Une menée par des chercheurs de l’Université du Nebraska-Lincoln met en lumière le fait qu’utiliser des récipients en plastique pour réchauffer des aliments au micro-ondes entraîne un risque important d’ingérer des quantités massives de particules de microplastiques. De quoi remettre cette pratique du quotidien en question.
Nous sommes très nombreux à utiliser quotidiennement un micro-ondes pour réchauffer des aliments. Mais la question n’est pas vraiment de savoir si c’est une bonne pratique : il faut surtout déterminer si vous avons les bons réflexes au moment d’utiliser un appareil électroménager de ce genre.
Si vous utilisez des boites en plastique ou si vous réchauffez le biberon de votre petit dernier au micro-ondes, sachez que ce n’est pas du tout une bonne chose. C’est ce que révèle une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université du Nebraska-Lincoln. Cette dernière met en lumière que les contenants en plastique vendus aux États-Unis, et plus particulièrement ceux à destination des enfants, mais aussi les sachets plastiques réutilisables, peuvent libérer un nombre très élevé de particules de plastique lorsqu’ils sont chauffés au micro-ondes.
Des particules de plastique libérées par milliards
« Les résultats ont indiqué que le chauffage par micro-ondes provoquait la plus forte libération de microplastiques et de nanoplastiques dans les aliments par rapport à d’autres scénarios d’utilisation, tels que la réfrigération ou le stockage à température ambiante », explique l’étude. « il a été constaté que certains conteneurs pouvaient libérer jusqu’à 4,22 millions de microplastiques et 2,11 milliards de particules de nanoplastique à partir d’un seul centimètre carré de surface plastique en 3 minutes de chauffage par micro-ondes. »
Les jeunes enfants sont particulièrement exposés, car ils sont susceptibles de boire de l’eau ou du lait réchauffés au micro-ondes dans des biberons ou des verres en plastique spéciaux. Des inquiétudes supplémentaires sont liées à des expérimentations in vitro, réalisées sur des cellules rénales embryonnaires humaines : les microplastiques et nanoplastiques extraits libérés du récipient en plastique peuvent causer la mort de 76,70 à 77,18% de ces cellules dans un délai de 48 à 72 heures.
Des effets encore relativement méconnus sur le corps
En dehors de ces expériences menées en laboratoire, les effets des microplastiques et des nanoplastiques sur le corps humain sont encore relativement méconnus. Cependant, ça n’a pas empêché l’Organisation mondiale de la santé de recommander une exposition la plus réduite possible à ces particules. Les scientifiques se penchent quant à eux sur leurs effets depuis plusieurs années.
« Il est vraiment important de savoir combien de micro et nanoplastiques nous absorbons », estime Kazi Albab Hussain, l’auteur principal de l’étude et doctorant en génie civil et environnemental à l’Université du Nebraska-Lincoln. « Lorsque nous mangeons des aliments spécifiques, nous sommes généralement informés ou avons une idée de leur contenu calorique, de leur taux de sucre, d’autres nutriments. Je crois qu’il est tout aussi important que nous soyons conscients du nombre de particules de plastique présentes dans nos aliments. »
L’étude s’est penchée sur des contenants d’aliment pour bébé en polypropylène et une poche réutilisable en polyéthylène, pourtant approuvées par la Food and Drug Administration qui fait autorité aux États-Unis. Mais leur réaction au passage au micro-ondes ne fait pas partie des vérifications faites par la FDA.
Un principe de précaution
Malgré des connaissances limitées sur l’impact des particules de plastique sur le corps, une chose semble d’ores et déjà certaine : notre organisme se porte forcément mieux sans sur le long terme. En conséquence, les chercheurs recommandent d’utiliser d’autres types de contenants qui ne sont pas en plastique. Kazi Albab Hussain espère, par ailleurs, que les industriels vont se saisir du problème, pour développer des contenants en plastique plus sains. « J’espère qu’un jour viendra où ces produits afficheront des étiquettes indiquant “sans microplastiques” ou “sans nanoplastiques”. » Ce jour n’étant pas encore arrivé, l’idéal est donc d’opter pour des contenants en verre, ou de trouver un autre moyen de réchauffer le lait des bébés…