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Sujet : [Fic] Slavetale

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Steellar Steellar
MP
Niveau 10
13 septembre 2018 à 15:14:03

J'en vois 3 moi. Sinon rien à redire, c'est toujours aussi bon !

SheogorathCDC SheogorathCDC
MP
Niveau 10
13 septembre 2018 à 16:38:47

Omg un nouveau chapitre

SheogorathCDC SheogorathCDC
MP
Niveau 10
13 septembre 2018 à 16:52:34

[11:14:11] <erosdog>
Bon l'apparition d'une nouvelle page a encore foiré donc je poste dans l'espoir de résoudre le problème.

Pour censurer y'a du monde, mais pour réparer y'a plus personne. Bravo webedia [[sticker:p/1kkp]]

Karma251 Karma251
MP
Niveau 2
26 septembre 2018 à 18:45:10

Bonjour je viens de remarquer que je n'avais pas commenter le chapitre (Organisé je suis)
Toujours aussi bon ^^ c'est si bien écrit qu'on a presque l'impression d'y être :)
Sweet pls :hap:

MortAuBan MortAuBan
MP
Niveau 5
27 septembre 2018 à 09:51:55

Il nous a donné de faux espoirs !!!
Deus Vult !! :banzai:

SheogorathCDC SheogorathCDC
MP
Niveau 10
27 septembre 2018 à 15:34:41

Oh l'enculé [[sticker:p/1jne]]

Karma251 Karma251
MP
Niveau 2
27 septembre 2018 à 23:01:48

Oups :hap:

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
02 octobre 2018 à 23:29:08

Premier chapitre de l'automne. Il fait froid maintenant ; venez donc vous installer au coin du feu avec une petite tasse de chocolat chaud tout en lisant Slavetale.
Je pense que je vais devoir abandonner le rythme bimensuel et sortir un chapitre quand j'en finis un. Jusqu'à maintenant j'avais un peu d'avance, mais elle se réduit rapidement et ça m'embête. Désolé de sortir celui-ci en retard d'ailleurs, mais entre les cours qui me bouffent plusieurs soirées d'écriture, les révisions, le sport, les événements sociaux, le week-end d'intégration, j'ai pas vraiment eut beaucoup de temps ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Bref, tout ça pour vous souhaiter une bonne lecture, profitez bien, et n'oubliez pas de me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre, ça me fait toujours très plaisir =)

Chapitre 30 :

La résistance s’était enfin décidée à agir.
Jugeant qu’il s’était écoulé assez de temps depuis leur fiasco précédent, Adalric avait choisi de passer à l’attaque. Les plans étaient faits depuis un moment, les intéressés briefés à maintes reprises, et le matériel fin prêt. Tout le monde était impatient de pouvoir enfin se lancer.
C’est ainsi qu’Undyne et Sans se retrouvèrent au fin fond d’une ruelle, à l’abri dans l’obscurité en attendant le bon moment pour agir. Quelques lumières étaient encore allumés dans la tour, petits points indistincts face à l’énorme enseigne du groupe télévisuel. Mais la nuit était tombée depuis un moment maintenant, et les quelques retardataires finiraient bien par s’en rendre compte.
Le véhicule qui les avait déposés s’était garé quelques rues plus loin, relié à l’escouade par radio. Ses occupants étaient chargés de couvrir la fuite des deux criminels. On avait convenu d’un point de rendez-vous quelques rues plus loin pour éviter qu’on associe la camionnette au lieu du crime.
Finalement, l’heure fatidique arriva. Sans et Undyne, vêtus de leurs combinaisons camouflage, se mirent d’accord d’un signe avant d’avancer jusqu’à l’entrée du parking qui jouxtait le bâtiment. C’était leur ticket d’entrée.
Il fallait se méfier. Deux caméras couvraient la porte de service par laquelle ils avaient prévu de s’infiltrer. Cela dit, ils avaient bien planifié leur approche : c’était la nouvelle lune, et les rares lampadaires du parking ne suffisaient pas pour compenser le sursaut d’obscurité. Seul un vif projecteur éclairait la porte. Les deux complices se faufilèrent jusqu’à la bordure du visible, rasant les murs sur leur passage.
Il fallait neutraliser les caméras le temps de leur passage, et c’est ainsi que Sans sortit deux petites boules métalliques de son sac de combat. Au départ ils s’étaient dit qu’Undyne couperait les fils à distances, mais quelqu’un avait judicieusement fait remarquer que ce serait une trace trop visible. À la place, ils avaient décidé de faire griller les circuits des appareils, misant sur le fait que personne n’irait vérifier l’intérieur du boîtier.
Le squelette enfonça un petit bouton séparé de la surface lisse, armant les deux projectiles. Puis, à l’aide de sa magie, il les approcha doucement des caméras. Au contact avec le plastique, les boules émirent une puissante décharge électrique, détruisant immédiatement les appareils. Elles avaient toutefois laissé une petite marque de brûlure, mais cela ne ferait que suggérer un défaut matériel.
Sans ramassa les armes désormais inutiles, et s’attaqua en vitesse au verrou qui maintenait la porte fermée. Ils pénétrèrent en silence dans le bâtiment ; la serrure étant une sécurité ridicule face à ses pouvoirs.
-Passe devant, glissa-t-il à Undyne.
L’atmosphère était totalement différente, bien plus lourde qu’à l’extérieur. Ils étaient dans les entrailles de la bête, progressant en terrain inconnu face à tout ce qui pourrait leur tomber dessus. Mais les deux soldats étaient prêts, ils avaient longuement attendu ce moment.
La porte de service donnait sur un escalier tortueux. Il y faisait noir comme dans une mine de charbon, et il était bien évidemment exclu d’allumer la lumière. Undyne et Sans procédaient donc à la lueur de leurs lampes frontales, tous les sens aux aguets au cas où quelqu’un déciderait d’emprunter ce passage.
Undyne avait invoqué sa lance, serrant fermement le manche pour calmer ses mains agitées. Elle avait l’habitude des combats, où elle évoluait comme un poisson dans l’eau. Mais la monstre haïssait ces moments de discrétion. Son corps n’était pas entraîné pour procéder avec une telle douceur ; tout le contraire même, il était sculpté pour écraser ce qui osait se dresser face à elle.
Sans quant à lui gardait une main posée sur l’arme attachée à sa ceinture. Ce n’était pas un véritable pistolet, du moins pas un qui tirait des balles classiques ; le canon était chargé d’une seringue anesthésiante. Ce n’était pas idéal, mais mieux valait ça qu’un cadavre.
L’ascension était longue. Plusieurs dizaines d’étages à gravir. Ils se demandèrent s’ils ne commettaient pas un excès de prudence. Était-ce vraiment utile de se fatiguer autant alors qu’ils auraient très bien pu prendre un ascenseur ? Qui aurait fait attention à deux monstres déguisés en agents d'entretien ? Mais bon, ce n’était pas eux qui concevaient les plans, alors ils serrèrent les dents et continuèrent à monter.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin en haut, leurs jambes les brûlaient et leur souffle s’était emballé. Ils prirent une seconde pour se reposer ; comment est-ce qu’ils étaient censés s’infiltrer en haletant si fort ? Leurs cœurs revinrent toutefois rapidement à la normale, prouvant l’efficacité de leur entraînement.
Undyne et Sans tendirent l’oreille un instant pour s’assurer qu’il n’y avait personne de l’autre côté de la porte. Ç’aurait été pour le moins cocasse de se retrouver nez à nez avec un humain.
Un claquement retentit au loin, profondément en dessous d’eux. Ils sursautèrent alors que la lumière s’allumait, anéantissant leur couverture. Ne prenant pas une seconde de plus pour se demander si quelqu’un avait découvert les caméras défectueuses ou si c’était autre chose qui n’avait rien à voir, ils se hâtèrent de franchir la porte. Ils n’avaient pas vraiment moyen de savoir si l’autre côté était vide, mais tant pis.

