Bon allez, soyons honnêtes : qui, plus jeune, ne s'est pas déjà réveillé en sursaut, de cette manière, et a commencé à angoisser en ne retrouvant pas son ours en peluche ? Ah, vous voyez, moqueurs. Alors je vous demande un peu de compassion pour la jeune héroïne de Finding Teddy. Parce que son oursinet de tissu et de mousse, lui, n'est pas bêtement tombé du lit, il s'est carrément fait enlever par une araignée géante. Mais vous le savez déjà si vous avez joué à Finding Teddy. Premier du nom. Oui parce que désormais, nous parlons de sa suite, Finding Teddy 2, un jeu qui porte fort mal son nom puisque le Teddy susnommé n'a pas disparu... Il est bien là, aux côtés de notre jeune aventurière. Alors de fait, on a quand même un peu de mal à comprendre le titre du soft. Je pinaille peut-être un peu, mais après toutes ces heures de jeu, c'est une question qui me taraude encore.

FBI PorTeddysparu

Et donc le voilà, le Finding Teddy nouveau. Une suite bienvenue mais inattendue, puisque le premier jeu, sorti en 2013, se terminait plutôt bien. En effet, notre héroïne retrouvait sa peluche et devenait copine avec le roi Tarent, le kidnappeur finalement pas si méchant. Elle s'en retournait chez elle pour un bon bol de chocolat, Tarant se lançait dans le caritatif, et une solution finale au problème K-pop était trouvée. Bref, tout le monde était content, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Seulement voilà, et c'est comme cela que commence Finding Teddy 2, un méchant individu décide que le bonheur, c'est naze, et décide de mettre un peu le bazar en Exidus. Après avoir vidé une bombe de Raid® sur Tarant, il coupe la connexion entre son monde et le nôtre, tandis que l'âme de notre arachnée au grand cœur s'en vient posséder le nounours de la jeune fille qui fut autrefois son ami. Votre mission, si vous l'acceptez : rétablir la connexion entre ces deux mondes si différents, pour permettre aux gentils monstres (hm) de fuir Exidus. Prenant son courage à deux mains, et son épée et un bouclier, notre Xena la guerrière modèle réduit retourne sur les lieux de ses premières aventures, accompagnée de son nounours hanté.

Je te donne toutes mes Teddyfférences

On se retrouve donc plongé en Exidus, un monde qui a gagné en couleurs et en détails, par rapport au tout premier jeu. C'est simple, on a pratiquement l'impression de passer d'un jeu NES à un jeu SNES. Et si le premier épisode flattait l'oeil avec son pixel art de qualité, autant vous dire qu'avec Finding Teddy 2, les amoureux de jeux rétro frôleront la fracture de la rétine. Osons le dire, le jeu est franchement superbe. L'amoureux de jeux Megadrive / Super Nintendo que je suis a eu l'impression de retomber en enfance ; au lendemain d'une première journée de test, j'ai failli allumer ma télé en espérant y retrouver le Club Dorothée. Un petit moment de faiblesse.

Plus sérieusement le jeu sent bon le pixel chaud et fait tout pour vous rappeler l'âge d'or de Nintendo et Sega, en multipliant les références aux grands noms des années 80 et 90. L'intro en elle-même est un énorme clin d'oeil fait à The Legend of Zelda, tandis que chaque décès de votre personnage vous rappellera immanquablement Super Metroid. Oui, comme référence, y a pire. Petite erreur de goût en revanche, le jeu a tendance à jouer avec le cadrage, et il lui arrive de zoomer / dézoomer en fonction des écrans. Autant le dézoom ne pose pas de problème (au contraire même), autant le zoom, lui, pique un peu les yeux. Et tant que l'on parle de changements, autant vous le dire rapidement : Storybird Games a vu les choses en grand pour son soft, et ceux qui pensaient retrouver un genre de point'n click seront étonnés de découvrir un... Metroidvania. Oui oui, avec un vaste monde à explorer, des items à retrouver et des zones qui pourront être atteintes uniquement lorsque vous aurez en votre possession le bon objet. C'est classique mais plutôt bien fait. Sauf que...

De l'importance d'une carte

Sauf que, dans un Metroidvania, il y a une fonctionnalité quasi essentielle que les petits gars de Storybird Games n'ont manifestement pas jugé bon d'ajouter à leur titre : la carte, bon sang de bois ! Dans tout bon Metroidvania, ou en fait dans n'importe quel jeu se laissant explorer, on a une map, en appuyant sur un bouton, ou dans un menu... Là, rien. Soit je suis complètement aveugle, soit l'équipe de développement devra répondre de ses crimes lors du Jugement dernier. Ah ça fera moins les marioles une fois en enfer, les orteils plongés dans de l'huile bouillante... Non parce que vraiment, cette absence rend par moments le jeu hyper énervant. Et c'est d'autant plus dommage que le level design est plutôt soigné, et qu'on explore Exidus avec beaucoup de plaisir. En tout cas au départ. Mais dès lors que vous serez un peu perdu, bêtement bloqué devant une porte que vous n'arrivez pas à ouvrir, et que vous commencerez à tourner en rond dans les différents niveaux du jeu... je vous mets au défi de ne pas jurer une ou deux fois. D'autant que le jeu est un brin moqueur et n'hésite pas à cacher à votre regard certains passages, portes et autres coffres parfois bien utiles.

Antonio VivalTeddy

Finding Teddy premier du nom s'était fait remarquer grâce à son pixel art soigné mais également grâce à son gameplay, qui reposait énormément sur la musique et votre faculté à utiliser correctement des portées. Dans cette suite, la musique est moins présente, mais joue toujours un rôle. Elle vous servira notamment à communiquer, par exemple pour ouvrir des portes magiques, des coffres, ou simplement demander à un gardien un poil agressif de vous laisser passer, non mais oh. Mais avant de jouer les Wolfang Amadeours Mozart, vous devrez trouver ici et là les différentes notes qui vous permettront ensuite de composer ces messages. Et c'est là que le bât blesse, à vrai dire. Composer ces messages, clairement, c'est un peu longuet et pas vraiment passionnant. Vous passerez votre temps à fouiller dans le lexique (qui se remplira au fur et à mesure que vous entendrez les êtres d'Exidus vous parler), et il n'est pas impossible que vous ressortiez un peu de papier et un stylo pour savoir quelles notes utiliser ensuite. Tellement 1992.

Jouer de la musique pour communiquer, une fausse bonne idée ?

Un jeu de qualiteddy

Alors soit, je suis un peu dur avec ce Finding Teddy 2. Mais c'est pour une bonne raison : si l'on met de côté ces deux lourdeurs, le jeu est vraiment séduisant. Notre jeune héroïne obéit et réagit au doigt et à l'oeil, et c'est avec un véritable plaisir qu'on explore Exidus, tant que l'on n'est pas perdu. Les environnements créés sont enchanteurs et vous rappelleront sans nul doute le meilleur des jeux d'aventure développés au début des années 90. Qui plus est, il vous faudra de nombreuses heures pour en venir à bout, surtout si, comme moi, il vous arrive d'être un peu lent.