Nouvelles consoles, nouveau Game Pass, accusations… de nouveaux détails dans l'affaire du rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft

Décidément, le feuilleton ne s'arrête plus. Si vous avez suivi un peu l'actualité, alors vous savez qu'en plus de la CMA britannique, une autre organisation vient de se mettre en travers du rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft : ni plus ni moins que la FTC américaine, qui craignait que le géant américain ne conclue l'acquisition alors que le Royaume-Uni a pourtant donné son feu vert.

Bloquant alors le rachat, la Federal Trade Commission a débuté, hier, une audience avec Microsoft, laquelle révèle de nombreuses informations. En voici un florilège :

• Sarah Bond, la vice-présidente de Xbox, a affirmé qu'Activision-Blizzard (et plus précisément son PDG Bobby Kotick) avait demandé à Microsoft un traitement de faveur, exigeant une part de revenus plus importante, avant de menacer de retirer Call of Duty des plateformes Xbox en cas de désaccord.

• De la sorte, un accord de répartition a été conclu à 80% / 20%, contre la norme qui était de 70/30. "Nous avons jugé qu'il était vital d'acquérir leurs contenus", a déclaré Sarah Bond.

• Une nouvelle formule du Xbox Game Pass serait à l'étude, ne proposant qu'un accès au Cloud Gaming. Celle-ci aurait néanmoins des "coûts opérationnels plus élevée".

• Un mail plutôt fâcheux pour Sony a été dévoilé au tribunal : le PDG de PlayStation, Jim Ryan, y écrit qu'il n'était à la base pas préoccupée par le rachat de l'éditeur. Deux jours après l'annonce du rachat, il a déclaré "qu'il ne s'agira pas du tout d'une exclusivité Xbox" et que "Microsoft voyait plus grand que cela".

• Comme l'a vu IGN en examinant les documents judiciaires, le début de la prochaine génération de consoles serait prévu en 2028, soit huit après le lancement de la PS5 et de la Xbox Series.

• À propos des nouvelles consoles, Jim Ryan aurait aussi déclaré qu'il ne dévoilerait pas les plans de la PS6 à Activision-Blizzard si la firme était rachetée, et donc supervisée, par Microsoft, déclare Axios.

• Axios relaye aussi l'information comme quoi la FTC accuserait les accords de Microsoft avec Nintendo ou Nvidia (d'apporter Call of Duty et autres jeux Activision sur les plateformes concernées ces dix prochaines années) d'être remplis "d'échappatoires et d'engagements spéculatifs".

• Les défendeurs de Microsoft au tribunal ont mis Xbox en position de faiblesse avec des mots particulièrement crus : "La Xbox a perdu la guerre des consoles, et ses rivaux sont bien placés pour continuer à dominer, notamment en tirant parti du contenu exclusif. La Xbox s'est régulièrement classée au troisième rang des consoles derrière PlayStation et Nintendo."

• IGN a révélé que le jeu vidéo Indiana Jones, édité par ZenixMax (Bethesda), était à la base un jeu multiplatforme avant que Microsoft ne rachète l'éditeur et n'en fasse une exclusivité Xbox. Même son de cloche pour Starfield, selon la FTC.

• La FTC a aussi déclaré que ces agissements étaient "une puissante preuve" que les promesses de Microsoft concernant une sortie multiplateforme des jeux Call of Duty n'étaient pas fiables. "Les actions parlent plus que les mots", a affirmé la Federal Trade Commission en pointant du doigt le rachat de ZeniMax par Microsoft et la mise en exclusivité des projets en développement de l'éditeur.

• Axios déclare également que Matt Booty, le patron de Xbox Games Studios, avait été auditionné pour parler de la stratégie d'exclusivité de Microsoft. La FTC a alors cité des e-mails où l'homme concerné écrivait qu'il n'y avait "aucun moyen" que Microsoft n'apporte ses licences sur des consoles rivales. Ces mails auraient été écrits entre 2019 et 2021. Pour sa défence, Booty affirme qu'il était alors en colère par la décision de Nvidia sur les jeux Microsoft sur GeForce Now, mais que la stratégie a depuis évolué.

Une étude sur les habitudes de consommation du jeu vidéo indépendant

Pour Humble Games, un groupe d'analystes a mené une étude pour mieux décortiquer le jeu vidéo indépendant : pour ce faire, les checheurs ont interrogé environ 5000 joueurs âgés de 18 à 45 ans, dans six pays différents.

