CONNEXION
  • RetourJeux
    • Tests
    • Soluces
    • Previews
    • Sorties
    • Hit Parade
    • Les + attendus
    • Tous les Jeux
  • RetourActu
    • Culture Geek
    • Astuces
    • Réalité Virtuelle
    • Rétrogaming
    • Toutes les actus
  • RetourHigh-Tech
    • Actus JVTECH
    • Bons plans
    • Tutoriels
    • Tests produits High-Tech
    • Guides d'achat High-Tech
    • JVTECH
  • RetourVidéos
    • A la une
    • Gaming Live
    • Vidéos Tests
    • Vidéos Previews
    • Gameplay
    • Trailers
    • Chroniques
    • Replay Web TV
    • Toutes les vidéos
  • RetourForums
    • Hardware PC
    • PS5
    • Switch
    • Xbox Series
    • Overwatch 2
    • FUT 23
    • League of Legends
    • Genshin Impact
    • Tous les Forums
  • PC
  • PS5
  • Xbox Series
  • PS4
  • One
  • Switch
  • Wii U
  • iOS
  • Android
  • MMO
  • RPG
  • FPS
En ce moment Genshin Impact Valhalla Breath of the wild Animal Crossing GTA 5 Red dead 2
Etoile Abonnement RSS
Undertale
Forum
  • Accueil
  • Actus
  • Tests
  • Vidéos
  • Images
  • Soluces
  • Forum

Sujet : [Fic] Slavetale

DébutPage précedente
«1  ... 1819202122232425262728  ... 36»
Page suivanteFin
fandemeliodas fandemeliodas
MP
Niveau 9
16 décembre 2018 à 14:09:09

Ou est le chapitre !

Karma251 Karma251
MP
Niveau 2
16 décembre 2018 à 14:13:45

Je l'ai mangé :hap:

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 14:25:19

https://image.noelshack.com/fichiers/2017/10/1488809417-1467884708-sticker-trappe.png

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 17:12:04

Voici un nouveau chapitre. On n'est qu'à la mi-décembre, mais considérez le comme un cadeau de noël en avance ^^
7000 mots en plus, que demande le peuple ?
Sur ce je vous laisse profiter. N'oubliez pas de laisser un commentaire pour me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre :)
Bonne lecture o/

Chapitre 34 :

-Qu’est-ce que tu voudrais faire plus tard ? Lança Monster Kid par-dessus le léger vrombissement de la turbine. Frisk et lui se tenaient là depuis un moment sans rien dire, et il fallut quelques secondes à la jeune fille pour trouver une réponse ;
-Je sais pas vraiment. C’est un peu tôt pour penser à tout ça, non ?
-Oui, peut-être. Mais pourtant, les gens arrêtaient pas de nous poser la question. Enfin, à moi en tout cas. Quand j’étais sous terre évidemment. Maintenant… C’est un peu plus compliqué.
-Je te comprends, je suis passée par là aussi. Et je crois que je changeais d’avis à chaque fois qu’on me le demandait.
-Ah bon ? Répondit le monstre. Pourtant, moi c’était plutôt clair.
Frisk lui lança un regard interrogateur, et il poursuivit ;
-Je voulais construire des choses. Transformer mes idées en choses réelles. Et j’étais fasciné par les bâtiments de la capitale. Tout était si grand, si imposant… Du coup, je me suis dit que j’aimerais bien faire la même chose, créer moi-même des édifices impressionnants.
-Architecte ? Oui, c’est vrai que ça peut être sympa, fit la jeune fille en hochant la tête.
Monster Kid soupira.
-Mais maintenant, reprit-il sur un ton morose, ça risque pas d’arriver.
Il y eut un silence. Frisk aurait voulu le réconforter, lui assurer que dès qu’ils auraient reconquis la surface, les monstres auraient besoin de personnes talentueuses pour construire leur monde. Mais cela sonnait comme un mensonge, un espoir interdit.
-Tu pourras pas faire pire que moi, dit-elle à la place.
-Pfff, tu parles. Si tu as réussi à te débrouiller pour arriver jusqu’ici, tu t’en sortiras.
-J’espère. Mais en attendant, je me demande ce que je fais là. Je ne ferai probablement pas d’études vu le retard que je prends, je ne connais personne chez les humains, et je me ferai probablement arrêter pour avoir voulu aider des monstres. Super perspective.
-Abuses pas, répondit Monster Kid. T’es pas première de ta classe, mais tu t’en sors plutôt bien.
-Ouais, mais qui va reconnaître ce que j’ai fait cette année quand je serai de retour à la surface ? Et qu’est-ce qu’il se passera si ça dure plus longtemps ? Si à dix-huit ans je suis encore assise là à me demander ce que je compte faire après ?
Son ami ne sut que répondre, et le silence reprit sa place. Finalement, Frisk prit une grande inspiration, comme pour s’apprêter à décharger un poids de ses épaules, avant de lâcher ;
-Est-ce que toi aussi tu te sens inutile ?
Le jeune monstre la regarda curieusement, mais ne put qu’hocher la tête.
-Qu’est-ce qu’on fait là ? Ajouta-t-elle. On devrait travailler, faire quelque chose, se battre. Et au lieu de ça, on passe nos journées dans des tunnels à ne rien faire de productif.
-T’as raison. Peut-être qu’on devrait s’engager quelque part.
-Où ça ? Personne va nous prendre.
-On aura qu’à mentir sur notre âge.
-Peut-être que ça marchera pour toi, répondit Frisk, blasée. Mais moi tout le monde me connaît, et tout le monde sait que je suis trop jeune.
-T’as quel âge ?
-Treize ans.
-C’est assez pour rejoindre l’armée.
Cette fois, ce fut au tour de Frisk de regarder son ami comme s’il venait de dire quelque chose d’absurde.
-Quand je suis arrivé j’avais le même âge, et ils m’ont proposé de m’enrôler, raconta-t-il. J’ai dit non parce que j’avais peur, et j’avais besoin d’être loin de tout ce qu’il se passait dehors pendant un moment… Mais maintenant ? Plus j’y pense, et plus je crois que je suis prêt.
La jeune fille réfléchit. L’idée qui lui paraissait il y a quelques secondes si insensée était en train de faire son petit bonhomme de chemin. Cela lui semblait de plus en plus plausible en fait. Elle était jeune, elle savait se débrouiller, elle était humaine. Peut-être que ce serait enfin l’occasion de faire ses preuves, d’apporter sa pierre à l’édifice, de montrer qu’elle n’était pas qu’un fardeau. Brièvement, Frisk repensa à ce qui était arrivé à Undyne, à Sans, et à tous les autres qui avaient eu encore moins de chance. Non, il ne lui arriverait pas ça. Pas à elle. Pour la jeune fille, la mort - sa mort - était quelque chose de bien trop lointain, bien trop abstrait. C’était une demi-conscience. Elle savait probablement mieux que quiconque ce que ça faisait de mourir, et pourtant elle était persuadée que cela la rendait d’autant moins susceptible d’y passer.
-T’as raison, réalisa-t-elle. Comment on s’y prend ? Quand est-ce qu’on le fait ?
-On peut y aller maintenant, répondit le jeune monstre sans qu’aucun d’eux n’ait l’impression d’agir sur un coup de tête.
Les deux amis se levèrent et entreprirent d’aller voir de quoi il en retournait. Mais, au bout d’à peine quelques mètres dans les couloirs de maintenance décrépits, Frisk prit conscience d’un problème majeur ;
-Attends, ma tante ne me laissera jamais faire ça. Et papa non plus d’ailleurs. Ni personne en fait.
-Tu as vraiment besoin de leur permission ? Demanda Monster Kid, incitant d’une voix mal assurée à la rébellion.
Frisk leva les yeux au ciel.
-Je ne sais pas, répondit-elle avec sarcasme. Mon père dirige l’armée, mais peut-être qu’il ne verra pas si je m’engage.
-Oui, c’est sûr que dit comme ça… Grommela son ami.
Ils firent quelques pas, et le monstre reprit ;
-Qu’est-ce qu’on fait alors ?
-Je sais pas… Je vais leur en parler.
-Ouais, fait ça, approuva Monster Kid. Et s’ils hésitent, dit leur que je pourrai te protéger, ajouta-t-il.
Frisk le regarda de haut en bas, avant de répondre avec un sourire en coin ;
-Oui, je suis sûre que ça fera pencher la balance.

