X n'est pas au mieux de sa forme

Twitter a déjà beaucoup changé en quelques mois. Pour beaucoup l'utiliser au quotidien ne semble pas bien différent, et j'en fais partie. Mais quand on regarde en arrière, c'est flagrant : les badges payants, l'ajout de nouveaux badges, les privilèges accordés à ceux qui payent, tout n'est pas rose, et loin de là. Elon Musk a beau avoir confié les rênes de la direction à Linda Yaccarino, ce n'est pas comme si les choses allaient s'inverser du jour au lendemain.

Certaines décisions que l'on déplore ne sont en revanche pas toutes liées à l'esprit quelque peu étrange d'Elon Musk. En effet, un autre facteur entre dans la danse : l'argent. Le réseau social en a perdu beaucoup lors de son rachat, et comme vous vous en doutez, il y a des prêts à rembourser. Ce n'est pas forcément une excuse, et si X a du mal, c'est aussi parce que l'entreprise est mal vue.

Une entreprise qui est mal vue, cela signifie que les marques ont moins tendance à vouloir investir de l'argent dans des publicités sur la plateforme, ce qui signifie encore moins d'argent dans les caisses pour Elon. Ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère. Selon Business Insider, Ebiquity, société spécialisée dans le consulting marketing, affirme travailler avec 70 des 100 groupes dépensant le plus d'argent dans la publicité. Parmi ces 70, seulement 2 auraient affiché de la pub sur Twitter lors du dernier mois de septembre (via COMvergence).

La chute fût régulière, mais là, on peut dire que l'on touche presque le fond. En comparaison avec septembre 2022 avec 31, c'est catastrophique pour X, et c'est Ruben Schreurs, chef de la stratégie chez Ebiquity, qui le dit :

Il s'agit d'une baisse inédite pour les principales plateformes publicitaires.

Comme l'on peut le voir sur ce tableau, les quelques scandales que l'application a subi ne sont pas un simple passage à vide, mais bien une tendance qui pourrait certes s'inverser, mais bon… ce n'est pas glorieux.

La PDG de Twitter / X affirme l'inverse ?

Là où Ebiquity montre une chute vertigineuse, la PDG de Twitter, Linda Yaccarino, affirme quelque chose de totalement différent. «Ce n'est pas surprenant» allez-vous me dire, mais l'écart est fou. Voici ce qu'elle nous dit :

90 % des 100 premiers annonceurs sont revenus sur X rien qu'au cours des douze dernières semaines.

La remplaçante d'Elon Musk a mentionné quelques noms comme Nissan, AT&T ou encore Visa, qui auraient fait leur grand retour parmi les publicités sur le réseau social. C'est un peu confus, surtout quand on se rappelle qu'Elon disait lui-même que les revenus publicitaires avaient baissé de 60%. Instinctivement, difficile de comprendre pourquoi tant d'entreprises reviendraient si rapidement sur la plateforme, après le tumulte médiatique. De plus, les soucis en matière de bots ne sont clairement pas résolus, et les annonceurs sont en droit de douter de l'efficacité de leurs compagnes.

Ebiquity doute également, surtout après avoir eu vent des affirmations de la direction de X. Ils précisent que :

Les récentes déclarations des dirigeants de X concernant le retour en masse des principaux annonceurs qui achètent des publicités sur leur plateforme nous ont laissés perplexes.

Le seul point positif dans l'histoire, c'est que Threads, le réseau social de Meta copié sur Twitter, n'a pas du tout pris autant que ce que Mark Zuckerberg espérait. X a donc un peu de répit, et espérons que les choses s'améliorent pour les utilisateurs à l'avenir.