Soulignons le tout de suite, non pas que cela leur donne des excuses, mais le titre est développé par Mana Games, studio composé d'une seule personne, Un développeur indépendant basé dans le Sud-Est de la France. Oubliez donc ici les grosses productions, le développeur le revendique, leur jeu est fait avec la passion et c'est effectivement le premier mot qui nous vient à l'esprit quand nous nous attaquons à The Fall of the Dungeon Guardians. Si vous avez grandi à l'époque des « livres dont vous êtes le héros », à l'époque des jeux de plateau type dungeon & dragons, alors, automatiquement, la larme à l’œil vous viendra en explorant ce jeu résolument rétro.

Promenons nous dans... la prison !

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet avec l'histoire somme toute assez classique. Vous incarnez un gardien de prison et, hélas pour vous, 15 prisonniers vont s'échapper et le directeur de la prison vous ordonne de les retrouver coûte que coûte ! Entendez par là que si vous pouvez les récupérer vivant c'est bien, si vous devez les tuer alors personne ne vous en tiendra rigueur... Pour ce faire, vous devrez donc former une équipe de 4 personnages, ou plutôt devrais-je dire, 4 gardiens qui devront donc se glisser dans cette prison assez austère et pleine de dangers.

Chose très importante dans ce style de jeu, les possibilités de personnalisation sont relativement nombreuses. Dès le début, on vous proposera 7 modes de difficulté allant du niveau "Promeneur" très facile à « Croisé » qui s'avère extrêmement difficile. Les développeurs le disent eux-mêmes, dans ce dernier mode : "Avec un peu de chance ou avec un miracle, vous viendrez peut-être à bout du jeu", au moins l'ambiance est posée ! Une fois votre niveau de difficulté choisi, il vous faudra créer votre groupe et là, deux options s'offrent à vous : la 1ere sera d'accepter le groupe de base préfabriqué par les développeurs, la seconde sera de concevoir votre propre groupe de A à Z et de choisir parmi les options suivantes :

• Votre race : Parmi les 5 disponibles - Humain, Elfe, Nain, Elfe noir, Halfelin
• 4 classes : Healer, Mage, Rogue, Warrior
• Des spécialisations : Exemple, le Healer pourra être un Druide, Prêtre, Nécromancien
• Les Skins : Vous pourrez choisir parmi une dizaine de skins différents
• Les Voix : Choisir la voix de vos personnages
• Le pseudo : Vous pourrez ensuite renommer votre personnage comme bon vous semble.

Une aventure sous haute tension :

La première chose qui va vous frapper dans votre groupe, outre le fait qu'il n'y ait aucun skin de naine barbue, c'est le sérieux de celui-ci. En effet, les développeurs ont voulu vous donner toutes les cartes en main pour réussir votre mission et quand les personnages interviendront, cela restera, la plupart du temps, pour vous donner de nombreux conseils sur le jeu, un peu comme un tutoriel. Ils vous aideront sur vos 1ers combats, sur votre 1ere épreuve de réflexion et même sur votre 1er boss. Vous serez donc bien guidé et l'on regrettera peut-être un manque de touche d'humour dans les dialogues mais, après tout, nous sommes dans une prison où se baladent en totale liberté des prisonniers évadés de leur cellule, ce n'est en effet peut-être pas le moment pour plaisanter !

Parlons des combats justement, ils seront relativement intuitifs et faciles à maîtriser. Attention, nous ne parlons pas ici de la difficulté du jeu, mais bien de la facilité à gérer vos 4 personnages. Chacun d'entre eux possédera pour débuter 2 capacités spéciales qui seront affichées à côté de leur portrait et bien évidement leur nombre augmentera au fil de l'aventure. Le guerrier pourra ainsi donner un violent coup de pied et enchaîner ensuite avec une « vague » qui occasionnera des dommages de zone. Il en va de même pour votre « voleur » qui pourra envoyer une flèche éclair sur une cible unique, ou infliger des « dots » qui viendront brûler vos adversaires. Le tout étant de gérer au mieux vos points de mana et vos points de vie, l'idéal étant donc d'occasionner un maximum de dégâts avec votre guerrier afin que celui-ci prenne « l'aggro » et que l'ensemble des dommages soient pour sa pomme, ou plutôt son bouclier devrais-je dire. Vous devrez donc cliquer sur les capacités de vos personnages et surtout surveiller les points de vie de votre tank en n'hésitant pas à abuser du sort de soin de votre healer. De toute façon, notez que les points de mana remontent très rapidement après chaque combat, autant en abuser. Ce sera d'ailleurs la même chose pour vos personnages qui reviendront à la vie après chaque combat, une déception pour les amateurs de difficulté qui pourront régler cela en jouant dans des modes de jeu bien plus « hardcore ».