Alphys avait l’impression de vivre dans un rêve. Les journées se fondaient les unes dans les autres sans réelle rupture. Les conversations lui parvenaient comme un lointain écho, et elle répondait machinalement sans même en avoir conscience. C’était comme être pris d’une violente fièvre, d’un malaise incessant qui vous laissait naviguer le monde à l’aveugle, à peine conscient de tout ce qu’il s’y tramait.
La scientifique se démenait comme si elle devait mourir demain. Elle avait une certaine familiarité avec les colliers. Elle savait ce qu’elle cherchait. Elle savait que c’était juste là. Alphys cherchait nerveusement, obsédée. La monstre se hâtait, parcourant jalousement les centaines de documents comme si elle craignait que quelqu’un ne les lui vole. Que quelqu’un ne lui ravisse la solution, sa solution, sa raison d’être.
Elle n’avait jamais été aussi proche. Cela faisait si longtemps qu’elle cherchait comment redresser la situation, comment tout réparer. Enfin elle était sur le point de résoudre le casse-tête qui lui posait tant de problèmes. Enfin elle pourrait libérer les monstres, faire amende honorable pour tous les torts qu’elle avait causés en essayant d’y parvenir.
Complètement focalisée, la scientifique ne voyait plus le temps passer. Le monde n’existait plus. Elle était dans la zone, dans un état de concentration extrême indescriptible. Elle ne faisait qu’un avec sa tâche ; ses pensées, tout son être, entièrement tourné vers cet objectif.
Ce fut un soulagement quasiment orgasmique lorsqu’elle ouvrit enfin le bon document. En un coup d’œil la monstre sut que c’était ce qu’elle avait tant cherché. Alphys en eut presque les larmes aux yeux. C’était si beau de trouver enfin la pièce manquante du puzzle, de découvrir enfin l’élément manquant de la solution. Tant de victimes, tant de souffrances, tant de prototypes voués à l’échec et de faux espoirs, alors que ces toutes petites lignes étaient tout ce dont elle avait besoin. Avec ça, ce ne serait qu’un jeu d’enfant de désactiver les colliers. Avec ça, elle pourrait faire ce qui était juste.
Mais elle devrait travailler seule. Personne d’autre ne comprendrait. Personne d’autre ne saurait interpréter tout cela. Personne ne s’était autant impliqué qu’elle. Ils ne réagiraient pas comme il le fallait. Cela ne ferait que retarder le processus, que causer davantage de souffrances inutiles.
Armée de sa trouvaille, la scientifique s’éclipsa vers son laboratoire. Les autres étaient toujours à la recherche d’informations importantes, mais Alphys en était certaine : ils étaient tellement loin ne serait-ce que d’avoir réuni toutes les pièces du puzzle qu’aucun ne pourrait trouver la solution de l’énigme. Tout reposait sur elle.

Undyne commençait tranquillement à remarcher. Elle s’habituait de mieux en mieux à la prothèse, et faisait des progrès remarquables dans son maniement. La guerrière ne pouvait toujours pas se déplacer sans béquille, mais elle sentait qu’elle était toute proche.
Néanmoins, et malgré son enthousiasme, Undyne se sentait bien seule dans les couloirs de la résistance. Son travail dans lequel elle s’épanouissait tant lui manquait, Alphys était loin d’elle au moment où elle aurait le plus eut besoin de son soutien, et ses amis étaient tous occupés. Sans compter le fait que, bien qu’elle ne l’aurait jamais avoué à personne, cette rencontre si intime avec la mort lui avait foutu la frousse.
Depuis qu’elle s’était réveillée dans ce lit d’hôpital, Undyne ne cessait de penser à ce qui aurait pu se passer si les choses avaient moins bien tourné. Pour user d’euphémismes, ce brutal rappel de sa mortalité ne plaisait guère à la guerrière, l’effrayait même. Cela la terrifiait car elle connaissait désormais pertinemment ses faiblesses, mais n’avait aucune idée de comment les dépasser. Tant que le collier enserrait sa gorge, elle ne pourrait jamais rivaliser avec les hommes. Elle était condamnée à la faiblesse, à succomber sous leur supériorité assistée.
Et que se passerait-il si elle mourrait ? Qu'adviendrait-il de tous ces monstres perdant leur modèle ? Qu’adviendrait-il de la résistance ? Qu’adviendrait-il d’Alphys ? Undyne se sentait comme la clé d’une voûte immense ; si elle succombait, qui sait ce qu’elle entraînerait dans sa chute ?
À quoi bon continuer alors ? À quoi bon pousser ce simulacre ? Pourquoi persister à faire croire aux autres qu’elle pourrait les sauver si elle était incapable de se défendre elle-même…?