Face à eux s’étendait un long couloir obscur. L’interrupteur sur leur droite brillait d’une lueur orangée, attirant la main de ceux piégés dans le noir. Toutefois, ils déclinèrent cette aide, préférant la lumière tamisée de leurs lampes.
Au-dessus d’eux scintillait un panneau “sortie de secours”. La lumière verte semblait amicale, rassérénante, mais cela signifiait surtout qu’une carte se trouvait à portée. En effet, comme ils l’avaient prévu, le mur de gauche arborait un plan détaillé de l’étage. Il était censé servir en cas d’urgence, mais les monstres se dirent qu’il ne devrait pas y avoir d’incendie dans la soirée. Ils se dépêchèrent alors de le sortir du cadre, prenant note de le ranger en sortant.
Après avoir consulté la carte quelques instants, Undyne ouvrit la voie. L’étage était très grand, et leur objectif se trouvait à l’autre bout. Le sol était recouvert d’une moquette de mauvais goût, mais qui avait l’avantage d’étouffer leurs pas. La guerrière guettait à chaque tournant, s’arrêtant au moindre bruit. Tout son être était consacré à cette infiltration, son attention tournée vers le moindre danger. Elle espérait ne pas avoir à se servir de son arme, même si on leur avait donné carte blanche à ce sujet. La mission était capitale, mais leurs vies passaient avant ; il y avait d’autres chaînes à détourner, mais pas d’autres commandos comme eux.
Soudain, au détour d’un couloir, ils s’arrêtèrent brusquement en voyant la lumière d’une pièce adjacente se répandre au travers de la porte grande ouverte. En écoutant attentivement, on pouvait entendre distinctement les bruits de clavier qui trahissaient la présence d’un humain.
Reculant de quelques mètres, Undyne et Sans se réfugièrent dans une salle inoccupée pour improviser un itinéraire de secours. Mais à leur plus grande horreur, ils eurent beau examiner attentivement le plan, il n’y avait pas d’autre itinéraire. Ce couloir était le seul passage possible.
-Super, marmonna le squelette. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
La guerrière réfléchit quelques secondes. Selon elle, la meilleure solution restait encore de foncer dans le tas et de se frayer un chemin à coup de lance. Toutefois, ce n’était pas vraiment dans l’esprit de la mission.
-On peut l’endormir ? Suggéra-t-elle.
-Ce serait préférable d’éviter. Moins on laisse de traces, mieux c’est.
-Pas faux. Tu penses qu’il nous verrait si on passe juste comme ça ? Undyne tendit l’oreille pour écouter les bruits de clavier qui se répercutaient jusqu’à eux et reprit ; clairement il est très absorbé par ce qu’il fait.
-Oui c’est sûr, mais suffit qu’il lève la tête et on est foutus. On sait même pas comment est organisée la pièce - s’il nous tourne le dos c’est sans dangers, alors que si l’entrée est devant lui on passera jamais.
-Tu veux que j’aille voir ?
-Comment ça ? Il va te voir si tu passes la tête par la porte.
-Fais-moi confiance, répondit Undyne. C’est pas parce que je préfère la méthode forte que je sais pas agir discrètement.
Laissant un Sans pas tout à fait à l’aise derrière elle, la femme poisson retraça ses pas jusqu’au couloir. S’approchant de la porte à pas de loup, elle se laissa glisser par terre et invoqua l’une de ses lances dont elle fit passer la pointe devant l’ouverture, à ras du sol. Veillant à minimiser la lueur de l’objet, elle le rendait de fait quasiment invisible pour quiconque se trouvait dans la salle, tout en s’offrant une vision partielle grâce à la réflexion de la lame.
Dans l’image bleutée, Undyne put constater que la pièce était une sorte de bureau partagé, meublé par quatre tables ; une dans chaque coin. Malheureusement, l’humain se trouvait de telle sorte qu’il faisait directement face à l’entrée, mais ne voyait que l’autre partie du couloir. Concrètement, ils ne pourraient certainement pas passer sans se faire voir, mais ils étaient en sécurité tant qu’ils restaient là où ils étaient.
Undyne s’éclipsa en silence et vint faire part de ses découvertes à son partenaire. La situation n’était pas vraiment avantageuse, mais ils trouveraient bien une solution.
-Donc il va falloir le distraire, résuma Sans.
-Oui, mais j’ai peur qu’il soit sur le qui-vive si on fait ça. Un gros bruit l’alertera forcément.
-On est pas obligés de faire un gros bruit, murmura pensivement le squelette. Il y a plein d’ordinateurs dans le coin, si on les allume il ira voir ce qu’il se passe.
-Pas faux. Encore faut-il pouvoir s’éclipser avant qu’il n’entre.
-Je m’en charge. Je connais un raccourci, dit-il avec un clin d’œil.
La femme poisson le fixa un instant, comme prise d’une épiphanie. Mais avant qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche, Sans la coupa ;
-Non, je n’aurais pas pu nous emmener directement de l’autre côté.
-Mais-
-Ni à l’objectif. J’en aurais parlé pendant le briefing sinon.
-C’est pas faux… reconnut la guerrière.
-Il faut que j’aie déjà visité l’endroit, et de toute façon je ne peux que me téléporter seul.
-Hum hum, acquiesça Undyne.
Sans revint au plan.
-Bon, regarde. Je vais entrer dans la salle qui est là, dit-il en pointant sur le plan la pièce en face du bureau de l’humain. Toi tu te tiens au bout du couloir. Dès qu’il est entré, tu fonce. Moi je te retrouverai de l’autre côté.
-D’accord, acquiesça Undyne. En position.
Sans bruit, le squelette se faufila à son nouvel objectif. Il s’agissait d’un grand open space avec une dizaine d’unités. Il fit un tour rapide de la pièce, repérant attentivement où se trouvaient les boutons d’allumage, puis passa à l’action.
Aussi vite que raisonnablement possible, Sans courut de PC en PC, les allumant tous un par un. Les boîtes métalliques se mirent bientôt à faire un bruit d’enfer, laissant des dizaines de pales fendre l’air dans une cacophonie assourdissante.
Une fois sa mission accomplie, le squelette se concentra sur le moindre atome de son corps. Même s’il était passé maître en la matière, la téléportation était une discipline qui nécessitait une concentration intense. Il visualisa le bout du couloir qu’il avait pris le temps de bien détailler avant d’entrer, puis, au moment où la porte s’ouvrit sur un employé perplexe, il disparut sans laisser la moindre trace. Pas de bruit, pas de poussière, pas de flash. Sans s’évanouit comme une ombre.
Undyne attendit une seconde que la porte se referme, puis piqua un sprint dans le couloir désormais sûr. Sa démarche militaire était fluide et souple, ses foulées amorties pour faciliter la suivante. Lorsqu’elle se jeta derrière le coin, Sans lui adressa un petit signe de tête approbateur, surpris par sa rapidité.
Les complices ne perdirent pas une seconde de plus, et s’enfoncèrent plus profondément à la recherche de leur objectif. Plus ils mettaient de distance entre l’humain et eux, mieux c’était.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
02 octobre 2018 à 23:30:04