Chaque combat vous rapportera de l'expérience pour l'ensemble de vos personnages (sous condition qu'ils soient encore vivants à la fin du combat), cette expérience fera progresser vos gardiens qui pourront ainsi évoluer à travers 3 arbres de compétences plutôt bien garnis. Pour finir sur les combats, le jeu se dote d'un systeme très agréable de « Tank / Heal / DPS », entendez par la que votre personnage principal fera office de bouclier humain et que vous devrez tout faire pour booster sa défense. Derrière, se tiendra son healeur qui passera la totalité du combat à soigner le tank et, juste à coté vos 2 DPS principaux qui occasionneront un maximum de dégâts aux adversaires. C'est à la fois frustrant car au final votre groupe devra obligatoirement respecter cette hiérarchie et laissera peu de place à un autre « build de groupe » , et en même temps très agréable de voir vos héros progresser et devenir surpuissants dans leur domaine respectif.

Entrons désormais dans le cœur du sujet, vous avez votre groupe d'élite, il est temps pour vous de chasser du prisonnier. Il faut l'avouer, c'est assez déstabilisant de se dire que nous évoluons dans une prison avec des gardes alors que le décor ressemble davantage à un vieux donjon plein de squelettes et de démons, de parchemins et équipements magiques. Le mélange des genres est particulier, mais après tout, « Fort boyard » l'a bien fait lui aussi ! Le jeu se déroule avec un système de « Damier ». Si vous avez joué à Legend of Grimrock 2 ou à ton bon Dungeon Crawler qui se respecte, alors vous ne serez pas dépaysé. Vous vous déplacez selon des cases imaginaires et l'adversaire en fera de même le tout en temps réel, vous pourrez bien entendu faire pause en plein combat pour donner vos ordres mais vous ne l'utiliserez que très rarement car 4 personnages à gérer reste relativement facile. Les interactions, hélas, resteront rares, vous pourrez appuyer sur des interrupteurs, sur des plaques de pressions, mais vous ne pourrez quasiment rien casser comme élément du décor et si l'ensemble reste visuellement beau, nous noterons cependant quelques bugs d'affichage. Ainsi, après avoir tué le 1er boss en lui mettant un sort de flamme, nous avons vu les points de dégâts continuer de s'afficher sur l'écran alors que le boss avait déjà rendu l'âme et son corps disparu. D'autres bugs d'affichage viendront se greffer régulièrement et c'est, au final, l'un des seuls reproches que l'on peut faire au titre qui, pourtant, y met de la bonne volonté notamment avec une traduction française qui fera plaisir aux anglophobes. Notons, et c'est toute la beauté des jeux indépendants, que le développeur reste très disponible et a répondu très rapidement à nos mails et nos demandes de correctifs de bugs qui devraient être corrigés à la lecture de ce test.

Concernant la difficulté, elle dépendra bien évidemment du niveau que vous avez choisi en début de partie, le mode normal restant tout à fait abordable. En ce qui concerne la durée de vie, il faudra compter 25H pour un joueur basique qui n'explore pas tout et 50h si vous jouez dans un mode difficile et que vous souhaitez tout trouver ce qui, pour 19,95€, reste vraiment raisonnable. Les niveaux sont longs, regorgent d’énigmes qui vous demanderont d'activer des interrupteurs et de trouver les bonnes clés.