Chez Unity, rien ne va plus

Unity est un célèbre moteur de jeu vidéo qui a l'avantage de proposer une formule gratuite : il s'agit d'un outil de prédilection pour de nombreux studios de différentes envergures, y compris pour les petits développeurs indépendants. Seulement voilà, la firme derrière le moteur a tout récemment annoncé une nouvelle grille tarifaire : pour la formule Personal-Plus, soit celle qui est la plus utilisée par les petits développeurs, tous les jeux dépassant 200 000 dollars de revenus et 200 000 installations déclenchera un paiement de 0,20 centimes par installation. Et ce paiement, c'est le développeur du jeu en question qui devra le faire à Unity. Cette nouvelle règle s'appliquera en 2024.

Une sorte de taxe qui fait terriblement grincer des dents depuis son annonce. C'est simple : d'innombrables studios songent tout simplement à aller voir ailleurs et se servir d'un autre moteur aux conditions plus équitables. "Unity pourrait (...) mettre une énorme entaille dans nos revenus et menacer la durabilité de notre entreprise", déclare par exemple Aggro Crab, derrière Another Crab’s Treasure.

Le studio derrière Slay the Spire, Mega Crit Games, travaille depuis deux ans sur un nouveau projet sous Unit et fait un constat alarmant : "La structure de tarification rétroactive des redevances à l'installation n'est pas seulement préjudiciable aux développeurs à bien des égards, elle constitue également un abus de confiance"". Le bad-buzz est total et l'affaire fait couler énormément d'encre.

Devant la polémique, le patron d'Unity Marc Whitten a directement pris la parole et est ainsi revenu sur certaines décisions : la première installation d'un jeu sur machine sera taxée et dans le cas d'une installation sur un deuxième appareil (PC ou Steam Deck), une nouvelle taxe sera alors appliqée. Pour les démos, pour les jeux inclus dans les bubles à but caritatif et pour ceux inclus dans les catalogues comme le Xbox Game Pass ou le PlayStation Plus Extra/Premium, aucune taxe ne sera à déclarer.

Mais rien n'y fait et Unity fait actuellement face à une colère monstre. Pour ainsi dire, l'entreprise a reçu tellement de menaces de mort tout récemment qu'elle a été contrainte de fermer deux de ses bureaux américains, l'un à San Francisco et l'autre à Austin, aux États-Unis. "Nous avons pris des mesures immédiates et proactives pour assurer la sécurité de nos employés, qui est notre priorité absolue", assure un porte-parole.

De leur côté, des studios commencent déjà à agir et un collectif de seize entreprises a désactivé les publicités intégrées dans Unity, de façon à couper court à leur monétisation. La suite au prochain épisode.

L'une des têtes pensantes d'Electronic Arts quitte le navire

Dans le paysage vidéoludique, Stig Asmussen est loin d'être un illustre inconnu. L'homme a tout de même été le directeur du somptueux God of War III avant de rejoindre Electronic Arts, où il figurait parmi les personnes clefs puisqu'étant nommé directeur sur Star Wars Jedi Fallen Order, chez Respawn Entertainment.

Un titre extrêmement important pour Electronic Arts puisqu'un an après la sortie, on comptait déjà plus de 10 millions de ventes (et plus de 20 millions de joueurs aujourd'hui). Une production qui aura permis à la franchise de redorer son blason dans l'industrie du jeu vidéo : Asmussen a aussi digné Star Wars Jedi Survivor et comptait bien faire un troisième épisode. En bref, l'homme a contribué à faire de Respawn l'un des studios phares d'EA et surtout l'une de ses poules aux oeufs d'or. Quelqu'un de très important, vous l'aurez compris.

Mais comme le révèle Bloomberg, l'Américain vient tout juste de quitter Respawn et même Electronic Arts tout court. Un départ douloureux pour l'éditeur qui voit partir l'un de ses personnages clefs : face à la nouvelle, EA a donc pris la parole officiellement :

Après mûre réflexion, Stig Asmussen a décidé de quitter Respawn afin de poursuivre d’autres aventures et nous lui souhaitons bonne chance. Les dirigeants vétérans de Respawn se mobiliseront pour guider l’équipe dans la poursuite de leur travail sur Star Wars Jedi : Survivor.