Quelques jours plus tard, Alphys apparut dans l’encadrement de la salle de travail. Tout le monde était déjà concentré sur son ordinateur depuis un moment, et la scientifique avait l’impression d’être au beau milieu d’une ruche en ébullition. Personne ne lui prêtait la moindre attention ; elle était comme un fantôme errant sur une terre survoltée.
Aucun de ses collègues ne semblait d’être rendu compte de sa disparition. On lui avait bien envoyé quelques mails, mais elle avait rapidement écarté ces distractions en inventant quelque prétexte, réclamant un peu de temps. Et ce n’était jamais allé plus loin que ça.
Aujourd’hui, elle cherchait dans le bourdonnement de la salle assez de courage pour se libérer de son fardeau. L’annonce qu’Alphys s’apprêtait à faire était comme une pierre pesant au creux de son estomac, écrasant son cerveau et la laissant tituber comme si elle était saoule.
La scientifique ne savait pas vraiment ce qu’il s’était passé ces derniers jours. Tout était noyé sous la fièvre qui avait pris possession d’elle. Alphys n’était consciente que d’une chose : elle était parvenue à son objectif. Cet exploit aurait dû la mettre en liesse, pourtant c’était à peine si elle parvenait à ouvrir la bouche. Elle était groggy, nerveuse, comme sujette à une peur abstraite, diffuse, sans réelle cause. Un agrégat d’appréhensions diverses.
-E-Excusez-moi, parvint-elle à murmurer, sa voix étouffée par celle des autres.
-E-Excusez-moi, reprit-elle un peu plus fort, et cette fois quelques têtes se tournèrent vers elle, curieuses.
Elle se répéta une troisième fois, et parvint à attirer l’attention de tout le monde. Alphys resta muette quelques secondes, perturbée par les regards inquisiteurs de son auditoire. Qu’est-ce qu’elle voulait celle-là ? Pourquoi est-ce qu’elle les interrompait dans leur travail inestimable ?
-J-Je-J’ai u-une annonce importante à faire, expliqua-t-elle en réprimant ses tremblements.
-J’ai t-trouvé une solution.
Voyant que les regards perplexes continuaient de la fixer, Alphys ajouta ;
-A-aux colliers. J-J’ai t-trouvé comment les enlever.
Une suite de réactions défila sur les visages inexpressifs. De l’incompréhension, de la surprise, de l'incrédulité. Ébahis, tous la fixèrent quelques secondes sans rien oser faire, avant de rompre le silence dans un tonnerre d’applaudissements et de sifflements approbatifs. On aurait cru le centre de contrôle d’une mission spatiale qui venait de poser des hommes sur la Lune. Les visages radieux arboraient mille variations de la même joie, de la même exaltation incontrôlable. Tous se félicitaient tandis qu’Alphys, gênée, tentait tant bien que mal d’oublier ses sentiments contradictoires et de sourire.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 17:13:32