2

Undyne et Sans ne rencontrèrent pas plus d’obstacles. L’adrénaline se calma au profit d’une concentration méthodique ; ils touchaient au but, et ce n’était certainement pas le moment de commettre la moindre erreur.
Toutefois, leur prudence fut superflue. Ils arrivèrent bientôt face à une porte de bois toute sobre, qu’ils auraient pu manquer si elle n’avait pas porté une petite plaque de métal où était écrit “local technique”.
À nouveau, ils n’avaient nul moyen de savoir si la pièce était occupée. De toute évidence, il y régnait un silence total, mais cela ne voulait rien dire. Toutefois, l’heure tardive les incitait à penser que le peu de personnel restant se concentrait surtout en régie. Ils n’avaient rien à craindre ici.
Tout doucement, avec la plus grande précaution du monde, Undyne ouvrit la porte. Elle glissa un œil timide dans l’encadrement, mais constata avec soulagement qu’ils étaient bien seuls. La femme poisson se faufila dans l’ouverture, suivie de près par le squelette qui referma immédiatement derrière eux.
D’après le plan, ce passage était l’unique entrée. Ainsi, Sans extirpa de son sac un épais rouleau de scotch noir, qu’il appliqua tout autour de la porte. À défaut de servir de verrou, cela empêcherait au moins leurs lampes de les trahir en éclairant le couloir.
Ils restèrent un instant dans l’entrée, regardant avec curiosité les machines vrombissantes tout autour d’eux. Des dizaines d’armoires métalliques s’étiraient jusqu’au plafond, couvrant tous les murs de la pièce. En leur sein étaient empilés tant de serveurs qu’il aurait été impossible de les compter, chacun arborant fièrement ses diodes clignotantes. Il n’y avait presque pas besoin de lampes tant les lueurs vertes, rouges ou oranges éclairaient la pièce, se reflétant sur les câbles tirés entre chaque casier. Et, pour couronner le tout, ce manège se répétait dans deux pièces adjacentes.
C’était comme être largué en plein milieu d’un labyrinthe électronique. Pour celui qui avait mis tout cela en place, ce devait être un système limpide. Mais les deux néophytes auraient bien été embêtés pour distinguer la pièce d’un entrepôt de décorations de noël.
Undyne posa son propre sac au sol. Fourré au cœur d’innombrables couches protectrices se trouvait un seul appareil, de la taille d’une brique tout au plus. Ils n’avaient aucune idée de ce que ce petit châssis pouvait bien renfermer, mais ils étaient là pour trouver un moyen de le connecter à toute l’installation.
À l’entraînement, ça avait eu l’air facile. Il suffisait de trouver le bon câble, de brancher leur machine, puis de la planquer au milieu de tous les serveurs. Toutefois, ils se rendaient compte qu’ils avaient eu droit à la version maternelle. Les monstres se sentaient comme des bambins à qui on aurait demandé de faire fonctionner un réacteur nucléaire.
Ils regardèrent un instant la ville au travers des grandes baies vitrées, cherchant à trouver l’inspiration dans les grandes tours d’acier dont les fenêtres illuminées se mêlaient aux reflets colorés des diodes. La vue avait quelque chose de solennel, d’imposant, teinté de morosité.
Mais l’heure n’était pas à la contemplation. Ils firent le tour de la salle histoire d’avoir une idée de l’organisation globale. Leur but était de repérer le câble qui se rendait jusqu’aux antennes. Le boitier viendrait remplacer les signaux légitimes par ceux de la résistance, à la façon d’un parasite prenant le contrôle des nerfs de son hôte.
-Je prends la salle de droite, fit Sans. Occupe-toi de la gauche.
-D’accord, acquiesça la femme poisson.
Il leur fallut de longues minutes pour se familiariser avec l’environnement. Heureusement pour eux, les ingénieurs derrière le système avaient bien fait leur travail ; les câbles étaient organisés proprement, les serveurs regroupés par fonction et la majorité des éléments étaient nommés de façon plus ou moins descriptive.
À la lueur des lampes frontales, ils entreprirent donc de lire chaque étiquette. La démarche était fastidieuse, et la lune eut tout le temps d’avancer avant qu’ils ne trouvent ce qu’ils étaient venus chercher.
Dans une ouverture au plafond, presque invisible tant elle était cachée par les armoires et les autres câble, se trouvait une petite inscription : “I/O Antennes” ; les entrées et sorties destinées aux antennes. C’était encourageant. Maintenant qu’ils avaient localisé l’objectif, ils pouvaient passer à la seconde phase du plan.
La difficulté était de faire le changement au bon moment. En effet, il leur faudrait déconnecter l’antenne, et donc interrompre momentanément la diffusion. Ils avaient passé des jours et des jours à répéter sans relâche pour parfaire leur technique. S’ils se coordonnaient correctement, Undyne et Sans pouvaient effectuer la manœuvre en une demi seconde. C’était court, mais les spectateurs ne manqueraient pas de le remarquer s’ils s’y prenaient en plein milieu d’un programme.
Par conséquent, il avait été décidé de faire le changement pendant une page de publicité. La quantité de transitions entre les annonces leur laissait de nombreuses occasions d’intégrer un écran noir qui paraîtrait naturel.