À voir maintenant comment les idées d'Asmussen pour un troisième Star Wars Jedi seront appliquées.

Le studio derrière la franchise d'Ubisoft la plus jouée fermerait ses portes

Connaissez-vous Hungry Shark ? Il s'agit d'une licence appartenant à Ubisoft née en 2010 sur mobile, avec un concept simple et amusant : on y contrôle un requin un poil boulimique qui se doit de tout dévorer sur son passage. Au fil de ses repas, le joueur débloque alors des points pour débloquer un autre type de requin et ainsi de suite. Plusieurs titres ont vu le jour par la suite, dont le très prolifique Hungry Shark World en 2016, téléchargé plus de 10 millions de fois en moins d'une semaine. Un soft sorti aussi sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch.

En réalité, on ne se doute pas de la puissance économique de la franchise qui cumulait, en 2022 et tenez-vous bien… un milliard de joueurs. C'est tout simplement colossal. À la base, les jeux étaient développés par Future Games of London, studio créé en 2009, pour devenir Ubisoft London en 2013 lors de son rachat par l'éditeur français. Une véritable mine d'or.

Seulement voilà, Ubisoft traverse une mauvaise passe et réduit ses effectifs pour espérer s'en sortir au mieux. Dans cette dynamique, Ubisoft London fermerait prochainement ses portes et délocaliserait le développement de la franchise chez Ubisoft Barcelona Mobile.

Dans le cadre de nos efforts continus pour améliorer l'efficacité, rationaliser les opérations et réduire les coûts, nous proposons de consolider la gestion actuelle de la franchise Hungry Shark au sein de notre studio Ubisoft Barcelona Mobile, qui en supervise déjà une partie.

Une mauvaise nouvelle pour le studio britannique avec tout de même cinquante-quatre emplois menacés.

Dans ce contexte et conformément à la réglementation britannique, nous entamons des consultations avec notre équipe d'Ubisoft London concernant le projet de fermeture du studio, qui aurait un impact sur 54 postes. Nous sommes sincèrement reconnaissants envers nos collègues de Londres pour toutes leurs contributions passionnées à la réalisation du projet. La franchise étant ce qu'elle est aujourd'hui, nous nous engageons à les accompagner tout au long du processus avec la plus grande considération.

En bref dans l'actualité business de la semaine

• Ascendant Studios, fraîchement ouvert et dont Immortals Of Aveum est le premier jeu, licencie 45% de ses employés suite à de probables mauvaises ventes du titre.
• Netflix signe un deal avec Football Manager pour récupérer l'exclusivité de Football Manager 2024 Mobile, prévu le 6 novembre sur l'application Netflix.
• Donald Mustard, directeur de la création d'Epic Games, annonce son départ de l'entreprise. Il sera remplacé par Charlie Wen.
• Le groupe Playtika a acheté Innplay Lables (derrière des jeux mobile comme Tiles of Fortune et Animals & Coins) pour une somme qui iriait jusqu'à 300 millions de dollars.
• Au Royaume-Uni, le UK Games Fund a reçu 5 millions de livres sterling (5,8 millions d'euros) pour créer le UKGF Content Fund : désormais, les studios et développeurs anglais peuvent demander ce financement pour les aider dans leur tâche, dans une fourchette entre 50 000 et 150 000 livres sterling.
• Depuis la sortie de Final Fantasy XVI, Square Enix a perdu presque 2 milliards de dollars de sa valeur.
• Il a été confirmé que le prochain jeu de la saga Les Sims sera entièrement free-to-play.
• Au Royaume-Uni, les ventes de la Xbox Series X|S ont bondi de 76% suite au lancement de Starfield.
• Au cours de la dernière décennie, les jeux de puzzle sur mobile auraient généré 42 milliards de dollars.