Dans la course à la conquête spatiale, la Chine est loin de s’avouer vaincue, et elle compte bien réaffirmer sa volonté d’envoyer des êtres humains sur la Lune d’ici 2030. Pour ce faire, L’Empire du Milieu peut compter sur la France pour l’épauler dans une prochaine mission qui devrait avoir lieu en 2024.
Toulouse met à disposition son outil DORN pour aider la Chine dans sa prochaine mission spatiale
Oui, vous avez bien lu : la Chine a pour projet d’envoyer des êtres humains sur la Lune d’ici 2030 et elle souhaite même y construire une base. Un objectif à la fois ambitieux et surprenant lorsque l’on sait que même les États-Unis y ont renoncé depuis les missions Apollo de 1960 et de 1970. En envoyant ainsi des astronautes chinois sur la Lune, la Chine souhaite renforcer son poids sur la scène internationale mais aussi développer ses compétences technologiques.
Comme pour de nombreux pays, la réussite d'une mission habitée vers la Lune est considérée comme un symbole de prestige national. Cela démontre la capacité technologique et scientifique d'un pays, renforçant ainsi son statut sur la scène mondiale.
De plus, la Lune est soupçonnée de contenir des ressources précieuses telles que l'hélium-3, un isotope rare utilisé dans la fusion nucléaire. Si la Chine réussit à développer des moyens d'exploiter ces ressources, cela pourrait avoir des implications significatives sur le plan énergétique et économique.
C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la nouvelle mission de la Chine en 2024 : récupérer des échantillons de roche sur la face cachée de la Lune. Pour mener à bien cet objectif, la France compte bien lui apporter son soutien en lui mettant à disposition un instrument appelé DORN, conçu à Toulouse.
La Chine veut étudier l’atmosphère qui entoure la Lune
Prévue pour son lancement en mai 2024 à bord d'une fusée Longue Marche, la mission Chang'E-6 dirigera son cap vers la face cachée de la Lune. Depuis l'atterrissage réussi de Chang'e-3 le 14 décembre 2013, la Chine a accompli des exploits spatiaux remarquables, tels que la construction d'une station spatiale, l'envoi d'un rover sur Mars et la réalisation de la première mission d'atterrissage sur la face cachée de la Lune.
L'objectif principal de Chang'E-6 est de réaliser une première historique en rapportant des échantillons de roche provenant de cette région lunaire invisible depuis la Terre. De plus, la mission s'attellera à l'étude de l'atmosphère extrêmement ténue entourant notre satellite naturel. Pour ce faire, un instrument nommé DORN, développé par l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP), sera déployé.
DORN aura pour mission de mesurer la présence d'un gaz radioactif, le radon, produit au sein des roches à l'intérieur de la Lune. Selon Pierre-Yves Meslin, planétologue à l'IRAP, actuellement en Chine pour préparer la mission, une partie de ce gaz, généré dans la croûte lunaire, pourrait atteindre la surface et migrer des zones les plus chaudes vers les plus froides, notamment jusqu'aux régions polaires, où il pourrait être piégé de manière cryogénique et former des glaces.
La fenêtre d'opportunité de deux jours permettra à DORN d'effectuer ses mesures sur la Lune, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de la dynamique de l'atmosphère lunaire peu dense. Simultanément, la mission chinoise reprendra son cours pour ramener vers la Terre sa précieuse cargaison d'échantillons. En suivant cette série d'exploits, la Chine se fixe comme prochain objectif d'envoyer des humains sur la Lune d'ici 2030 et de construire une base lunaire.