Ce n’est pas sans raison que ce cher Bruce Wayne est à la tête d’un empire financier. Il a parfaitement bien compris le potentiel de son justicier de la nuit et nous propose désormais de le (re)découvrir en version remasterisée sur Xbox One et PS4. Au programme de ce Return to Arkham, les deux premiers épisodes développés par Rocksteady, accompagnés de tous leurs DLC. Des heures d’enquêtes, de combats et d’accrobaties en perspectives, le tout dénué de surprises pour ceux qui auraient déjà fait le tour des versions originales.

Est-ce que cette collection est faite pour vous ? Voilà la question à laquelle nous tenterons de répondre. Et si vous découvrez la série, nous vous invitons à lire les tests respectifs des deux épisodes qu’elle contient. Sachez en tout cas que la note finale sanctionnera à la fois la qualité de ces jeux et celle de leur portage.

VOUS POSSÉDEZ DÉJÀ LES JEUX DE LA COLLECTION

Nous parlons là de jeux qui semblent sortis tout récemment, du haut de leurs 5 ans et 7 ans respectifs. On ne s’attend donc pas vraiment à un important écart graphique. Néanmoins, dès le début d’Asylum, on note le réhaussement des textures avec un niveau de détails tout à fait décent pour nos machines modernes. Certes, la mise en scène a pris un léger coup de vieux, avec une synchronisation labyale un peu dépassée, mais on apprécie le travail autour des modèles 3D, des effets de particules et d’éclairage. Reste que la direction artistique d’époque, magistralement orchestrée par Rocksteady, se retrouve régulièrement mise à mal par une surexposition générale des personnages et un manque de respect des couleurs d’origine. Pas de quoi gâcher l’expérience, mais la différence est là, bien visible, entre couleurs criardes et effets un peu trop tape-à-l’œil. On y perd un peu cette ambiance sombre et glauque au profit d'une meilleure visibilité et d'un contraste plus cartoonesque.

Ce qui fâche un peu, c'est que cette amélioration graphique se paye le prix fort au niveau de la stabilité de l’image. Le framerate, non constant, se permet des chutes vertigineuses à chaque mouvement important de la caméra ou lorsque trop d'éléments changent à l'écran. Un virage trop serré dans les cieux d’Arkham City, un retournement du héros en plein combat, et même parfois au détour d’une salle un peu trop chargée en détails, peuvent conduire à des sauts d’images très visibles et clairement inacceptables pour cette génération de consoles. A cela s'ajoutent quelques traces d'aliasing, très discrètes la plupart du temps, mais plus présentes lorsque le moteur graphique tente d'afficher des détails lointains. Reste que globalement, l'expérience est systématiquement meilleure que sur les consoles de la génération précédente et, framerate mis à part, supérieure aux versions PC de l'époque.

La partie sonore a aussi droit à son lot d'imperfections, avec notamment d'importantes différences de niveau entre voix et effets. On se retrouve ainsi régulièrement à jouer avec le volume général parce qu’on n’entend rien au dialogue en cours ou parce que les bruits d’ambiance ont soudainement décidé de nous faire saigner les oreilles. Des phénomènes audio qui touchent particulièrement Asylum, Arkham City étant épargné à partir du premier tiers de l'histoire. Et si ces défauts ne parviennent pas à gâcher l'expérience globale, ils montrent en tout cas que ce portage n'a pas eu droit au même niveau de finition que ce à quoi Rocksteady nous a habitué avec les épisodes originaux.

Et en termes de contenu, on regrette évidemment que l’épisode Arkham Origins de Warner Montreal soit absent, comme renié d’une trilogie désormais complétée par Rocksteady avec Arkham Knight. Il l'était pourtant dans le bundle Batman Arkham Collection sorti sur PS3, Xbox 360 et PC. Quant aux deux épisodes présents, on profite simplement de tous leurs DLC, de toutes les histoires alternatives ... sans plus de nouveauté. Et à moins que vous ne soyez passé à côté de ces éléments narratifs supplémentaires, aucun bonus ne vient finalement justifier qu’on repasse à la caisse.

VOUS DÉCOUVREZ CES BATMAN AUJOURD'HUI

Nous n’irons pas vous demander comment vous avez pu passer à côté de ces monuments de la génération précédente. Mais le fait est que Arkham Asylum et Arkham City sont des jeux incontournables n’ayant pas vraiment souffert des affres du temps. Ils proposent un gameplay varié, lorgnant du côté de l’infiltration, de la plateforme et de l’action, autour d’un scénario et d’une direction artistique qui n’ont pas à rougir face aux Batman du cinéma. Si les personnages secondaires manquent un peu de profondeur, le héros comme ses antagonistes sont magistralement traités, avec noirceur, folie et puissance. En résultent des affrontements de boss impressionnants, où se mêlent stratégie et réflexes, notamment grâce à un système de combat qui fait encore école aujourd’hui. De plus, l’enchainement de ces deux épisodes, d’Asylum à Arkham City, se fait tout en douceur, menant le joueur au bout d’une histoire à la fois respectueuse de la BD, mais possédant son univers propre. Un vrai tremplin scénaristique vers l'excellent Arkham Knight donc, mais dans lequel on aurait aimé retrouver Arkham Origins pour que la famille soit au complet.