Quand je dois tester un jeu à licence, j'ai pour habitude de commencer mes articles en vous resituant l'univers dont le titre s'inspire, mais comme je pense que tout le monde connaît Xena (et aussi pour éviter de m'énerver contre cette série grotesque), je ne dirais rien cette fois-ci. Soyons clair dès le début, Xena Warrior Princess sur GBC n'est autre qu'un sous-Zelda très bas de gamme. Pratiquement tout le jeu s'inspire de la série magique de Nintendo. Tenez par exemple, vous commencez l'aventure sans arme et devrez, comme dans Zelda, trouver une épée avant de pouvoir continuer. Autre élément similaire, l'énergie de l'héroïne qui est ici représentée par des cœurs en bas de l'écran, pourra être augmentée en récoltant des containers de cœurs cachés un peu partout. Et des exemples comme ça, il y en a tout au long du jeu.

On a donc affaire à un titre d'action aventure. Pour ce qui est du scénario, il serait apparemment question de quitter le pays des songes dans lequel vous seriez enfermée. Vous m'excuserez ce manque de précision, mais étant donné que l'histoire est très décousue et que l'on passe très rapidement d'une quête à l'autre, j'ai eu un peu de mal à suivre. Désolé. Le jeu réserve de nombreuses rencontres et comme par hasard chaque personne à laquelle vous parlerez aura un service à vous demander. De la fée qui a perdu sa reine au farfadet qui réclame du sirop d'érable, tous vous confient leurs soucis et attendent que vous les aidiez. Toutes ces quêtes demandent de nombreux allers-retours plus ou moins longs et pénibles à travers les contrées du jeu. Comme quoi, pour être un bon justicier, mieux vaut avoir une bonne paire de chaussures (ou de sandales dans le cas de Xena). Superman, lui, a compris le truc, il ne se déplace que par la voie des airs ! Par moment, le jeu bascule en vue de profil pour des phases beaucoup plus orientées action. C'est notamment le cas de la traversée de la rivière à dos de tortue où vous devez slalomer entre les crocodiles et les troncs d'arbres tout en évitant les fléchettes que les indigènes vous jettent. Ces phases sont très difficiles et tranchent nettement avec le reste du jeu. D'autant plus qu'il est impossible d'enregistrer n'importe quand car chaque sauvegarde coûte des rubis et les rubis en question sont plutôt rares.

Comme je le laissais entendre dans l'introduction, ça fait quelques temps que je n'avais pas touché à une Game Boy Color et y revenir m'a fait un petit choc, surtout au niveau des graphismes. J'ai beau adopter le regard le plus objectif possible, je ne peux m'empêcher de trouver les graphismes de Xena très mauvais. Les décors sont vides et très répétitifs et affichent des couleurs très ternes. Remarquez, si vous adorez les couleurs délavées dans le style de celles qu'on voit dans les pubs de lessive (vous savez, celles qui sont toujours lavées avec « une autre marque de lessive »), vous risquez de trouver Xena magnifique. En tout cas, elles ne représentent pas les couleurs vives et pétillantes de la série télé. De plus, Xena est méconnaissable avec des proportions plus que douteuses. A croire qu'ils nous ont refilé Xena la championne d'haltérophilie à la place de Xena la guerrière... Le reste de la réalisation est aussi très juste et ne rattrape en aucun cas le manque d'intérêt du jeu. Pour conclure, même les fans purs et durs de la série risquent d'être déçus par ce volet GBC. On ne retrouve pas vraiment l'esprit de l'émission télé et le scénario proposé n'est pas très accrocheur.