Le jeu vidéo et la triche, c’est une longue histoire d’amour et de haine. On se rappelle tous avoir tapé des codes pour avoir plus de vies, sauter un niveau avec un foutu passage impossible, ou s’octroyer un arsenal de pétoires afin de dérouiller les ennemis par centaines. Toutefois, la triche peut prendre de nombreuses formes et toutes ne sont pas le résultat d’une ligne de code. C’est fou ce qu’on peut faire avec un simple coup de coude…
Les jeux canapé, c’est la vie. Dans notre expérience vidéoludique, aussi longue soit-elle, les parties endiablées entre potes font souvent partie de nos meilleurs moments. Mario Kart, les jeux de sports, la coop action/plates-formes style Super Probotector, les party-game, je suis sûr qu’il n’y a pas un péquin derrière son écran actuellement qui n’a jamais, au moins une fois, participé à une de ces joutes où fusent les insultes et les cris primaux. Et je suis aussi sûr que 100 % d’entre-vous ont au moins essayé de gruger une fois.
Prenons l’exemple du fameux coup de coude. Vous jouez à quatre à Micro Machine (pour une fois, chacun sa manette) et un de vos adversaires, Thibault, vous humilie vous et vos amis depuis maintenant une heure. Vous l’aimez bien Thibault, mais son rire sournois et son air arrogant à chaque victoire vous donne des envies de meurtre, suivi de tea-bagging. Nouveau round, vos deux potes se sont déjà lamentablement fait sortir de l’écran et si Thibault gagne cette manche, il obtient la victoire finale. Vous l’imaginez déjà ricaner, lui qui est en tête, le bord de la zone de jeu se rapprochant dangereusement de votre véhicule. Quand soudain, l’idée de génie, au moment le plus approprié : juste avant un virage important, vous balancez un gigantesque coup de coude dans le bras de Thibault, quitte à vous affaler à moitié dans le but de lui boucher la vue, tout en tentant de garder le contrôle de votre voiture pour finalement gagner le round ! Victoire ! Honteuse, oui, mais victoire quand même ! Alors certes, Thibault risque de ne pas le prendre très bien. S’il est serious-business, il n’est pas impossible qu’il vous jette sa manette à la tronche avant de sortie de la pièce furieux, jurant de ne jamais rejouer avec vous. Peu importe, vos potes vous soutiennent du regard, baragouinant un vague « ohhh alleeeez Thibault, c’était pour rire », tout en se gaussant discrètement. Rassurez-vous, Thibault vous pardonnera.
Tricher, cela fait partie de la nature humaine. Le besoin de gagner, la peur de perdre ou la simple envie d’humilier (gentiment) un pote, il s’agit d’un geste naturel qui, s’il est bien fait, peut même être drôle. Et cette triche entre amis peut prendre un tas de formes différentes, quel que soit le genre. Quid des jeux de combat ? Faire pause à de multiples reprises afin d'empêcher l’adversaire de réagir correctement est une option tout à fait envisageable, d’autant plus pénible dans Street Fighter II, compte tenu du jingle bizarroïde qui signale la mise en pause (sérieusement, c’est quoi ce son?). Notez d'ailleurs que SFII permettait aussi de régler le handicap, et se booster discrètement avant un combat pendant que l’autre ne regarde pas était terriblement tentant.
Et que dire des FPS en split screen ? Regarder l’écran des autres pour savoir où ils sont est pratiquement devenu une règle officielle. Il y a même un jeu, Screencheat, qui tourne autour du concept ! Combien de fois vous êtes vous rendu compte qu’un mec vous attendait au coin du prochain mur, prêt à vous dézinguer, dans GoldenEye 007 ? Quelques joueurs tenaces ont bien tenté d’empêcher cette « triche » avec des cartons au milieu de l’écran afin de se restreindre la vision (ou des systèmes encore plus ubuesques), mais dans les faits, tout le monde n’avait pas envie de se la jouer MacGyver.
Les jeux de sport, à commencer par le foot, ne sont pas épargnés. Allez, dites-le, vous aussi vous avez regardé la manette de votre adversaire lors d’une séance de penalties ! Pourquoi diable laisser la chance au hasard quand on peut à coup sûr partir du bon côté ? C’est d’ailleurs dans ces moments que l’on découvre des gestes incongrus, comme celui de se tordre dans des positions impossibles pour empêcher l’autre joueur de voir notre input. C’est fou ce qu’on a pu gagner en souplesse grâce à FIFA et ISS/PES.