Sans extirpa de son sac un petit téléphone. Un modèle basique, qui avait juste ce qu’il fallait pour se connecter à l’internet mobile. Le squelette alluma l’appareil, activa la connexion et lança la diffusion de la chaîne. En ce moment, c’était une émission classique des nocturnes qui était retransmise : quelques humains étaient réunis autour d’une table et discutaient d’un sujet quelconque.
Les deux soldats ne prêtèrent pas vraiment attention au programme, trop occupés à se mettre en place. De toute façon Sans avait coupé le son. Tels des mécaniciens de formule 1, ils étaient prêts à faire le changement en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.
Alors, ils prirent leur mal en patience ; ce devaient être les seuls spectateurs à espérer que la pub arriverait enfin. Au lieu de ça, l’émission s’éternisa en débats inutiles, qui étaient d’autant plus enrageants que les monstres devaient rester absolument concentrés en permanence.
Finalement, le présentateur prononça quelques paroles inaudibles et les publicités démarrèrent. Undyne et Sans tâchèrent de se coordonner, tentant de deviner à l’avance quand surviendrait la fin de chaque spot. Leur entraînement avait également inclut plusieurs heures de visionnage des annonces actuelles, et, rapidement, ils tombèrent sur une qu’ils connaissaient par cœur. Ils n’eurent pas besoin de se concerter pour savoir que c’était maintenant qu’ils interviendraient.
La vidéo touchait à sa fin. À l’instant même où l’écran vira au noir, ils entamèrent le mouvement qu’ils avaient tant répété. C’était devenu complètement mécanique, une seconde nature.
Tout se passa bien. Oh, ils avaient sans aucun doute grignoté sur la publicité d’après, mais qui prêterait attention à ça ? Non, dans l’ensemble, ils étaient plutôt satisfaits de leur travail.
Maintenant que le boitier était branché, il fallait encore toutefois le dissimuler. Leur premier choix se porta sur la gaine où s’enfonçait le câble, mais ce serait probablement le premier endroit à être vérifié quand ils réquisitionneraient les ondes.
-Tu as une idée ? Demanda Undyne.
-Non, laisse-moi regarder un peu mieux.
Ils se turent, parcourant attentivement la pièce. Une myriade d’idées leur passaient à l’esprit, mais ils les rejetaient presque immédiatement car trop évidentes. S’ils y pensaient si vite, les ingénieurs ne manqueraient pas de faire de même.
Après plusieurs minutes de ce manège, Sans brisa finalement le silence concentré ;
-Là, regarde, fit-il en pointant du doigt l’un des serveurs. Celui-ci est désactivé.
-Et donc ?
-On peut mettre le boitier dedans.
Undyne considéra la proposition. Oui, ça pouvait marcher.
-Pourquoi pas, approuva-t-elle. Essayons.
Ils s’approchèrent du tiroir pour en extirper la machine. Celle-ci n’était même pas branchée, signe qu’ils pouvaient en faire ce qu’ils voulaient sans risque pour la stabilité du système.
Le boitier était facile à ouvrir. Sous le capot se trouvait un enchevêtrement de câbles et de circuits imprimés. Sans identifia les composants classiques d’un ordinateur, et n’eut aucun scrupule à tout enlever. Avec soin toutefois ; cela pourrait toujours être recyclé à la base.
Le grand espace vide était désormais largement suffisant pour caser le boîtier. Ils appliquèrent une couche de colle puissante pour s’assurer que l’appareil ne bougerait pas, et refermèrent la machine.
Mais alors qu’ils étaient en train de la replacer, Undyne réalisa soudain ;
-Attends, et s'ils avaient prévu de le remplacer ? Peut-être que c’est pour ça qu’il n'était pas branché. Peut-être qu’il fonctionnait plus.
-Merde… Murmura le squelette, réalisant qu’elle avait raison.
Il resta figé quelques instants. Que faire ? Sans regarda autour de lui. Éventuellement, ils pourraient échanger la place de deux serveurs. Non, cela ferait inévitablement planter la totalité du système, et alors adieu la discrétion.
En revanche, cela lui donnait une idée. Ce qui différenciait un serveur en marche c’était principalement les diodes du devant et les ventilateurs. Sans rouvrit la machine, et ressorti quelques composants de son sac. Il remit en place l'alimentation et les ventilateurs, les connectant ensemble. Quant aux diodes, elles étaient par chance connectées à une sorte de petit contrôleur. Le squelette aurait été bien en peine de les alimenter une à une, mais ce dispositif était des plus simple, et il eut juste à brancher le contrôleur à l’arrivée de courant.
Il regarda ce qu’il venait de faire. Ce n’était absolument pas censé fonctionner comme ça, mais étant donné que tout s’emboîtait correctement, il se dit que cela ferait l’affaire. Il n’aurait aucun contrôle sur le fonctionnement, en effet, mais il n’en avait pas besoin. Tout ce qu’il fallait, c’était que ça ait l’air de fonctionner.
Priant pour ne pas avoir commis d’erreur irréversible, il brancha la machine sur le secteur. Immédiatement, les ventilateurs prirent vie et les diodes se mirent à clignoter. Leur comportement était complètement erratique, mais cela ferait l’affaire.
Sans retint une exclamation de victoire. De toute évidence, sa chirurgie digne d’un boucher marchait, et c’était déjà un bon point. À l’aide d’Undyne, il replaça le serveur à sa place, rangea tout le matériel qui traînait au sol, et ils se dirigèrent vers la sortie.
Avant de passer la porte, Undyne envoya un petit message radio à leur escorte tandis que Sans enlevait le scotch de protection ;
-Boîtier en place, on sort.
-Bien reçu, répondit une voix grésillante.

