sortirons de nous-mêmes.
Au bord de la mer, nous avons jeté le rivages de nos corps et nous nous sommes brisés
Comme une tempête de palmiers, lorsque nous vous avons vaincus et remporté la victoire sur nous-mêmes,
Ajouté aux rues une ombre qui accorde la ville et son sens,
Qui invoque le Père et le Fils et l’Esprit, où que nous migrions et aussi loin que nous partions.
Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons.
Entrez donc, sept nuits brèves seulement, dans la nouvelle Jéricho.
Vous n’y trouverez pas une fillette à qui voler la natte, ou un garçonnet à qui voler les papillons.
Vous ne trouverez pas un mur sur lequel placarder vos ordres qui proscrivent le lilas de Chine et nous proscrivent.
Vous ne trouverez pas un cadavre sur lequel graver les psaumes de votre périple dans les fables.
Vous ne trouverez pas un balcon qui donne sur la Méditerranée en nous.
Vous ne trouverez pas une rue pour y monter la garde.
Et vous ne trouverez pas traces de vous et ne trouverez pas traces de nous.
Nous sommes sortis peu avant la sortie.
Ne faites pas de signe de victoire au-dessus des cadavres.
Ici nous sommes.
Là-bas nous sommes.
Et nous ne sommes ni là-bas, ni là.Ici nous sommes, sous les éléments et sommes un sang tapi dans l’air que vous égorgez.
Nous sortirons.
Nous l’avons dit :
Nous sortirons.
Bombardez notre ombre...
Notre ombre
Menez-la captive à sa mère, la terre, ou suspendez-la aux châtaigniers.
Vous êtes où nous ne sommes pas !
Entrez dans votre illusion et labourez notre illusion.Nous sortirons
Nous avons dit :
Nous sortirons du commencement de la mer,
Dans un tué, cinq blessés et cinq minutes,
Après la chute des communautés dans le vacarme de l’affrontement du fer et du clan.
Nous sortirons de chaque maison qui nous a vu détruire un char sur nous-mêmes, ou dans son voisinage.
Nous sortirons de chaque mètre et de chaque journée, ainsi que les bédouins sortent de nous.Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons un peu de nous-mêmes, vers nous.
Nous sortirons de nous-mêmes
Vers la parcelle de mer blanche, bleue.
Nous étions là-bas et là.
L’absence métallique signale notre présence.
Beyrouth était là-bas
Et là.
Et nous étions sur la parcelle de terre ferme, une horloge et une journée d’œillets.
Adieu à ceux qui, peut-être, de notre temps, viendront silencieux
Et de notre sang, viendront debout pour que nous entrions.Nous sortirons.
Nous avons dit :
Nous sortirons lorsque nous rentrerons.
J'aime beaucoup, ça me convainc d'autant plus de me décider à le lire, quel recueil conseillerais-tu ?
Je ne sais pas du tout comment il est publié en France, donc je suis un peu en peine pour te répondre.
L'ouvrage que je lis pour les concours est une anthologie faite par le poète intitulée La Terre nous est étroite, du nom d'une des pièces qui le composent.
Ca balise trente ans d'écriture de Darwich - là c'est de 86 à titre indicatif et ça correspond d'après le dossier à la phase dite lyrique du poète - et autant si certains poèmes comme celui-là m'ont particulièrement harponné, d'autres m'ont laissé perplexe je dois dire. C'est extrêmement variant, dans les thématiques comme dans les formes et surtout dans les manières parfois contradictoires d'envisager des sujets comme la guerre en Palestine.
Donc bon à part te recommander l'achat de l'anthologie en poche poésie à la NRF, je peux guère te dire plus.
Cela me suffit, merci pour le renseignement
Je partage un bout de "Cette vie à nous", un poème d'Aragon tiré du Roman inachevé. Dans ces deux strophes, il est question de son expérience de l'URSS, en deux moments. D'abord le factuel qu'il ne nie pas mais que certains lui reprochent encore d'avoir nié ; puis il est question d'une expérience humaine puissante, quasi mystique, qui finalement explique à elle seule la posture d'Aragon qui est beaucoup plus personnelle que celle d'un type qui croirait vaguement en un régime politique sans en voir la réalité. Peut-être la lecture de ce poème nous pousse-t-elle à revoir nos certitudes.
J'ai connu les entassements entre des murs jamais repeints
J'ai connu les appartements qu'on partage comme une faim
Comme un quignon de pain trouvé l'angine atroce des couloirs
Les punaises les paravents les cris et les mauvais vouloirs
J'ai connu le manque de tout qui dure depuis des années
Quand une épingle est un trésor Et les enfants abandonnés
Et tous les soirs dans les tramways ces noires grappes de fatigue
Aux marchepieds où les fureurs et la brutalité se liguent
Et les souliers percés l'hiver dans une ancienne odeur de choux
Et les bassesses qu'on ferait pour s'acheter des caoutchoucs
Pourtant c'est dans ces heures-là cette crudité d'éclairage
Je ne m'explique aucunement comment s'est produit ce mirage
Que j'ai pour la première fois senti sur moi des yeux humains
Frémi des mots que prononçaient des inconnus sur mon chemin
Tout comme si j'avais reçu la révélation physique
Du sourd à qui l'on apprend un jour ce que c'est que la musique
Du muet à qui l'on apprend un jour ce que c'est que l'écho
L'ombre a pour moi pris la clarté des nuits qu'a peintes Dovjenko
Je me souviens C'était alors un film intitulé La Terre
Le clair de lune était si beau qu'il n'y avait plus qu'à se taire
Il en est question dans beaucoup de ses ouvrages, puisque même quand il parle de "communisme", il y a l'URSS en toile de fond - l'URSS étant pour lui un authentique modèle à suivre. Cela dit, ce poème-ci est un des plus intéressants puisque qu'il témoigne d'un certain recul justement, là où, avant les années 50, Aragon était dans une euphorie qui donnait souvent lieu à une célébration politique assez lourde.