2

La scientifique perdit le compte du nombre d’explications qu’elle donna durant les heures qui suivirent. Tout le monde voulait être au courant, tout le monde voulait savoir, voulait comprendre. Elle dû expliquer à ses collègues de recherche, à Adalric déplacé spécialement, à plusieurs groupes d’autres scientifiques, aux médecins… Tous étaient étonnés de la méthode, mais nul ne parvenait à la remettre en cause, et encore moins à comprendre comment Alphys l’avait découvert. On imputait cela à un éclair de génie, sans oublier de congratuler vivement la scientifique, submergée sous toutes ces réactions positives. Elle acceptait les félicitations avec modestie, mal à l’aise de recevoir soudain autant d’approbation, se sentant comme un imposteur.
Néanmoins, subsistait la question la plus importante : est-ce que cela allait vraiment marcher ? Selon toute vraisemblance, oui. Il manquait toutefois un essai grandeur nature. Les volontaires se presseraient sûrement, mais il faudrait procéder avec la plus grande prudence pour éviter que les morts ne s’accumulent. Sans compter le fait que la procédure serait sûrement longue, comment garantir alors que tout le monde serait libéré dans les temps ?
Quand enfin toute l’agitation fut calmée, Alphys put retourner à ses occupations. Maintenant, il était question d’établir un protocole avant de passer aux essais cliniques. On lui avait assuré une tranquillité absolue et aucune date butoir. Cela dit, la scientifique avait bien compris que le plus tôt serait le mieux.
C’est pourquoi elle fut surprise d’entendre la porte du laboratoire s’ouvrir au loin. Elle se dit que ce devait être un autre chercheur ayant oublié du matériel dans un des cubes de verre, et n’y prêta pas plus d’attention. Alphys releva tout de même la tête, par réflexe, et reconnu immédiatement Undyne qui remontait l’allée de dalles stériles.
-Hey, la salua la femme poisson avec simplicité.
-Hey, lui répondit Alphys dans un soupir. La scientifique ne s’était pas rendu compte de toute la tension accumulée, qui se relâchait d’un coup. La seule présence d’Undyne suffisait à lui donner cette sensation de chaleur et de sécurité qui lui permettait de se détendre. Toutefois, aujourd’hui, elle gardait encore une petite boule au ventre.
-J’ai entendu la nouvelle, fit Undyne avec un sourire. Elle débordait de fierté, mais savait que son amante était probablement déjà bien trop sollicitée par tout un tas de monde. Aussi préférait-elle lui laisser faire le premier pas.
-Q-Qu’est-ce que tu en penses ? Demanda Alphys tout en mettant de côté ce sur quoi elle travaillait. Elle n’avait pas vu Undyne depuis… trop longtemps ; les monstres pouvaient bien attendre quelques minutes.
-Je pense qu’heureusement que les gens comme toi existent, sinon on serait dans un sacré pétrin.
Alphys rougit mais ne la contredit pas. Le soutien de son amante représentait beaucoup pour elle, et ces paroles la touchaient plus que toutes les autres qu’elle avait pu entendre dans la journée.
-J’espère s-seulement que ça va marcher, répondit la scientifique.
-Bien sûr que ça va marcher. Je te connais, tu n’aurais pas annoncé ça si tu n’étais pas absolument, à cent pour cent, sûre que c’est la bonne solution.
La lézarde se revit sous terre, célébrant victoire trop vite suite à ses expériences sur la détermination. Elle espérait avoir appris de ses erreurs. Néanmoins, vu tout ce qui s’était produit depuis, on pouvait douter du fait qu’elle soit capable d’une telle chose.
-À propos, reprit Undyne. Félicitation pour ta rapidité. J’ai à peine eu le temps de m’habituer à ma nouvelle jambe que déjà tu trouves comment enlever les colliers.
-O-Oh, ce n’est rien. J-Je savais d-déjà comment les d-désactiver.
Undyne fronça les sourcils, perplexe.
-C’est à dire ? Demanda-t-elle.
-Erm, p-pas que je s-savais, savais, s’empressa de corriger la scientifique. J-juste q-que j’y avais d-déjà réfléchi.
La femme poisson hocha la tête, mettant cela sur la faute de la fatigue et de l’excentricité de son amie. Parfois, ses mots dépassaient sa pensée, et elle croyait être claire là où elle ne l’était pas du tout. Mais Undyne s’y était habituée depuis.
-Et comment est-ce que tu t’y es pris alors ?
Alphys se retourna vers son plan de travail tout en balayant la question de la main.
-L-Laisse t-tomber, c’est compliqué…
-Explique moi, insista la femme poisson d’un ton geignard. J’ai envie de savoir, ajouta-t-elle en faisant faussement la moue.
-V-Vraiment je préfère pas.
-Ooh… Alors dit moi au moins comment tu as eu l’idée, répondit Undyne, s’obstinant comme une enfant.
Alphys ne répondit rien. La guerrière s’apprêtait à passer à un autre sujet, admettant que son amante était probablement fatiguée de répéter les mêmes choses, quand elle remarqua que la scientifique s’était mise à trembler. D’abord ce furent ses mains qui menacèrent de renverser la verrerie, puis ses épaules, et finalement tout son corps fut secoué de soubresauts.
Undyne réagit au quart de tour. Elle se jeta sur Alphys pour la prendre dans ses bras, déconcertée par sa réaction si subite.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-elle en tentant de la calmer par le contact physique. Tout va bien, je suis là.
-J-Je n’en peux plus de garder ça pour moi, déglutit la lézarde en se retournant, le visage figé dans une expression suppliciée.