Au moment où Undyne voulut ouvrir la porte, la poignée se déroba pour laisser place à un jeune homme à l’expression de surprise manifeste. Il resta là, quelques instants, complètement figé sur le seuil.
-Que… ? Bégaya-t-il.
L’humain ne finit même pas sa phrase. Il prit ses jambes à son coup et s’enfuit dans le couloir, courant comme si sa vie en dépendait - ce qui était probablement le cas. Mais ce n’était pas suffisant, et Undyne, furieuse, se précipita dans le couloir.
-Où est-ce que tu crois aller ? Feula la guerrière.
Elle leva un bras, et un mur de lances éthérées s'éleva du sol juste devant l’homme en fuite. Celui-ci s’arrêta d’un coup, à quelques centimètres des lames qui n’auraient pas manqué de lui faire regretter sa vélocité.
Cherchant une autre issue, il se retourna vivement ; une expression de terreur primitive peinte sur le visage. Mais il n’y avait pas d’autre chemin. Il était pris au piège, tombé entre les griffes de ses prédateurs.
Les deux monstres se rapprochaient lentement, tâchant de paraître sûr d’eux. Ils n’étaient pas plus rassurés que l’humain, mais tant qu’ils ne le montraient pas, tout se passerait bien.
Undyne et Sans s’arrêtèrent à quelques mètres de lui. Et maintenant ? Ils étaient découverts, ils devaient trouver un moyen de se débarrasser de cette malheureuse victime collatérale. Toutefois, ils ne voulaient pas vraiment le tuer. Mais il les avait vus sortir de la salle des serveurs, ce qui décuplait les chances que quelqu’un aille y fouiller s’il les balançait. Il fallait réfléchir vite.
-Où est l’argent ? Rugit Sans.
Le pauvre humain recula de peur, se recroquevillant un peu plus contre le mur de lances, comme pour chercher secours dans l’obstacle même qui était responsable de sa situation.
Undyne fronça imperceptiblement les sourcils, mais décida de jouer le jeu.
-Le coffre, la thune, elle est où ? Parle !
-Q-Qu’est-ce ce que vous me voulez ? Implora l’humain d’une voix rendue aiguë par la terreur.
-T’es sourd ou quoi ? Poursuivit la guerrière en approchant sa lance des yeux écarquillés du jeune homme. Parle, ou c’est moi qui vais te faire parler !
-J-je sais pas. Bredouilla-t-il.
-Allez gamin, fais un effort, fit Sans sur un ton beaucoup plus posé. T’as envie de rentrer chez toi ce soir, non ?
Le jeune homme déglutit en hochant la tête ;
-O-oui.
-Alors parle.
-D-dans le b-bureau du directeur. Y-y-y a une c-clé. Il y a t-tout dans le c-coffre.
-Et bah voilà, tu vois quand tu veux, répondit Sans. Puis il se tourna vers Undyne, et ajouta ; Bon, qu’est-ce qu’on fait de lui ?
-On n'a pas vraiment le choix, fit la guerrière en haussant les épaules.
-J-je vous en supplie ! J’ai dit tout ce que je savais !
-Rien de personnel gamin, rétorqua Sans en extirpant son pistolet à seringue.
Prenant l’arme pour un modèle réel, l’humain se jeta sur Sans dans un ultime espoir en voyant qu’il n’avait plus rien à perdre. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de se propulser, le projectile l’atteignit en pleine poitrine et il s’effondra au sol dans un bruit sourd.
-Heh, espérons juste qu’il ne se soit pas cogné la tête.
-On a déconné Sans, qu’est-ce qu’on fait de lui maintenant ?
-Détends-toi. Aide-moi, on va le mettre dans une chaise. Avec un peu de chance, il croira avoir rêvé.
Undyne lui lança un regard désapprobateur, mais n’ajouta rien et alla se placer derrière lui.
-Prends-le par les pieds, ordonna-t-elle au squelette.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
02 octobre 2018 à 23:31:00

3

Éric travaillait sur un projet complexe. La chaîne avait commandé une nouvelle émission, et c’est lui qu’on avait chargé de sa programmation. Il était donc résolu à éplucher tableaux sur tableaux pendant des semaines, condamné à avoir les cellules du tableur gravées sur la rétine.
Ce soir, il avait justement été retenu au bureau bien plus longtemps que raisonnable. Les enquêtes de marché étaient arrivées et il devait les traiter pendant qu’elles étaient encore fraîches.
Ses heures sup’ s’étaient déroulées sans encombres - à l’exception d’un problème informatique bizarre dans la salle d’à côté - jusqu’au moment où il entendit un gros bruit raisonner dans les couloirs. C’était comme une grosse pile d’objets qui se seraient effondrée, et il espérait que ce n’était rien de trop précieux.
Toutefois, ce n’est pas ça qui le poussa à sortir de son bureau, mais bien les cris qui s’en suivirent. De là où il était, Éric ne parvenait pas à comprendre de quoi il était question, néanmoins il constatait distinctement que deux ou trois personnes étaient en train de vivement se disputer.
Ce n’était pas normal. Il était censé être seul à cette heure-là. Son cœur se mit à battre un peu plus vite. Selon toute vraisemblance certains de ses collègues s’étaient égarés, mais par acquis de conscience il préférait aller vérifier. Au moins pour rétablir la bonne ambiance au bureau.
Alors qu’il se rapprochait, les voix se faisaient de plus en plus distinctes, et son sang se glaçait un peu plus dans ses veines. Clairement, quelque chose de très mauvais était en train de se passer.
Au moment où il approcha de l’angle, Éric marchait à moitié accroupis pour ne pas faire de bruit. C’était certain, ces gens n’étaient pas là de leur plein droit. Une lueur bleutée provenait du couloir, et il y passa la tête le plus discrètement possible.
Éric n’en cru pas ses yeux.
Face à lui, au milieu du couloir, se trouvaient de grandes barres qui brillaient d’un bleu électrique intense, obstruant une partie de sa vue sur l’autre côté. Mais ce n’était pas ça le plus stupéfiant ; un de ses collègues semblait pris au piège, menacé par… des monstres ? Oui, ces barres bleues qui montaient jusqu’au plafond, c’était clairement de la magie ! Son cerveau mit quelques instants à traiter l’information. Il y avait deux monstres, très clairement armés, en train d’attaquer quelqu’un.
N’ayant pas une âme de héros, Éric se remit vivement à l’abri en priant pour que personne n’ait remarqué sa présence. Que faire ? S’en aller, se cacher loin. Mais ensuite ? La police ! Oui, il devait absolument prévenir la police. Il entendit un coup de feu qui le fit sursauter, et ce fut son signal pour prendre ses jambes à son cou.
Revenant le plus vite possible jusqu’à son bureau, Éric se saisit de son téléphone et composa le numéro de ses mains tremblantes. Il avait du mal à contrôler sa voix quand l’opératrice lui répondit, mais il lui expliqua tant bien que mal la situation. Elle parut tout d’abord incrédule, prenant l’appel pour un canular, et Éric dû dépenser de longues et précieuses minutes pour lui faire comprendre qu’il était on ne peut plus sérieux.
L’opératrice lui assura alors qu’elle allait envoyer les secours, et lui conseilla de se cacher du mieux qu’il pouvait. Éric la remercia et raccrocha, en lui demandant de faire au plus vite.
Mais, au moment où il reposa son téléphone pour aller se cacher, il vit une lueur bleue dans le coin de son champ de vision. Son sang ne fit qu’un tour. Il entendit une déflagration assourdie et, avant qu’il n’ait le temps de faire quoi que ce soit, sentit une vive piqûre qui se noya bientôt dans une épaisse fatigue. Puis en un instant, Éric s’effondra.

