Alors que tous les fans de Nintendo ont les yeux rivés sur la firme nippone dans l’espoir de voir surgir un Direct surprise, Hyrule Warriors : L'Ère du Fléau débarque sans crier gare. Se déroulant 100 ans avant les évènements de The Legend of Zelda : Breath of the Wild , il s’inscrit comme un épisode canon, pour notre plus grand plaisir. Après quelques heures de jeux, qu’avons-nous pensé du Musô prenant place dans les plaines d’Hyrule ?
Hyrule Warriors : L'Ère du Fléau - Notre avis en vidéo
Le château d'Hyrule subit les attaques de centaines de gardiens corrompus. Acculée, la princesse Zelda implore de l’aide pour empêcher le Grand Fléau de prendre possession du royaume. C’est un minuscule et mystérieux Gardien qui répondra à son appel en empruntant une faille temporelle afin d’endiguer la menace qui plane sur les plaines. Ce Gardien s'avère être d’une nature inconnue et issu d’une technologie mystérieuse. Forts des connaissances que ce dernier recèle, Zelda, Link et Impa se mettent en route afin de recruter les 4 Prodiges capables de piloter les Créatures Divines pour arrêter Ganon. Ce prélude a de quoi réjouir le quidam ayant parcouru BOTW car Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau promet de combler les espaces vides laissés par la narration éclatée du dernier épisode canonique de la saga de Nintendo. Le genre Musô est tout à fait pertinent pour traiter cet âge de conflit. Si nous ne savons pas dans quelle mesure le scénario s’imbriquera dans le matériau de base, il y a de fortes chances que nous soyons surpris. En effet, l’ajout de l’éventualité d’un voyage temporel rebat complètement les cartes et il y a fort à parier pour que ce Hyrule Warriors prenne quelques libertés avec le scénario de BOTW. Réponse à la sortie du jeu.
Nous avons été agréablement surpris par l’aspect narratif de ce début de partie. Les cut-scenes sont nombreuses et conservent les qualités de celles du jeu de base. La narration et la mise en scène y sont classiques mais efficaces tandis que le doublage français est assuré par les comédiens ayant officié dans Breath of the Wild. Autant dire que les performances d'acteurs sont pour le moment très solides. L’un des aspects les plus plaisants de ce Hyrule Warriors est de retrouver les personnages que nous avons croisés en arpentant Hyrule ou que nous avons appris à connaitre en retrouvant les souvenirs d’un Link amnésique. Bref, narrativement parlant, L’Ère du Fléau semble bien plus tenir de la préquelle légitime que du spin-off à l’intérêt limité. Cette qualité est exacerbée par le fait que les deux titres partagent le même moteur et de nombreux éléments graphiques. Cette réutilisation d’assets est une bonne chose pour la cohérence visuelle au sein de la licence, mais risque de poser des problèmes manette en main…
De quoi séduire les non-initiés ?
Côté gameplay, L’Ère du Fléau est un Musô pur jus. Comprenez par là que le joueur est lâché dans une arène pour y castagner des centaines d’ennemis à la fois à l’aide de combos dévastateurs. De ce point de vue, cet opus semble tenir ses promesses. On alterne entre attaques simples et puissantes afin de créer des combos capables de terrasser des hordes de Bokoblins. Il est évidemment possible d'effectuer l'esquive parfaite de BOTW que l'on enchainera par une volée d'attaques. Chaque Héros dispose d’un style de jeu qui lui est propre, d’un coup fatal et d’une capacité spéciale que lui seul peut activer. Zelda utilise toutes les fonctionnalités de la tablette Sheikah en combat et peut les réactiver pour des dégâts supplémentaires. Impa peut apposer des sceaux sur ses ennemis afin d’améliorer son coup fatal. Link peut quant à lui s’équiper d’armes différentes modifiant complètement ses capacités et son style de jeu. À cela s’ajoutent des options partagées par tous les personnages comme les pouvoirs de la tablette Sheikah ou encore les baguettes élémentaires que l’on peut subtiliser aux sorciers présents sur le champ de bataille. Musô oblige, le tout sera probablement assez vite répétitif, mais pour atténuer ce sentiment, le système de combat instaure une mécanique de contre qui fonctionne plutôt bien. Par exemple, un Moblin sera plus coriace et il faudra utiliser la tablette Sheikah à bon escient pour accélérer l’affrontement. Ainsi lorsqu’il fonce vers le joueur, ce dernier doit utiliser Cryonis afin de générer un bloc de glace contre lequel l’ennemi ira se cogner. Il sera ensuite vulnérable à une contre-attaque. On peut également utiliser le pouvoir Polaris pour bloquer l’arme de l’adversaire et ainsi l’enchainer sans risque.
De ce que nous avons pu en voir, la structure d’Hyrule Warriors s’avère plaisante. Les missions et les cutscenes s’enchainent tandis qu’il faudra dépenser les ressources glanées au fil des combats pour débloquer des échoppes ou des recettes afin d’améliorer nos héros. Sur nos quelques heures, nous avions constamment le sentiment de progresser et de monter en puissance sans que cela en devienne redondant. Les missions principales que nous avons pu mener à bien se sont avérées bien rythmées et de nouveaux ennemis y étaient régulièrement introduits. En ce début de partie, nous avons déjà pu nous rendre aux quatre coins d’Hyrule pour notamment piloter des Créatures Divines . Nous sommes tout de même tombés sur quelques objectifs un peu trop simplistes, nous lâchant dans une minuscule arène en nous demandant de vaincre 300 ennemis en 5 minutes. Si la formule s’annonce relativement classique, elle semble bien exécutée et très bien tirer parti de l’univers et de la base de gameplay établie par Breath of the Wild. Notez qu’en tant que Musô, il y a fort à parier pour qu’Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau soit sujet à une certaine forme de répétitivité inhérente au genre.
Des performances inquiétantes
Il était déjà facile de s’en rendre compte en jouant à sa démo, Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau semble avoir des problèmes de performances. Dans la version que nous avons pu essayer, le jeu peine à atteindre les 30 FPS. Jamais vraiment fluide, le titre chute régulièrement sous les 20 images par seconde lorsque trop d’éléments s’affichent à l’écran. Tandis qu'à l'intérieur de la cité Zora, nous n’avons jamais atteint un semblant de fluidité faute à la pluie constante qui y règne. Pire encore, lors d’une phase nous permettant de contrôler une Créature Divine , une série d’explosions a causé un bref ralentissement faisant descendre le framerate en dessous de dix images par seconde. Souvent désagréable, ce framerate se stabilise un peu en mode portable où la résolution se réduit en contrepartie pour pouvoir afficher les nombreux ennemis à l'écran. Les environnements traversés sont peu détaillés et un flou général se fait ressentir. Si nous ne sommes pas à l’abri d’un patch day one améliorant les performances, en l’état, le résultat à l’écran à de quoi inquiéter.
Si sa narration et sa promesse de combler les trous scénaristiques laissés par BOTW nous donnent envie de croire en Hyrule Warriors : L'Ère du Fléau, difficile de ne pas avoir d'inquiétudes sur sa technique. Ni joli ni fluide lors de notre session, le titre de Koei Tecmo semble peiner à atteindre un framerate correct. Espérons que cette tare puisse être amoindrie d'ici la sortie du jeu, car ces faiblesses techniques semblent cacher un Musô bien rythmé, agréable à prendre en main et parfaitement intégré à l'univers de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Toujours est-il que L'Ère du Fléau s'est avéré désagréable à plusieurs reprises lors de notre session.