Denikine était clairement ni le plus intelligent ni le plus compétent des généraux blancs. Certes il n'avait pas l'avidité de pouvoir et l'incompétence crasse d'un Koltchak (qui a lui seul a sabordé les chances de l'armée blanche en Sibérie) mais on peut lui imputer plusieurs tords:
-De ne pas avoir su enrayer les pogroms. Les Blancs sont loin d'être le camp à avoir tuer le plus de juifs, 17% des morts juives de la guerre (Contre 8% par les Bolcheviques et près de 40-50% par les Ukrainiens) Mais ils ont eu lieu et on ne peut le nier. Kornilov a lancé la terreur blanche, Denikin l'a laissé avoir lieu. Wrangel y a mis fin, par la méthode que la gauche voulait proscrire: à savoir l'exécution sommaire de soldats se livrant au pillage et autres rapines contre les populations. Radical mais efficace.
- D'avoir réfusé de reconnaître les indépendances des divers mouvements nationalistes, de leur avoir de facto déclarer la guerre (Surtout dans le Caucase) ce qui n'a fait que nuire à la constitution d'un grand front anti bolshévique. A défaut d'avoir conserver les frontières de l'Empire Russe, un objectif douteux dans sa faisabilité compte tenu des volontés des populations, peut être que l'union aurait fait la force. La encore, c'est à Wrangel de rattraper le coup en tentant de renouer une alliance avec la Pologne et les Caucasiens en reconnaissant leur indépendance. Malheureusement il est trop tard et la Pologne abandonnera les Blancs.
-De ne pas avoir institué de gouvernement formel ni de réforme agraire sur les territoires de l'Armée Blanche du Sud, un mouvement qui aurait consolidé la légitimité du gouvernement blanc.
-Et enfin d'avoir refuser de retarder l'offensive contre Moscou et comme le préconisait Wrangel, de renforcer les positions de l'armée blanche du Sud sur la Volga, d'établir une jonction avec les troupes Sibériennes de Koltchak afin de pouvoir présenter un front commun aux Rouges. A la place, Denikin accusait Wrangel de vouloir "être le premier à arriver à Moscou", se lança dans un assaut peu réfléchi sur la ville et le front trop étiré s'effondra.
Malheureusement, il est triste que l'image de l'armée blanche soit associée aux personnes de Denikin et de Koltchak de nos jours.