Selon les analystes, trois profis de joueurs ont pu être décelés :

• Les acheteurs de jeux indépendants réguliers (qui achètent plus de 5 jeux indépendants par an)
• Les acheteurs de jeux indépendants légers (entre un et cinq jeux indépendants par an)
• Les acheteurs de jeux traditionnels (aucun jeu indépendant acheté)

Parmi les 5000 personnes, environ 2000 étaient des acheteurs réguliers et légers. Les joueurs traditionnels joueraient alors au jeu vidéo douze heures par semaine en moyenne, tandis que les joueurs légers et réguliers en seraient à 18 heures par semaine. Néanmoins, la surprise, c'est que les joueurs de jeux vidéo indépendants réguliers acheteraient et joueraient à plus de jeux AAA que les joueurs des deux autres catégories.

Au fait, comment qualifier un jeu "d'indépendant" ? La question a été posée et les trois catégories de joueurs s'accordent à dire que le premier critère est le prix, idéalement entre 15 et 25 dollars. Au-delà de 25 dollars, les joueurs attendent réellement plus de contenus.

Quant à la caractérisation même d'un jeu "jeu indépendant", les joueurs attendent une expérience unique, expérimentale, innovante, mémorable et pleine de passion.

21% des acheteurs légers et 29 % des réguliers achètent des jeux vidéo indépendants dès leur sortie, et 30% de tous les acheteurs préfèrent attendre quelques mois après la sortie pour faire chauffer la carte bleue. 10% des acheteurs précommanderaient leurs jeux indépendants. La majorité préfère toutefois attendre des périodes de promotion.

Autre détail croustillant : les trois catégories de joueurs préfèrent les jeux vidéo indépendants payants aux jeux vidéo indépendants en free-to-play.

Un autre point de l'étude devrait aussi retenir votre attention : 31% des joueurs de jeux indépendants découvriraient les titres via YouTube, 15% via Steam et 13% par leurs amis ou famille. Quand ils souhaitent se renseigner davantage, les vidéos de gameplay seraient la première recherche effectuée (54%), suivies des simples images de gameplay (28%) et des trailers (27%).

Enfin, les vidéos de gameplay seraient le premier facteur d'incitation à l'achat (pour 30% des gens interrogés).

Sachez aussi que les joueurs ont tendance à prioriser les jeux indépendants solos avec un accent mis sur l'histoire et la narration, le gameplay et sensations, ou la quantité de contenus. Dans le jeu vidéo plutôt AA ou AAA, en revanche, ce sont le multijoueur et les graphismes qui préoccuperaient davantage.

Enfin, les joueurs de jeux vidéo indépendants apprécient les nouvelles franchises, les gameplay uniques et les directions artistiques originales, permettant d'exprimer des sentiments personnels. Ils préféreraient aussi le solo au multijoueur et s'il y a du multijoueur, la coopération primerait sur le compétitif. Enfin, la caméra à la troisième personne serait aussi privilégiée.

Intéressant !

En bref dans l'actualité business de la semaine

• Ina Gelbert, à la tête de Xbox France, vient d'annoncer son départ, cédant alors sa place à Cédric Mimouni, Gaming Category Lead Western Europe.
• Un tout nouveau studio, Red Over Interactive, vient d'être mis sur pied par plusieurs vétérans (DayZ, Conan Exiles, Crysis 2, Ryse). Il est mené Fred Richardson (de chez Funcom) et son but est de revitaliser le jeu vidéo de survie.
• Lumikai prévoit de distribuer 50 millions de dollars pour les développeurs de jeux vidéo en Inde, avec un accent mis sur les nouvelles franchises, les outils et technologies ou encore la réalité mixte et l'IA.
• La plateforme Twitch a enregistré 1,76 milliard d'heures de visionnage durant le mois de mai. Zelda Tears of the Kingdom en comptabilise 37 millions.
• Capcom a annoncé avoir vendu presque 500 millions de jeux vidéo depuis ses débuts, il y a 40 ans.
• Microsoft a annoncé attendre qu'il y a ait un public suffisant pour la réalité virtuelle et augmentée avant d'explorer concrètement ce milieu.
• Ghostwire Tokyo a enregistré cinq millions de joueurs.