En septembre dernier, la NASA a ramené sur Terre une capsule temporelle des premiers jours du système solaire, provenant de l'astéroïde Bennu. Deux mois après son atterrissage dans le désert de l'Utah, la capsule est intacte, mais le mystère persiste : pourquoi la NASA n'a-t-elle pas encore réussi à ouvrir son précieux conteneur?
Un voyage interplanétaire sur un astéroïde
Le protagoniste de cette mission spatiale est donc l'astéroïde Bennu, un corps céleste potentiellement dangereux qui a vu le jour il y a environ 4,500 millions d'années, peu de temps après la formation du système solaire. En 2018, la sonde OSIRIS-REx a atteint Bennu, amorçant une mission ambitieuse pour collecter des échantillons de sa surface.
Imagine watching your life's work parachute in from space. Experience the joy and suspense of the OSIRIS-REx mission team as their asteroid sample lands on Earth in our newest episode of #NASAExplorers: https://t.co/OjYNtPHGYe pic.twitter.com/9e0qbrxXV0
— NASA (@NASA) December 15, 2023
Après une orbite de 505 jours autour de l'astéroïde, la sonde s'est approchée, déployant son bras robotique pour prélever des échantillons de la surface rocheuse de Bennu. Ces échantillons ont été soigneusement emballés et renvoyés sur Terre, atterrissant dans le désert de l'Utah en septembre 2023. Sauf que la mission OSIRIS-REx, qui a coûté 1,160 milliard de dollars, se heurte aujourd’hui à des obstacles inattendus dans sa quête de réponses sur la formation du système solaire.
Des difficultés inattendues au sol
Cependant, le véritable défi a commencé lorsque la capsule de retour, contenant les précieux échantillons de Bennu, est arrivée au Centre Spatial Johnson de la NASA, à Houston. Un édifice spécialement construit pour stocker et manipuler ces échantillons sans les contaminer devait être le théâtre des prochains développements.
Les membres de l'équipe de la NASA ont entrepris avec précaution de désassembler le conteneur, mais deux des 35 vis qui le scellent ont résisté. Le problème est survenu en raison de la poussière qui s'est infiltrée dans le mécanisme lors de la mission d'acquisition d'échantillons. Les ingénieurs de la NASA travaillent sans relâche pour développer de nouveaux outils qui permettront d'ouvrir le conteneur sans altérer les échantillons, une tâche attendue d'ici le premier trimestre de 2024.
Malgré ces défis, la mission OSIRIS-REx a déjà livré des résultats captivants. En exploitant chaque gramme récupéré à l'extérieur du conteneur, l'équipe a réussi à collecter 60 grammes de matériau. Ce matériau a révélé la présence d'eau et une quantité significative de carbone, établissant ainsi un record en termes de proportion de matière carbonée sur un corps céleste de cette taille.
OSIRIS-REx has found a bluish sheen on the dark rocks returned from asteroid Bennu, with magnesium, sodium and phosphate - a "head scratcher". Makes me think of the blue glassies on lava, but not the same makeup... pic.twitter.com/k3T4wqvrNy
— Jani Radebaugh (@radjanirad) December 14, 2023
L'étude des échantillons a également permis de détecter des traces d'eau emprisonnées dans la structure cristalline de minéraux argileux, offrant une nouvelle perspective sur l'arrivée de l'eau sur la Terre primitive. Ces découvertes ouvrent la voie à une compréhension plus approfondie de notre passé stellaire et des processus qui ont façonné notre système solaire.
L'avenir des échantillons de Bennu
Bien que l'accès au conteneur soit toujours en attente, les scientifiques de la NASA anticipent déjà des semaines d'analyses approfondies sur les échantillons. Ces études permettront de comparer les échantillons de Bennu avec ceux des astéroïdes Itokawa et Ryugu, visités par les missions japonaises Hayabusa. Cependant, environ 70% des échantillons seront soigneusement stockés pour des analyses futures, lorsque de nouvelles techniques émergeront pour explorer davantage les mystères du système solaire.
La mission OSIRIS-REx, malgré ses défis actuels, reste une innovation qui continue de captiver l'imagination et d'éclairer notre compréhension de l’Espace avec un grand E.