-Tu veux savoir c-comment je suis parvenue à désactiver les colliers ? Gémit-elle. Sa voix était déformée, son visage tordu par les larmes, déchiré par une foule de sentiments qui culminaient dans un mal-être suprême. Alphys semblait enragée et saisie d’une profonde tristesse, hargneuse et accablée. Elle ferma les yeux, fronçant les paupières comme pour se forcer à dire les mots qui ne voulaient pas sortir.
-P-Parce que c’est m-moi qui les ai créés ! Explosa-t-elle avant de fondre en larmes, secouée par des pleurs si intenses qu’ils firent trembler le corps puissant d’Undyne.
Celle-ci ne savait que répondre, prise de court par la révélation, se demandant si elle avait bien entendu. C’était irréel, impossible. Construire ces machines avait dû demander une telle haine, un tel sadisme. Undyne était incapable ne serait-ce que d’imaginer Alphys en être à l’origine. Pourtant, pourquoi est-ce que la scientifique serait à ce point ébranlée si ce n’était pas le cas ?
-C-Comment ? Fut tout ce que parvint à hoqueter la guerrière, se laissant glisser au sol avec son amante. Bouche bée, les yeux écarquillés, ne parvenant même pas à tituber jusqu’à une chaise. Elle avait l’impression d’avoir reçu un coup sur la tête, ses pensées ne faisaient aucun sens. Mais elle avait besoin de plus d’explications, ce n’était pas possible, il devait y avoir autre chose.
-T-Tout est de ma faute, tout est à cause de moi, parvint à articuler Alphys au travers de ses sanglots. C’est moi qui ait tout d-déclenché. Si-Si-Si seulement j’étais restée sous terre. Si seulement j’y étais morte ! R-Rien de tout cela ne serait arrivé. J-Je me déteste.
-Je t’en supplie ne dis pas ça, murmura Undyne qui s’était mise à pleurer à son tour. Raconte-moi tout, raconte-moi tout ce qu’il s’est passé.
Alphys mit un moment à retrouver suffisamment de contenance pour s’exprimer. Mais enfin, quand il sembla que toutes les larmes de son corps l’avaient quittée et que sa gorge se fut dénouée, la scientifique s’exprima en tâchant de ne pas sombrer à nouveau. L’intensité des sentiments faisait trembler sa voix, la forçant à se concentrer pour parler.
-J-J’ai été capturée presque tout de suite, débuta la lézarde.
Undyne secoua la tête ;
-Je suis désolée, j’aurais dû te protéger, j’aurais dû être là, je-
-Je sais, m-mais t-tu as fait de ton mieux... La coupa-t-elle. V-vous avez t-tous fait de votre mieux. Alors que moi…
-Q-Quand ils m’ont capturée, reprit Alphys, i-ils m’ont emmené quelque part pour m’interroger. C’était avant qu’i-ils n’en s-sachent beaucoup sur les monstres. C’était avant… a-avant que je ne leur en dise trop, déglutit-elle. Tout est de ma faute. S-Si je n’avais rien dit. Si j’avais été plus courageuse…
-J’avais peur, continua-t-elle comme pour se justifier. J-Je ne savais pas ce qu’il se passait dehors, je ne savais pas si toi, ou A-Asgore, ou les autres, ou… J’étais seule et j’avais peur… E-Et je me suis dit que, peut-être, je pourrais les convaincre que nous n’étions pas dangereux. P-Peut-être que je pourrais les dissuader, nous sauver, être... Être une héroïne. Comme… C-Comme toi…
Undyne était suspendue aux lèvres de son amante, caressant son bras comme pour la maintenir dans la réalité et l’empêcher de retomber dans des souvenirs sombres.
-Puis quand je leur a-ai dit que j-j’étais la scientifique royale, ils ont rapidement changé de comportement. Ils é-étaient beaucoup plus gentils, beaucoup plus curieux, et je me suis dit que j’étais sur la bonne voie. J’ai cru que… q-qu’ils se détendaient. Que mon plan était en train de marcher.
-E-Et j’ai parlé, et parlé, et si je pouvais revenir en arrière j’irais m’arracher ma propre langue pour retirer c-ce que j’ai dit.
-D’accord, répondit doucement Undyne pour la rassurer, se forçant à maîtriser ses réactions. Mais quelqu’un aurait fini par parler de toute façon. Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas si grave.
-Non, ce n’est pas grave ; à-à côté de ce que j’ai fait ensuite, corrigea Alphys d’un ton sombre.
La scientifique regardait droit devant elle, un regard dur et froid envers son reflet sur la paroi de verre. Un regard qui aurait pu tuer, qui l’aurait sûrement fait sans hésiter si elle avait pu. Undyne était terrifiée. Alphys avait toujours été renfrognée, peut-être un peu dépressive, mais ce n’était rien à côté de tout la haine d’elle-même qu’elle projetait en cet instant. Il y aurait eu de quoi faire pâlir même le plus insensible des sociopathes.
-J-Je ne sais pas combien de temps après, reprit la scientifique, peut-être u-un mois, quelqu’un d’autre est venu me voir. O-Oscar Copperheinmer. Il m’a parlé, longtemps. Tout de suite j’ai su qu’il n’apporterait rien de bon. M-Mais il me parlait de faire u-un marché, qu’il pouvait m’aider, moi et ceux auxquels je tenais. Alors j’ai écouté ce qu’il avait à me dire.
-Il m’a-a proposé de trouver un moyen de contrôler les monstres. I-Il m’a dit que si je pouvais construire quelque chose qui placerait tous les monstres sous son contrôle, je n’aurais plus jamais de problèmes. J-Je serais libre, moi, toi, Asgore. Tous mes proches. Absous et intouchables…
-J’avais peur pour vous. J’avais vu tant de m-monstres mourir durant mes quelques jours de liberté. J-Je voulais vous sauver plus que tout au monde. Et son offre… Elle était alléchante. Je savais que j’étais l-la seule capable de faire ça. La seule qui avait assez expérimenté avec les âmes. Il avait besoin de moi, dit Alphys, résignée quant à ce qui arrivait ensuite.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 17:14:43

