Enfouie dans la réserve de Balamkú, située dans la péninsule du Yucatan au Mexique, la cité d’Ocomtún prouve, s’il le fallait encore, que les Mayas sont loin d’avoir dévoilé tous leurs secrets. Cette ville millénaire était à son apogée dans la période classique, entre l’an 250 et l’an 1000 de notre ère. Et jusqu’à il y a peu, personne ne connaissait son existence.

Pourtant, elle était bien là, cachée sous le nez des archéologues. Mais malgré de nombreuses recherches effectuées dans la région, elle est passée inaperçue. Les archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) ont commencé par s’intéresser à cette zone de recherche en se basant sur des relevés aériens somme toute assez basiques. Puis, en mars de cette année, ils se sont rendus sur place avec un LiDAR, un radar qui utilise la lumière au lieu des ondes radio, du même genre que ceux que l'on peut trouver sur certains smartphones. C’est grâce à cet appareil qu’ils ont détecté la présence possible d’éléments archéologiques dans cette région.

Une découverte qui a étonné les archéologues

Pour autant, les chercheurs ne s’attendaient pas à ce qu’ils ont trouvé. « Le cœur du site s’étend sur plus de 50 hectares et comporte divers grands bâtiments, dont des structures pyramidales atteignant 15 mètres de hauteur », explique les archéologues de l'INAH. De plus, la localisation, « une péninsule de terrain élevé, entourée de vastes zones humides », les a également grandement étonnés.

Et pourtant, les vestiges sont bien là. En plus des structures pyramidales, les archéologues ont également trouvé des colonnes cylindriques, qui ont d’ailleurs donné son nom à la cité : Ocomtún signifie effectivement « colonne de pierre » en Yucatec maya, et c’est le nom choisi par les archéologues pour baptiser leur découverte.

Les découvertes réalisées sur ce site sont très nombreuses. En dehors de la ville en elle-même, d’autres colonnes de pierre, des autels ou encore des terrains de jeux se sont révélés. Des zones vraisemblablement dédiées à des rituels ou encore des espaces commerciaux semblent aussi avoir été découvertes, mais il reste encore beaucoup à analyser afin de comprendre quelle était la vie à Ocomtún, et pourquoi ses habitants ont décidé de l’abandonner.

Une nouvelle cité à explorer

Cette découverte a été réalisée au sein d’une zone de 3000 km² de jungle inhabitée, et il est possible que d’autres vestiges y attendent encore d’être révélés. En attendant, Ocomtún devrait occuper les archéologues durant un bon moment.

Le projet « Élargir le panorama archéologique des basses terres centrales mayas », mené par l’archéologue d’origine slovène Ivan Ṡprajc va quant à lui continuer, avec pour objectif d’en apprendre toujours plus sur le peuple maya.