Je sais d’ores et déjà qu’une partie d’entre-vous va s’offusquer, parce que le jeu vidéo, c’est top serious-business et qu'il ne faut pas rigoler avec ça. Disons juste que nous n'avons pas eu les mêmes amis, les mêmes délires… Bref, je pourrais vous parler pendant des heures des multiples moyens de tricher entre joueurs plus ou moins consentants, mais comme cet article est plus intéressant avec des anecdotes, j’ai demandé à mes collègues de participer, pour finir en beauté. Certains ont répondu, les autres sont de mauvaise foi. Quoi qu’il en soit, sachez qu’il n’y a rien de mal tant que les gens s’amusent…
Quand on jouait à Mario Kart Double Dash ou Burnout 2, il n'était pas rare qu'en distribuant les Wavebirds (NDLR : manette sans fil Gamecube), un doigt ou deux déborde(nt) sur la roulette qui permettait de sélectionner un canal, pour couper la liaison avec l'émetteur connecté dans le port manette de la console. L'idée c'était de réussir à démarrer et prendre un maximum d'avance avant que l'autre ne comprenne ce qui lui arrive, règle sa manette sur le bon canal et parte enfin.
Sur Mario Kart 8, ne jouez pas sur le même canapé que moi, j'ai tendance à m'allonger sur les trois autres joueurs assis et les priver de leurs bras. J'ai aussi pour habitude de m'asseoir sur le dossier du canapé : il arrive que parfois, lors de nos parties multi, je donne des coups de fesses dans les têtes de mes potes qui sont assis normalement. Sinon, il m'arrivait, du temps où les manettes se branchaient encore, de retirer mon chausson et tirer le fil de la manette adverse avec mes orteils.
Comme beaucoup de fans de foot et de jeux vidéo, j'ai énormément joué à PES 6 à l'époque. Et même si Lyon était une excellente équipe (n'en déplaise aux rageux), j'avais un peu boosté les stats de ses joueurs dans le menu modifier (notamment Benzema qui n'était qu'un espoir à l'époque). Ce qui fait qu'elle était au moins aussi forte que les meilleurs clubs du jeu. Quand j'y jouais avec un pote, bah forcément, on me laissait toujours Lyon parce que 1/ c'était "mon" équipe et 2/ les gens prenaient toujours l'Inter et son Adriano pété, ou Arsenal/Barcelone. Et comme Lyon avait bonne réputation à l'époque, ça ne se voyait pas que j'avais rehaussé son niveau.
Je suis un inventeur raté. À l'époque, j'avais souhaité faire ce que j'avais trouvé génial dans le jeu de société Les Mystères de Pékin : pour ceux qui ne connaissent pas, en gros, il y a un message inscrit en noir sur un carton bourré d'inscriptions rouge par-dessus. Et lorsque l'on applique le filtre rouge sur ce carton, on ne voit alors plus que le message inscrit en noir. Je m'étais lancé dans la conception de ce type de cache pour chaque joueur dans les jeux splitscreens, avec des lunettes à filtre coloré afin que chacun ne voie que sa partie d’écran ! Evidemment, rien ne fonctionnait…
J'ai un petit paquet d'allergies (poils de chat notamment), donc plus jeune, j'avais tendance à m'arranger pour me retrouver en présence de mes bêtes quand on jouait, dans le but d'éternuer et ainsi bousculer légèrement les potes à ma gauche ou à ma droite. On m'a grillée assez vite, j'avoue que la technique manque de finesse, mais ça a bien dû fonctionner deux ou trois fois.
Évidemment le "matage d'écran" (discret ou pas) sur des jeux tels que Qui es-tu ?, avec le petit claquage de jeton de l'assurance qui s'en suivait.
Sinon, j'ai récemment demandé à mon chien de monter sur le canapé quand on jouait à Mario Kart afin de déstabiliser mes adversaires. Comme monsieur pèse dans les 30kg, ça fait son petit effet. Pareil sur Just Dance, je lui demande de sauter sur les joueurs…
Et vous, quels moyens farfelus avez-vous trouvés afin de tricher lors de parties entre potes ? Profitez donc de l’anonymat d’Internet pour vider votre sac dans le commentaires.