3

-Et… Et tu as accepté ? Demanda Undyne d’une minuscule voix blanche. Elle ne savait quelle serait sa réaction à la réponse, mais cela pourrait entacher à jamais sa relation avec la scientifique. C’était un secret qu’elle n’aurait jamais voulu savoir, mais voilà qu’elle était bien obligée de regarder la vérité en face.
-Non ! S’exclama Alphys en regardant son amante, scandalisée. Blessée comme si Undyne venait de la trahir en la croyant capable d’une telle parjure. La guerrière se sentit stupide. Comment avait-elle pu croire l’espace d’une seconde qu’Alphys aurait pu faire ça ? Son amante était peut-être craintive, peureuse, trouillarde, tout ce qu’on voulait. Mais elle était loyale et dévoué, fidèle aux siens.
-Non, répéta la scientifique. J-J’ai refusé. Je l’ai insulté. Quand j’ai compris ce qu’il voulait vraiment, ç-ça m’a révulsé. J’ai réalisé qu’e-en parlant avec les humains j-je n’avais fait qu’empirer la situation, et que je n’avais aucune chance de négocier avec eux. A-Alors… Je l’ai envoyé se faire foutre. Je lui ai dit que je ne travaillerais jamais pour lui. Q-Que je préférais encore mourir plutôt que trahir les miens.
-Et ensuite ? Demanda Undyne, impressionnée. Elle n’aurait jamais cru Alphys capable de tenir tête ainsi à ses geôliers. Mais, si elles se retrouvaient dans cette situation aujourd’hui, c’est que les choses ne s’étaient pas passées aussi simplement.
La scientifique retint de nouvelles larmes et prit une grande inspiration, pour chasser le souvenir trop vif ;
-Ensuite, hoqueta Alphys, il a rigolé. Je m-me souviens de son haleine quand il s’est penché sur moi en souriant, e-en proclamant qu’on ne disait pas non à Oscar Copperheinmer. Je ne comprenais pas sa réaction, j-j’avais peur de ce qu’il pourrait me faire. Soudain, j-je me suis souvenue que j’étais complètement à sa merci, e-et je me suis mise à trembler. Ça a eu l’air de lui faire d’autant plus plaisir, et il m’a dit tout sourire que… que…
-Que quoi ?
-Qu’il t’avait, toi. Et qu’il avait Asgore. E-Et que si je refusais il… il…
Alphys se mit à sangloter, se détestant pour sa faiblesse.
-Il a dit que si je refusais, i-il vous ferait du mal. Il vous tuerait. Il me forcerait à-à regarder. Puis quand il aurait t-tué tous ceux que j’aimais, il tuerait tous les autres monstres. E-Et puis quand tout serait fini, il ne m’accorderait jamais le repos de la mort, mais me laisserait pour toujours revoir encore et encore ce que j’avais fait, ce dont j’étais r-responsable.
Undyne imagina la scène, la bouche de ce dégénéré susurrer ces paroles, et son cœur se brisa en imaginant ce qu’Alphys avait dû ressentir. La femme poisson serra son amante un peu plus fort contre elle. Comment aurait-elle pu refuser ? Elle n’avait pas eu le choix. Dans cette guerre, personne n’avait eu le choix.
-A-Alors je l’ai fait, poursuivit Alphys. J-J’ai accepté. J’ai été faible. Si j-j’avais eu un peu de courage j’aurais pu dire non. J’aurais pu accepter le destin. Ce n’était p-pas comme s’il pouvait me forcer. Pas encore. J’ai accepté. Je l’ai aidé, de mon plein gré.
-Shhh… Murmura Undyne en lui caressant le visage.
-À partir de ce moment-là, o-on m’a emmené dans un autre endroit. U-Un grand laboratoire. Plein de matériel, de ressources, e-et de… de sujets, de cobayes. Plein de monstres enfermés à disposition p-pour tester tout ce qui était possible.
Undyne imaginait facilement la scène. Elle voyait, comme dans un cauchemar, des couloirs de cellules s’étirant à l’infini. Elle entendait les cris des condamnés résonner et se mêler dans un chant de fin du monde. Cela faisait froid dans le dos. Pire que ça. C’était insupportable, et elle n’avait idée de comment Alphys était parvenue à rester saine d’esprit.
Y était-elle même parvenue ? Vu comment elle avait craqué aujourd’hui, était-elle encore la même qu’avant ? Ce secret était déchirant, la culpabilité avait de quoi la ronger de l’intérieur. Tel un parasite qui vous vidait lentement de toute votre substance.
-E-Et comme je ne savais pas quoi faire d’autre, j-je me suis mise au travail. Lentement. Malgré moi j-j’avais des idées, mais je passais par des dizaines de prototypes infructueux. Combien de monstres sont morts à cause de moi ? C-Combien ont souffert à cause de mes prototypes ratés ? Combien de monstres ai-je tué au final Undyne ? Tout ça parce que… Pour quoi ? T-Tout ça pour quoi ? Pour ça ? Pour tout de même réussir à la fin ?
Alphys cligna des yeux. Ses orbites vitreux fixaient le vide, aussi absents qu’elle, perdus dans la contemplation douloureuse d’un monde qui n’existait plus. Un passé qui l’avait marquée à vie, comme tatoué au fer rouge dans son esprit.
-M-Mais j’avais un plan, j-j’étais plus intelligente qu’eux. Les semaines sont passées sans progrès. P-Pendant un moment je me suis dit que j’arriverais à les convaincre que la tâche était impossible. Aucun de mes essais ne marchait. J-Je faisais exprès d’échouer. L-Les monstres mouraient par centaines. Pourtant, le flot de nouveaux sujets ne tarissait jamais. Les cellules étaient toujours trop pleines. E-Et je n’avais aucune idée de comment me sortir de là. Je me disais qu’au bout d’un moment, ils allaient se lasser. Je me raccrochais à cet espoir. M-Mais au m-moins je savais qu’ils n’auraient pas ce q-qu’ils voulaient.
Undyne pouvait presque aspirer à un dénouement heureux. Elle percevait la pointe de vie restant au fond de la voix d’Alphys, comme si tout était sur le point de s’améliorer. C’était le moment de l’histoire où le héros faisait son apparition et résolvait tous les conflits.
Malheureusement, la poigne autour de son cou ne lui rappelait que trop bien la fatalité du réel. Alphys avait finalement créé les colliers. Même la monstre la plus intelligente de l’Underground n’avait pu tenir tête aux hommes.
-Au bout d’un moment, ils ont commencé à s’impatienter. Ils ont commencé à s’en prendre à moi. M-Mais j’ai résisté. Pendant la nuit je réfléchissais ; i-ils ne pouvaient pas me tuer tant que je ne leur avais pas fourni ce qu’ils voulaient, mais tant que je serais en vie je ne le leur construirais jamais. Et puis ils ne m’avaient jamais reparlé de vous, de toi, et je me suis dit que c’était du bluff. Je me trouvais plus maligne qu’eux.
-J-Jusqu’au jour où Oscar Copperheinmer est revenu. Il a dit qu’il était déçu que je n’y sois toujours pas arrivée, mais qu’il avait quelque chose pour me motiver. I-Il m’a emmené un peu plus loin dans le laboratoire, dans une des cellules destinées a-aux opérations, à la dissection, et-et tout.
-Et c’est là q-que j’ai craqué. Dans une des salles, p-pendue du plafond, il y avait… toi. Tu étais là, retenue par les bras, en lambeaux et couverte de blessures. J-Je me suis jetée contre la vitre, j’ai tapé du poing, j-j’ai crié, j’ai voulu te sauver, t-t’aider, j’ai pleuré. Et puis j’ai compris. J-J’ai compris qu’ils t’avaient vraiment capturé, et que c’était fini.
-I-Il est rentré dans la salle. Je l’ai supplié de ne rien faire, j’ai juré que j’allais construire quelque chose. A-Aujourd’hui même. Je lui aurais tout offert pour qu’il te laisse partir. J’étais seule depuis si longtemps, j’étais perdue, tu étais la seule à qui je tenais encore. Et tu étais là, juste de l’autre côté de la grille, e-entre ses mains.
Alphys fut obligée de faire une pause, se tournant vers son amante pour s’assurer qu’elle était bien là. Un instant, elle s’était presque attendue à trouver une pile de poussière, ou un cadavre encore chaud qui n’attendait que son regard pour se dissoudre. Mais non, Undyne était bien là, ils étaient bien dans le présent, loin de tout ça.
La guerrière ne savait que répondre. Elle se demandait même s’il y avait quoi que ce soit à répondre. Écouter le récit était déjà assez éprouvant ; elle n’avait même plus la force d’éprouver davantage de haine pour les humains. Undyne voulait juste qu’Alphys en finisse, qu’elle déverse son terrible secret pour pouvoir ensuite guérir, récupérer.
-C-Ces nouvelles cicatrices que tu as, repris Alphys en passant sa main sur les vêtements de son amante.
Tel un expert qui aurait passé des années à étudier une sculpture, la scientifique savait exactement où passait chaque blessure, où s’arrêtait chaque marque. C’était déconcertant pour Undyne que quelqu’un connaisse mieux son propre corps qu’elle-même.
-Tout ça, c’est à cause de moi. C-C’est lui qui te les a faites pour me punir.
Voilà donc d’où provenaient toutes ces marques avec lesquelles la guerrière s’était réveillée. Longuement cela l’avait perturbée, pourquoi avait-elle tant de nouvelles blessures si elle était restée emprisonnée durant tout ce temps. Mais en réalité, elle n’avait pas fait qu’être détenue, non, elle avait servi d’assurance, d’objet de chantage. Malgré la fatigue émotionnelle, cela la fit bouillonner ; un acte de plus à faire payer aux humains.
-A-Alors j’ai abdiqué. Je me suis mise au travail. E-Et dès qu’il me trouvait trop lente, ou qu’un résultat était infructueux, il me le faisait payer en te torturant. Je ne sais pas ce qu’ils t’avaient donné, m-mais tu n’étais jamais consciente, et quelque part c’était encore pire. T-Tu ne pouvais même pas savoir que j’étais là, je ne pouvais même pas te demander pardon, je… je ne pouvais que te regarder pendant qu’il…
-Je ne t’en veux pas, coassa Undyne.
Alphys serra les dents pour chasser l’image de son esprit. Elle était à bout, aussi bien ici que dans son récit. L’échec accompagnait sa vie comme un refrain macabre, mais elle atteignait presque le bout du couplet.
-A-Au début, c’étaient de grosses m-machines pas très pratiques. M-Mais elles marchaient, et c’était tout ce qui comptait. Quand ils ont vu ça, i-ils savaient qu’ils avaient touché l-le gros lot. T-Tout de suite, ils m’ont dit de faire mieux. Ou sinon… Ou sinon je savais ce qui m’attendait.
-L-L’idée des colliers m’est venue ensuite. U-Une fois que j’avais réussi à rendre le dispositif assez petit. Je… J-J’étais complètement coopérative. Je n’essayais même plus de lutter. I-Ils me disaient ce qu’ils voulaient, et j’exécutais. Q-Quelque part, c’était comme si j’avais déjà un collier.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 17:15:01