Le jeune homme qui les avait surpris pesait son poids, et, après l’avoir déposé, les deux soldats étaient en sueur. Ils prirent quelques instants de repos. Sans veilla à bien récupérer la seringue usagée ; ils laissaient déjà assez de traces dans le sang de leur victime, pas la peine de l’inciter à les exploiter.
-Bien, on reprend le même chemin pour sortir ? Demanda la guerrière.
Sans hocha la tête, et ils repartirent en sens inverse. L’itinéraire était encore frais dans leur mémoire, si bien qu’ils n’eurent pas à consulter le plan. Toutefois, ils avaient l’impression confuse d’oublier quelque chose. Pourtant, ils étaient sur le bon chemin.
Brusquement, au détour d’un couloir, cela leur revint. Ils virent la lumière encore allumée de la pièce qu’ils avaient eu tant de mal à passer, brillante comme pour percer leur plan à jour. Cette fois, l’humain parlait, et ses paroles leur firent l’effet d’une bombe. Il était impossible de se méprendre sur leur sens.
Sans rechargea son arme et s’avança lentement dans l’encadrement de la porte. La discrétion n’était plus d’aucune utilité, mais il préférait régler ça sans combat. L’homme lui tournait le dos. Il s’était tut, et il venait de reposer son téléphone sur la table. Undyne s’avança à son tour, lance à la main, prête à parer à toute éventualité.
Soudain, l’homme sembla sur le point de se retourner. Sans n’hésita pas une seule seconde. Il pressa la détente, et l’humain s’écroula comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.
Les monstres se précipitèrent sur lui. Le squelette arracha la seringue tandis que la guerrière tâcha de le remettre dans une position normale. Ils ne tromperaient probablement personne, mais elle préférait tout de même le faire.
Sans s’empara ensuite du téléphone. Petite chance dans leur malheur, il pouvait être déverrouillé par empreinte, et le monstre se dépêcha d’y accéder. Il ouvrit l’application téléphone, regarda les derniers appels passés, et eut l’impression que le sol s’ouvrait sous ses pieds. Le numéro de la police figurait en première place des appels récents. Il constata également que la communication était coupée depuis déjà deux minutes ; que de temps précieux gâché.
-On fait quoi ? Demanda-t-il en faisant un effort surhumain pour garder son sang-froid. S’il paniquait, c’était finit, alors qu’ils avaient encore une petite chance de s'en sortir.
-On se barre.
-Par où ?
-J’en sais rien ! Siffla Undyne. Y a pas une sortie de secours ? Un endroit par lequel on pourrait sortir tranquille ?
Sans arracha la carte de son sac, mais il avait beau parcourir frénétiquement tous les chemins, aucun n’était convenable. Il n’y avait que deux issues, l’entrée principale, et celle qu’ils avaient pris pour entrer, qui se trouvait aussi faire office de sortie de secours.
Ils devaient réfléchir vite, malgré la pression de plus en plus grande. Finalement, Undyne sauta sur ses jambes ;
-On descend ! Décida-t-elle, et, à défaut d’une meilleure solution, Sans la suivit.
Ils reprirent leur course effrénée pour atteindre la cage d’escalier. Ils enchaînaient les marches sans réfléchir, au point d’en sauter quelques-unes pour grappiller quelques secondes.
Mais à peine avaient-ils descendu dix étages que leur course s’arrêta net. La lourde porte du rez-de-chaussée venait de s’ouvrir dans un bruit de tonnerre. Déjà, on entendait la cacophonie des bottes des policiers. À moins que ce ne fut carrément des soldats.
Les monstres se regardèrent, ne cherchant plus à cacher leur peur. Que faire ? Ils ne pouvaient pas se battre, ils étaient pris au piège. Leur seul réconfort était qu’ils seraient morts pour la patrie, pour un monde meilleur.
Non, ils ne voulaient pas mourir.
Ils ne pouvaient pas rester là, ils devaient bouger. Mais ils ne pouvaient pas descendre. Alors il n’y avait qu’une seule direction où aller ; en haut.
Escaladant les marches quatre à quatre, Undyne et Sans parvenaient à conserver la distance entre eux et leurs poursuivants. Mais, ce faisant, ils avaient irrémédiablement révélé leur position. De plus, probablement le plus terrifiant, ils ne pourraient pas monter à l’infini.
À un moment, les marches s'arrêtèrent. Il n’y avait plus rien à monter, mais seulement une porte à franchir. N’ayant rien d’autre à tenter, ils se jetèrent dessus, plongeant dans l’air nocturne.
Le froid leur fit du bien, leur donnant un coup de fouet bien mérité. Contrairement à ce qu’ils craignaient, il n’y avait pas d’hélicoptère ou autres soldats en embuscade sur le toit, mais ce n’était pas pour autant qu’ils étaient tirés d’affaire.
En effet, ils ne faisaient que repousser l’inévitable. Il était impossible d’y couper ; ils finiraient bien par arriver à court de toit sur lequel courir.
Et, telle une prophétie devenant réalité, ils se retrouvèrent soudain au bord du vide. Devant eux s’étendaient les façades ternes éclairées par les gyrophares colorés, une mort certaine, tandis que derrière eux se refermait lentement un piège fatal.
Ils restèrent paralysés. Ça y était, c’était finit. Ils allaient finir en poussière dans des geôles ou sur le macadam. La porte se rouvrit, le martèlement des bottes repris, et ils se retournèrent. Quitte à faire face à la mort, autant s’y prendre dignement.
En quelques secondes, une dizaine de soldats se mirent en position, formant un arc de cercle bloquant toutes les issues. Ce n’étaient pas des policiers classiques, bien au contraire, mais des unités spécialisées dans le traitement des monstres. Leurs fusils étaient braqués sur Undyne et Sans, leurs lampes torches éclairant les cagoules sombres des deux monstres.
Un autre humain s’approcha lentement. Les deux soldats du milieu brisèrent le rang pour lui permettre de passer, puis se remirent immédiatement en position. L’homme s’arrêta à une distance raisonnable des monstres, et leur lança un regard dédaigneux.
-Rendez-vous, ordonna-t-il.
Les soldats semblaient sur le point de tirer, mais les monstres ne bougèrent pas. Plutôt mourir que d’être capturés et torturés. L’homme sembla passablement frustré, et reprit ;
-C’est terminé. Vous avez perdu sales créatures. Nous n’hésiterons pas à tirer.
On entendit le déclic des crans de sûreté, faisant réaliser aux deux monstres que la mort était belle et bien là. Jusqu’à présent, même durant leur fuite, ils s’étaient dit qu’ils trouveraient une solution, qu’ils s’échapperaient. Ils comprenaient qu’ils allaient mourir, mais ne l’avaient pas réalisé. Ils le savaient sur le plan intellectuel, mais pas émotionnel.
Ce n’était plus le cas.
Désormais, face aux orbites froides des canons, la portée de leur mort les frappait pleinement. Ils furent pris par un instinct primaire, une force irrésistible les poussant à tout faire pour survivre, par tous les moyens.
Sans se retourna pour faire face au vide, remontant d’un cran la tension déjà insoutenable. Leur vie ne tenait qu’à un mouvement de travers, mais, de toute évidence, ceci n’en était pas un.
-Retourne-toi ! Cria le chef des soldats. Mains en l’air !
Une idée avait germé dans l’esprit du squelette. C’était insensé, impossible, mais c’était leur seule chance. Face à une mort certaine, une mort hautement probable était préférable, non ? Il se concentra, plissa les yeux pour bien voir le sol. Quarante étages plus bas, cent vingt mètres en dessous, le béton ressemblait à un vague coup de crayon, les voitures étaient des insectes et les hommes invisibles. Comment savoir s’il y avait des renforts ? Impossible d’en être sûr à l’avance.
-Tu me fais confiance ? Murmura-t-il.
-Oui, souffla Undyne. S’il lui offrait la salvation, elle était prête à lui offrir toute la confiance du monde.
-Alors, à trois, saute.
Sans fit un rapide calcul. Ils auraient cinq secondes. Cinq secondes pour décider s’ils allaient vivre ou mourir.
-Un…
-Qu’est-ce que tu fais ! Continua l’homme. Je veux voir tes mains !
Undyne fit un pas en arrière, montant sur le parapet.
-Deux…
Le chef des soldats vit que ce manège ne rimait à rien. Il pensait que ces bêtes seraient assez intelligentes pour comprendre qu’elles allaient mourir, mais apparemment, ce n’était pas le cas.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
02 octobre 2018 à 23:31:46

