Edité par Anuman Interactive, Mafia Tycoon est en réalité un simple jeu de gestion délaissant totalement les scènes d'action au profit d'une véritable jungle de menus et d'icônes. Inutile donc d'espérer conduire une limousine noire dans les rues d'une mégalopole américaine ou de tirer au bazooka sur des fourgons blindés. Ici, tout ce que le joueur a à faire, c'est de sélectionner des actions à effectuer dans des listes prédéfinies et d'attendre patiemment que le résultat s'affiche au tour suivant. Il n'y a pas la moindre possibilité d'influer sur le cours des événements ni le moindre mini-jeu à se mettre sous la dent. Ainsi, que l'on vise une victoire Réussite Suprême en accumulant 20.000 points de réputation, une victoire Supériorité criminelle en abattant les autres chefs de gang ou une victoire Monopole en bâtissant un empire financier, il faudra donc se contenter d'effectuer des choix dans l'interface en cliquant avec la souris.

Tout commence sur une petite carte en 3D sur laquelle est modélisé notre QG ainsi qu'une cinquantaine de sociétés et de commerces. Hôtels, restaurants, cafés, casinos, bijouteries, le joueur est libre d'investir dans le ou les établissements de son choix pour blanchir son argent et se forger une réputation d'homme d'affaires respectable. Il enverra ensuite ses sbires en mission pour générer des revenus supplémentaires ou intimider ses adversaires. Au début, nos employés ne seront guère capables que de braquer quelques passants ou de vendre un peu de came à la sauvette mais au fur et à mesure qu'ils gagneront de l'expérience et qu'on améliorera leur équipement, ils pourront mener des expéditions punitives, participer à des courses illégales, faire évader leurs camarades de prison ou même déclencher une guerre des gangs impitoyable.

Si les premiers tours de jeu sont assez amusants dans la mesure où l'on découvre les possibilités du soft et où l'on prend un malin plaisir à envoyer notre équipe semer le chaos autour de nous, on s'apercevra hélas très rapidement qu'une partie de Mafia Tycoon consiste en fait à répéter encore et toujours les mêmes gestes. Ainsi, il faut constamment collecter les revenus générés par nos établissements car ces derniers ne sont pas automatisés. On doit également définir les rôles de chacun de nos employés en permanence même s'ils exécutent toujours la même mission. Les interactions sociales se limitent à cliquer sur une poignée d'individus pour les inviter à dîner. Le système de commerce est extrêmement fade. Bref, on ne peut pas dire que le grand frisson soit précisément au rendez-vous. Alors certes, il est possible de se lancer dans divers trafics ou d'ouvrir des établissements clandestins (ateliers, bordels...) pour varier les plaisirs. On peut aussi graisser la patte des policiers pour qu'ils ferment les yeux sur nos exactions ou verser de l'argent à des organismes philanthropiques pour remonter dans l'estime de la population. Mais dans l'absolu, le déroulement du jeu est tellement lent et répétitif qu'on s'ennuie au bout de vingt minutes. Même pour une quinzaine d'euros, il sera donc préférable de faire l'impasse sur ce titre et d'attendre d'avoir suffisamment économisé pour se procurer un titre plus complet.