Ce que j'aime dans ce poème, c'est même pas tant le recul qu'il prend par rapport au régime (ça serait de l'anecdote) que celui pris par rapport à la position qui était la sienne, à la faveur d'un très beau poème (comme tu le remarques si bien...) On pourrait sans doute trouver d'autres poèmes du même acabit sur le sujet dans le Roman inachevé... peut-être ailleurs, mais je n'ai rien de précis à te citer. Évite cependant les bouquins d'avant 1950 !... il en parle plus largement, mais c'est pas le même discours
Je partage ce soir un sonnet de Victor Hugo, révélateur d'un paradoxe qu'il aime bien travailler dans son oeuvre, à savoir celui de l'horreur qui porte le masque du sublime, et du sublime qui porte le masque de l'horreur. L'horreur profonde peut se cacher derrière un sublime superficiel ; un profond sublime peut se cacher derrière une horreur factuelle.
"Jolie femmes"
On leur fait des sonnets, passables quelquefois ;
On baise cette main qu'elles daignent vous tendre ;
On les suit à l'église, on les admire au bois ;
On redevient Damis, on redevient Clitandre ;
Le bal est leur triomphe, et l'on brigue leur choix ;
On danse, on rit, on cause, et vous pouvez entendre,
Tout en valsant, parmi les luths et les hautbois,
Ces belles gazouiller de leur voix la plus tendre :
- La force est tout ; la guerre est sainte ; l'échafaud
Est bon ; il ne faut pas trop de lumière ; il faut
Bâtir plus de prisons et bâtir moins d'écoles ;
Si Paris bouge, il faut des canons plein les forts. -
Et ces colombes-là vous disent des paroles
A faire remuer d'horreur les os des morts.
juillet 1870
dans Les quatre vents de l'esprit
En rejouant à Tony Tough, un des point and click de ma jeunesse, je suis retombé sur ce passage fendard du jeu où un genre d'orang-outan dépressif récite du william blake dans sa cage. Ca m'a donné envie de faire remonter ce chouette poème, un peu simple mais accrocheur.
The Tyger
Tyger Tyger, burning bright,
In the forests of the night;
What immortal hand or eye,
Could frame thy fearful symmetry?
In what distant deeps or skies.
Burnt the fire of thine eyes?
On what wings dare he aspire?
What the hand, dare seize the fire?
And what shoulder, & what art,
Could twist the sinews of thy heart?
And when thy heart began to beat,
What dread hand? & what dread feet?
What the hammer? what the chain,
In what furnace was thy brain?
What the anvil? what dread grasp,
Dare its deadly terrors clasp!
When the stars threw down their spears
And water'd heaven with their tears:
Did he smile his work to see?
Did he who made the Lamb make thee?
Tyger Tyger burning bright,
In the forests of the night:
What immortal hand or eye,
Dare frame thy fearful symmetry?
Pas vraiment un poème mais un très bel extrait d'un texte de Faulkner, lu lentement en boucle dans une scène splendide de Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma de Godard.
... eux tous, profilés sur le fond du vert luxuriant de l’été et l’embrasement royal de l’automne et la ruine de l’hiver, avant que ne fleurisse à nouveau le printemps, salis maintenant, un peu noircis par le temps et le climat et l’endurance mais toujours sereins, impénétrables, lointains, le regard vide, non comme des sentinelles, non comme s’ils défendaient de leurs énormes et monolithiques poids et masse les vivants contre les morts, mais plutôt les morts contre les vivants ; protégeant au contraire les ossements vides et pulvérisés, la poussière inoffensive et sans défense contre l’angoisse et la douleur et l’inhumanité de la race humaine. » (in Idylle au désert et autres nouvelles, Gallimard, coll. Folio, Paris, 1998).
Pourquoi les branle-couilles du cinématographe ils taxent toujours des titres à Balzac + c'est pas le sujet.
En effet, Godard c'est pas le sujet du post
Je parlais de Faulkner comme tu l'as compris bien que tu feignes l'inverse, dans la malice usuelle qui te caractérise.
A la limite faudrait se déter pour fonder un topic de citations étendues, d'exemplier du forum où on copie des unités plus ou moins longues qui nous paraissent convaincantes mais faut essayer de pas tout mélanger non plus.
La poésie c'est particulier. Un passage comme celui que tu cites, aussi inféodé aux connecteurs logiques servant à coller entre elles des propositions ça me paraît vraiment à l'antithèse de ce qu'on peut raisonnablement baliser comme de la poésie.