4

-Trois…
Quoi qu’il arrivait maintenant, se dit Sans, le suspense ne durerait plus que cinq secondes.
Le squelette ferma les yeux. Il voyait la ruelle juste en bas, il visualisait le béton couvert de flaques et les sacs poubelles éventrés, les murs de briques et les fenêtres verrouillées, les chats errants et les rats crevés. C’était comme s’il se trouvait juste devant, comme s’il était en train de le vivre dans l’instant.
Et, la seconde d’après, il y fut réellement. Il n’y avait plus que du vide sur le toit, plus qu’une fière guerrière seule, basculant dans l’abysse sous le feu nourri des dix soldats ébahis. Ils agissaient par réflexe, à la fois perplexe et enragés à l’idée que quelqu’un préfère se suicider qu’être arrêté.
Ce fut comme si le temps prenait fin. Undyne chercha à se rattraper, comme si elle ne réalisait que maintenant sa folie, et sa main ne rencontra que l’air qui s’ouvrait en dessous d’elle. Un cri monta dans sa gorge, mais ses muscles contractés dans un espoir vain de survivre à la chute l’empêchèrent d’en sortir.
Les balles sifflaient autour d’elle. La guerrière crut avoir de la chance, jusqu’à ce que l’inévitable se produise. Undyne sentit une vive douleur lui transpercer la jambe, puis l’épaule. L’une des plus intenses qu’elle n’ait jamais connu. Cette fois, son cri perça l’air et les tympans de ses adversaires qui ne s’arrêtèrent pas pour autant.
Heureusement, elle avait déjà disparu avant qu’une autre balle ne puisse l’atteindre. Le chef des soldats pesta, mais il ne put rien faire pour devancer la chute de la guerrière. De toute façon, elle serait déjà morte avant qu’il n’atteigne le bord.
En bas, Sans se retourna pour constater qu’Undyne était déjà au tiers de sa chute. Il ne put s’empêcher de lâcher un juron en réalisant l’ampleur de sa connerie. Il lui avait dit de sauter en espérant la rattraper, sans penser une seule seconde que, peut-être, il n’y arriverait pas. Que ferait-il quand les entrailles de son amie exploseraient en repeignant la ruelle et lui avec, avant de doucement se transformer en poussière ? Est-ce qu’il avait pensé à ça ?
De toute façon, il n’avait plus le temps d’y penser. Le temps qu’il concentre la force de ses pouvoirs Undyne n’était plus qu’au vingtième étage
Usant de toute la magie qu’il pouvait trouver, brûlant sa détermination à une allure une seule fois égalée, Sans déploya tous ses efforts pour garder Undyne loin du sol. Sa télékinésie ne pourrait jamais la faire léviter à temps, mais peut-être pourrait-il amortir suffisamment sa chute pour lui permettre de survivre.
La femme poisson se sentit soudain plus légère. Elle s’était résignée, n’osant regarder le sol pour ne pas subir la lente appréhension, mais elle ne put que constater que sa vitesse ralentissait. Ce n’était pas très rapide, mais c’était indéniable. Toutefois, est-ce que cela suffirait ?
Sans redoubla d’efforts, et Undyne ralentit un peu plus. C’était éreintant, plus usant encore pour le squelette que se battre contre un milliard de soldats à la fois. Faire voler des os et des fusils n’était rien à côté de la complexité d’un être vivant. Il fallait prendre en compte chaque organe, chaque cellule, chaque minuscule protéine aussi fragile qu’un fil dans une tempête. Depuis l’extérieur on aurait cru cela facile, une bagatelle pour quelqu’un d’aussi expérimenté que Sans, alors qu’en réalité cela revenait à transporter une ville entière avec la force d’un ouragan, en prenant garde à ne rien abimer pour ne pas se retrouver avec un tas de tissus mixés et sans vie à l’arrivée.
Son cerveau le matraquait, ses muscles tremblaient et ses entrailles se tordaient comme si on lui avait demandé de soulever une montagne à la force de ses simples mains. Mais il tint bon. Il puisa dans toutes les ressources qui lui restaient, dans toute l’adrénaline et l’instinct de survie que son corps pouvait fournir. Sans le savait, il n’était pas fait pour les efforts sur la durée, et ces cinq secondes commençaient à prendre des allures d’éternité.
Le squelette leva la tête. Elle allait trop vite. Il avait tout donné, et elle allait encore trop vite. Il ne restait plus que quinze mètres en dessous d’elle, puis dix, puis cinq. Il n’y avait plus rien à faire, sinon espérer qu’elle parvienne à négocier l'atterrissage.
Undyne heurta le sol avec force. Sans l’avait ralentie comme un parachute l’aurait fait, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle chutait comme une plume. La douleur fut fulgurante, et elle ne put retenir son propre poids ; ses jambes plièrent sous l’impact et la guerrière s’effondra sur le bitume.
Elle avait mal partout. Tout son corps hurlait comme celui d’un damné, noyant complètement son esprit sous la douleur. Sans tituba jusqu’à elle, mais sa vision était noire. Tout ce qu’elle perçut fut la voix inquiète du squelette ;
-Undyne ? Ça va aller ?
Elle avait envie de lui hurler dessus, de l'engueuler plus fort qu’elle n’avait engueulé personne, de lui crier toute la douleur et la colère qu’elle ressentait.
Au lieu de ça, la guerrière serra les dents et hocha difficilement la tête. Malgré la souffrance obsédante, une idée parvenait à accaparer le peu de conscience dont elle disposait encore : rester en vie. Tout faire pour cela, même si ça voulait dire marcher sur des membres brisés, même si ça voulait dire se mordre la langue jusqu’à la couper pour ne pas hurler.
Sans voyait devant lui un bien piteux spectacle. Il avait rarement - jamais, en réalité - vu Undyne dans cet état. Mais ce n’était pas le moment de s’avouer vaincu. Ils avaient gagné quelques secondes, il fallait en faire usage.
Forçant son cerveau fatigué à former encore un autre plan, Sans aida Undyne à se relever et la soutenu, ou plutôt la traîna, sur quelques mètres. Il était épuisé, à bout de force. Exploiter ainsi toute sa magie avait également privé son corps de toute son énergie. Mais ils devaient se mettre un peu plus en sécurité, s’enfoncer un peu plus loin dans la ruelle.
Ensuite, il entreprit de se débarrasser de sa tenue. De toute évidence, leurs poursuivants ne pouvaient pas connaître son identité, ni celle d’Undyne. Voyant que la guerrière était toujours un plein délire fiévreux, il lui enleva la sienne au prix de lourds efforts.
Il se demanda que faire des tenues. S’il les laissait là, cela ferait un indice qui pointerait dans leur direction. Alors il les enfourna dans les sacs tandis qu’il en extirpait la radio.
-Vous me recevez ? On a besoin d’aide ! Cria-t-il dans le boîtier. On a les flics au cul, Undyne est en train de crever, et je vais pas pouvoir la traîner longtemps.
Il y eut une seconde de flottement, et une voix crépitante se fit entendre à la radio.
-Bien reçu. Abandonnez la et gagnez le point d’extraction numéro deux.
-Négatif, grogna le squelette en repassant le bras d’Undyne sur son épaule. Il n’avait aucune idée de comment elle pouvait encore tenir debout, ses jambes formaient un angle tout sauf naturel, et celle de droite semblait dotée d’un deuxième genou, mais elle avançait, et c’était tant mieux. Sans réalisa qu’ils laissaient un épais filet de sang derrière eux, ce qui rendait sa tentative de cacher les combinaisons inutile. Tant pis, c’était fait.
-Vous ne comprenez pas soldat, reprit la voix. Rejoignez le point, ou on part sans vous.
-C’est vous qui ne comprenez pas, répondit-il le souffle court. Vous avez intérêt de venir nous chercher si vous voulez pas finir avec le trident du roi en travers de la gorge demain matin.
Il n’y eut pas de réponse pendant plusieurs secondes. Sans se concentra sur sa marche. Il ne pourrait pas tenir bien plus longtemps. Il n’était même pas sûr de pouvoir atteindre le bout de la ruelle.
Finalement, la radio crépita de nouveau ;
-Où êtes-vous ?
Le squelette ferma les yeux. De quel côté ils avaient sautés ? Les escaliers se trouvaient à l’Est, ils avaient couru tout droit en sortant sur le toit… Puis ils avaient pris à gauche une fois en bas… Un mal de tête le prit et il faillit trébucher. Sans se reprit, secouant la tête pour essayer d’éclaircir ses idées.
-Soldat ? Fit la radio.
-La rue au sud… Urg, haleta le monstre. On va déboucher sur… derrière…
-Qu’est-ce que vous voyez en face de vous soldat ?
Sans releva la tête. Tout était flou. Il plissa les yeux pour essayer de voir ce qui se trouvait au bout du passage.
-Un restaurant, dit-il, à bout de souffle. Un fast-food…
-On arrive.
Il reçut la nouvelle comme un immense soulagement. Le squelette sentit soudain une grande fatigue s’emparer de lui. Non, il ne devait pas craquer. Un pas devant l’autre. Doucement, mais sûrement.
Undyne avait complètement cessé de marcher. Elle reposait maintenant entièrement contre lui. Allez, implora-t-il, aide moi un peu. Sans ne sentait plus rien tant son corps était à bout. La sortie de la ruelle semblait si loin. Et il avait l’impression de ne pas avancer.
Le monstre se demanda comment tout avait pu aussi mal tourner aussi vite.
Puis il trébucha à nouveau, et s'étala de tout son long. Le sol était si confortable… Non, il devait se relever. Sans posa un genou au sol, raffermit sa prise sur la guerrière, et fit un pas de plus.
Puis il tomba encore.
Et, cette fois, il ne se releva pas.