4

Undyne était tiraillée. Depuis qu’elle avait repris conscience, elle s’était juré d’anéantir celui qui était derrière tout ça. Elle avait fait la promesse de déchaîner la vengeance des monstres sur le créateur des colliers. Mais, maintenant qu’elle savait, elle n’éprouvait que de la pitié. Jamais elle n’aurait pu accomplir sa mission. À quoi bon ? Alphys était suffisamment détruite comme ça. Au contraire, le cœur de la guerrière l’exhortait à protéger cette petite âme vulnérable, à récolter et réparer les morceaux de son amante, à la défendre envers et contre tous. Mais elle savait bien que c’était de la faiblesse de sa part. S’il avait s'agit de qui que ce soit d’autre, Undyne n’était pas sûre qu’elle aurait si bien réagi. Alors, que se passerait-il quand l’histoire s’ébruiterait ? Elle n’osait y penser, elle avait peur d’imaginer la sentence qui tomberait inévitablement. Malgré l’épuisement et le doute, la guerrière était sûre d’une chose : le secret devait perdurer. Même s’il n’entraînerait que des souffrances. Car le révéler serait inévitablement pire.
Mais dans ce cas, que faire s’ils s’apercevaient que des monstres travaillaient encore pour Copperheinmer, ou bien l’avaient fait par le passé ? Certainement, elle devait les défendre de la même façon, non ? Ou alors s’en servir comme bouc émissaire pour protéger Alphys ? Undyne ne savait quoi faire. Pourquoi tout devait être si compliqué ? Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement tabasser les méchants et sauver les gentils ?
-M-Mais malgré tout, ajouta Alphys, j-je ne pouvais pas juste les laisser gagner. J-Je devais faire quelque chose, même une t-toute petite chose. E-Et j’y ai réfléchi, encore et encore, a-au point d’avoir des migraines e-en permanence. C-C’était ma punition p-pour avoir abandonné. C’était une punition ridicule, m-mais c’était tout ce que je pouvais faire.
-Alphys… murmura Undyne. Tout… ce… ce n’est pas de ta faute. Tu es la victime dans l’histoire. Autant que nous tous.
-Non. J-J’aurais pu refuser. J-J’aurais pu les laisser te tuer. M-Mais j’ai été faible. C-Comme d’habitude. Alors il était temps que je fasse quelque chose de bien. P-Pour une fois.
-J-J’ai essayé de laisser des v-vulnérabilités. A-Au lieu de gérer les ordres d-directement dans le collier, j’ai fait en sorte qu’ils soient c-centralisés chez C-Copperheinmer Industries. P-Pareil pour les contrôles à d-distance. O-Ou la localisation. I-Ils étaient content car ça leur donnait encore plus de contrôle, même après avoir vendu les monstres, et m-moi j’espérais que quelqu’un d-découvre ça u-un jour et s’en serve contre eux. C-C’est pour ça q-que les bloqueurs marchent. S-Si j’avais… Si j’avais fait autrement… Tout ça, toute la résistance, p-pourrait ne pas exister. Les monstres avec un collier auraient pu être e-esclaves à jamais.
Undyne reconnut là l’ingéniosité de son amante. Cela ressemblait plus à l’Alphys qu’elle connaissait. La guerrière éprouva une pointe de fierté malgré tout ; même avec tous ces facteurs, Alphys avait pensé au futur, à un plan pour essayer de tout arranger.
-E-Et u-un jour, je crois que j’ai eu un peu de chance. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas ce qu’ils se sont dits, mais ils m’ont demandé de laisser u-une faille dans le collier. Une commande q-qui permettrait à une seule personne, à Oscar Copperheinmer, d’avoir un contrôle absolu sur n’importe quel monstre. M-Même un qui ne lui appartenait pas.
Un ange passa.
-L-Le fait qu’un monstre meure s’il enlève son collier, ce n’est pas u-une conséquence obligée. C-C’est un ordre préprogrammé, qui s'exécute en dernier recours. M-Mais, grâce à ce contrôle absolu, i-il est possible de le désactiver. I-Il est possible de retirer son collier sans aucun risque.
Ils y arrivaient. La solution. Le miracle que plus personne n’osait espérer. C’était cela. C’était presque trop simple, presque trop beau.
-Comment est-ce que tu peux en être si sûre ? Demanda Undyne
Alphys sourit. Un sourire à la fois amer et désolé. Désabusé face à l’ironie de la chose. Un sourire qui voulait dire “mais c’est évident, non ?”
-Parce que c’est moi qui les ait créés… répéta-t-elle.
-P-Parce qu’ils l’ont déjà fait. L-La fois où… O-Où tu as tué tous ces humains. Où ils se sont servis de toi. C’est g-grâce à ça qu’ils ont pu le faire. C-C’est grâce à moi…
-M-Mais maintenant, t-tout ça est fini. Pour e-exploiter cette faille, j-j’avais besoin d’informations qu’ils possédaient, des informations qui étaient sur leurs serveurs. C-C’est pour ça que j’ai dû attendre autant de temps. J’ai essayé de faire sans, mais c’était trop risqué. Il m’aurait fallu des centaines - voire des milliers - d’essais, et personne n’aurait accepté de laisser a-autant d'innocents mourir pour q-quelque chose qui n’était même pas sûr d’aboutir. M-Moi la première. Il y a eu assez de victimes comme ça.
Alphys se tut. Désormais, Undyne savait tout. Elle était au courant de toute l’histoire. Comment les colliers avaient été créés. Comment les enlever. C’était lourd à digérer, et la nouvelle la laissait encore groggy. Elle n’était pas prête d’y parvenir ce soir.
La guerrière savait déjà qu’elle ne pourrait en vouloir à Alphys. Elle aurait dû. Elle aurait dû la haïr plus que tout pour sa faiblesse. Toutefois, au fond, Undyne savait qu’à la place de son amante, elle n’aurait pas fait mieux. C’était terrible, mais c’était la pure vérité. Aucun d’entre eux n’aurait pu tenir tête aux humains.
Ce n’était pas grave. Alphys avait trouvé une solution. Alphys les avait sauvés. Grâce à la scientifique, ils pourraient un à un enlever leurs colliers, un à un retrouver leur liberté tant méritée. Elle s’était plus que rachetée, non ?
-Je suis désolée. Ça n’aurait pas dû arriver. Rien n’aurait dû se passer comme c’est arrivé. Je- Ce n’est pas de ta faute Alphys. Ce n’est de la faute de personne. Nous étions juste trop confus, trop perturbés chacun de notre côté, trop dépassés par les évènements. Mais maintenant... maintenant tout va s’arranger. Maintenant nous sommes ensemble, et bientôt - grâce à toi - nous serons en plus libres. Malgré tout, tu nous as sauvés au final, et c’est tout ce qui compte.
C’était pathétique. Est-ce qu’elle y croyait vraiment, ou est-ce qu’elle disait juste ça pour se rassurer ?
La lézarde n’eut pas la force la contredire ;
-O-Oui. Tu as raison, approuva-t-elle.
Les deux amantes restèrent là longtemps sans rien dire, comme si elles venaient d’assister à la fin du monde. Comme si elles se demandaient qu’est-ce qu’elles pourraient bien faire maintenant, tout en étant trop meurtries pour réfléchir à la suite. Que faire désormais ? Que faire de toute cette histoire ?
Tenir bon. Persévérer envers et contre tout. Voilà ce qu’elles auraient dû faire. Maintenant que la bombe était tombée, il fallait se ressaisir, passer à la suite, reconstruire. Mais c’était dur. Tellement dur. Toutes les implications de cette histoire… Undyne ne savait même pas par où commencer. Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait ou était censée ressentir.
Alors elles restèrent là sans rien faire, jusqu’à reconnecter avec le monde extérieur, jusqu’à ce que tout cesse d’être si engourdi. Undyne serra Alphys fort contre elle, et la lézarde enfoui sa tête dans le corps accueillant de son amante. La guerrière fit un effort pour se souvenir de ce qui comptait le plus : elles étaient ensemble, et c’était le plus important, et tant qu’elles étaient ensemble, tout irait bien.

