Si la NASA reste aujourd’hui associée à la conquête spatiale à grande échelle, il n’en reste pas moins que cette institution américaine a besoin de se réinventer. Et quoi de mieux, pour profiter d’un grand dépoussiérage, que de détruire des bâtiments qui ne servent plus à rien ?
La NASA envoie des fusées dans l’espace, possède des robots sur Mars et prévoit d’envoyer des astronautes sur la Lune dans les années à venir. Des ambitions coûteuses, qui nécessitent de toujours disposer de technologies à la pointe de l’innovation. Mais, en pratique, ce n’est pas toujours le cas : les installations de la NASA sont très vieilles pour certaines. Certains bâtiments ont plus de 50 ans, et nécessitent aujourd’hui une grande remise à neuf, qui peut parfois passer par une démolition.
Des bâtiments vétustes sur Terre pour la NASA
Lors d’une conférence donnée récemment, Erik Weiser, le directeur de la division installation de la NASA, a longuement évoqué la vétusté de certains bâtiments que possède l’agence spatiale américaine. Ses propos, recueillis par Ars Technica, font état d’une « détérioration des installations de la NASA avec le temps » et d’un entretien « complètement sosu-financé ». « La majorité de nos installations ont dépassé leur durée de vie utile », estime Erik Weiser. Selon lui, 83% des installations de la NASA ont justement dépassé cette durée de vie.
Cette situation pose de sérieux problèmes au moment de recruter du personnel : en effet, les étudiants et jeunes diplômés qui rêvent de travailler à la NASA tombent des nues lorsqu’ils découvrent des infrastructures qui les ramènent 40 ans dans le passé. Leur image liée à des technologies futuriste s’éloigne très rapidement, et cela les encourage à se tourner vers des entreprises privées comme SpaceX ou Blue Origin. C’est un énorme problème pour la NASA, dont 25% des effectifs actuels sont déjà éligibles à la retraite.
Des projets mis à l’arrêt à cause de l’âge des bâtiments
Erik Weiser explique aussi que 78 projets ont dû être reportés ces dernières années, en raison de la vétusté des installations, et des coûts engendrés par l’entretien des structures. « Sans ces projets, il y a plus de pression du côté de la maintenance pour les pannes imprévues dont nous devons nous occuper », a-t-il déclaré. « Et bon nombre de ces échecs imprévus pourraient entraîner des risques de mission et des étapes manquées, et nous ne voulons pas que cela se produise. »
La NASA cherche à minimiser l’entretien de ces bâtiments. La meilleure solution serait donc de les démolir : 700 installations pourraient subir ce sort funeste, qui sera synonyme d’importantes économies. Mais détruire autant de structure coûte énormément d’argent, que la NASA ne possède pas.
« Nous avons pour objectif d'aller sur Mars, mais... avons-nous vraiment réfléchi à l'infrastructure de l'agence pour garantir que nous puissions y arriver ? Il ne s'agit pas seulement de construire la fusée », souligne Erik Weiser. Cette vétusté explique, en partie, pourquoi la NASA a tendance à sous-traiter de nombreuses missions à SpaceX ou Blue Origin. Aujourd’hui, la NASA est en quête de solution pour redresser la barre : le tourisme spatial pourrait en être une, mais difficile d’imaginer que la conquête de l’espace puisse uniquement trouver son salut dans ce loisir de milliardaire.