Karma251 Karma251
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Niveau 2
03 octobre 2018 à 15:17:28

Ho my dog :fou:
Tellement parfait :)

Steellar Steellar
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Niveau 10
03 octobre 2018 à 17:54:15

Le 03 octobre 2018 à 15:17:28 Karma251 a écrit :
Ho my dog :fou:
Tellement parfait :)

SheogorathCDC SheogorathCDC
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Niveau 10
03 octobre 2018 à 18:04:53

[17:54:15] <Steellar>

Le 03 octobre 2018 à 15:17:28 Karma251 a écrit :
Ho my dog :fou:
Tellement parfait :)

erosdog erosdog
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Niveau 10
03 octobre 2018 à 20:18:43

Vive l’originalité :noel:

Steellar Steellar
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Niveau 10
03 octobre 2018 à 20:21:32

Le 03 octobre 2018 à 20:18:43 erosdog a écrit :
Vive l’originalité :noel:

SheogorathCDC SheogorathCDC
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Niveau 10
05 octobre 2018 à 06:22:29

[20:21:32] <Steellar>

Le 03 octobre 2018 à 20:18:43 erosdog a écrit :
Vive l’originalité :noel:

SteellarEcoPlus SteellarEcoPlus
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Niveau 10
12 octobre 2018 à 19:48:28

Vous vous attendiez à un nouveau chapitre ?

Orion-Is-Back Orion-Is-Back
MP
Niveau 9
12 octobre 2018 à 22:10:52

DEUS VULT !!! :banzai:

SheogorathCDC SheogorathCDC
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Niveau 10
12 octobre 2018 à 22:17:07

Le 12 octobre 2018 à 19:48:28 SteellarEcoPlus a écrit :
Vous vous attendiez à un nouveau chapitre ?

Mais c'était moi, DIO ! https://image.noelshack.com/fichiers/2017/23/1496750435-dio-2.jpg

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