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 17:55:38

[14:09:09] <FanDeMeliodas>
Ou est le chapitre !

Ici :noel:

Steellar Steellar
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 18:22:25

Intéressant, je me demandais qui avait crée les colliers

fandemeliodas fandemeliodas
MP
Niveau 9
16 décembre 2018 à 18:41:02

Je veux revoir Frisk la psychopathe capable de broyer les os aussi facilement que l'on écrase un insecte, je veux revoir le démon à l'apparence humaine qu'elle était dans la route génocide.

JamesTheLemmon JamesTheLemmon
MP
Niveau 6
16 décembre 2018 à 19:13:50

Ça parait logique maintenant. Qui d’autre que la personne qui a bossé le plus possible sur les ames aurait pu créer les colliers ?

Message édité le 16 décembre 2018 à 19:15:26 par JamesTheLemmon
SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 19:33:41

LE DRAMA :bave:

Le 16 décembre 2018 à 18:41:02 FanDeMeliodas a écrit :
Je veux revoir Frisk la psychopathe capable de broyer les os aussi facilement que l'on écrase un insecte, je veux revoir le démon à l'apparence humaine qu'elle était dans la route génocide.

Go sortir Chara post génocide pour aller défoncer les humains https://image.noelshack.com/fichiers/2018/41/3/1539174823-2jsptp.jpg

fandemeliodas fandemeliodas
MP
Niveau 9
16 décembre 2018 à 22:29:52

Pourquoi tu a mis un sticker de chien ?

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
16 décembre 2018 à 22:43:52

https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520255849-risitasse.png

fandemeliodas fandemeliodas
MP
Niveau 9
17 décembre 2018 à 02:52:34

Le 16 décembre 2018 à 22:43:52 SheogorathDDT a écrit :
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520255849-risitasse.png

Sérieusement je ne comprends pas.

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
17 décembre 2018 à 06:58:29

Y'a rien à comprendre... https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520255849-risitasse.png

fandemeliodas fandemeliodas
MP
Niveau 9
17 décembre 2018 à 15:24:55

Je veux juste revoir la Frisk qui casse des gueules.

altokazakus4 altokazakus4
MP
Niveau 4
18 décembre 2018 à 17:14:36

Génial ce chapitre

Orion-Is-Back Orion-Is-Back
MP
Niveau 9
19 décembre 2018 à 12:39:54

OMG !! La révélation de ouf !!! Glblblh :fou:

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
22 décembre 2018 à 23:12:19

Merci :D ça me fait très plaisir tous vos commentaires ^^

DébutPage précedente
«1  ... 1819202122232425262728  ... 36»
Page suivanteFin
Répondre
Prévisu
?
Victime de harcèlement en ligne : comment réagir ?
Infos 0 connecté(s)

Gestion du forum

Modérateurs : Evilash08, Vortex646, Tomy-Fett, Leirok, ]Faustine[, Latios[JV], Remysangfamy
Contacter les modérateurs - Règles du forum

Sujets à ne pas manquer

  • Aucun sujet à ne pas manquer
La vidéo du moment